Saints franciscains

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Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 08 mai 2012, 9:52

9 decembre : Bienheureuse Élisabeth " la Bonne " (1386- 1420)

Le 25 novembre 1420, mourait une jeune femme de 34 ans dont la vie avait été bien extraordinaire,et si extaordiaire, qu'à ses derniers moments, son confesseur lui demanda de prier Notre-Seigneur, afin qu'il manifestât les grâces dont il l’avait comblée, elle répondit qu'elle prierait Dieu, avec instance de n'en jamais rien révéler, car dit-elle, " Je ne suis qu'une pauvre femme et un ver de terre, et pour bien vivre, les hommes ont assez des exemples de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, des apôtres et des autres saints. " Nous savons que l'âme humaine est d'un grand prix et que le Sauveur a donné son sang infiniment précieux pour la sauver et la sanctifier; nous savons aussi que le démon jaloux fait tout pour la perdre, et que pour elle, les forces du ciel et celles de l'enfer sont, pour ainsi dire, continuellement en guerre ; mais ces combats redoutables et terribles, de l'issue desquels l'éternité dépend son ordinairement invisibles, et même souvent ignorés ou niés.

L'âme qui terminait sa course terrestre en ce 25e jour de novembre , avait été comme un champ d'expérience, comme un miroir où la vie surnaturelle avait été comme visible aussi bien que les efforts continus dépensés pour ou contre elle par le ciel et l'enfer. Cette jeune femme dont la vie était fauchée dans sa fleur, était née à Waldsée en Souabe ; son existence n'avait eu qu'un but : tendre à la perfection. A 13 ans, elle avait quitté sa famille pour vivre plus saintement sous la conduite d'une pieuse tertiaire avec qui elle demeurera trois ans, puis elle entra dans une maison du Tiers-Ordre régulier que son confesseur, le Père Kigelin, venait de fonder à Reuthe.

L'esprit mauvais, jaloux de sa sainteté s'attaqua à elle de mille manières pour la décourager et la dégoûter du service de Dieu. Si elle est occupée à tisser, il brise les fils de son tissage, et l'empêche de se livrer à d'autres occupations; il la roue de coups ; il la fait passer pour maniaque ou pour voleuse en dérobant lui-même des objets aux autres religieuses et en les cachant dans sa cellule, sous son lit ; il lui apparut sous des formes visibles et monstrueuses, la tente sans cesse et de toutes façon, l'accable même d'une lèpre horrible et repoussante; son jeûne étant à peu près continuel, elle avait vécu 3 ans sans prendre aucune nourriture; il lui apparaît sous les traits de sa supérieure et lui enjoint au nom de l'obéissance de l'interrompre. Et en même temps, le Ciel la favorise d'extases, Notre-Seigneur, la Sainte Vierge et les Saints lui apparaissent et la consolent, les anges lui apportent l'eucharistie, la soignent dans ses maladies. Quant à elle, elle trouve force et patience dans la méditation des souffrances de l'Homme -Dieu, et elle préfère ses maux, dit-elle, même aux joies du Paradis. Dès ses premières années, on avait ajouté un qualificatif au nom de cette bienheureuse, et ce surnom ajouté, qui a traversé les siècles, peut nous laisser soupçonner les trésors que recélait son cœur, car on l'appelle encore aujourd'hui Élisabeth " la Bonne "


Bienheureuse Delphine De Glandèves. Contesse de Sabran (1284-1358) vierge, tertiaire.
Si la Bienheureuse Delphine n'eut pas au même degré qu'Élisabeth à soutenir les assauts du démon, elle eut du moins comme elle en partage la bonté du cœur et à son nom aussi, on pourrait ajouter le surnom de " Bonne " Bonne, elle le fut à la manière de Dieu dont l'amour remplissait son cœur dès que ce cœur fut capable d'aimer. Née d'une famille riche et puissante, elle resta complètement orpheline dès l'âge de sept ans, et fut élevée par une tante, abbesse de Sainte -Catherine-de -Sorbs, au diocèse de Riez.

Volontiers la sainte enfant eût fait le sacrifice de son immense fortune pour appartenir à Dieu seul, mais le Ciel en avait décidé autrement ; c'est pourquoi, assurée de l'assistance de la Reine des anges, elle consentit à épouser Elzéar de Sabran, comme le désirait si fort, Charles II, roi de Sicile. Toutefois, au premier jour de son mariage, elle déclara à son époux qu'elle avait fait le vœu de virginité perpétuelle et, gagné par son irrésistible influence, le jeune comte l'imita, et devint jusqu'à sa mort le témoin et le gardien fidèle de la pureté de sa sainte compagne. Tous deux entrèrent dans le Tiers-Ordre de Saint-François ; et dès lors, ce ne fut entre eux qu'une sainte émulation pour arriver aux plus hauts sommets de la sainteté. Leurs pieux exemples édifièrent grandement leur entourage et devinrent contagieux ; la religion refleurit dans leurs domaines, la paix rentra dans chaque demeure, et la charité fit sentir sa douce influence.

Mais voilà qu'un coup terrible frappe la sainte comtesse; Dieu la voulant faire monter plus haut et par une voie beaucoup plus rude, son mari meurt à peu près subitement à Paris le 27 septembre 1325 : c'était comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu ; la Bienheureuse perdant ce qu'elle avait de plus cher au monde fut en proie à une douleur immense, et la crainte que son cher époux ne fut en purgatoire augmentait encore sa peine; aussi sous le poids de cette pensée multipliait-elle ses prières et ses aumônes, mais rien ne lui rendait la joie,quand son époux lui-même vint la rassurer, en lui apparaissant , rayonnant de la gloire d'En-Haut " Vous avez tort, Delphine, lui dit-il, d'être aussi inconsolable de mon absence Eh quoi ! vous plaignez-vous donc de mon bonheur, Dieu m'a fait miséricorde, il a rompu mes liens et je suis dans la société des Bienheureux. Et vous, également affranchie de tout lien terrestre, vous n'avez plus qu'à servir Dieu plus parfaitement le reste de votre vie. " Enflammée par ces paroles, elle vendit tous ses biens pour secourir les indigents, fit vœu de pauvreté, devint l'habituée plus assidue encore des d'églises, visita les malades et porta ses secours partout où l'on en avait besoin. Elle alla plus loin, et offrit à la ville de Naples un spectacle bien rare et bien touchant : ayant quitté ses vêtements de grande dame, elle, la riche comtesse, l'ami de la reine, vêtue d'une robe de bure, la besace sur l' épaule, mendia de porte en porte pour elle et pour les autres le pain de la charité. Elle revint dans la suite en Provence, son pays natal, et se retira à Apt, dans une humble maison tout près de l'église franciscaine où dévotement, elle suivait nuit et jour les offices. C'est là qu'elle mourut le 26 novembre 1360. Son corps fut enseveli dans la dite église , où reposait déjà les restes mortels de son saint époux ; en 1791, ils furent transportés dans l'ancienne cathédrale d'Art ; c'est là qu'ils reposent côte à côte en attendant le jour de leur glorieuse résurrection.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 08 mai 2012, 9:50

8 décembre : Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, patronne des 3 Ordres de St-François

C'est dans le mystère de son immaculée Conception que la Très Sainte Vierge Marie est la Patronne spéciale des trois branches de la grande famille franciscaine. Marie Immaculée, c'est l'Arche d'Alliance formée d'un bois incorruptible et revêtu de l'Or le plus pur ; c'est l'Arche de Salut qui surnage seul sur les eaux du déluge universel ; c'est la blanche Toison rafraîchie par la rosée du ciel pendant que la terre entière demeure dans la sécheresse c'est la flamme que les grandes eaux n'ont pu éteindre c'est le lis qui fleurit au milieu des épines c'est le Jardin fermé au serpent infernal c'est la Fontaine scellée dont le limpidité ne fut jamais troublée. C'est la Maison du Seigneur sur laquelle ses yeux sont ouverts sans cesse, et dans laquelle rien de souillé ne doit jamais entrer; c'est la cité mystique dont on raconte tant de merveilles.
Le 8 décembre 1854, en présence de 54 cardinaux, de 42 archevêques et de 92 évêques, sous les regards d'un peuple immense qui remplissait le plus vaste temple de l'univers, et avait joint sa voix pour implorer l'Esprit de Vérité, le Vicaire du Christ; Pie IX venait de prononcer l'Oracle attendu depuis des siècles ; le divin sacrifice avait été offert par lui sur la confession de saint Pierre, la main du Pontife avait orné d'un splendide diadème l'image de la Reine Immaculée ; porté sur son trône aérien et le front ceint de la triple couronne, il était arrivé près du portique de la basilique. Là, prosternés à ses pieds, les représentants de l'Ordre Séraphique arrêtèrent sa marche triomphale: ils lui présentèrent une branche de lis en argent, et une tige de rosier chargé de ses fleurs de même métal. Lis et la rose, fleurs de Marie, pureté et amour symbolisés dans cette offrande que rehaussait la blancheur de l'argent, pour rappeler le doux éclat de l'astre sur lequel se réfléchit la lumière du soleil, par Marie est "belle comme la lune" nous dit le divin cantique.

