La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

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La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par LikeYeshua7 » lun. 18 juil. 2016, 9:48

Pour l'inceste, la Bible dit : « Celui qui est issu d’une union illicite n’entrera point dans l’assemblée de l’Eternel ; même sa dixième génération n’entrera point dans l’assemblée de l’Eternel » Deutéronome 23.2

David devrait être exclu de l’assemblée de l’Eternel à cause de l’union illégitime de Juda et de sa belle fille Tamar selon les enseignements de la Bible. Judas échappa par miracle à cette prescription de Lévitique 20:12 « Si un homme couche avec sa belle-fille, ils seront tous deux punis de mort ; ils ont fait une confusion : leur sang retombera sur eux. »

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par Fée Violine » ven. 15 juil. 2016, 23:32

Likeyeshua, j'ai fusionné votre question avec un fil où vous trouverez des réponses intéressantes.

Inceste dans la bible

par LikeYeshua7 » ven. 15 juil. 2016, 6:18

Bonsoir à tous et à toute ,

Pourquoi la Bible condamne d'elle l'inceste et entre temps notre race s'est développée ainsi au commencement , la femme de Cain qui est t-elle? comment elle est apparue ?
Nos prophètes et hommes de Dieu l'ont utilisées , ceux qui ont quand même était bénis par Dieu !

Merci de vos réponses

Re: Adam et eve, je ne comprends pas.

par hussard » jeu. 22 oct. 2015, 16:57

Nig' a écrit :Question subsidiaire : est-ce qu'un catholique doit croire que le livre de la Génèse, à propos d'Adam et Eve, relate un état de faits historiques, ou peut-il supposer sans renier sa foi qu'il s'agit d'un récit métaphorique ?
Bonjour,

le magistère est clair sur cette question.
Motu proprio Sacrorum antistitum, 1er septembre 1910, promulgué par le pape Saint Pie X a écrit :Je condamne et rejette aussi l'opinion de ceux qui disent que le chrétien savant revêt une double personnalité, celle du croyant et celle de l'historien, comme s'il était permis à l'historien de tenir ce qui contredit la foi du croyant, ou de poser des prémices d'où il suivra que les dogmes sont faux ou douteux, pourvu que ces dogmes ne soient pas niés directement.

Je réprouve également la manière de juger et d'interpréter l'Ecriture sainte qui, dédaignant la tradition de l'Eglise, l'analogie de la foi et les règles du Siège apostolique, s'attache aux inventions des rationalistes et adopte la critique textuelle comme unique et souveraine règle, avec autant de dérèglement que de témérité.

Je rejette en outre l'opinion de ceux qui tiennent que le professeur des disciplines historico-théologiques ou l'auteur écrivant sur ces questions doivent d'abord mettre de côté toute opinion préconçue, à propos, soit de l'origine surnaturelle de la tradition catholique, soit de l'aide promise par Dieu pour la conservation éternelle de chacune des vérités révélées ; ensuite, que les écrits de chacun des Pères sont à interpréter uniquement par les principes scientifiques, indépendamment de toute autorité sacrée, avec la liberté critique en usage dans l'étude de n'importe quel document profane.
Le monogénisme est également une vérité de fide c'est-à-dire qu'elle doit être tenue par tout catholique, il n'est pas permis d'en douter :
Catéchisme de l'Eglise Catholiqu a écrit :Canon # 375 « L’Église, en interprétant de manière authentique le symbolisme du langage biblique à la lumière du Nouveau Testament et de la Tradition, enseigne que nos premiers parents Adam et Eve ont été constitué dans un état " de sainteté et de justice originelle " (Cc. Trente : DS 1511). Cette grâce de la sainteté originelle était une " participation à la vie divine " (LG 2). »

Canon # 376 « Par le rayonnement de cette grâce toutes les dimensions de la vie de l’homme étaient confortées. Tant qu’il demeurait dans l’intimité divine, l’homme ne devait ni mourir (cf. Gn 2, 17 ; 3, 19), ni souffrir (cf. Gn 3, 16). L’harmonie intérieure de la personne humaine, l’harmonie entre l’homme et la femme (cf. Gn 2, 25), enfin l’harmonie entre le premier couple et toute la création constituait l’état appelé " justice originelle ". »
Par ailleurs j'abonde entièrement dans le sens de la réponse de Xavi.

