Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

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Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par Iskander » jeu. 04 juil. 2013, 17:42

le gyrovague a écrit :
Ne renversez pas les rôles en tentant de faire croire que les musulmans sont les victimes et les chrétiens les bourreaux alors que chaque jour et dans le monde entier l'actualité prouve que les victimes sont chrétiennes et les bourreaux sont musulmans. :/
Bonjour, le gyrovague,

je vous remercie pour avoir répondu.

Je ne cherche pas à faire passer les Musulmans pour des victimes éternelles et les Chrétiens pour leurs bourreaux. Je dirais plutôt que les bourreaux qui se revendiquent d'une religion ( je vais prendre la mienne, l'Islam) ne font que l'outrager en faisant passer leurs crimes pour des ordres de Dieu. Il n'y a pas plus d'appel au meurtre dans le Coran qu'il n'y en a dans la Bible, Ancien ou Nouveau-Testament, quoi qu'en pensent et quoi qu'en disent certains.

Nous sommes vous et moi des gens qui lisons et étudions les Textes depuis assez longtemps pour comprendre à quel contexte ils doivent être rattaché et qu'ils n'ont jamais été édictés pour permettre au premier venu d'aller déclarer "sa" guerre personnelle.

Les assassins existent de partout et je ne cherche pas à cacher ce que des Musulmans font comme exaction en se justifiant de la religion ou une application de la religion. Je ne peux non plus renoncer au droit de me plaindre du mal qui m'a été fait.

Le plus grand service que l'on peut rendre à la religion est de reconnaître le statut de victime à la victime quand elle se présente, sinon on peut douter de tout et il est reconnu, sans entrer dans un débat religieux, que la plus grande difficulté pour une victime quelle qu'elle soit, et quelle que soit son appartenance ou non à une communauté, est d'arriver à prouver qu'elle a été "vraiment" victime de quelque chose. Ce n'est qu'une question de justice.

J'en profite pour répondre à "Johnny" que les manifestations blasphématoires des "femen" à Notre-Dame m'ont scandalisé ainsi que ma famille autant que vous. Elles ont profité de l'état de déliquescence des mœurs et de l'institution judiciaire pour se livrer à des exhibitions honteuses et à insulter la religion, car ce n'est pas seulement le religion Catholique qui a été insultée mais le sentiment religieux qui lui est universel.

Cordialement.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par Johnny » mer. 03 juil. 2013, 12:17

touriste a écrit :
Je ne veux pas faire ici de la "victimisation", ou de la "propagande victimaire", mais je voudrai juste poser une question: à partir de quel niveau de violence peut-on enfin espérer être considéré comme une victime? à partir de combien de coups, de profanations de sépultures, de tags sur les murs des Mosquées, de sang de cochon ou de tête de porc répandus à l'entrée des Mosquées, etc ... ? peut-on être considéré comme une victime sans se voir considéré comme un affabulateur ?

Mais jusqu'à quel point peut-on se passer de la justice, renoncer à son droit de se plaindre ?
Toute violence, même blasphématoire est inacceptable, il n'y a pas de débat.

C'est pourquoi les cathos se plaignent des Femen qui profanent Notre-Dame de Paris, alors que la Justice ne poursuit pas. Les Eglises sont beaucoup plus profanées que les mosquées (c'est normal... il y en a beaucoup plus), et il ne se passe pas grand chose, les associations droitdelhommistes ne disent rien.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par Invité » mar. 02 juil. 2013, 21:17

le gyrovague a écrit :
Quant à l'accusation que vous me portez de faire de la propagande, permettez-moi de vous retourner le "compliment" en vous accusant, à votre tour, de faire de la propagande victimaire qui n'émeut plus que les naïfs qui tiennent des discours angéliques sur l'islam.
Vous avez le droit de vous indigner des meurtres qui se produisent mais vous devez aussi être conscient de ce que l'amalgame peut provoquer de tort à des gens qui n'ont jamais fait de mal mais qui serviront de victimes expiatoires à la colère des gens, pas forcément par la violence, mais il y a d'autres formes de violence.
Ce sont nos femmes, nos filles, nos mères qui portent un voile sur les cheveux qui font souvent les frais de cette violence refoulée, par des insultes dans la rue et d'autres actes malveillants. Et elles n'y sont pour rien.
Bonjour, le gyrovague,

je 'upe" ce message que j'avais envoyé avant qu'une jeune femme qui porte un voile soit agressée par des brutes qui l'ont insulté et frappé.

Il était malheureusement prémonitoire et je n'en suis pas fier.

Cette femme était enceinte et elle perdu son bébé quelques temps après. Son agression n'a pas fait beaucoup de bruit dans les médias, les organisations féministes ne se sont pas mobilisées pour dénoncer l'agression d'une femme pour son appartenance religieuse.

Je ne veux pas faire ici de la "victimisation", ou de la "propagande victimaire", mais je voudrai juste poser une question: à partir de quel niveau de violence peut-on enfin espérer être considéré comme une victime? à partir de combien de coups, de profanations de sépultures, de tags sur les murs des Mosquées, de sang de cochon ou de tête de porc répandus à l'entrée des Mosquées, etc ... ? peut-on être considéré comme une victime sans se voir considéré comme un affabulateur ?

Je suis conscient qu'il est finalement contre-productif pour nous autres Musulmans de nous plaindre à chaque fois; le sage n'a-t-il pas dit, après tout, que si on jette une pierre sur les chiens chaque fois qu'ils aboient, les pierres viendront à manquer ?

Mais jusqu'à quel point peut-on se passer de la justice, renoncer à son droit de se plaindre ?

N'y voyez surtout pas un prétexte à polémique, ce n'est pas mon intention. Je désire juste un avis. :)

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par François-Xavier » ven. 14 juin 2013, 17:29

Johnny a écrit : Le reportage sur France 3 il y a peu défendait la thèse (avec témoins parmi des islamistes repentis) que l'assassinat des moines était la conséquence de l'échec des négociations pour un échange de prisonniers avec la France, conjugué à la traque pressante de l'armée algérienne.
http://blog.lesoir.be/ a écrit :Le Canadien Armand Veilleux, qui fut procureur général de l’ordre des cisterciens trappistes et enquêta à l’époque en Algérie, figure toujours parmi les sceptiques et ce documentaire ne peut le satisfaire. Il s’en prend notamment à Malik Aït-Aoudia, l’un des auteurs du documentaire: «C’est, écrit-il, un ancien chargé de communication du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie), petit parti kabyle de Saïd Saadi, de tendance nettement «éradicatrice» et proche des généraux algériens, explique le père Veilleux. Depuis 2001 (…), il est devenu un grand supporteur de Bouteflika et un des principaux agents de liaison entre le service de presse du DRS (Sécurité militaire) et les équipes de télévisions étrangères, notamment françaises, dont France 2, France 3 et France 5. (…) Tous les documentaires de Malik Ait-Aoudia ont la même caractéristique. Il s’agit toujours d’une analyse ultra éradicatrice des événements. Avec l’aide de témoins nouveaux et inconnus jusqu’alors, dont l’identité et la véracité sont invérifiables, il présente la victoire de l’armée, toute pure, qui a sauvé l’Algérie des démons islamistes. » Il est vrai que Aït-Aoudia ne cache pas qu’il est un militant enthousiaste d’Abdelaziz Bouteflika, président désigné par l’armée depuis 1999.
Armand Veilleux, actuellement père abbé de la trappe de Scourmont (Chimay, Belgique) constate aussi qu’«il est facile de noter que chaque fois que des informations embarrassantes pour le régime des généraux sont données par d’anciens agents du DRS, celui-ci fait apparaître de nouveaux «témoins» du crime».
Bref.. Un sacré imbroglio.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par Johnny » ven. 14 juin 2013, 17:12