Le Pontife ému daigna accepter le don de la famille franciscaine, de qui on pouvait dire en ce jour comme de l'étendard de Jeanne d'Arc, "qu'ayant été à la lutte, il était juste qu'elle fût aussi au triomphe"; en effet, si l'Immaculée- Conception a toujours été une vérité dans l'Église, il n'en a pas moins fallu de longues luttes doctrinales pour la dégager de l'Ombre et la faire briller comme un dogme de foi, et les Franciscains surtout ont été à travers les siècles ses glorieux champions. C'est ainsi que se terminèrent les pompes si imposantes de cette grande matinée du 8 décembre 1854.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 08 mai 2012, 9:49

5 décembre : Bienheureux Nicolas De Tavilée, prêtre et martyrs o.f.m. (1391)

Au VIIe et au VIII e siècle, l'Islam, agressif, avait à la pointe de l'épée, promené d'étape en étape, jusqu'à la cour de l'Espagne et même de la France la foi de Mahomet. Le tombeau du Christ, tombant au pouvoir des Infidèles, avait provoqué de la part de la chrétienté les représailles des croisades, et des plusieurs siècles, l'erreur et la vérité, le Mahométisme et la foi chrétienne avaient prolongé leur inquiet contact, à travers des alternatives de triomphes et de revers, organisés l'un vis-à-vis de l'autre comme ceux camps retranchés. Saint François d'Assise, regardant ce monde, qui encercle la Méditerranée et voyant s'affronter et s'user l'un contre l'autre le bloc de la chrétienté et le bloc de d'Islam, rêva d'une autre genre de croisade, la croisade des " Poverelli " comme lui, lesquels sans armes, sans suite, sans pompe, s'en iraient attaquer l'Islam, par une pacifique prédication, toute souriante, et toute miséricordieuse pour les musulmans leurs frères.

Il la commença avec 5 ou 6 pauvres gens, mais son rêve fut gardé dans son Ordre, et tout le long des siècles, il eut des imitateurs. Le Bienheureux Nicolas fut un de ces croisés pacifiques, conduits par l'amour de Dieu, et n'ayant pour arme que l'amour du prochain. Né à Sébénic en Dalmatie, d'une famille noble, il crut s'ennoblir encore en s'enrôlant dès sa plus tendre jeunesse dans la famille séraphique. Sa vie toute céleste tut comme un parfum et une lumière pour les couvents de Berberi, voisins de son pays natal, et de Rivo-Terto près d'Assise. Il prêcha ensuite l'évangile aux schismatiques et aux hérétiques patarins de Bosnie durant 16 années, puis passa en Palestine dans l'espoir de convertir les musulmans et de donner sa vie à Dieu par le martyre. C'est ce dernier bonheur qui lui échut. Le 11 novembre 1391, il fut saisi à Jérusalem, battu de verges jusqu'à ce que sa chair fut réduite en lambeaux, puis chargé de chaînes et jeté en prison où il demeura trois jours sans boire ni manger. Le 24 du même mois, il fut percé d'un glaive et son corps fut ensuite cloué en morceaux ; pour se fortifier dans son dure martyre il dut sans doute penser bien des fois à Celui qui dans la même ville s'était immolé sur la croix pour nous. Le pape Léon XIII a confirmé le culte immémorial rendu au Bienheureux Nicolas.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 06 déc. 2011, 14:59

2 décembre : Bienheureuse Marie-Angèle Astorch

Marie-Angèle Astorch est née à Barcelone en 1592. Elle fut baptisée sous le nom de Geronime, Agnès, Eulalie. Elle était la 4e enfant. Son père, Christian Astorch était juge principal à Barcelone ; sa mère Catherine Cittela meurt peu après la naissance de sa fille. A peine âgée de 5 ans, elle perd aussi son père, et sera élevée par une nourrice. On raconte qu’à l’âge de 7 ans, elle aurait été empoisonnée par de la nourriture avariée, et laissée comme morte, elle aurait été ramenée à la vie par les prières de sa sœur Isabelle, moniale capucine. Geronime fut ensuite confiée au monastère des Clarisses Capucines de Barcelone, où vivait sa sœur aînée Isabelle .
Elle dût attendre 1608 et la permission de l’évêque de Sarragosse pour y faire son noviciat. Elle y reçut le nom de sœur Marie-Angèle. En 1612, elle devint maîtresse des novices d’un monastère fondé à Saragosse et rédigea un petit traité de vie spirituelle à l’usage des novices. Elle semblait favorisée de science infuse, pour la compréhension de l’Office divin, lisant les psaumes en latin et les commentant avec un grand sens spirituel.
Élue abbesse de monastère en 1627, elle manifesta une profonde compréhension et un grand respect des personnes. Elle modifia les constitutions de la congrégation espagnole des clarisses capucines, pour y intégrer des articles favorisant la participation des sœurs converses à la vie communautaire et liturgique ; et obtint l’approbation du Saint Siège. Très fervente durant les offices religieux, il lui arrivait d’y être favorisée d’extases, comme en 1642, où, durant la célébration pascale de l’Exultet, elle eut une vision béatifiante de la beauté de l’Église du Christ. En 1645, elle fonda le monastère de Murcia, propageant la pratique des vertus de l’enfance de Jésus et la dévotion du Sacré-Cœur. Durant la grande épidémie de peste qui ravagea Saragosse, en 1648, et y fit plus de 20.000 morts, elle obtint, par la prière, que sa communauté fut totalement épargnée. Favorisée de grandes grâces, elle passa les quatre dernières années de sa vie dans une extase quasi permanente, mais subissant aussi des épreuves et des périodes de doutes et de nuits de l’âme.
À partir de 1661, elle fut affligée d’une dégénérescence cérébrale, régressant à une mentalité d’enfance sénile, mais sans perdre pour autant son union à Dieu. Elle recouvrit cependant toute sa lucidité, peu avant sa mort qui survint le 2 décembre 1665.
Elle fut béatifiée le 2 décembre 1982 par le pape Jean-Paul II.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 06 déc. 2011, 14:55

28 Novembre : Saint Jacques de la Marche

Jacques de la Marche est né en 1394, à Monteprandone, dans les Marches (Italie). De milieu modeste, il commença par être berger. Mais avec l’appui d’un prêtre de sa famille il put commencer des études à Ascoli, et même aller à Pérouse pour faire son droit. Pieux et généreux, il songea tout d’abord à se faire chartreux. Mais ayant rencontré les Frères mineurs, il sollicita son entrée dans la mouvance observante de l’Ordre franciscain et, selon ce qu’il affirma dans un sermon, il reçut l’habit à l’Alverne, des mains de st Bernardin de Sienne auquel il lia plus tard son ministère de prédicateur. Selon d’autres sources, il aurait fait son entrée au couvent de la Portioncule et fait son noviciat à l’ermitage des Carceri. Les deux versions ont probablement leur part de vérité, car il a très bien pu être admis à l’Alverne, et transféré ensuite au noviciat de la province d’Assise. Il fit profession le 1er août 1416. Il fut ordonné prêtre à San Miniato de Florence, en 1422, et s’adonna aussitôt à la prédication itinérante, avec un tel succès que le pape Martin V, le 11 octobre 1426, lui confia la mission de prêcher contre les hérétiques dans toute l’Italie. Il collaborait alors avec les autres grands prédicateurs franciscains, st Bernardin de Sienne, Albert de Sarteano et st Jean de Capistran, tant pour la prédication que pour répandre l’Observance franciscaine..
Le 1er avril 1432, il est nommé commissaire général de l’Observance en Bosnie ; là, à la demande du pape Callixte III, il tente de concilier les frères de l’Observance avec les frères Conventuels. Le 22 avril 1436, le pape Eugène IV le nomme inquisiteur pour l’Autriche et la Hongrie. C’est peut-être à ce titre qu’il participe au Concile de Ferrare, avant de retourner en Hongrie le 1er décembre 1438. Deux ans plus tard, il est à nouveau en Italie et rencontre le pape Eugène IV, prêche à Florence et à Padoue et va durant trente ans parcourir toute l’Italie en prêchant avec un égal succès. Il aura encore l’occasion de croiser saint Bernardin de Sienne quelques mois avant la mort de celui-ci, puis saint Jean de Capistran. En 1457 il retourne en Hongrie comme inquisiteur, puis revint en Italie pour reprendre la prédication, jusqu’à ce que le pape franciscain Sixte IV le charge d’une mission diplomatique à Naples, en 1475. Il y mourut le 28 novembre 1476, âgé de 82 ans.
Il fut béatifié par Urbain VIII, en 1624. Benoît XIII le canonisa en 1726.