Re: Adam et Ève

par poche » sam. 03 oct. 2015, 8:44

Dans les archives de Notre-Dame (aux États-Unis), au cours de la période coloniale, il y a une situation semblable où les couples ont demandé à l'évêque des dispenses relatives à l'empêchement de consanguinité, en raison de la faible population de la région. Dans la partie acadienne de la Louisiane, tout le monde est lié à tout le monde.

Re: Adam et Ève

par Jeremie-Daniel » lun. 28 sept. 2015, 19:55

Dieu selon la bible a fait l'humanité d'un seul sang. Il n'y a pas eu selon la bible "d'évolution" a partir d'être ressemblant vaguement a l'homme. Cette croyance évolutionniste est tellement ancrée que la remettre simplement sous le feu de question (même scientifiques) fait passer son auteur pour un ignorant.

Comme croyant je regarde la théorie de l'évolution avec comme règle la bible. Certains ici font le contraire ils regardent la parole de Dieu au travers le prisme d'une succession de suppositions formulées par un homme imparfait , et qui n'était pas lui-même convaincu par ce qu'il avançait...

Faire subir des contorsions a la parole de Dieu pour qu'elle puisse se rapprocher un temps soit peu de certaines élucubrations pseudo-scientifiques n'est pas un bon moyen de connaitre Dieu et par là , l'homme et son origine. Prenons garde aussi a ne pas considérer, concernant , cette théorie , ses affirmations comme des faits. Les faits scientifiques réellement validés par des preuves ne sont en aucune façon en désaccord avec la bible.

D'autres pensent qu'Adam et Eve ne sont pas "historiques" ou qu'ils sont "métaphoriques". C'est une absurdité très facile a réfuter quand on se plonge dans la bible : La parole de Dieu nous donne des repères généalogiques. Une lignée est décrite depuis Adam jusque Noé. Puis depuis Noé et ses trois fils (Cham , Japhet et Sem) jusqu'Abraham.

Enfin le début du NT nous donne la lignée qui part d'Abraham jusqu’à...Jésus !

Si Adam et Eve sont des personnages imaginaires ou "non historiques" tous ceux qui descendent d'eux le sont aussi.

Pour ceux qui s'interrogent aussi sur les ages importants de ces personnalités bibliques là encore Dieu réponds : L'homme créée parfait avait la vie éternelle (conditionnée a l’obéissance a Dieu). Il fût déchu de cet état a cause de son péché (originel eh oui il a existé ce fameux péché originel ;) )

Adam pécheur entra dans un progressif processus de mort "au jour ou tu en mangeras mourant tu mourras" (pas un jour de 24 heures !) Il avait a sa mort plus de 900 ans...c'est pourquoi cette dégradation progressive se poursuivit et l'on trouve des personnages de 800 , 650 , 450 ans etc jusqu’à la limitation par Dieu de la vie a 120 ans.

Depuis 6000 ans l'homme n'a pas "évolué" il s'est au contraire dégradé. Et c'est notre seigneur qui va nous relever de cette chute. La bible promet a l'homme le rétablissement (a la perfection Adamique ! pas a l'état d'un singe ou de quelque primate)

Tout cela mes chers amis se trouve dans votre bible je ne l'invente pas. pourquoi ne pas....la lire un peu plus? ;)

bien a tous.
Y compris donc notre seigneur.

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par pierresuzanne » ven. 25 sept. 2015, 13:37

touriste a écrit :
Pour cela il fallait donc que Adam couche avec Eve et faire des enfants et les enfants devaient coucher entre eux pour faire d’autres enfants etc... mais ça c'est de l’inceste non ?
Il n'y a pas eu besoin d’inceste !
La Bible dit clairement que les enfants d’Adam et Ève se sont mariés avec des femmes qui existaient juste à coté. Caïn, le fils d'Adam et d'Ève, épouse une femme qui n'est pas sa sœur (Genèse 4, 17).

On a l'explication scientifique de tout cela.
Des études génétiques ont démontré que tous les hommes avaient dans leurs ancêtres un homme qui est un ancêtre commun à tous,
Ils ont également dans leurs ancêtres, une femme ancêtre commune à tous.

Ils ont vécu il y a 150 000 ans environ.
Une sélection naturelle massive a eu lieu après leur existence, et seuls leurs descendants ont survécu.
Mais au moment de leur vie, il y avait d'autres hommes à coté d'eux, et ils ont pu les épouser,
.... ainsi que leurs enfants après eux, qui avaient donc la possibilité de trouver des conjoints qui ne leur étaient pas apparentés.