François-Xavier a écrit :
Le problème c'est que personne n'est vraiment certain que l'assassinat des moines de Tibhirine ait eu lieu en haine de la foi. Il y a des très grosses suspicions concernant en réalité une bavure militaire algérienne, même si tout cela est activement et avec "preuves à l'appui", ces jours ci nié par l'armée de Bouteflika.
Le reportage sur France 3 il y a peu défendait la thèse (avec témoins parmi des islamistes repentis) que l'assassinat des moines était la conséquence de l'échec des négociations pour un échange de prisonniers avec la France, conjugué à la traque pressante de l'armée algérienne.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par François-Xavier » jeu. 13 juin 2013, 14:42

le gyrovague a écrit : Je dis tout cela pour éviter de récidiver. Pour conscientiser notre peuple sur cette tragédie atteignant le cœur même de notre Église. En ce moment même. Oui, en notre propre génération. La béatification d’un Andrea Santoro, de Mgr Claverie et des 7 moines de Tibhirine, ouvrira-t-elle enfin nos lèvres et d’abord nos yeux  ?

http://www.france-catholique.fr/Dans-le ... am-le.html
Le problème c'est que personne n'est vraiment certain que l'assassinat des moines de Tibhirine ait eu lieu en haine de la foi. Il y a des très grosses suspicions concernant en réalité une bavure militaire algérienne, même si tout cela est activement et avec "preuves à l'appui", ces jours ci nié par l'armée de Bouteflika.
cf. http://blog.lesoir.be/baudouinloos/2013 ... tibhirine/
Par ailleurs, si le reconnaissance par l'Eglise de ce martyre devait également signifier la prise en compte par le magistère du livre du P. Christian Salenson, je crois qu'on serait en plein recul.
Enfin et de la part des témoins directs de leur vie monastique en Algérie, il faut rappeler que la pensée du supérieur sur ces questions n'était pas celle du reste de la communauté, et que plusieurs n'hésitent pas à le dire : frère Luc était un saint, qu'il soit martyr ou non.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par François-Xavier » ven. 07 juin 2013, 10:01

Suliko a écrit : ce Père est plein de bonne volonté, mais il est hétérodoxe...
Entièrement d'accord avec vous.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par François-Xavier » ven. 07 juin 2013, 9:41

petite fleur a écrit :La théologie du père Christian de Chergé, moine de Thibhirinne, qui a étudié l'Islam, et a vécu au milieu des muslmans, est, à mon sens, très riche de sens
Pour Christian de Chergé, sa rencontre et son amitié pour le garde forestier Mohammed lors de la guerre d’Algérie fut structurante et le guide de son itinéraire de piété. Tout en lui, son expérience spirituelle avec Mohammed, qui lui sacrifie sa vie, son amitié spirituelle avec cet autre Musulman avec lequel il prie à l’intérieur du monastère, pendant 3 heures (cf. L’invincible espérance, p. 33), ou avec cet autre Mohammed, avec qui il « creuse ensemble leur puits pour y trouver l’eau de Dieu », tout comme la « crise » qu’il traverse pendant trois mois en 1979 au cours de laquelle il s’isole à l’Assekrem en priant avec la Bible comme avec le Coran est une quête : il cherche à résoudre un problème fondamental : comment les non-chrétiens, au cours de leur vie sur terre, peuvent ils bénéficier d’une grâce équivalente à celle du baptême, sans laquelle ils seraient damnés à leur mort. Et la seule réponse possible à cette question transparaît dans ses écrits : Ils « doivent » donc être des « déjà-sauvés » qui s’ignorent, en quelque sorte les « chrétiens anonymes » de Karl Rahner. Et s’ils sont des « chrétiens qui s’ignorent », mécaniquement, et par analogie, l’Islam est un Christianisme qui s’ignore, ou même, le Christianisme est un Islam qui s’ignore ; et bien sûr le Coran éclaire l’Évangile autant que l’Évangile éclaire le Coran. C’est la pensée de Christian de Chergé, qui pour lui correspond exactement à une expérience de lecture croisée du Coran avec la Bible, dans la lectio divina, qui est justement une partie capitale de la prière personnelle dans la règle de saint Benoît :
Christian Salenson in Christian de Chergé, Une Théologie de l’espérance, p. 98 à 100 a écrit : Christian de Chergé lit ensemble les écritures bibliques et le Coran. De nombreux exemples pourraient illustrer cette affirmation. Retenons le commentaire qu’il fait sur le Pain de Vie dans l’Évangile de Jean au chapitre VI, en ayant en arrière-fond la sourate de la Table servie. Dans la sourate, les apôtres adressent une demande à Jésus pour que son Seigneur fasse descendre une Table servie ! Jésus sollicite leur foi. Ils veulent des assurances. Jésus invoque Dieu, lui demandant de faire descendre une « Table servie » qui sera « une fête » et « un signe ». De Chergé commente le discours sur le Pain de Vie. Jésus voit. Il voit le manque de pain, c’est-à-dire l’insatiable du cœur humain, la plénitude introuvable etc. … Et la clef du commentaire est empruntée à la sourate par un subtil jeu de mot : Dieu pourvoit … Il voit pour ! « Pourvois-nous des choses nécessaires à la vie ».