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Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 06 déc. 2011, 14:52

26 Novembre : Saint Léonard de Port-Maurice
Paul-Jérôme Casanuova naquit le 20 décembre 1676 dans la ville de Port-Maurice dans la province de Gênes (Italie). Dès l’âge de deux ans, il perdit sa mère, mais il recut une éducation profondément chrétienne par son père. Jeune homme, il faisait, avec quelques camarades, des pèlerinages à l'église de Notre-Dame de la Plaine, proche de Port-Maurice. Son père l’envoya à Rome, pour ses études, chez un de ses frères, nommé Augustin. Son oncle le traita avec autant d'affection que ses propres enfants. Au bout de trois ans, Paul-Jérôme suivit les leçons publiques du collège romain, où il eut pour maître le Père Toloméi qui devint plus tard cardinal. Il fréquentait les jeunes gens qui se réunissaient, à l'oratoire du Père jésuite Caravita, ou à celui de saint Philippe de Néri, à la Chiesa Nuova. Il frappa à la porte du couvent des Franciscains de l’Ara Coeli le 2 octobre 1697. On lui donna le nom de Léonard.

Prêtre en 1702, il tomba gravement malade et fit voeu de s’adonner au ministère de la prédication. Il s’appliqua à faire connaître l’exercice du Chemin de la Croix. Il obtint même des papes Benoît XIII, Clément XII et Benoît XIV que les indulgences du Chemin de Croix fussent étendues à tous les lieux. C’est à lui que le Chemin de croix doit sa forme actuelle. Saint Léonard en érigea plus de 500, dont celui du Colisée, à Rome. Il répandait aussi diverses dévotions franciscaines, comme celle du Saint-Nom de Jésus.
Son succès fut considérable. Presque toute l'Italie fut témoin de ses prédications et des conversions obtenues. Le grand-duc de Toscane, Cosme III, le demanda pour réformer les mœurs de ses Etats, et lui-même allait souvent lui rendre visite et prendre conseil auprès de lui. Il le pria de donner des missions dans tout le grand-duché, lui offrant assistance et protection, mais il refusa les libéralités du grand-duc, car il ne voulait vivre que d’aumônes.
Les foules se pressaient autour du missionnaire. Un jour, que l'on portait en procession une image miraculeuse de la sainte Vierge, pour la remercier d'avoir délivré la Toscane de la peste, le nombre des fidèles qui assistaient à cette cérémonie s’élevait à plus de cent mille personnes ! Il parcourut avec un égal succès les diocèses de Massa, d'Arezzo, de Volterra et les campagnes de Sienne, prêchant et donnant le témoignage de sa vie austère et pénitente. Il répandait partout la dévotion à Marie Immaculée et composa une prière pour obtenir la proclamation du dogme marial.
Il se rendit aussi en Corse, alors dépendante du Royaume de Gênes. De nombreuses familles de l’île étaient divisées par des haines ancestrales. Après les exhortations du missionnaire, on renonçait aux hostilités et l’on faisait la paix.

En 1715, après ses missions en Toscane, il fut nommé gardien et directeur du couvent de Saint-François du Mont, à Florence. Il y établit une stricte régularité par ses exhortations et ses exemples. Beaucoup de religieux, de prêtres, et même des prélats et des princes venaient visiter cet ermitage, remplis d’admiration pour la ferveur qui y régnait. Le Pape Clément XI, lui-même, vénérait le saint religieux.
Interrompant parfois sa vie solitaire pour reprendre ses missions, par obéissance, iI lui arrivait de succomber d'épuisement, de s'évanouir au milieu du sermon. Mais il surmontait sa faiblesse physique et reprenait ses prédications.

En 1751, se sentant épuisé, il annonça sa mort prochaine. Le Pape lui ayant écrit une lettre pour le rappeler à Rome, il se mit en route pour lui obéir. L’hiver approchait. En partant de Tolentino, il dut traverser des montagnes déjà couvertes de neige. Il endura un froid si grand qu’il dût avouer à ses compagnons : «Je suis mal ». Arrivé à Foligno, il voulut pourtant dire la messe ; et, comme un frère le priait de s'en abstenir pour cette fois, il lui répondit : « Mon frère, une messe vaut plus que tous les trésors du monde ». Dès son arrivée à Rome, il dit à son compagnon : « Entonnez le Te Deum, et je répondrai » ; il arriva au couvent de Saint-Bonaventure, le 26 novembre après le coucher du soleil. On lui donna l'Extrême-Onction, et il s'endormit dans le Seigneur, le vendredi, 26 novembre 1751.
Les funérailles du serviteur de Dieu eurent lieu le 28 novembre 1751 : la foule était si grande qu'on ne put exposer son corps dans l'église. Mais pendant la messe, il fut placé devant le maître-autel. On le transporta ensuite dans la chapelle du couvent où il fut enseveli en face de la chapelle de Saint-François. Son tombeau devint très célèbre en Italie : beaucoup de miracles s'y opéraient. Le corps a échappé à la corruption et est parfaitement conservé ; il repose à découvert sous le maître-autel. En 1796, le pape Pie VI l'a mis au rang des Bienheureux, et, en 1867, à l'occasion du Centenaire de saint Pierre, il a été solennellement canonisé par le pape Pie IX. Pie XI le proclama "patron des missions populaires".

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 22 nov. 2011, 9:57

19 novembre : Sainte Agnès d’Assise

Agnès d’Assise de son nom d’origine Catherine Offreduccio di Favaronne, est la sœur de sainte Claire.- Lorsque celle-ci quitta sa famille et rejoignit François d'Assise, en 1212, Catherine n'avait que 14 ans. Mais elle résolut de suivre l'exemple de son aînée. Moins de 3 semaines après le départ de Claire, Catherine s'en alla la visiter et la supplia de la prendre avec elle pour se consacrer à Dieu. Elle prit alors le nom d'Agnès. Ce départ provoqua la colère de sa famille. Son père et son oncle Monaldo, acompagnés de quelques amis vinrent au monastère saint-Ange de Panso où résidaient les deux sœurs pour ramener à la maison la jeune fugitive. Mais elle se réfugia auprès de l'autel en clamant sa détermination à suivre le Christ. Selon le récit de l'auteur de la vie de Sainte Claire (probablement Thomas de Celano), l'oncle Monaldo voulant porter la main sur sa nièce se vit paralysé, tandis que le jeune fille pesait subitement tellement lourd que personne ne put la faire bouger (Vie de Claire, ch. 15 n°26).- Agnès suivit sa sœur au monastère de Saint-Damien. Agnès sera un temps abbesse du monastère de Pérouse (Italie). Vers 1228, elle fut envoyée au monastère des bénédictines de Monticelli, près de Florence, qui voulaient mener la vie des Damianites. Elle remplit le même service en deux autres monastères : Mantoue et Venise. Puis elle revint à Assise où elle assista Claire dans sa maladie et son trépas. Elle mourut peu après sa sœur, le 16 novembre 1253. Inhumé à Saint-Damien, son corps fut transféré ensuite dans la basilique Sainte-Claire, en 1260. Le pape Benoît XIV autorisa son culte, en 1751.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 22 nov. 2011, 9:56

18 novembre : Bienheureuse Salomée de Cracovie

Salomée est née à Cracovie, en 1201. Elle était la fille de Lescon II, duc de Cracovie. Selon la coutume du temps, elle fut fiancée dès l'âge de 3 ans à Coloman, fils d’André roi de Hongrie qui était le frère de ste Élisabeth de Hongrie. Elle fut éduquée comme une princesse, à la cour de Cracovie.
Durant son adolescence, elle fit vœu de virginité. À l'âge de 13 ans, elle fut mariée à Coloman auquel elle avoua son vœu, le conjurant de le respecter. Coloman accepta et mena lui-même une vie de parfaite continence. Tous deux s’efforçaient de restreindre le train de vie de la cour et d’encourager leur entourage à mener une vie chrétienne. Salomé entra dans le Tiers-Ordre de saint François et choisit un confesseur franciscain, frère Adalbert. Elle redoubla alors sa prière, ses pratiques de pénitence et sa générosité pour les pauvres et les malades, à l'exemple de sa belle sœur, ste Élisabeth de Hongrie.
Son mari fut élu roi de Galicie, et Salomée devint reine, profitant de sa situation pour secourir les malheureux. En 1225, Coloman mourut en combattant les Tartares. La reine Salomée assura la régence du royaume. Elle favorisa le développement des Frères mineurs et la fondation de plusieurs monastères de clarisses. En 1240, elle renonça à sa charge et transmis le gouvernement du royaume à son frère Boleslas, afin de pouvoir enfin se retirer dans le monastère de Zawischot (Cracovie), fondé par Boleslas. Elle y vécut encore 28 ans, dans l’humilité et la plus stricte pauvreté. Elle assura plusieurs fois la charge d’abbesse. Elle y mourut le 17 novembre 1268. On transporta son corps à Varsovie auprès du tombeau du roi Coloman. Le pape Clément X approuva son culte.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 22 nov. 2011, 9:54

