par Lexi » sam. 02 mars 2013, 16:12
Bonjour Levergero78,
Je tenais, tout d'abord, à vous remercier pour votre soutien.
L'annonce du décès de votre fille aînée a dû être terrible.
Pour ma part, la douleur est quotidienne. Je me sens tellement vide. Je suis comme un stylo sans encre.
Rester en vie est difficile.
Quand je prends le métro pour aller travailler, des idées sombres viennent souvent hanter mon esprit. Mais, j'essaie d'avoir foi
en Dieu. Me dire qu'il me permettra de retrouver un jour mon mari pour l'éternité m'aide à ne pas commettre l'irréparable.
Je me sens tellement mal.
Après l'annonce du décès de mon mari, je me suis sentie coupable de ne pas avoir pu le sauver. Je me suis dit que si je l'avais
poussé à passer des examens médicaux, il serait peut-être encore là aujourd'hui.
Le 28 décembre 2012, mon mari a éprouvé des douleurs dans la poitrine, dans le bras gauche et dans le dos. J'ai alors appelé
les Secours. Les pompiers ont essayé d'établir un diagnostic. Puis, nous sommes allés aux Urgences. Là, mon mari a fait son
premier arrêt cardiaque devant moi dans la salle d'examens. J'ai hurlé. Je voulais rester près de lui, mais je savais pertinemment
que je ne pouvais pas. Un cardiologue a été appelé d'urgence. Je suis restée seule dans une pièce. Une infirmière venait me voir
de temps en temps pour me donner des nouvelles. Mon mari avait une artère bouchée. Son opération s'est déroulée avec
succès. Mais, il a fait par la suite encore plusieurs arrêts cardiaques. Mon mari est allé dans le service de réanimation de l'hôpital,
où m'a rejoint son père.
Quand je la'ai vu pour la première fois sur son lit, j'ai eu un véritable choc. Il avait un coeur artificiel et pleins de tuyaux. Je
me suis précipitée vers lui. Je l'ai touché, embrassé. Je lui ai parlé et j'ai pleuré. Je me suis dis qu'il était à l'hôpital à cause de
moi. Il avait déjà ressenti quelques douleurs à la poitrine dans le passé, mais nous pensions qu'elles étaient liées au stress.
J'aurais dû lui faire passer des examens médicaux.
Le 29 décembre 2012, les médecins m'ont annoncé qu'ils craignaient que mon mari n'ait une infection pulmonaire. Ses reins
étaient également très malades. Ce jour là, j'avais pris des photos de notre mariage avec moi. Quand les médecins m'ont
donné l'autorisation de rentrer dans la chambre, j'ai touché et embrassé mon mari. Je lui ai parlé et j'ai commencé à accrocher
les photos de notre mariage au mur. Là, mon mari s'est réveillé. J'ai sauté de joie. J'ai alerté le corps médical. Puis, je me suis
précipitée vers mon homme. Je n'arrêtais plus de lui parler. Je lui ai dit: "Bébé, tu sais que je t'aime plus que tout au monde" et
il m'a répondu "oui" d'un signe de tête. Il a tenté d'enlever le gros tuyau qu'il avait dans la gorge. Mais, il n'y est pas parvenu.
Il a alors attrapé ma main et l'a serré très fort. Son père, qui était avec moi, m'a dit que nous devions le laisser se reposer. Il le
trouvait trop agité à mon contact. Je suis donc partie comme une voleuse. J'avais peur que la santé de mon mari ne se
détériore à cause de moi.
Le 30 décembre 2012, les médecins m'ont appris que mon mari avait fait plusieurs arrêts cardiaques dans la nuit. Quand je l'ai
vu, il était à nouveau plongé dans le coma. Je suis restée près de lui comme chaque jour. Mais, je culpabilisais à l'idée d'être
responsable de ses arrêts cardiaques. Et si je n'avais pas pris assez soin de sa santé?. Je l'ai touché, embrassé. Je lui ai parlé,
mais je n'ai pas osé rester trop près de peur de lui être nocive. Je suis restée principalement assise dans le fond de la chambre,
ce jour là.
Le 31 décembre 2012, mon mari a dû subir une opération au genou. Les médecins m'ont informé qu'il risquait l'amputation.