… Christian de Chergé ne fait donc pas une interprétation chrétienne du texte coranique, ni une interprétation coranique du texte chrétien. Il laisse les textes se répondre. Cette manière de faire est à proprement parler, un véritable dialogue des Écritures par lequel les unes contribuent à mettre en valeur la beauté des autres, et leur sens. La question qui se pose alors : où Christian de Chergé a-t-il appris à lire ainsi ? Cette manière de lire est typique de la lectio divina telle qu’elle est pratiquée, en particulier dans la tradition cistercienne. Ainsi faisait Saint Bernard, à la suite de nombreux Pères de l’Église, passant d’un texte à l’autre, pratiquant une forme d’intertextualité, à l’intérieur du corpus biblique. La méthode de lecture est traditionnelle sauf qu’elle s’applique en l’occurrence à la lecture de textes d’une autre tradition religieuse … Un vrai cistercien lecteur du Coran !
Ce qui le mène à envisager le Coran comme une sorte d’illustration explicative de l’Écriture sainte :
- Cela correspond à la pensée de Louis Massignon, et notamment l’ombre portée par la "théologie de la Badaliya" promue par le même c'est à dire la « substitution mystique » des Musulmans par des âmes chrétiennes pour obtenir aux premiers, même malgré eux, le salut. Et cette théologie a des conséquences explicites dans la façon dont ont peut percevoir les livres saints des Juifs, Chrétiens et Musulmans.
« Le texte traditionnel, celui qui a guidé pendant vingt-quatre siècles la méditation d’Israël et de la chrétienté, et qui se retrouve au fond, sous les resserrements de forme du Qor’ân arabe » Massignon in Liminaire introductif aux Trois prières d’Abraham (1935) rééd. Cerf, 1997, p.24”.
Pour Massignon, le Coran est donc une sorte de résumé biblique ; il est donc tout à fait légitime, et même recommandé pour un Chergé à Tibhirine, d’en vivre et d’en nourrir son âme.
Cette approche est justifiée au niveau catholique essentiellement par l’approche fondamentale et l’influence qu’a pu exercer Louis Massignon entre les deux guerres et immédiatement après la deuxième guerre mondiale. Il est aujourd’hui très bien défendu par un certain lobby islamophile qui se réclame pourtant de la plus pure catholicité, comme en témoignent les articles qui paraissent dans des revues même « conservatrices » comme France Catholique, ou certain livres (Yves Floucat, Badaliya, au sujet de l’ouvrage Badaliya; au nom de l'autre, 1947-1962; Louis Massignon; présenté et annoté par Maurice Borrmans et Françoise Jacquin; préface du Cardinal Jean-Louis Tauran, 2010). Ceci n’est pas sans lien avec l’organisation annuelle du pèlerinage islamo chrétien des sept dormants, qui fut présidé par le cardinal Barbarin, ainsi que la « ressaisie » et le recyclage de la pensée du P. de Chergé sur les relations avec l’islam pour en faire une théologie (Christian de Chergé une théologie de l'espérance) par Christian Salenson, le tout dans le sillage du film sur Thibérine, Des Hommes et des Dieux.

Mais faut- il pour autant voir dans la vie et la mort des moines de Tibhirine, et dans celles de Christian de Chergé en particulier un enseignement pour le renouvellement théologique du dialogue islamo-chrétien ? Plusieurs personnes se posent la question aujourd'hui ; en particulier le P. Salenson, s'aventure dans cette direction.
Les religions ?
Pour fonder son raisonnement, il envisage non pas une théologie du dialogue islamo chrétien, ni même une théologie du dialogue interreligieux, mais une théologie de la « rencontre entre les religions ». Cette idée renvoie directement à l'idée même d'une « théologie des religions ». Notons d'abord le glissement de sens qu'a pu prendre le mot « religion ». Dans le dictionnaire, « avoir de la religion » a d'abord signifié avoir une pratique religieuse. Ce n'est qu’en second lieu que la notion de « religions » avec un s prend la place que nous connaissons aujourd’hui, notamment autour de la question islamique dont la doctrine fixe l'idée des « trois religions du livre », sous le règne du Calife Abd El Malik. Et Christian Salenson s'oriente justement autour de cette idée de « rencontre » entre les « religions ». Il rattache son concept de « rencontre entre les religions » à ce qu'il perçoit comme une meilleure compréhension du mystère de l'Église au XXème siècle, et notamment de Vatican II et des avancées de la question du dialogue entre Juifs et Chrétiens, auquel il adjoint conséquemment les Musulmans. Associer la réflexion sur les relations avec les Musulmans de celle des Juifs peut en effet être légitimement inféré de Nostra Aetate, qui traite des relations de l'Église avec les religions non chrétiennes, car les premières qui sont nommées dans le texte conciliaire sont le judaïsme et l'islam. La « pluralité religieuse » de notre société française impose de trouver des moyens du « vivre ensemble », et Christian Salenson voit dans les initiatives des papes (notamment la demande de Jean-Paul II à la suite du 11/09/01 de jeûner le dernier jour du ramadan) en faveur de la paix des tentatives pour ne pas céder à l'idéologie dominante du « clash des civilisations ».

S’opposer aux chocs civilisationnels ?
Or, ce choc civilisationnel n'est qu'une notion de sciences politiques développée par Samuel Huntington ; ce n'est pas un appel à la haine envers l'islam de la part de ce chercheur en relations internationales, mais un froid constat de l'histoire et des politiques internationales actuelles. Pour Huntington il ne s'agit pas de promouvoir ou mettre en œuvre un choc entre civilisations, mais de tirer les conséquences au plan politique des initiatives prises de part et d'autres en rapport avec les conflits civilisationnels. S'il on lit bien son article de Foreign Affairs en 1993, « a clash of civilizations » il ne s'agit pas d'être « pour » ou « contre » le choc des civilisations, il faut simplement prendre acte que la question du conflit civilisationnel est aujourd'hui un des critères d'explication du monde, suite à l’écroulement des idéologies à la sortie de la guerre froide. Huntington veut inculquer l’idée dans cet article, puis dans le livre qui suivra le cours qu’il donne à l’American Entreprise Institute l’idée que l’ère des idéologies est morte avec la fin de l’union soviétique, et que ce sont les civilisations qui aujourd’hui s’affrontent.

Là où Christian Salenson a raison, c’est lorsqu’il déplore que le conflit ne puisse plus se faire sur une confrontation d’idées, comme c’était encore le cas jusqu’à une période récente. L’Église a en effet toujours privilégié, avant le recours aux armes, le moyen de la disputatio théologique. Et cela a été notamment le cas de façon évidente, dans un des épisodes connus de l’Histoire médiévale : l’envoi des disciples de S. Dominique auprès des cathares. Et la disputatio théologique a également toujours été précédée par des gestes concrets de charité et de compréhension, pour chercher tout ce qui peut, dans la position de l’autre être « sauvé » et éclairé par la lumière de la Révélation. C’est la raison pour laquelle le pape envoie des moines mendiant et prêcheurs, pauvres parmi les pauvres révoltés contre les richesses et les abus des princes de l’Église de l’époque. Plus qu’un acte de « tactique manipulatoire », ceci est à comprendre, dans l’expérience millénaire de l’Église comme un acte volontariste, politique, et non pas un enseignement théologique. C’est exactement ce geste « politique » que fait aussi le Christ lui-même au jeudi saint, en donnant une « bouchée » à Judas, qui est dans la civilisation de l’époque un geste pour honorer celui qui le reçoit, et l’englober dans une attitude de miséricorde.

Exactement dans la même tradition, en refusant d'en appeler à la guerre contre l'Iraq, Jean-Paul II, fait sienne cette analyse : par des actes politiques concrets (et non théologiques, il faut bien le comprendre...), comme le fameux « baiser au Coran » - ce qu’il honore, ce n’est pas le « livre saint » de l’Islam mais l’acceptation du geste, du cadeau - il entend montrer que la réalité de la géopolitique civilisationnelle qui contraint les états n'enlève pas à l'Église sa capacité à aller vers « l’autre ».