17 Novembre : Ste Elisabeth de Hongrie patronne des tertiaires franciscains

Élisabeth est née à Presbourg, en 1207. Fille du roi de Hongrie, André II, et de Gertrude de Méranie. Elle fut fiancée dès l’âge de 4 ans, selon la coutume du temps, avec Louis, le fils aîné du landgrave de Thuringe, Herman I. La cour de Thuringe était alors brillante, cultivée ; et Élisabeth y reçut une éducation soignée, dans le château de Wartburg, forteresse qui domine la ville d’Eisenach. Dès son enfance, elle manifesta une grande piété, un esprit de pénitence, et un constant dévouement envers les pauvres qu’elle appelait « ses plus chers amis ». En 1221, âgée de 14 ans, elle épousa son fiancé, Louis IV, qui venait de succéder à son père, comme landgrave de Thuringe. Il semble que le couple fut très uni et en plein accord sur la place à accorder à la prière et à la charité envers les pauvres. Louis IV porte le surnom de Louis le Charitable.
À cette époque, les Frères mineurs nouvellement fondés, commençaient à se répandre dans toute l’Allemagne et un certain frère Rüdiger d’Halberstadt rencontra la princesse et l’initia à l’esprit franciscain qui correspondait si bien à ses propres aspirations. Près du château de Wartburg, elle fit édifier un hôpital, pour accueillir les pauvres et les lépreux. En 1227, Louis IV partit pour la croisade, mais tomba malade avant de s’embarquer, et mourut à Brindisi. Ses ossements furent rapportés en Thuringe.
Élisabeth, veuve à 20 ans et mère de trois enfants, souffrit cruellement de ce deuil, et se réfugia dans la prière et les œuvres charitables. Les frères de Louis qui désiraient le pouvoir, accusèrent Élisabeth de négliger les affaires de l’état et de dissiper les biens du royaume au profit des pauvres. Ils réussirent à la destituer de sa charge de régente et la chassèrent du château avec ses enfants. Elle trouva refuge auprès de son oncle, l’évêque de Bamberg.
Peu après elle décida de se consacrer totalement à la prière et aux bonnes œuvres et se mit sous la direction spirituelle de son confesseur, Conrad de Marburg, auprès duquel elle vint résider, dans une humble habitation. Après avoir assuré l’avenir de ses enfants et confié leur éducation à de nobles amies, elle prit l’habit des pénitents (ce n’était pas encore le Tiers-Ordre de saint François). Elle utilisa les revenus de son douaire pour la construction et la gestion d’un hôpital à Marbürg, l’hospice St-François, et vécut dans la pauvreté, la prière et l’assistance aux pauvres et aux malades. Quelques unes de ses suivantes et de ses anciennes servantes vivaient auprès d’elle, au service des malades. Conrad de Marburg, son confesseur, lui ayant interdit de demander l’aumône, elle dut travailler aussi pour assurer sa subsistance.
Épuisée par les malheurs, les fatigues et les mortifications, elle mourut à peine âgée de 24 ans, le 17 novembre 1231. Le pape Grégoire IX la canonisa en 1235, et l’on construisit une magnifique basilique sur son tombeau qui vit accourir de nombreux pèlerins.
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Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 11:26

15 Novembre : Bienheureuse Marie de la Passion
Fondatrice des Franciscaines missionnaires de Marie

Hélène Marie Philippine de Chappotin de Neuville, en religion Marie de la Passion, naît le 21 mai 1839 à Nantes, en France, d'une noble famille chrétienne. Dès l'enfance, elle manifesta des dons naturels éminents et une foi profonde. En avril 1856, alors qu'elle suit les exercices spirituels, elle fait une première expérience de Dieu qui l'appelle à une vie de donation totale. La mort imprévue de sa mère en retarde cependant la réalisation. En décembre 1860, avec le consentement de l'évêque de Nantes, elle entre au monastère des Clarisses où l'attire l'idéal de simplicité et de pauvreté de Saint François.
Encore postulante, le 23 janvier 1861, elle fait une profonde expérience de Dieu qui l'invite à s'offrir en victime pour l'Église et pour le Pape. Cette expérience marquera toute sa vie. Peu de temps après, elle tombe gravement malade et doit quitter le monastère. Quand son rétablissement est complet, son confesseur l'oriente vers la Société de Marie Réparatrice. Admise en mai 1864, elle reçoit, le 15 août de la même année, à Toulouse, l'habit religieux avec le nom de Marie de la Passion.
En mars 1865, encore novice, elle est envoyée en Inde dans le Vicariat apostolique du Maduré, confié à la Compagnie de Jésus. Là les Réparatrices travaillent à la formation des sœurs d'une congrégation autochtone, ainsi qu'à d'autres activités apostoliques. C'est donc au Maduré que Marie de la Passion prononce ses vœux temporaires le 3 mai 1866. Ses dons et ses vertus la font désigner comme supérieure locale, puis, en juillet 1867, comme supérieure provinciale des trois couvents des Réparatrices. Sous sa direction les œuvres d'apostolat se développent, la paix - troublée par des tensions antérieures - est rétablie, la ferveur et la régularité refleurissent dans les communautés.
En 1874 elle fonde une nouvelle maison à Ootacamund, dans le vicariat de Coimbatore, confié aux Missions Étrangères de Paris. Cependant, au Maduré les dissensions s'aggravent au point qu'en juin 1876 vingt religieuses, parmi lesquelles Marie de la Passion, se voient obligées de se séparer de la Société de Marie Réparatrice. Elles se réunissent à Ootacamund sous la juridiction du Vicaire apostolique de Coimbatore, Mgr Joseph Bardou, M.E.P. En novembre 1876, Marie de la Passion se rend à Rome pour régulariser la situation des vingt sœurs séparées et obtient de Pie IX, le 6 janvier 1877, l'autorisation de fonder un nouvel Institut, spécifiquement destiné aux missions, sous le nom de Missionnaires de Marie. Suivant une suggestion de Propaganda Fide, Marie de la Passion ouvre à Saint-Brieuc, en France, un noviciat qui accueille très vite de nombreuses vocations. En avril 1880, puis en juin 1882, la Servante de Dieu se rend à Rome pour résoudre les difficultés qui menacent d'entraver la stabilité et la croissance du jeune Institut. Le dernier voyage, en juin 1882, marque une étape importante dans sa vie: elle est autorisée à ouvrir une maison à Rome et, par des circonstances providentielles, retrouve l’orientation franciscaine que Dieu lui avait indiquée vingt-deux ans plus tôt. En effet, le 4 octobre 1882, dans l'église d'Aracœli, elle est reçue dans le Tiers-Ordre de saint François. Elle entre alors en relation avec le Serviteur de Dieu, Père Bernardin de Portogruaro, ministre général de l'Ordre des Frères mineurs, qui, par la suite, la soutiendra dans ses épreuves, avec une paternelle sollicitude.
En mars 1883, Marie de la Passion est destituée de sa fonction de Supérieure de l'Institut, à cause de fortes oppositions. Mais, à la suite de l'enquête ordonnée par Léon XIII, son innocence est pleinement reconnue et elle est réélue au chapitre de juillet 1884.
L'Institut des Missionnaires de Marie commence alors à se développer rapidement: le 12 août 1885 est émis le Décret de louange et celui d'affiliation à l'Ordre des Frères mineurs; les constitutions sont approuvées ad experimentum le 17 juillet 1890 et définitivement le 11 mai 1896. Et, au-delà de tout obstacle et de toute frontière, des missionnaires ne cessent d'être envoyées jusqu'aux terres les plus lointaines et périlleuses.
Le zèle missionnaire de la fondatrice ne connaît pas de limites pour répondre aux appels des pauvres et des abandonnés. La promotion de la femme et la question sociale l'intéressent particulièrement; avec intelligence et discrétion, elle offre aux pionniers en ce domaine une collaboration qu'ils apprécient grandement.
Son intense activité puise son dynamisme dans la contemplation des grands mystères de la foi. Tout, pour Marie de la Passion, se ramène à l’Unité-Trinité de Dieu, Vérité-Amour, qui se donne à nous à travers le mystère pascal du Christ. Unie à ces mystères, elle vit sa vocation d'offrande dans une dimension ecclésiale et missionnaire. Jésus Eucharistie est pour elle «le grand missionnaire» et Marie, dans la disponibilité de son «Ecce», trace la voie de la donation sans réserve à l'œuvre de Dieu. Elle ouvre ainsi à son Institut les horizons de la mission universelle qui s'accomplit avec l'esprit évangélique de François d’Assise dans la simplicité, la pauvreté et la charité.
Elle a grand soin, non seulement de l'organisation extérieure des œuvres, mais aussi et surtout de la formation spirituelle de ses religieuses. Douée d'une extraordinaire capacité de travail, elle trouve le temps de rédiger de nombreux écrits de formation, tandis que, par une fréquente correspondance, elle suit ses missionnaires dispersées dans le monde, les invitant avec insistance à une vie de sainteté. En 1900, l'Institut reçoit le sceau du sang dans le martyre de sept Franciscaines missionnaires de Marie, béatifiées en 1946 et canonisées au cours du Grand Jubilé de l'an 2000. Ce martyre est pour Marie de la Passion, en même temps qu'une grande douleur une immense joie, une émotion intense d'être la mère spirituelle de ces missionnaires qui ont su vivre l'idéal de leur vocation jusqu'à l'effusion du sang.
Usée par les fatigues des incessants voyages et du labeur quotidien, Marie de la Passion, après une brève maladie, meurt à Sanremo le 15 novembre 1904, laissant plus de deux mille religieuses et quatre-vingt six maisons insérées en quatre continents. Sa dépouille mortelle repose dans un oratoire privé de la maison généralice de l'Institut des Franciscaines missionnaires de Marie à Rome.