Cela, c'est que que la génétique nous a appris il y a quelques années.

Adam et Ève

par ullysse » sam. 12 sept. 2015, 21:24

Adam et Ève étaient le premier couple sur terre et Dieu leur a demandé de peupler la terre !! Ils ont donc eu des enfants, mais par la suite les enfants ont dû procréer entre eux, entre frères et sœurs; y a-t-il eu inceste ??

[Dieu prend la maj.; orth. d'usage]

[Message fusionné]

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par Xavi » mer. 19 août 2009, 13:28

ti'hamo a écrit :...L'explication possible de Davi me plaît bien, par certains points... cependant, d'un autre côté, je ne vois pas comment faire de la "transmission du caractère humain", le fait d'être à l'image de Dieu, l'âme, un caractère purement biologique transmissible selon les règles de la génétique...
Merci pour cette réaction. L'humain n'étant pas purement biologique, la transmission comprend aussi sa réalité spirituelle... ce qui ne peut être pleinement saisi par la seule raison, ni réduit à la matière. La transmission de l'humanité ne peut pas être uniquement biologique ou génétique puisque l'humain n'est pas que cela. Le sujet est davantage développé dans le forum sur l'Ecriture Sainte.

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par ti'hamo » mer. 19 août 2009, 11:10

...L'explication possible de Davi me plaît bien, par certains points... cependant, d'un autre côté, je ne vois pas comment faire de la "transmission du caractère humain", le fait d'être à l'image de Dieu, l'âme, un caractère purement biologique transmissible selon les règles de la génétique...

à creuser.



Au sujet de savoir pourquoi ceci est autorisé en ce temps, et cela interdit en tel autre temps, voilà déjà ce qu'en dit St Augustin qui s'est posé la même question :

"Je ne savais pas non plus la vraie justice intérieure qui juge non d'après la coutume, mais d'après la loi droite du Dieu tout-puissant. Modelant sur les pays et sur les époques les usages des pays et des époques, cette loi, partout et toujours la même, ne change ni avec le lieu ni avec le temps. C'est elle qui faisait la justice d'Abraham, d'Isaac, de Jacob, de Moïse, de david, bref de tous ceux que Dieu, de sa bouche, a loués.
Ces hommes-là, des niais les jugent fautifs, qui jugent suivant l'humaine procédure et qui mesurent à l'aune de leur morale personnelle la morale de l'humanité.

Supposez qu'un individu, ignare en matière d'équipement, veuille coiffer le jambart, chausser le casque, et qu'il grogne : "ça ne va pas" ;
ou que, par une après-midi fériée, quelqu'un bougonne, parce que le droit qu'il avait le matin d'ouvrir sa boutique lui est refusé ; ou encore que, voyant dans une maison un esclave manipuler un objet qu'il est défendu à l'échanson de toucher ou de faire après la desserte une chose interdite avant le repas, l'on s'indigne que, n'y ayant qu'un logis et qu'un personnel, tous n'aient pas les mêmes attributions : ainsi font ces gens, indignés d'entendre dire qu'un acte aujourd'hui illicite fut autrefois licite aux justes et que Dieu, suivant les temps, prescrit aux uns ceci, aux autres cela, tous néanmoins observant une même justice.
Que s'il s'agit d'unités, d'un homme, d'une journée, d'une maison, ce qui va pour un membre, ils le voient bien, ne va pas pour l'autre ; une chose longtemps autorisée et, d'une heure à l'autre, interdite ; un acte permis ou commandé dans le coin que voici est défendu et puni dans le coin attenant que voilà.

Est-ce à dire que la justice change, qu'elle évolue ?
Non, mais les affaires d'un moment qu'elle régit ne vont pas de pair, et pourquoi ? Parce que ce sont affaires d'un moment.

L'homme, dont la vie sur terre est courte, n'arrive pas, faute d'expérience, à combiner par son propre sens avec les données de son expérience les cas particuliers des siècles anciens et des régions étrangères ; ne s'agit-il au contraire que d'un corps, d'une journée, d'une maison, l'on peut aisément voir ce qui va, selon le cas, pour tel membre, tel moment, tel endroit, telle personne. On s'incline alors, tandis qu'autrement on s'offusque.


