par Sofia » mer. 03 nov. 2010, 21:43
Ça n'intéresse sans doute que moi
, mais j'ai repensé à cette question en lisant un article du
National Geographic France de mai 2010 sur les "saints idolâtres" du Mexique.
L'article affirme que la dévotion à saint Jude est de plus en plus forte, et que le fait qu'il est le patron des causes perdues n'est pas étranger au phénomène (les morts violentes et la violence tout court ne sont pas rares dans le pays). Il se fête généralement le 28 octobre, mais dans certaines villes, sa popularité est telle que les habitants le fêtent tous les 28 de chaque mois. Dans une ville (dont j'ai oublié le nom), on célèbre jusqu'à seize messes ce jour-là (!) dans une des paroisses et la police est obligée de bloquer les rues trop proches de l'église à cause de l'affluence. Lors de certaines romerías (fêtes religieuses), des gens promènent des statues du saint dans la ville.
Certains font un lien entre la dévotion à saint Jude et... les narcotrafiquants. L'article émet l'hypothèse que sa popularité a pu augmenter il y a environ 30 ans, quand des narcotrafiquants colombiens de Medellín, connus pour leur dévotion pour saint Jude, ont pris contact avec leurs homologues mexicains. Une sorte "d'échange culturel", qui en poussent quelques-uns à affirmer que lorsque le saint tient son bâton dans la main gauche, il est favorable aux trafiquants... Selon le père Jesus Garcia, il y a parmi ses fidèles des catholiques pieux, et d'autres qui ont une démarche beaucoup plus "idolâtre" : ils marchandent (je fais bruler un cierge, tu me fais gagner de l'argent/revenir ma femme/obtenir un boulot).
Saint Jude a cependant deux "concurrents", la Santa Muerte (Sainte Mort) et Jesus Malverde.
La Santa Muerte, dont le culte est désapprouvé par les églises chrétiennes et même par l'État, est représentée sous la forme d'un squelette (à ne pas confondre avec les squelettes du
jour des morts). Tant qu'on l'honore, elle se moque de la bonne ou mauvaise "moralité" de ce que vous lui demandez, elle n'émet aucun jugement. En revanche, si on ne tient pas ses promesses, elle "se venge" (un détenu disait pus sympathiquement qu'elle était triste et qu'il ne voulait pas la faire pleurer).
Jesus Malverde, c'est un Robin des bois mexicain. Personne n'est en mesure de distinguer, dans sa biographie, ce qui est légendaire de ce qui est réel (ni même de savoir s'il ne s'agit pas d'une pure invention). Il aurait vécu au XIXe siècle ; hors-la-loi, il a été pendu et aurait ensuite accompli des miracles. Le culte de ce "narco-saint" se développe depuis les années 70.
Ça n'intéresse sans doute que moi :cali:, mais j'ai repensé à cette question en lisant un article du [url=http://www.nationalgeographic.fr/]National Geographic France[/url] de mai 2010 sur les "saints idolâtres" du Mexique.
L'article affirme que la dévotion à saint Jude est de plus en plus forte, et que le fait qu'il est le patron des causes perdues n'est pas étranger au phénomène (les morts violentes et la violence tout court ne sont pas rares dans le pays). Il se fête généralement le 28 octobre, mais dans certaines villes, sa popularité est telle que les habitants le fêtent tous les 28 de chaque mois. Dans une ville (dont j'ai oublié le nom), on célèbre jusqu'à seize messes ce jour-là (!) dans une des paroisses et la police est obligée de bloquer les rues trop proches de l'église à cause de l'affluence. Lors de certaines romerías (fêtes religieuses), des gens promènent des statues du saint dans la ville.
Certains font un lien entre la dévotion à saint Jude et... les narcotrafiquants. L'article émet l'hypothèse que sa popularité a pu augmenter il y a environ 30 ans, quand des narcotrafiquants colombiens de Medellín, connus pour leur dévotion pour saint Jude, ont pris contact avec leurs homologues mexicains. Une sorte "d'échange culturel", qui en poussent quelques-uns à affirmer que lorsque le saint tient son bâton dans la main gauche, il est favorable aux trafiquants... Selon le père Jesus Garcia, il y a parmi ses fidèles des catholiques pieux, et d'autres qui ont une démarche beaucoup plus "idolâtre" : ils marchandent (je fais bruler un cierge, tu me fais gagner de l'argent/revenir ma femme/obtenir un boulot).
Saint Jude a cependant deux "concurrents", la Santa Muerte (Sainte Mort) et Jesus Malverde.
La Santa Muerte, dont le culte est désapprouvé par les églises chrétiennes et même par l'État, est représentée sous la forme d'un squelette (à ne pas confondre avec les squelettes du [url=http://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_des_morts_%28Mexique%29]jour des morts[/url]). Tant qu'on l'honore, elle se moque de la bonne ou mauvaise "moralité" de ce que vous lui demandez, elle n'émet aucun jugement. En revanche, si on ne tient pas ses promesses, elle "se venge" (un détenu disait pus sympathiquement qu'elle était triste et qu'il ne voulait pas la faire pleurer).
Jesus Malverde, c'est un Robin des bois mexicain. Personne n'est en mesure de distinguer, dans sa biographie, ce qui est légendaire de ce qui est réel (ni même de savoir s'il ne s'agit pas d'une pure invention). Il aurait vécu au XIXe siècle ; hors-la-loi, il a été pendu et aurait ensuite accompli des miracles. Le culte de ce "narco-saint" se développe depuis les années 70.