Fonder une théologie qui œuvre pour la paix : d’une expérience spirituelle à une tentative de systématisation théologique
C'est pourtant au nom de cette contrainte politique, qui a pour objectif la paix, que Christian Salenson entend élaborer une pensée théologique revendiquée comme telle par le titre même de son ouvrage, et justifiée par le nécessaire « vivre ensemble » dans un monde pluri religieux :
« Fonder une juste relation à l'autre croyant, enracinée dans la Révélation chrétienne est une nécessité et un excellent moyen, au-delà des modes passagères, pour œuvrer à la paix de façon durable. ».
Et c'est ici que s'amorce un glissement préjudiciable à la pensée théologique du dialogue islamo chrétien. Car fonder une relation juste à « l’autre » ne peut pas avoir pour conséquence de faire de la croyance de « l'autre » soit un moyen pour le salut de ce dernier, soit un « enrichissement » de la théologie chrétienne par la théologie de « l'autre »...
Christian Salenson sait pourtant que théologiser une pensée spirituelle est délicat, et peut même conduire à un piège :
Le risque serait, pour ceux qui ont une connaissance de l'islam, d'enfermer cette voie religieuse dans la connaissance limitée qu'ils en ont, et pour les théologiens de tenter des réponses définitives à partir de ce qu'ils ont compris à ce jour de la mission de l'Église. (Christian Salenson, Christian de Chergé, une théologie de l’Espérance)
Mais ce n’est pas en dénonçant le danger qu’on se dispense d’y tomber : en effet, à partir du moment où l’écrit coranique est considéré comme pouvant, dans la prière, éclairer l’Évangile, il faut, pour Salenson, se poser la question de la place de l’Islam dans le plan de Dieu, puis naturellement de l’expérience spirituelle de Mahomet, voire la reconnaissance d’un certain charisme de prophétie. Une telle approche conduit sans aucun doute possible à l’élaboration d’une théologie « des religions », puis d’une « rencontre entre religions » (c’est explicitement celle que promeut le P. Salenson).

Le « Christ du Coran » : la médiation du Christ … dans l’Islam.
Car pour le P. Salenson,
« Il ne suffit pas de dire, à juste titre, que nous ne devons pas relativiser la foi chrétienne et affirmer l'universelle médiation du Christ, encore faut-il en tirer les conséquences c'est-à-dire, en Église, recevoir un visage du Christ qui nous vient précisément de cette médiation universelle dans les cultures et les religions. » (p. 126)
«Puisque la médiation salvifique s'exerce dans l'islam, et que les chrétiens ne peuvent prétendre tout connaître du Christ qui dépasse les frontières des religions, les chrétiens doivent recevoir aussi le Christ de l'islam. Que signifie recevoir le Christ de l'islam? Certainement, recevoir avec bienveillance ce que le Coran dit du Christ : « je suis sûr que le Christ du Coran a quelque chose à voir avec celui de notre foi ». Il faut aussi recevoir ce que l'islam vécu nous fait mieux comprendre du Christ : « pour enrichir notre connaissance partielle du moment, nous avons besoin de ce que l'autre peut y ajouter par ce qu'il est, ce qu'il fait, ce qu'il croit » (Christian de Chergé, « L’invincible espérance, p. 174)
Le problème c'est que justement, la médiation salvifique du Christ s'exerce dans l'Islam mais seulement au sens où elle s'exerce "en puissance" sur les âmes des Musulmans, malgré l'islam (en tant que sytème religieux explicatifs du monde et de lfin de l'homme). Donc, dans la pensée du P. de Chergé (et de celle du P. Salenson, conséquemment) pour pouvoir recevoir le Christ aussi d'une autre tradition religieuse, il faut accepter de vivre le mystère pascal dans la compréhension que nous avons du Christ: Comme les apôtres, il faut accepter de perdre le Christ, la connaissance que nous en avons et Le retrouver.
« II nous faut perdre le Christ, Le laisser mourir dans l'humanité tellement nôtre dont nous l'avons revêtu et parfois maquillé, pour le laisser renaître, autre et identique, dans ce surcroît d'humanité où notre place est marquée, celle de l'autre aussi » (Christian de Chergé, Correspondance avec un ami, lettre du 7 juillet 81).
Dans la pensée du P. de Chergé (et de celle du P. Salenson, conséquemment) notre connaissance du Christ est partielle, si elle est absolutisée elle devient enfermante.
« Pour entrer en vérité dans le dialogue, il nous faudra accepter, au nom du Christ, que l'islam ait quelque chose à nous dire de la part du Christ » (Christian de Chergé, Correspondance avec un ami, lettre du 12 juin 82)
Cette réflexion est non seulement surprenante mais aussi choquante pour le sensus fidelium est directement visée Déclaration de la Congrégation de la doctrine de la Foi Dominus Iesus :
6. Est donc contraire à la foi de l'Église la thèse qui soutient le caractère limité, incomplet et imparfait de la révélation de Jésus-Christ, qui compléterait la révélation présente dans les autres religions. La cause fondamentale de cette assertion est la persuasion que la vérité sur Dieu ne pourrait être ni saisie ni manifestée dans sa totalité et dans sa complétude par aucune religion historique, par le christianisme non plus par conséquent, et ni même par Jésus-Christ." (...)
7. (...) On doit donc tenir fermement la distinction entre la foi théologale et la croyance dans les autres religions. Alors que la foi est l'accueil dans la grâce de la vérité révélée, qui « permet de pénétrer le mystère, dont elle favorise une compréhension cohérente », la croyance dans les autres religions est cet ensemble d'expériences et de réflexions, trésors humains de sagesse et de religiosité, que l'homme dans sa recherche de la vérité a pensé et vécu, pour ses relations avec le Divin et l'Absolu.
L'Église enseigne l'unicité et l'universalité salvifique du Christ et de l'Église ; et le fait que le salut puisse s'exercer au profit de Musulmans n'est pas contradictoire avec cette affirmation. L’Église a toujours cru que la providence a des moyens que l'Église ignore ; L’Église a ainsi pu canoniser des non baptisés : le propre liturgique du patriarcat latin de Jérusalem a ainsi Saint Abraham à son ordo liturgique... Et la plus grande sainte de l'Église, la vierge Marie, n'est justement pas baptisée, et l'Église enseigne même qu'elle est préservée du péché originel ... Si le salut s'opère, c'est toujours par les mérites du Christ ; et depuis que dans le Christ, Dieu a visité son peuple, la médiation de l'Église qui est son corps s’exerce comme un moyen voulu par Dieu. L’Église elle-même ne connaît pas d’autre moyen de salut ; cela ne signifie pas, pourtant qu’il n’y ait pas ou même que l’Église ne découvre que lors de la deuxième partie du XXème siècle qu’il y a des non chrétiens justifiés.

Comme cela a déjà été souligné, la question ne peut être résolue que par une historicisation de la révélation (l’acceptation de voir la vérité de la Parole de Dieu dans l’histoire, et non pas comme quelque chose d’abstrait, sans lien avec la réalité d’un peuple de Dieu qui est d’abord le peuple hébreu avant de s’élargir ensuite à l’Église concomitante à une compréhension a-chronologique du mystère de la descente aux enfers.