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Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 11:05

14 Novembre : Saints Nicolas Tavelic et ses compagnons, Martyrs, 1391

Ces quatre frères prêtres franciscains: Nicolas Tavelic (ou Tavilich), (Croate), Déodat Aribert de Rodez, Pierre de Narbonne, Etienne de Cuneo, sont les premiers franciscains martyrs en Terre Sainte (1391).
Dès 1217, les Frères mineurs furent présents en Terre Sainte, notamment à Saint-Jean d'Acre; saint François s’y rendit en 1219. Mais après la ruine définitive du Royaume Franc, leur situation devint intenable. En 1335, les souverains de Naples, Robert d’Anjou et surtout son épouse Sanche d’Aragon achetèrent le Cénacle pour les Franciscains et négocièrent avec le Sultan d’Egypte pour obtenir un statut durable pour les frères. C’est l’origine de la Custodie de Terre Sainte, établie par le Pape Clément VI qui leur confia la garde des Lieux Saints : bulle Gratias agimus et Nuper charissima 1342. Aussitôt de nombreux frères désirèrent partir au pays du Christ, certains avec le désir explicite du martyre. Ce fut le cas de nos quatre premiers martyrs qui se présentèrent au Cadi pour lui lire un exposé de la foi chrétienne et une invitation à la conversion au Christ, en critiquant la foi musulmane. Sommés de se rétracter, et l’ayant refusé, ils furent aussitôt condamnés, flagellés, étranglés, et leurs corps furent brûlés. Nicolas Tavelic était né à Sebenic en Dalmatie, vers 1340. Il était entré chez les Frères mineurs de la province de Slavonie et avait été prédicateur en Bosnie avant son départ pour la Palestine. Déodat Aribert était de Rodez, frère de la province d’Aquitaine ; Pierre de Narbonne était de la province de Provence et avait été prédicateur en Italie. Etienne Cuneo, de la Province de Gênes, avait été prédicateur en Corse.
C’était le 13 novembre 1391, les chrétiens du lieu, vivement émus, envoyèrent un récit de ce martyre, signé de nombreux témoins et parvenu jusqu'à nous. Le Pape Léon XIII les béatifia en 1891. Le Pape Paul VI les canonisa, le 21 juin 1970

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 11:03

13 Novembre : Saint Didace (San Diego d’Alcala)

Frère laïc de l’Ordre des Frères Mineurs. Il naquit en Andalousie, à San Nicolas del Puerto, vers 1400, dans une famille de pauvres gens. Dès le plus jeune âge, il fut attiré par une vie de prière et de pénitence et devint le compagnon d’un prêtre ermite, dans le voisinage de son village. Souhaitant mener une vraie vie religieuse, il sollicita son admission comme frère laïc, chez les Frères Mineurs de l’Observance du couvent d’Arizafa. Très rapidement, ses frères purent constater les grâces exceptionnelles d’oraison dont il était comblé, faisant l’admiration de tous par sa vie humble et pénitente. Envoyé aux îles Canaries, en 1441, il édifia tellement la communauté que les frères obtinrent qu’il fût nommé gardien du couvent de l’île de Fortaventura, en 1445, bien que la législation de l’époque réservât cette charge aux frères clercs. On remarquait son dévouement pour les frères, sa prudence, et son rayonnement apostolique. En 1449, il fut transféré en Espagne. L’année suivante, les provinces observantes envoyèrent des délégations à Rome pour assister à la canonisation de saint Bernardin de Sienne et au chapitre général réuni à cette occasion. Didace fit partie de cette délégation. Mais peu après son arrivée à Rome, une épidémie se déclara, et les frères ouvrirent aux malades l’infirmerie du couvent de l’Ara Coeli. Le frère Didace s’y dévoua avec tant de zèle qu’on le désigna comme responsable de ce service. Les chroniques lui attribuent plusieurs miracles de guérison dues à ses soins et à son intercession.
Il avait une charité toute spéciale pour les malades. "Son coeur, dit son historien, était un hôpital bien plus vaste que les établissements bâtis par les Papes et les rois pour recevoir toutes les misères humaines. Il y recevait tout le monde, et il n'y avait point de malades qu'il ne secourût avec un empressement admirable, si l'obéissance le permettait. Jamais leur mauvaise humeur ni l'infection de leurs plaies ne le rebutaient; plus d'une fois même on l'a vu baiser avec respect les plus dégoûtants ulcères."

A son retour en Espagne, il séjourna en divers couvents où de nombreuses personnes venaient solliciter ses prières et l’obtention de divers secours. Sa dernière résidence fut le couvent d’Alcala où il vécut dans la pénitence, la contemplation et les faveurs spirituelles de toutes sortes, telles extases et lévitations.
La Passion de Jésus était le sujet ordinaire de ses méditations et de ses prières. Sentant sa fin approcher et n’ayant sur lui qu’une vieille robe toute déchirée, les yeux fixés sur la croix, il prononça les paroles de l’hymne sacrée :
« Bois et clous pleins de douceur, vous portez le plus doux des fardeaux ; quelle gloire est la vôtre puisque vous avez été jugés dignes de porter le Roi des Cieux ». Il mourut le 12 novembre 1463 à Alcala.
On lui attribua aussitôt de nombreux miracles, de son vivant, ou sur son tombeau. Don Carlos, fils maladif de Philippe II obtint sa guérison après avoir imploré Didace. Le pape franciscain Sixte V le canonisa en 1588. Dans l’Ordre franciscain, il est vénéré comme le patron des frères laïcs. Les missionnaires franciscains mirent sous son patronage de nombreuses fondations missionnaires, en particulier dans le nouveau monde : au Canada, plusieurs villes et de nombreuses paroisses ont été fondées sous son nom. En Californie (USA), la ville de San Diego fut d’abord la première mission fondée par le bienheureux Junipero Serra et les frères venus du Mexique, au XVIIIè s.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 10:57

8 Novembre : Bienheureux Jean Duns Scot
Frère Mineur originaire d’Écosse, philosophe et théologien, Jean Duns Scot est considéré comme le plus grand théologien de l’Ordre des Frères mineurs, vénéré par tous les frères franciscains. Son culte a été solennellement reconnu par le pape Jean-Paul II, le 20 mars 1993.