De cela, moi, en ce temps, je ne savais rien et aucunement n'y prenais garde. Les choses de tous côtés me sauaient aux yeux : je ne voyais pas.
Je déclamais des poésies, où je n'avais pas le droit de placer n'importe où, la position variant selon le mètre, n'importe quel pied, ni, dans un vers donné, partout le même pied. Or, pris en soi, l'art qui réglait ma déclamation ne consistait point en des arrangements de ci de là, mais formait un tout d'ensemble.
Et je ne considérais pas que, sur un mode beaucoup plus excellent et plus sublime, la justice qui astreint les bons et les saints forme de ses prescriptions un tout d'ensemble, qu'elle ne varie en aucun point et que, néanmoins, les préceptes par elle distribués ne le sont pas tous ensembles, mais se trouvent appropriés aux diverses circonstances !
"

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par Xavi » lun. 17 août 2009, 13:14

Réponse à Sammy :

Le péché originel et le mystère de la mort sont un sujet central dans les récits du début de la Genèse.

Tout homme est atteint par le péché originel transmis par Adam et il en est délivré par le baptême dans le Christ, le nouvel Adam.

La mort est dans la nature. Elle permet à toutes choses de se renouveler. Elle ne devient un mal que si elle détruit, si elle ne peut être franchie, vaincue.

L’homme qui reçoit en partage une vie à l’image et à la ressemblance de Dieu peut transcender la limites de la mort physique, matérielle.

Cette vie de Dieu et en Dieu est cependant faite de communion. Déjà dans le texte hébreu, le Dieu de la Genèse est indiqué et s’exprime au pluriel. Bien avant la révélation du mystère de la trinité. L’homme est créé libre, et doit l’être à l’image de Dieu.

Contrairement aux autres créatures animées, sa personne peut vivre éternellement, malgré la mort physique. Celle-ci peut être franchie. Mais, la condition de sa vie est fondamentalement en Dieu, dans une connaissance en communion avec Dieu et non dans une connaissance séparée qui lui fait décider séparément de ce qui est bien ou mal.

Cette liberté de pouvoir se déterminer lui-même le confronte à la mort en dehors d’une communion avec Dieu.

Pour la personne humaine, il n’y a pas de vie sans Dieu au delà de la matière dont il est formé. L’Evangile de ce dimanche nous a rappelé que l’homme ne vit pas seulement de pain matériel mais qu’il a aussi un besoin vital de pain spirituel.

Pour une approche supplémentaire, je puis vous renvoyer, dans ce même forum, au sujet sur « L’assomption, lumière pour comprendre la Genèse », dans les échanges sur l’Ecriture Sainte.

En ce qui concerne l’âge des patriarches, je peux aussi vous renvoyer aux exposés sur le sujet « Sens des généalogies » dans les échanges sur l’Ecriture Sainte de ce même forum.

En bref, il me semble que le plus convaincant est de considérer que cet âge ne vise pas personnellement les patriarches, mais plutôt le clan qui en est issu, selon un usage des hébreux.

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par Raistlin » lun. 17 août 2009, 9:47

Sammy a écrit :j'en profite pour poser deux petites questions :

quel est la théorie de l'église au sujet du pécher originel ? est-il arriver après l'apparition de l'homme ? dans ce cas comment expliquer le nombre affolant de microbes potentiellement mortel que l'on connais de nos jours ? etc..

autre chose la Bible parle a plusieurs reprise de personnages ayant vécu un nombre d'années affolant (800 pour Seth si je me souviens bien... ). Quel est la théorie catholique sur le sujet?

merci d'avance :)
Bonjour Sammy,

Il existe de nombreux sujets sur le thème du péché originel. Je vous invite à éplucher les fora (n'hésitez pas à utiliser l'outil "Rechercher" au besoin) et à ne pas faire dévier ce fil.

Bien à vous,

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par Sammy » lun. 17 août 2009, 8:13

j'en profite pour poser deux petites questions :

quel est la théorie de l'église au sujet du pécher originel ? est-il arriver après l'apparition de l'homme ? dans ce cas comment expliquer le nombre affolant de microbes potentiellement mortel que l'on connais de nos jours ? etc..

autre chose la Bible parle a plusieurs reprise de personnages ayant vécu un nombre d'années affolant (800 pour Seth si je me souviens bien... ). Quel est la théorie catholique sur le sujet?

merci d'avance :)

Re: La descendance d'Adam et Ève et la question de l'inceste

par Xavi » dim. 16 août 2009, 17:35

Je découvre ce sujet qui paraît s’être un peu arrêté dans les réflexions sur l’inceste.