La pensée théologique de Salenson repose donc sur une compréhension partielle mais surtout lacunaire des développements récents de l’enseignement magistériel (l’enseignement du CEC sur la descente aux enfers, aux num. 633-637, et sur l’universalité et l’unicité salvifique du Christ et de l’Église, la déclaration Dominus Iesus de la congrégation pour la doctrine de la foi 2000), qui le conduit à voir dans les enseignements de Lumen Gentium de Vatican II une rupture forte avec le magistère antérieur.
Il l’explicite dans son ouvrage : Christian de Chergé, une théologie de l'Espérance, p. 130-131 :
Par ailleurs, à une époque, des documents du magistère, en particulier Mystici corporis, ont pu quasiment identifier l'Église catholique avec l'Église corps du Christ, mais l'identification pure et simple rendrait évidemment impossible toute démarche œcuménique et tout dialogue interreligieux. (...)
« Aussi, désireux de promouvoir la cause de l'œcuménisme, les Pères conciliaires, dans la constitution dogmatique Lumen Gentium, ont choisi de privilégier la notion de peuple de Dieu. Ils ne renonçaient pas pour autant à l'image de corps du Christ mais la notion de peuple de Dieu leur permettait de se dégager d'une restriction abusive de l'Église du Christ à l'Église catholique, ouvrant ainsi la position des textes magistériels antérieurs (En particulier Pie XII, Mystici corporis. II semble qu'il faille éviter l'expression de nouveau peuple de Dieu qui pourrait laisser entendre une substitution de l'Église à Israël. Le peuple de Dieu déborde les limites de l'Église puisqu'il comprend toujours Israël et que l'ouverture aux païens est le déploiement de l'unique peuple de Dieu, réalisation de la vocation universelle d'Israël.). La notion de peuple de Dieu, notion biblique elle aussi, permet cette ouverture. La constitution dogmatique sur l'Église, Lumen gentium, affirme que les non-chrétiens sont ordonnés, d'une manière différenciée, à l'unique peuple de Dieu. La distinction des différents groupes nous intéresse. En premier lieu viennent les juifs, en second lieu les musulmans. On remarquera qu'une place particulière est faite aux musulmans, ce qui contribue à donner au dialogue islamo-chrétien une place de choix, (...) ».
On peut être légitimement surpris à la lecture de ces lignes, d'une vision ecclésiologique non seulement datée et infirmée par le magistère récent, mais aussi par l'approche concrètement dialectique qu'entend imposer cette théologie Salenson, pour appuyer cette opposition entre un magistère antérieur et la nouvelle vision théologique qu'il promeut et qu’il prétend être en conformité avec Vatican II, cite ainsi un canon du concile de Florence de 1422, sans en expliciter tout le contexte de tentative de réconciliation entre grecs et latins qui le motive.

Tibhirine est une expérience forte, particulière, singulière inédite : une expérience monastique (donc une vocation radicale – que nous n’avons pas tous) en Algérie islamisée (nous sommes en France), dans un ancien territoire colonisé avec lequel nous avons en tant que Français un passé d’affection et de haine (depuis la guerre d’indépendance). Cette expérience monastique qui n’a jamais revendiqué d’être sur le plan théologique par C. de Chergé ni même pastoral une voie à suivre pour toute l’Église, ne peut pas constituer un paradigme d’un dialogue islamo chrétien à imiter. Cela aurait d’ailleurs des conséquences assez fortes, car si l’on élargit l’expérience pastorale de Tibhirine à l’Église il faudra envisager - comme à Tibhirine – la répartition des lieux de culte entre chrétiens et Musulmans :
En 1988, l'une des salles du monastère, donnant sur la rue, leur est prêtée [aux Musulmans] pour en faire leur mosquée. Dès lors se noue ici un double appel à la prière celui du muezzin et celui des cloches, tous deux orientés vers une même direction, celle de Dieu. C'est là, l'intuition fondamentale de la théologie de Christian de Chergé : chrétiens et musulmans sont frères en Dieu, et leurs prières respectives n'ont pas d'autre fin que la rencontre du Créateur.
Ainsi cloche et muezzin se correspondent ou se succèdent à l'intérieur du même enclos, et il est difficile de pas accueillir l'appel à la prière, d'où qu'il vienne, comme un rappel de la communion qui prévaut au cœur de Celui vers qui nous nous tournons avec le même abandon » Christian de Chergé, L'Invincible Espérance op. cit., « Chrétiens et Musulmans, pour un projet commun de société », p. 191.
Cela sous entend aussi, d’envisager, à l’image de la « confrérie » Ribat As Salam, (lien de la paix) de reconnaître dans l’islam une voie spirituelle vers Dieu, et de s’engager culturellement et aussi spirituellement dans la prière et la tradition théologique musulmane. On voit bien le biais, la pente, le reniement. L’expérience de Tibhirine et la pensée mystique du P. de Chergé ne sont donc pas la clef de la théologie du dialogue islamo-chrétien, mais bien plus un témoignage, au sens le plus fort qui soit, d’un amour qui puise sa source dans la vie trinitaire.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par Suliko » jeu. 06 juin 2013, 21:52

Tout d’abord, disons que le but du dialogue c’est la conversion de soi par la rencontre de l’autre ; c’est la conversion de chaque partenaire.
Il serait intéressant de développer, car je ne suis pas sûre de comprendre. Moi qui croyais que le but du dialogue interreligieux était la conversion des non catholiques...La reconnaissance de la vérité, donc.
Mais, vois, les chrétiens ne savent pas prier… ». J’ai perçu cette remarque comme un reproche adressé à une Eglise qui ne se présentait pas alors, du moins lisiblement, comme une communauté de prière ».
Je ne comprends pas pourquoi ce religieux a compris la remarque de Muhammad de cette façon...
L’eucharistie, c’est recevoir sa vie du Christ. Pour lui, Mohammed a donné sa vue comme le Christ et « chaque eucharistie [le lui] rend infiniment présent dans la réalité du Corps de gloire ». Christian le dit explicitement : « Mohammed a donné sa vie comme le Christ ». Dans son homélie de 1993, on ne sait pas s’il parle de Mohammed ou du Christ, il y a surimpression du Christ et de Mohammed. Le martyre de l’amour, martyre chrétien par excellence puisque c’est le geste même du Christ, est tellement martyre chrétien qu’il peut être vécu par beaucoup.
Là non plus, je ne comprends pas le Père...
Le chrétien se soumet au plan de Dieu sur tous les croyants et sur l’un d’entre eux qui fut le prophète Muhammad


Depuis quand Muhammad est-il un croyant!?
…L’intertextualité consiste en ce que le Coran va faire parler le texte biblique, et celui-ci va faire parler le Coran ; il y a résonance. Ce qu’il dit lui, vient faire résonner ce que je porte dans ma tradition. Le dialogue s’évalue à la place faite au-dedans de soi pour l’autre, de l’autre tradition religieuse. Il y a une place pour l’altérité, une hospitalité intérieure. Il s’agit de vivre, à la fois, dans la solidarité des autres croyants dans leurs écritures saintes, et dans la singularité des disciples de Jésus.
Mais quel intérêt aurait un chrétien à faire une lecture spirituelle du Coran, qui n'est pas un livre saint pour les chrétiens?
La prière chrétienne est par nature interreligieuse. Impossible de prier sans les autres priants ; je suis dans une dimension de prière large. « Notre Père »… Notre, c’est qui ? Il ne limite pas ce « Notre », nous sommes ici dans la dimension d’Assise ! La prière chrétienne n’est pas supérieure de celle des autres ; désormais on prie « avec ».