Les données biographiques concernant Jean Duns Scot sont assez rares et parfois conjecturales. Cependant, par divers recoupements, on peut raisonnablement reconstituer son parcours, à partir de la date de son ordination qui est connue, le 17 mars 1291. On situe sa naissance en 1265 ou 1266, probablement à Maxton-on-Tweed, près de Melrose, mais plusieurs villages revendiquent l’honneur de lui avoir donné le jour, comme Duns, près de Berwick qui pourrait être le berceau de sa famille. Les Duns, gentilshommes écossais, étaient proches des Franciscains qu’ils avaient aidés à s’établir en leur donnant un terrain. On connaît un frère Hélie Duns, gardien de Dumfries (Écosse) et l’on pense que Duns Scot entra chez les Frères mineurs de cette ville, vers 1280, avant d’entreprendre son cursus théologique à Haddington. Il rejoint ensuite le Studium general d’Oxford (ou de Cambridge ?) pour y obtenir la maîtrise es arts, puis la licence de théologie, peut-être lors d’un premier séjour à l’université de Paris (1291-1296), sous la régence de Gonzalve de Bilbao (connu aussi sous le nom de Gonzalve d’Espagne). En se basant sur les statuts de l’université qui indiquent la durée des différentes étapes d’une carrière d’enseignant, on pense que Jean Duns fut lecteur biblique vers 1296-1298, puis bachelier des Sentences, un an après. Ensuite il obtint la maîtrise d’enseignement qu’il exerça probablement à Oxford (ou partiellement à Cambridge).
De 1301 à 1303, il est à Paris, au studium général du Grand Couvent, où il commente le Livre des Sentences pour obtenir le Doctorat. Ici se situe un épisode tout à son honneur : ayant refusé de souscrire l’appel du roi Philippe IV le Bel contre le pape Boniface VIII, il est contraint de s’exiler précipitamment et il se retrouve à Oxford, sous la houlette du maître Guillaume de la Ware qui exerça sur lui une réelle influence. Mais Gonzalve d’Espagne, devenu ministre général de l’Ordre, qui se souvient de son brillant élève, le fait revenir à Paris, en 1304, où il devint Maître Régent du studium général franciscain. De cette époque datent plusieurs de ses œuvres, probablement les « Quodlibet ». En 1307, le chapitre général de Toulouse auquel il assista, le transfert au couvent d’études de Cologne (Allemagne), peut-être parce qu’il était attaqué, à Paris, en raison de sa doctrine sur l’Immaculée conception de Marie. Mais peu de temps après, le 8 novembre 1308, il meurt à Cologne à l’âge de 42 ans, et est enterré dans cette ville, dans l’église des Frères Mineurs. Dès son trépas, il fut vénéré dans l’Ordre franciscain, et en 1701, le diocèse de Nole, en Italie, obtint l’autorisation de célébrer annuellement son culte. - Le 20 mars 1993, en la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape Jean-Paul II a reconnu le culte en l'honneur du Bienheureux Jean Duns Scot. Il figure au sanctoral liturgique de la Famille franciscaine.
Malgré une vie aussi courte, Jean Duns Scot produisit une œuvre assez abondante, mais surtout très féconde par l’influence qu’elle exerça ensuite dans l’Ordre des Frères mineurs, mais aussi dans la philosophie et la théologie subséquentes. La pensée contemporaine s’intéresse à nouveau à Jean Duns Scot comme un initiateur d’une lecture exigeante et critique de la tradition philosophique antérieure, et certains des thèmes qu’il a explorés, comme la notion d’infini, le concept d’individualité, sa théorie de la connaissance, la revendication de la liberté de la personne, alimentent les débats philosophiques d’aujourd’hui.
Le corps du bienheureux Jean Duns Scot repose à Cologne (Allemagne) dans la Minoritenkirche, proche de la Cathédrale, dans un sépulcre moderne en pierre, où l’on a reproduit l’épitaphe de son premier tombeau : « L’Écosse me vit naître, l’Angleterre m’a accueilli, la France m’a enseigné, et Cologne me garde. »

Audience Générale de Benoît XVI : Jean Duns Scott
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Synthèse

Le 07 juillet 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Avant l'audience générale, tenue Salle Paul VI, le Pape a béni la statue de saint Anibale Maria di Francia (1851 - 1927), fondateur des Rogationistes du Sacré coeur et des Filles du Zèle divin, placé dans une niche extérieure de la Basilique vaticane. Puis il a consacré sa catéchèse à l'évocation du bienheureux Jean Duns Scott, né en Ecosse en 1266. Franciscain, il devint prêtre en 1291. "Sa brillante intelligence le fit surnommer Docteur subtil". Il enseigna la théologie à Oxford, Cambridge et Paris, qu'il quitta après l'affront fait par Philippe le Bel à Boniface VIII. Il rentra en France en 1305 puis, toujours comme enseignant, il gagna Cologne où il mourut trois ans plus tard. Sa réputation de sainteté fit que son culte se développa au sein de son ordre, et Jean-Paul II le proclama bienheureux en 1993, en le décrivant comme un "chantre du Verbe incarné et défenseur de l'Immaculée Conception, résumant ainsi l'apport notable de Duns Scott à l'histoire théologique".

Puis le Saint-Père a expliqué que ce théologien, conscient de ce que le Christ nous a racheté du péché originel, rappela que "l'Incarnation est la plus haute et la plus belle œuvre de l'histoire du salut, n'étant conditionnée par aucun autre acte. Disciple de François, il aimait admirer et prêcher le mystère de la Passion, expression salvifique de l'immense amour divin...qui se révèle aussi dans l'Eucharistie que Duns Scott vénérait tant. Sa vision théologique christocentrique ouvre à la contemplation et à la gratitude, car le Christ est le cœur de l'histoire et du cosmos, qui donne sens, dignité et valeur à la vie humaine". Evoquant ensuite le volet marial des travaux du saint écossais, Benoît XVI a rappelé qu'il défendit que Marie "fut épargnée par le péché dès sa conception" et mit en avant "l'argument de la rédemption préventive. Selon cet argument, l'immaculée conception est le chef d'œuvre de la rédemption opérée par le Christ. La puissance de son amour et de sa médiation a obtenu que la Mère soit préservée du péché originel. Cette doctrine, diffusée avec enthousiasme par les Franciscains, fut perfectionnée et défendue, parfois solennellement, par d'autres théologiens".

Le Pape a alors souligné combien Duns Scott avait travaillé sur le rapport entre liberté, volonté et intelligence. "L'idée d'une liberté innée et absolue, résident dans la volonté avant l'intelligence, en Dieu comme dans l'homme, conduirait à celle d'un Dieu non lié à la vérité et au bien... Originelle, la liberté aide à bâtir la civilisation lorsque l'homme se réconcilie avec la vérité. Détachée de la vérité, la vérité devient un principe tragique de destruction de l'harmonie intérieure de l'être, et la source des pires prévarications et souffrances". La liberté "grandit et se renforce, selon Duns Scott, lorsque l'homme s'ouvre à Dieu lorsqu'on se met à l'écoute de la Révélation, de la Parole. Alors se manifeste le message qui remplit de lumière et d'espérance la vie et nous libère vraiment. Le bienheureux Jean Duns Scott - a conclu Benoît XVI - enseigne que l'essentiel dans la vie est de croire que Dieu nous est proche et qu'il nous aime en Jésus-Christ. Il faut donc cultiver un amour profond du Seigneur et de l'Eglise, et en témoigner ici bas". La prochaine audience générale aura lieu le mercredi 4 août.

Synthèse de la catéchèse lue par le Saint-Père en français

Né vers 1266 en Écosse, le Bienheureux Jean Duns Scot, chers pèlerins francophones, embrassa le charisme franciscain. ‘Chantre du Verbe incarné’, celui qui sera appelé le Docteur subtile, soutient que l’Incarnation du Logos est l’œuvre la plus grande et la plus belle de toute l’histoire du salut. Elle est la révélation de l’éternel amour divin qui se manifeste aussi dans le Mystère de la Passion salvifique et dans le Saint Sacrement. Centre de l’histoire et du cosmos, le Christ donne sens, dignité et valeur à notre vie. Par sa doctrine de la « Rédemption préventive », Duns Scot affirme que l’Immaculée Conception, dont il est le ‘défenseur’, est le chef-d’œuvre de la Rédemption opérée par le Christ. Il nous interpelle aussi, aujourd’hui, sur le sens de la liberté. Détachée de la vérité, la liberté détruit l’harmonie intérieure de la personne humaine et engendre la souffrance. Elle se perfectionne quand l’homme s’ouvre à Dieu, accueille sa Parole et se met à l’écoute de la Révélation. Chers frères et sœurs, la profondeur de la pensée de Duns Scot provient de son humilité et de la contemplation des saints mystères. Puissions-nous considérer la communion avec Dieu, avec le Successeur de Pierre et avec l’Église universelle comme un bien précieux. Que la Vierge Immaculée nous y aide !

J’accueille avec joie les pèlerins francophones, surtout les jeunes. Je vous exhorte, chers collégiens, lycéens et servants d’autel, à faire croître votre amour pour le Saint Sacrement et pour la Vierge Immaculée. Puissiez-vous aussi vous laisser guider par l’Esprit Saint pour témoigner joyeusement et librement des vérités de la foi chrétienne ! N’ayez pas honte de votre foi et soyez fiers d’être catholiques ! Bon pèlerinage et bonnes vacances !

Catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

Ce matin - après plusieurs catéchèses sur plusieurs grands théologiens - je veux vous présenter une autre figure importante dans l'histoire de la théologie : il s'agit du bienheureux Jean Duns Scot, qui vécut à la fin du XIIIe siècle. Une antique inscription sur sa tombe résume les points de référence géographiques de sa biographie : « L'Angleterre l'accueillit ; la France l'instruisit ; Cologne, en Allemagne, en conserve la dépouille ; c'est en Ecosse qu'il naquit ». Nous ne pouvons pas négliger ces informations, notamment parce que nous possédons très peu d'éléments sur la vie de Duns Scot. Il naquit probablement en 1266 dans un village qui s'appelait précisément Duns, non loin d'Edimbourg. Attiré par la charisme de saint François d'Assise, il entra dans la Famille des Frères mineurs, et en 1291, il fut ordonné prêtre. Doué d'une intelligence brillante et porté à la spéculation - cette intelligence qui lui valut de la tradition le titre de Doctor subtilis, « Docteur subtil » - Duns Scot fut dirigé vers des études de philosophie et de théologie auprès des célèbres universités d'Oxford et de Paris. Après avoir conclu avec succès sa formation, il entreprit l'enseignement de la théologie dans les universités d'Oxford et de Cambridge, puis de Paris, en commençant à commenter, comme tous les Maîtres de ce temps, les Sentences de Pierre Lombard. Les principales œuvres de Duns Scot représentent précisément le fruit mûr de ces leçons, et prennent le titre des lieux où il les professa : Opus Oxoniense (Oxford), Reportatio Cambrigensis (Cambridge), Reportata Parisiensia (Paris). Lorsqu'un grave conflit éclata entre le roi Philippe IV le Bel et le Pape Boniface VIII, Duns Scot s'éloigna de Paris et préféra l'exil volontaire, plutôt que de signer un document hostile au Souverain Pontife, ainsi que le roi l'avait imposé à tous les religieux. De cette manière - par amour pour le Siège de Pierre -, avec les Frères franciscains, il quitta le pays.

Chers frères et sœurs, ce fait nous invite à rappeler combien de fois, dans l'histoire de l'Eglise, les croyants ont rencontré l'hostilité et même subi des persécutions à cause de leur fidélité et de leur dévotion à l'égard du Christ, de l'Eglise et du Pape. Nous tous regardons avec admiration ces chrétiens qui nous enseignent à conserver comme un bien précieux la foi dans le Christ et la communion avec le Successeur de Pierre et, ainsi, avec l'Eglise universelle.

Toutefois, les rapports entre le roi de France et le successeur de Boniface VIII redevinrent rapidement des rapports d'amitié, et en 1305 Duns Scot put rentrer à Paris pour y enseigner la théologie sous le titre de Magister regens, nous dirions aujourd'hui professeur titulaire. Par la suite, ses supérieurs l'envoyèrent à Cologne comme professeur du Studium de théologie franciscain, mais il mourut le 8 novembre 1308, à 43 ans à peine, laissant toutefois un nombre d'œuvres important.

En raison de la renommée de sainteté dont il jouissait, son culte se diffusa rapidement dans l'Ordre franciscain et le vénérable Pape Jean-Paul II voulut le confirmer solennellement bienheureux le 20 mars 1993, en le définissant « Chantre du Verbe incarné et défenseur de l'Immaculée Conception ». Dans cette expression se trouve synthétisée la grande contribution que Duns Scot a offerte à l'histoire de la théologie.

Il a avant tout médité sur le Mystère de l'Incarnation et, à la différence de beaucoup de penseurs chrétiens de l'époque, il a soutenu que le Fils de Dieu se serait fait homme même si l'humanité n'avait pas péché. Il affirme dans la « Reportata Parisiensa » : « Penser que Dieu aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n'avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable ! Je dis donc que la chute n'a pas été la cause de la prédestination du Christ et que - même si personne n'avait chuté, ni l'ange ni l'homme - dans cette hypothèse le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière » (in III Sent., d. 7, 4). Cette pensée, peut-être un peu surprenante, naît parce que pour Duns Scot, l'Incarnation du Fils de Dieu, projetée depuis l'éternité par Dieu le Père dans son plan d'amour, est l'accomplissement de la création, et rend possible à toute créature, dans le Christ et par son intermédiaire, d'être comblée de grâce, et de rendre grâce et gloire à Dieu dans l'éternité. Même s'il est conscient qu'en réalité, à cause du péché originel, le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, Duns Scot réaffirme que l'Incarnation est l'œuvre la plus grande et la plus belle de toute l'histoire du salut, et qu'elle n'est conditionnée par aucun fait contingent, mais qu'elle est l'idée originelle de Dieu d'unir en fin de compte toute la création à lui-même dans la personne et dans la chair du Fils.

Fidèle disciple de saint François, Duns Scot aimait contempler et prêcher le Mystère de la Passion salvifique du Christ, expression de l'amour immense de Dieu, qui communique avec une très grande générosité en dehors de lui les rayons de sa bonté et de son amour (cf. Tractatus de primo principio, c. 4). Et cet amour ne se révèle pas seulement sur le Calvaire, mais également dans la Très Sainte Eucharistie, dont Duns Scot était très dévot et qu'il voyait comme le sacrement de la présence réelle de Jésus et comme le sacrement de l'unité et de la communion qui conduit à nous aimer les uns les autres et à aimer Dieu comme le Bien commun suprême (cf. Reportata Parisiensa, in IV Sent., d. 8, q. 1, n. 3).

Chers frères et sœurs, cette vision théologique, fortement « christocentrique », nous ouvre à la contemplation, à l'émerveillement et à la gratitude : le Christ est le centre de l'histoire et de l'univers, il est Celui qui donne un sens, une dignité et une valeur à notre vie ! Comme le Pape Paul VI à Manille, je voudrais moi aussi aujourd'hui crier au monde : « [Le Christ] est celui qui nous a révélés le Dieu invisible, il est le premier né de toute créature, il est le fondement de toute chose ; Il est le Maître de l'humanité et le rédempteur ; Il est né, il est mort, il est ressuscité pour nous ; Il est le centre de l'histoire et du monde ; Il est Celui qui nous connaît et qui nous aime ; Il est le compagnon et l'ami de notre vie... Je n'en finirais plus de parler de Lui » (Homélie, 29 novembre 1970).

Non seulement le rôle du Christ dans l'histoire du salut, mais également celui de Marie, est l'objet de la réflexion du Doctor subtilis. A l'époque de Duns Scot, la majorité des théologiens opposait une objection, qui semblait insurmontable, à la doctrine selon laquelle la très Sainte Vierge Marie fut préservée du péché originel dès le premier instant de sa conception : en effet, l'universalité de la Rédemption opérée par le Christ, à première vue, pouvait apparaître compromise par une telle affirmation, comme si Marie n'avait pas eu besoin du Christ et de sa rédemption. C'est pourquoi les théologiens s'opposaient à cette thèse. Alors, Duns Scot, pour faire comprendre cette préservation du péché originel, développa un argument qui sera ensuite adopté également par le Pape Pie IX en 1854, lorsqu'il définit solennellement le dogme de l'Immaculée Conception de Marie. Et cet argument est celui de la « Rédemption préventive », selon laquelle l'Immaculée Conception représente le chef d'œuvre de la Rédemption opérée par le Christ, parce que précisément la puissance de son amour et de sa médiation a fait que sa Mère soit préservée du péché originel. Marie est donc totalement rachetée par le Christ, mais avant même sa conception. Les Franciscains, ses confrères, accueillirent et diffusèrent avec enthousiasme cette doctrine, et d'autres théologiens - souvent à travers un serment solennel - s'engagèrent à la défendre et à la perfectionner.