Contrairement à un intervenant, il ne me semble pas certain qu’il y ait eu inceste dans le récit d’Adam et Eve.

Plusieurs intervenants rappellent que l’Eglise retient le monogénisme. Même scientifiquement, cela paraît le plus probable. Vu la complexité de l’organisme humain que toutes les races ont en commun, il paraît invraisemblable que deux humains soient apparus sans lien entre eux à deux endroits ou à deux moments différents.

La question importante, qui n’est pas abordée dans les échanges, c’est la manière dont le premier homme a été créé. Faut-il imaginer nécessairement sa venue sur terre comme celle d’un météorite venant d’un ailleurs ?

Rien dans la Genèse ne l’affirme. L’alternative plus conforme aux connaissances scientifiques actuelles, n’est-ce pas de considérer que l’humain provient d’une espèce vivante antérieure au sein de laquelle, à un moment, un être de cette espèce est devenu un humain avec la capacité de transmettre son humanité.

Il ne s’agit pas d’un singe qui devient un homme, mais d’une espèce beaucoup plus proche de ce que nous sommes, voire quasi identique.

La création s’est faite par étapes successives évoquées par les six jours du récit biblique (avant la création de la terre et du soleil, il ne s’agit pas encore des 24 heures de durée de la rotation de la terre devant le soleil) et, bien que l’homme soit créé le sixième jour, c’est cependant déjà bien avant les plantes créées le troisième jour, que Dieu commence à le façonner (Gn 2, 5-7).

La Genèse nous indique aussi que l’humain est une âme vivante (Gn 2, 7) exactement comme les animaux (Gn 1,24 / 2,19).

La Genèse ne s’intéresse pas aux différences corporelles ou de capacité entre les autres êtres animés et l’humain. L’humain ne se différencie que parce qu’il est spécifiquement créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1, 26-27).

Il est fort possible qu’il y ait eu une ultime modification biologique, une ultime mutation génétique, un élément mutagène, mais la Genèse n’en dit rien, sauf peut-être dans le récit où il est dit qu’un élément de l’homme va permettre de façonner une femme.

Si l’on considère que la création de l’humain n’est pas de l’ordre de la venue d’un météorite, alors ne faut-il pas envisager Adam et Eve comme venant au sein d’une espèce préexistante où il y avait de multiples mâles et femelles ?

A un moment, un humain est façonné au sein de cette espèce sexuée où il y a des mâles et des femelles. Seule sa caractéristique divine, l’image et la ressemblance de Dieu qu’il reçoit en lui, le distingue. Adam n’a-t-il pu connaître une femelle de son espèce ?

Si Adam n’est pas venu sur terre comme un météorite, faut-il imaginer une opération instantanée pour la création de la femme ? Elle est tirée de la côte de l’homme, dit le récit. Le mot tzlo traduit par côte est très rare dans la Bible et il n’est pas traduit ailleurs par le mot côte (dans les autres textes, il vise des pièces du temple : cf. 1 R 6, 8 ; Ez 41, 5-6 ; Ez 41, 11).

N’oublions pas qu’un agent mutagène ou viral peut se transmettre dans le corps entier d’une personne puis de ce corps au corps entier d’une autre. Le récit de la Genèse nous dit seulement qu’après un sommeil, Dieu a façonné une femme avec la transmission d’une tzlo venant de l’homme. Façonner ne veut pas dire nécessairement que la femme n’a été faite qu’avec cette tzlo.

L’humain est créé mâle et femelle dès l’origine (Gn 1, 27 / Gn 5, 2). Le texte peut aussi être compris en ce sens que la femelle, de la même espèce dont provenait Adam, a reçu à son tour la caractéristique de l’humanité. Ils sont devenus homme et femme.

L’humain à l’image de Dieu est créé mâle et femelle (Gn 1, 27). Tous deux sont appelés « adam » (Gn 5, 2). C’est ainsi, à deux, qu’il est « très bon » (Gn 1, 31). Seul, l’adam, l’humain, n’est pas encore bon (Gn 2, 18).

Dans la Genèse, ce n’est qu’après le récit de la création de la femme, dans lequel il ne s’agit encore que de l’adam (mot de genre avec un article) que Adam va devenir un homme, un nom propre.