Incompréhensible...Et que signifie "nous sommes ici dans la dimension d'Assise"?
La fonction prophétique est donc aussi ailleurs que chez les chrétiens.
?

Je m'excuse du caracère lacunaire de mes réponses, mais la première chose qui m'est venue à l'esprit après avoir lu ce message, c'est: ce Père est plein de bonne volonté, mais il est hétérodoxe...

Suliko

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par PaxetBonum » jeu. 06 juin 2013, 21:25

petite fleur a écrit :j'aime à désirer déjà la joie que nous aurons à reconnaître ensemble le Christ".[/b][/u]
Tout est là : l'islam est une religion qui se fonde sur la non reconnaissance du Christ.
A nous de témoigner de notre sang que les musulmans sont les premières victimes de l'islam, chemin qui risque de les couper du salut.
C'est cela aimer son ennemi : pas croire que d'un coup de baguette magique ce n'est plus un ennemi, mais avoir le désir d'en faire un frère qui s'ouvrant au Christ s'ouvre au salut.
C'est tout le bonheur que je souhaite aux musulmans.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par petite fleur » jeu. 06 juin 2013, 21:19

La théologie du père Christian de Chergé, moine de Thibhirinne, qui a étudié l'Islam, et a vécu au milieu des muslmans, est, à mon sens, très riche de sens :

Enseignement de Christian Salenson : La Théologie de Christian de Chergé. (Extraits)

La finalité du dialogue interreligieux est théologique.

Tout d’abord, disons que le but du dialogue c’est la conversion de soi par la rencontre de l’autre ; c’est la conversion de chaque partenaire.

La pensée théologique de Christian de Chergé est une pensée originale : la condition de sa théologie est sa vie monastique (ses conférences, ses homélies…). C’est une théologie en acte, une théologie située.
Sa théologie prends corps dans une situation sociale particulière : l’Algérie. Ces moines de Tibhirine ont connu la période coloniale

Christian a fait la guerre d’Algérie. C’est à partir de 1975 qu’ils se définissent « priant parmi les autres priants ». Le contexte est un pays très bousculé, avec un monastère très lié à l’église locale. Christian de Chergé a une solide formation théologique (Karl Bath, T. de Chardin, Moltman, Ch. Péguy, E. Levinas). C’est aussi un bon lecteur du Coran…

Une expérience fondatrice : alors qu’il est militaire en terre d’Algérie, il se lie d’amitié avec le garde-champêtre Mohammed et ils parlent de leur foi.

« …il m’a été donné de rencontrer un homme mûr et profondément religieux qui a libéré ma foi en lui apprenant à s’exprimer, au fil du quotidien difficile, comme une réponse de simplicité, d’ouverture et d’abandon à Dieu. Notre dialogue était celui d’une amitié paisible et confiante qui avait la volonté de Dieu pour horizon, par-dessus la mêlée. Cet homme illettré ne se payait pas de mots. Incapable de trahir les unes pour les autres, ses frères ou ses amis, c’est sa vie qu’il mettait en jeu malgré la charge de ses dix enfants. Il devait concrètement exprimer ce don en cherchant à protéger, dans un accrochage avec ses frères, un ami plus exposé que lui. Se sachant menacé il avait accepté ma pauvre promesse de « prier pour lui ». Il avait simplement commenté : « Je sais que tu prieras pour moi…Mais, vois, les chrétiens ne savent pas prier… ». J’ai perçu cette remarque comme un reproche adressé à une Eglise qui ne se présentait pas alors, du moins lisiblement, comme une communauté de prière ».



- Mohammed va être assassiné au bord de son puits. Christian écrira : « Dans le sang de cet ami j’ai su que mon appel à suivre le Christ devrait trouver à se vivre, tôt ou tard, dans le pays même où m’avait été donné ce gage de l’amour le plus grand. J’ai su, de même coup que cette consécration de ma vie devait passer par une prière en commun pour être vraiment témoignage d’Eglise ».

- Il reçoit sa vocation d’un musulman, Mohammed, qui a donné sa vie pour lui et sa vocation va être profondément eucharistique (cf. mes notes du DIM européen à En-Calcat in IBI n°20, 2005/2). L’eucharistie, c’est recevoir sa vie du Christ. Pour lui, Mohammed a donné sa vue comme le Christ et « chaque eucharistie [le lui] rend infiniment présent dans la réalité du Corps de gloire ». Christian le dit explicitement : « Mohammed a donné sa vie comme le Christ ». Dans son homélie de 1993, on ne sait pas s’il parle de Mohammed ou du Christ, il y a surimpression du Christ et de Mohammed. Le martyre de l’amour, martyre chrétien par excellence puisque c’est le geste même du Christ, est tellement martyre chrétien qu’il peut être vécu par beaucoup.

En 1975, alors qu’il prie dans la chapelle, un musulman vient le rejoindre et lui dit « Priez pour moi », et ils se mettent à prier ensemble, « Dès lors, notre prière à deux voix. L’arabe et le français se mélangent, se rejoignent mystérieusement ; se répondent, se fondent, et se confondent, se complètent est se conjuguent. Le musulman invoque le Christ. Le chrétien se soumet au plan de Dieu sur tous les croyants et sur l’un d’entre eux qui fut le prophète Muhammad »…puis arrive un troisième, « la prière se fait plus ample…une complicité à trois… Laisser la prière de l’un vous interpeller au tréfonds d’un silence sans autre voix, vous reprendre au vol, puis rebondir vers l’autre chargé d’un écho nouveau. Note après note, la symphonie se construit dans la fusion de ces trois expressions différentes d’une seule et même fidélité, celle de l’Esprit qui est en Dieu, qui dit Dieu ! »

Première question théologique : Quelle est la place de l’Islam dans le dessein de Dieu ? Quelle est la place des religions dans le dessein de Dieu ?

Une vieille question…saint Paul devant Israël (Rm 9, 11). Les réponses varient, mais pour Nostra Aetate les religions ne sont plus diaboliques, et cela est vrai pour tous désormais, enfin, en principe ! « L’Eglise regarde aussi avec estime les musulmans » (NA 3). « L’Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère […] ces règles et ces doctrines […] apportent souvent un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes » (NA 2). On ne peut pas descendre en dessous de cette déclaration, c’est le minimum en dessous duquel, personne ne peut descendre désormais. Alors si l’on parle de « rayon de la Vérité » et si la Vérité c’est le Christ, alors « le Christ traverse les religions ».

Différentes postures théologiques ont existé en théologie des religions, à l’approche du Concile Vatican II :

- théorie de « l’accomplissement » : les religions étant des « préparations » (J.Daniélou, H. de Lubac), le « Christ Universel concret » (H. Urs Von Balthasar).