A cet égard, je voudrais mettre en évidence un fait qui me paraît très important. Des théologiens de grande valeur, comme Duns Scot en ce qui concerne la doctrine sur l'Immaculée Conception, ont enrichi de la contribution spécifique de leur pensée ce que le Peuple de Dieu croyait déjà spontanément sur la Bienheureuse Vierge, et manifestait dans les actes de piété, dans les expressions artistiques et, en général, dans le vécu chrétien. Ainsi, la foi tant dans l'Immaculée Conception que dans l'Assomption corporelle de la Vierge, était déjà présente dans le Peuple de Dieu, tandis que la théologie n'avait pas encore trouvé la clé pour l'interpréter dans la totalité de la doctrine de la foi. Le Peuple de Dieu précède donc les théologiens, et tout cela grâce au sensus fidei surnaturel, c'est-à-dire à la capacité dispensée par l'Esprit Saint, qui permet d'embrasser la réalité de la foi, avec l'humilité du cœur et de l'esprit. Dans ce sens, le Peuple de Dieu est un « magistère qui précède », et qui doit être ensuite approfondi et accueilli intellectuellement par la théologie. Puissent les théologiens se placer toujours à l'écoute de cette source de la foi et conserver l'humilité et la simplicité des petits ! Je l'avais rappelé il y a quelques mois en disant : « Il y a de grands sages, de grands spécialistes, de grands théologiens, des maîtres de la foi, qui nous ont enseigné de nombreuses choses. Ils ont pénétré dans les détails de l'Ecriture Sainte, [...] mais ils n'ont pas pu voir le mystère lui-même, le véritable noyau [...] L'essentiel est resté caché ! [...] En revanche, il y a aussi à notre époque des petits qui ont connu ce mystère. Nous pensons à sainte Bernadette Soubirous ; à sainte Thérèse de Lisieux, avec sa nouvelle lecture de la Bible "non scientifique", mais qui entre dans le cœur de l'Ecriture Sainte » (Homélie lors de la Messe avec les membres de la Commission théologique internationale, 1er décembre 2009).

Enfin, Duns Scot a développé un point à l'égard duquel la modernité est très sensible. Il s'agit du thème de la liberté et de son rapport avec la volonté et avec l'intellect. Notre auteur souligne la liberté comme qualité fondamentale de la volonté, en commençant par un raisonnement à tendance volontariste, qui se développa en opposition avec ce qu'on appelle l'intellectualisme augustinien et thomiste. Pour saint Thomas d'Aquin, qui suit saint Augustin, la liberté ne peut pas être considérée comme une qualité innée de la volonté, mais comme le fruit de la collaboration de la volonté et de l'intellect. Une idée de la liberté innée et absolue située dans la volonté qui précède l'intellect, que ce soit en Dieu ou dans l'homme, risque en effet de conduire à l'idée d'un Dieu qui ne ne serait même pas lié à la vérité et au bien. Le désir de sauver la transcendance absolue et la différence de Dieu par une accentuation aussi radicale et impénétrable de sa volonté ne tient pas compte du fait que le Dieu qui s'est révélé en Christ est le Dieu « logos », qui a agi et qui agit, rempli d'amour envers nous. Assurément, comme l'affirme Duns Scot dans le sillage de la théologie franciscaine, l'amour dépasse la connaissance et est toujours en mesure de percevoir davantage que la pensée, mais c'est toujours l'amour du Dieu « logos » (cf. Benoît XVI, Discours à Ratisbonne, Insegnamenti di Benedetto XVI, II [2006], p. 261). Dans l'homme aussi, l'idée de liberté absolue, située dans sa volonté, en oubliant le lien avec la vérité, ignore que la liberté elle-même doit être libérée des limites qui lui viennent du péché.

En m'adressant aux séminaristes romains - l'année dernière - je rappelais que « la liberté, à toutes les époques, a été le grand rêve de l'humanité, mais en particulier à l'époque moderne » (Discours au séminaire pontifical romain, 20 février 2009). Mais c'est précisément l'histoire moderne, outre notre expérience quotidienne, qui nous enseigne que la liberté n'est authentique et n'aide à la construction d'une civilisation vraiment humaine que lorsqu'elle est vraiment réconciliée avec la vérité. Si elle est détachée de la vérité, la liberté devient tragiquement un principe de destruction de l'harmonie intérieure de la personne humaine, source de la prévarication des plus forts et des violents, et cause de souffrance et de deuils. La liberté, comme toutes les facultés dont l'homme est doté, croît et se perfectionne, affirme Duns Scot, lorsque l'homme s'ouvre à Dieu, en valorisant cette disposition à l'écoute de sa voix, qu'il appelle potentia oboedientialis : quand nous nous mettons à l'écoute de la Révélation divine, de la Parole de Dieu, pour l'accueillir, alors nous sommes atteints par un message qui remplit notre vie de lumière et d'espérance et nous sommes vraiment libres.

Chers frères et sœurs, le bienheureux Duns Scot nous enseigne que dans notre vie, l'essentiel est de croire que Dieu est proche de nous et nous aime en Jésus Christ, et donc de cultiver un profond amour pour lui et son Eglise. Nous sommes les témoins de cet amour sur cette terre. Que la Très Sainte Vierge Marie nous aide à recevoir cet amour infini de Dieu dont nous jouirons pleinement pour l'éternité dans le Ciel, lorsque finalement notre âme sera unie pour toujours à Dieu, dans la communion des saints.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 10:50

7 Novembre : Bienheureuse Hélène Enselmini de Padoue, (1208-1242), vierge, clarisse,

Née dans la famille noble des Enselmini de Padoue en 1208, Hélène entra dès l’âge de douze ans dans le monastère des clarisses de l'Arcella, fondé aux portes de la ville, par saint François lui-même en 1220, si l'on en croit la tradition. Antoine de Padoue rencontra la jeune religieuse lorsqu'il était Provincial de l'Italie du Nord. La tradition rapporte qu'entre ces deux grandes âmes s'est établi un lien de sainte amitié faite d'assistance mutuelle : Antoine aidait Hélène à supporter avec une patience héroïque ses nombreuses infirmités ; Hélène offrait en échange les mérites de ses souffrances pour le ministère de son directeur. Elle est morte à Padoue, le 4 novembre 1242, à l’âge de trente quatre ans, au terme d'une vie mystique favorisée de visions et de révélations. Innocent XII confirma son culte, en 1695. Elle est fêtée le 7 novembre.

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Bienheureuse Maria-Assunta Pallotta, (1878-1905)
Soeur Franciscaine missionnaire de Marie, missionnaire en Chine.
Maria Assunta Pallotta naquit à Force, Italie, en 1878. Dès l’enfance, elle fut un exemple pour tous de ferveur dans la prière et de dévouement dans de lourds travaux pour aider sa famille très pauvre. Surmontant beaucoup de difficultés, elle entra chez les Sœurs Franciscaines missionnaires de Marie. A sa demande, elle fut envoyée comme missionnaire en Chine, où, un an après son arrivée, le 7 avril 1905, elle mourut saintement.
Elle fut béatifiée par le Pape Pie XII le 7 novembre 1954.

Re: Les saints franciscains

par PaxetBonum » mar. 15 nov. 2011, 10:48

3 Novembre : Bienheureuse Marguerite de Lorraine (1463-1521),
Duchesse d'Alençon, puis clarisse.
Marguerite naquit au château de Vaudémont, près de Nancy, en 1463. Elle était la fille de Yolande d’Anjou, descendante de st Louis IX de France, et son père était Henri de Vaudémont, duc de Lorraine. Elle passa son enfance à Nancy. Jeune orpheline, elle fut confiée à son grand père maternel, René d’Anjou, roi de Provence qui lui procura une bonne éducation chrétienne. A la mort du bon roi René, elle revint en Lorraine et fut mariée, en 1488, à René duc d’Alençon, fils d’un compagnon de Jeanne d’Arc. Elle suivait les conseils et les exemples de sa belle-sœur Philippa de Gueldre, duchesse de Lorraine et reine de Sicile, qui elle aussi entra par la suite chez les Clarisses. Marguerite devint veuve en 1492, après seulement 4 années de mariage. Elle se consacra alors à l’éducation de ses trois enfants et à l’administration de sa maison sans négliger la prière et les œuvres de pénitence. Elle gouverna sagement le duché d’Alençon qui devait revenir à sa fille aînée. Elle fonda plusieurs couvents et instituts charitables, en particulier le monastère des clarisses d’Alençon, à partir du monastère de l'Ave Maria de Paris, puis celui d’Argentan (clarisses urbanistes), où elle se retira après la majorité de ses enfants. Elle y fit profession le 11 octobre 1520, entre les mains de l’évêque de Séez, en présence du frère Gabriel-Maria, commissaire général des Frères mineurs de l’Observance, tandis que sa belle-sœur, Philippa de Gueldre entrait chez les clarisses de Pont-à-Mousson. Elle donna l’exemple de la plus généreuse observance de la règle. Elle dota le monastère de Statuts particuliers qu'approuva le pape Léon X : il autorisait Marguerite à y aggréger les maisons de religieuses du Tiers-Ordre régulier qui le souhaiteraient. Marguerite mourut le 2 novembre 1521, laissant une réputation de sainteté. Plusieurs miracles furent attribués à son intercession. Le pape Benoît XV la béatifia le 20 mars 1921.

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