Adam et Eve, puisque c’est ainsi qu’ils vont être nommés, n’étaient pas nécessairement seuls au sens physique, mais, sauf leur humanité (l’image de Dieu qui définit l’humanité et qui ne paraît pas observable scientifiquement), ils pouvaient s’agir d’homo sapiens vivant parmi d’autres homo sapiens.

Lorsque Caïn s’enfuit, il a peur d’être tué et il prend une femme (Gn 4, 16-17). On peut imaginer que c’est par d’autres homo sapiens qu’il craignait d’être tué et que c’est parmi d’autres homos sapiens qu’il a rencontré sa femme, et c'est ainsi que Caïn va transmettre l’humanité (Gn 4, 17-24).

Les autres fils et filles d’Adam et Eve ne se sont pas nécessairement unis entre eux pour avoir une descendance. Comme leurs parents Adam et Eve, ils ont pu vivre et nouer des relations avec d’autres homo sapiens de leur espèce.

Ne serait-ce pas ce qu’évoque le récit de relations des filles des hommes avec d’autres créatures de Dieu (Gn 6, 2) ?

Tout dans le récit semble indiquer qu’Adam transmet ce qui caractérise l’humanité à Ève. Ce n’est que par Ève, que cette humanité va se transmettre à leur descendance.

Si le trait était dominant, il pu se transmettre et s’étendre progressivement jusqu’à ce que disparaissent tous les autres êtres de l’espèce d’origine n’ayant pas cette caractéristique humaine.

De ce point de vue, aucun inceste n’a dû nécessairement se produire : la marque de l’humanité, son aptitude à une vie personnelle éternelle en communion avec Dieu, a pu se transmettre sans plus de difficulté que la transmission d’un sida ou d’un gêne dominant, par les unions des premiers humains avec des mâles et des femelles de leur espèce d’origine.

À la lumière des connaissances modernes, ne faut-il pas redécouvrir la Genèse et chercher à renouveler notre compréhension ?

Merci d’avance pour ceux qui voudront bien prolonger et affiner cette réflexion par leurs réactions.

Re: Adam et eve, je ne comprends pas.

par MB » ven. 05 juin 2009, 1:41

Avé

Deux choses à noter sur l'inceste ; peut-être feront-elles avancer la discussion :

1° le mot lui-même est de même racine étymologique que tout ce qui se rapporte à la castitas, c'est-à-dire la "pureté" dans le rapport entre les hommes entre eux, et entre les hommes et les dieux. Cette pureté est perturbée de multiples manières (en mélangeant deux choses qui n'ont pas à l'être, par exemple en introduisant un cadavre dans un temple, par définition consacré aux dieux qui ne connaissent pas la mort). Mais, pour les Romains, les deux manières les plus parfaites de commettre cette perturbation ont le nom, précisément, d'inceste : d'une part ce que nous appelons ainsi de nos jours, d'autre part - et cela leur est spécifique - le crime des Vestales lorsqu'elles cessent d'être vierges.
Ce point, donc, pour rappeler un élément de définition culturelle de la notion.

2° on parle toujours du "tabou" de l'inceste, comme d'une tarte à la crème. D'abord, comme cela a été dit plus haut dans le fil, la notion n'est pas forcément biologique ; dans certaines sociétés, l'inceste se commet dans la même unité sociale, dans la même moitié de tribu, etc. la famille nucléaire n'est qu'un des lieux possibles de l'inceste, mais pas de manière exclusive ni spécifique.
Plus précisément, l'explication de ce "tabou" a été donné par l'anthropologie structuraliste (eh oui, le fameux Lévi-Strauss). Pourquoi prohiber l'inceste ? Pas pour des raisons biologiques ; pas par une sorte de "peur" primitive (c'est une invention de Modernes). Mais parce que cela oblige à prendre femme chez le voisin, ou le groupe plus éloigné, ou l'autre tribu, ou tout ce qu'on voudra. L'échange des conjoints permet la création des relations sociales. En d'autres termes, et dit un peu vite, la prohibition de l'inceste permet l'édification de la culture...

Cette explication, bien sûr, n'exclut pas les autres. Certainement y a-t-il des enseignements à en tirer du point de vue théologique, et on a dû le faire, mais je n'ai pas lu.

Amicalement
MB

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