- théorie des « voies positives » : le mystère du Christ dans les traditions religieuses » ; le « christianisme anonyme (K.Rahner) ; le « Christ inconnu » (R. Panikkar) ; les « voies de salut » (H. Küng) ; les « médiations du salut » (G. Thils).

Pour Christian de Chergé, la place de l’Islam dans le dessein de Dieu reste une « question lancinante ». « La mort seule me donnera la réponse attendue ». Question qui demeure une question et qui le met en recherche ; il accepte de se laisser porter par cette question.

Un engagement dans l’espérance. « Et puis a commencé alors un pèlerinage vers la communion des saints où chrétiens et musulmans, et tant d’autres avec eux, partagent la même joie filiale. Car je sais pouvoir fixer à ce terme de mon expérience au moins un musulman, ce frère bien aimé, qui a vécu jusque dans sa mort l’imitation de Jésus-christ. Et chaque eucharistie me le rend infiniment présent dans la réalité du Corps de gloire où le don de sa vie a pris toute sa dimension « pour moi et pour la multitude », « car il est le fils dans le sein du Père. Les enfants de l’Islam existent dans le cœur du Père ».

vie monastique et eschatologie ; vie monastique et dialogue interreligieux sont liés.

Si Dieu est vraiment unique, le Dieu de l’Islam et le Dieu de Jésus-Christ ne font pas nombre. En 1993, alors que Christian informe sa mère qu’il ne quittera pas l’Algérie malgré le danger, sa mère lui écrit : « les fleurs ne changent pas de place pour trouver le soleil, mais c’est le soleil qui vient les visiter ».
La miséricorde, « C’est le sceau de l’alliance de Dieu avec la création », il s’agit de « multiplier au passage les fontaines de miséricorde ».
« Il y a aussi une écoute fraternelle de l’islam qui peut nous ramener au cœur même du mystère de Dieu, dans un humble attachement à un Christ toujours plus grand que ce que nous pouvons en dire ou en vivre » […] « Il faut être net ! Si j’ai l’audace d’espérer signifier, dans ce ‘vivre ensemble ‘, quelque chose de la communion des saints, c’est d’abord parce que j’apprends à mes dépends, et jour après jour, que le dessein de Dieu, sur le christianisme comme sur l’islam, reste de nous convier les uns et les autres à la ‘table des pécheurs’. Le pain multiplié qu’il nous est déjà donné de rompre ensemble, est celui d’une confiance absolue en la miséricorde du Tout-Puissant. Lorsque nous acceptons de nous retrouver dans ce partage, doublement frères parce que ‘prodigues’ et parce que pardonnés, il nous devient possible, je l’affirme, d’écouter et de reconnaître une même Parole de Dieu livrant sa richesse de vie, un même Verbe offert à la multitude en rémission des péchés »[1] .

Comment Christian de Chergé voit-il le dialogue interreligieux ?

Le dialogue interreligieux est une question mise au programme au Concile Vatican II, avec le pape Jean XXIII, puis le pape Paul VI dans sa lettre encyclique Ecclesiam suam (6 août 1964), où il donne « l’origine transcendante du dialogue », « Elle se trouve dans l’intention même de Dieu. La religion est de sa nature un rapport entre Dieu et l’homme. La prière exprime en dialogue ce rapport. La révélation, qui est la relation surnaturelle que Dieu lui-même a pris l’initiative d’instaurer avec l’humanité, peut être représentée comme un dialogue, dans lequel le Verbe de Dieu s’exprime par l’Incarnation, et ensuite par l’Evangile […] Le dialogue se fait plein et confiant ; l’enfant y est invité, le mystique s’y épuise. Il faut que nous ayons toujours présent cet ineffable et réel rapport de dialogue offert et établi avec nous par Dieu le Père, par la médiation du Christ dans l’Esprit Saint, pour comprendre quel rapport nous, c'est-à-dire l’Eglise, nous devons chercher à instaurer et à promouvoir avec l’humanité ». (ES n° 72). Le discours du pape Jean-Paul II aux jeunes musulmans à Casablanca, (19 août 1985) peut être considéré comme le texte fondateur du dialogue interreligieux avec l’Islam. Charles de Foucault a été interpellé par l’Islam (Avant Vatican II) ; Christian de Chergé est entré en dialogue avec l’Islam (Après Vatican II).

Christian de Chergé, lecteur du Coran.

Il fait une lecture spirituelle du Coran, une lectio du Coran en langue arabe, et non une lecture intellectuelle. Lire le Coran fait partie de sa vocation. Il pratique l’intertextualité : Coran et Evangile, et il ne compare jamais.

…L’intertextualité consiste en ce que le Coran va faire parler le texte biblique, et celui-ci va faire parler le Coran ; il y a résonance. Ce qu’il dit lui, vient faire résonner ce que je porte dans ma tradition. Le dialogue s’évalue à la place faite au-dedans de soi pour l’autre, de l’autre tradition religieuse. Il y a une place pour l’altérité, une hospitalité intérieure. Il s’agit de vivre, à la fois, dans la solidarité des autres croyants dans leurs écritures saintes, et dans la singularité des disciples de Jésus.

Le mystère de la Visitation. (Retraite donnée aux petite soeurs de Jésus au Maroc en 1992).

« Elisabeth », dit Christian de Chergé, « a libéré le Magnificat de Marie »…Et là Christian a encore une réflexion forte et profonde, me semble-t-il. Il nous dit : « Si nous sommes attentifs, et si nous nous nous situons à ce niveau là, notre « rencontre » avec « l’autre » -le musulman- dans une attention et dans une volonté de le rejoindre…et aussi dans un besoin de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous dire…vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que nous portons (cette Bonne Nouvelle), montrant qu’il est de connivence et nous permettant d’élargir notre Eucharistie. Car, finalement, le Magnificat que nous pouvons chanter, qu’il nous est donné de chanter : c’est l’Eucharistie. La première Eucharistie de l’Eglise…c’est le Magnificat de Marie ».

La fonction sacerdotale de l’Eglise.
Nous ne sommes pas les seuls priants. Nous les chrétiens nous avons une responsabilité de prière dans le monde ; mais dans le monde, il y a d’autres priants qui prient dans d’autres traditions religieuses…puis ceux qui prient sans savoir qu’ils prient. Et il y a plus de gens qui prient que de gens qui croient. Ils prient sans connaître le destinataire. Nous sommes une maison de prière à ciel ouvert, où il n’y a pas de toit. Une prière pour les autres mais surtout avec les autres.

Comment considérons nous la prière des autres croyants ? Quelle place les croyants tiennent-ils ? « Voici quarante ans…que, pour la première fois, j’ai vu des hommes prier autrement que mes pères. J’avais cinq ans, et je découvrais l’Algérie pour un premier séjour de trois ans. Je garde une profonde reconnaissance à ma mère qui nous a appris ; à mes frères et à moi, le respect de la droiture et des attitudes de cette prière musulmane. « Ils prient Dieu disait ma mère ». Ainsi j’ai toujours su que le Dieu de l’islam et le Dieu de Jésus-Christ ne font pas nombre ». Tel est le langage de l’Eglise, de Grégoire VII (1076) à Jean-Paul II…au Nigeria en 1982 : « Tous, chrétiens et musulmans, nous vivons sous le soleil de l’Unique Dieu de MISERICORDE. Les uns et les autres, nous croyons au Dieu UNIQUE, créateur de l’homme…Nous adorons Dieu et professons une totale soumission à son égard. Nous pouvons donc, au vrai sens du terme, nous appeler frères et sœurs dans la foi au Dieu UNIQUE ».

Dans le monastère de Tibhirine, les moines avaient prêté une salle aux musulmans pour leur prière ; ainsi dans la clôture du monastère, cohabitaient une Eglise et une Mosquée. « La louange monastique et la prière musulmane ont une parenté spirituelle que je veux apprendre à célébrer davantage, sous le regard de Celui-là qui, Seul, appelle à la prière, et qui nous demande, sans doute mystérieusement, d’être ensemble le sel de la terre. De plus, certaines valeurs religieuses de l’islam sont un stimulant indéniable pour le moine, dans la ligne m^me de sa vocation. Il en est ainsi du don de soi à l’Absolu de Dieu, de la prière régulière, du jeûne, de la conversion du cœur, de la confiance en la providence, de l’hospitalité…En tout cela, m’efforcer de reconnaître l’ESPRIT DE SAINTETE dont nul ne sait d’où il vient ni où il va… ». « Ainsi je voyais bien », poursuit Christian de Chergé, « dès l’abord, qu’une vocation de contemplatif aurait à s’exprimer ici comme une fidélité exigeante au Christ des Evangiles attentif à découvrir des signes du Royaume et l’action de l’Esprit en dehors des limites visibles du peuple choisi… Vivait en moi le souvenir des valeurs évangéliques nourries de la foi musulmane ».

La prière chrétienne est par nature interreligieuse. Impossible de prier sans les autres priants ; je suis dans une dimension de prière large. « Notre Père »… Notre, c’est qui ? Il ne limite pas ce « Notre », nous sommes ici dans la dimension d’Assise ! La prière chrétienne n’est pas supérieure de celle des autres ; désormais on prie « avec ». La liturgie chrétienne doit inclure beaucoup plus les autres ! Nous disons bien, « pour nous et pour la multitude » ! La fonction sacerdotale doit être ouverte à la dimension interreligieuse, elle doit être sacramentelle, avec de la place pour les autres croyants[2]. La Messe, c’est la célébration de l’Eucharistie, et le sacrifice est le cœur de l’Eucharistie, l’Echange admirable du Christ qui se donne à nous pour que nous nous donnions à Lui.

Mohammed a vécu l’Eucharistie et cela a conduit Christian de Chergé au don de lui-même.

Le martyr est la fonction prophétique, le témoignage ! (et pas la « proposition de la foi » !..).
Et dans les martyrs il y a aussi Mohammed, le martyr de l’amour. La fonction prophétique est donc aussi ailleurs que chez les chrétiens.
A propos de la question du « martyr » des moines de Tibhirine, une première réponse et non la moindre, spontanée et massive, fut que le sensus fidelium, les chrétiens dans leur ensemble, les ont immédiatement reconnus comme tels ; le « sensus » du peuple de Dieu ! et le peuple de Dieu ne se trompe pas !

Aussi, Christian de chergé écrivait en 1974, accueillant une proposition de parrainage :

" Il y a un parrainage auquel je me suis senti appelé, et c'est celui de l'espérance... C'est toute la vie du chrétien qui doit devenir signe de ce "plus loin", de ce "surcroît", de cet "au-delà" du passage où la chenille d'hier se déploie pour devenir papillon. Dans le pays où je vis, j'ai ainsi une multitude de filleuls... ils ne partagent pas la foi au Christ.... mais mon espérance sait que toute leur vie religieuse est déjà voulue et guidée par l'esprit du Père, et auprès d'eux j'aime à désirer déjà la joie que nous aurons à reconnaître ensemble le Christ".

Petite fleur

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par PaxetBonum » jeu. 06 juin 2013, 21:09

Edifiant, merci pour cette citation historique !

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par archi » jeu. 06 juin 2013, 19:31

PaxetBonum a écrit :
petite fleur a écrit :
Et c'est une méconnaissance de l'Islam.
L'essence profonde de l'Islam, c'est l'amour et la miséricorde.
On reconnaît un arbre à ses fruits… le premier fruit et modèle Mahomet indique combien l'arbre n'est pas en accord avec le message de Jésus le Christ sauveur…
Extrait d'une lettre écrite au début du VIIe Siècle par un Juif de Césarée à son frère:
On disait que le prophète était apparu, venant avec les Saracènes, et qu’il proclamait la venue du Messie qui allait venir. Etant arrivé à Sykamine, je m’arrêtai chez un vieil homme bien versé dans les Ecritures et lui dis : Que me dis-tu du prophète apparu avec les Saracènes ? Il me répondit dans un profond soupir : Il est faux car les prophètes ne viennent pas armés avec épée et char de guerre...
Et moi, Abraamès, ayant poussé l’enquête, j’appris de ceux qui l’avaient rencontré qu’on ne trouve rien d’authentique dans ce prétendu prophète : il n’est question que d’effusion du sang des hommes. Il dit aussi qu’il détient les clés du Paradis, ce qui est incroyable.
Eloquent.

(Je tire cette citation du "Messie et son Prophète" du P. Gallez).

In Xto,
archi.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par PaxetBonum » jeu. 06 juin 2013, 13:37

petite fleur a écrit :
Et c'est une méconnaissance de l'Islam.
L'essence profonde de l'Islam, c'est l'amour et la miséricorde.
On reconnaît un arbre à ses fruits… le premier fruit et modèle Mahomet indique combien l'arbre n'est pas en accord avec le message de Jésus le Christ sauveur…

Certes vous avez raison, ne confondons pas islam et musulman.
Le musulman est aussi une victime de l'islam.

Mais il n'y a pas d'islamisme, l'islam en soit est fondamentaliste dans ses fondements.

Re: Nouvelle menace: les islamistes autoradicalisés

par Suliko » jeu. 06 juin 2013, 13:36

Vous n'êtes pas sunnite alors, coraniste peut-être ?
Je ne comprends pas cet à priori positif envers les chiites sur ce forum. Certes, leur théologie est très intéressante et variée (cf Henri Corbin), mais sur le plan social, ils sont tout aussi conservateurs que les sunnites. Après, ils sont bien moins nombreux, ce qui explique peut-être la sympathie de certains membres du forum.
Votre vision de la nécessaire "contextualisation du coran" est vielle comme l'Islam : avant les sunnites, il existait une autre interprétation : celle des muzalites. Ils pensaient que le coran avait été créé , et non qu'il était incréé.
Sauf que les mutazilites, lorsqu'ils furent au pouvoir, n'hésitèrent pas à persécuter ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux (cf Ahmad Ibn Hanbal).
(D'ailleurs, certains aspects du mu'tazilisme se retrouvent encore chez les chiites, ce qui ne les rend pas forcément plus "tolérants", non?)

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