Mais, cela ne m'effrayait pas. J'étais prête à quitter mon travail et à m'occuper de mon mari 24 heures sur 24. Depuis son
premier jour d'hospitalisation, j'avais prévenu mon employeur que je resterais près de lui tant qu'il serait à l'hôpital et que je
ne reviendrais peut-être même jamais. Je voulais juste ramener mon homme à la maison et prendre soin de lui.
L'état de son coeur s'était amélioré. Malheureusement, il est décédé d'un oedème cérébral ce soir là.
Je n'ai cessé de me demander si sa mort n'aurait pas pu être évitée. C'est une question que je me pose encore.
Mais, d'un autre côté, je crois au destin. Je pense que l'heure de notre mort est déjà déterminée au moment où l'on naît.
Continuer à vivre est, pour moi, très compliqué.
En outre, je me heurte à beaucoup d'incompréhension.
L'administration en est un bel exemple. A la recherche d'un nouveau logement, je me suis adressée à ma Mairie. La
dame à laquelle j'ai dû expliquer ma situation m'a dit qu'il y avait plus dramatique. Elle a évoqué le problème des femmes
battues et des sans-abris. Je lui ai répondu que je n'avais pas choisi ma situation, à l'inverse des personnes qui restent avec
des maris violents. J'ai ajouté que j'aurais préféré perdre ma maison qui est de l'ordre du matériel plutôt que mon époux. Et, je
me suis excusée d'avoir un travail.
Cela ne signifie pas que je suis impassible à la souffrance des autres, mais je veux qu'on respecte la mienne. Je n'accepte pas
le mépris et la méchanceté gratuite.
Dans certains services publics et privés, certaines personnes se sont même octroyées le droit de dire "votre ex" en parlant de
mon mari. Et, cela m'a beaucoup offensé. Il m'est arrivé d'avoir envie d'exploser.
Je ne comprends pas le sens de mon existence terrestre sans mon mari. Ma douleur est intense. En outre, le manque de
respect dont certains font preuve me blesse. M'entendre dire que je suis jeune et que je referais ma vie m'est insupportable.
Depuis que mon père est décédé en novembre 2006, je ne l'ai jamais remplacé. Pourquoi chercherai-je un nouvel époux?. Je
n'en ressens ni l'envie, ni le besoin. La mort n'a pas rompu les liens qui nous unissaient. A mes yeux, je ne suis la femme que
d'un seul homme.
La vie est une terrible souffrance. Je prie juste pour que mon mari soit fier de moi et continue de me protéger et de m'aimer
comme il l'a toujours fait de son vivant.
J'espère que le Seigneur nous rendra un jour nos chers disparus, Levergero78. Ainsi, vous pourrez retrouver votre fille aînée et
moi mon Bébé.
Bonjour Levergero78,
Je tenais, tout d'abord, à vous remercier pour votre soutien.
L'annonce du décès de votre fille aînée a dû être terrible.
Pour ma part, la douleur est quotidienne. Je me sens tellement vide. Je suis comme un stylo sans encre.
Rester en vie est difficile.
Quand je prends le métro pour aller travailler, des idées sombres viennent souvent hanter mon esprit. Mais, j'essaie d'avoir foi
en Dieu. Me dire qu'il me permettra de retrouver un jour mon mari pour l'éternité m'aide à ne pas commettre l'irréparable.
Je me sens tellement mal.
Après l'annonce du décès de mon mari, je me suis sentie coupable de ne pas avoir pu le sauver. Je me suis dit que si je l'avais
poussé à passer des examens médicaux, il serait peut-être encore là aujourd'hui.
Le 28 décembre 2012, mon mari a éprouvé des douleurs dans la poitrine, dans le bras gauche et dans le dos. J'ai alors appelé
les Secours. Les pompiers ont essayé d'établir un diagnostic. Puis, nous sommes allés aux Urgences. Là, mon mari a fait son
premier arrêt cardiaque devant moi dans la salle d'examens. J'ai hurlé. Je voulais rester près de lui, mais je savais pertinemment
que je ne pouvais pas. Un cardiologue a été appelé d'urgence. Je suis restée seule dans une pièce. Une infirmière venait me voir
de temps en temps pour me donner des nouvelles. Mon mari avait une artère bouchée. Son opération s'est déroulée avec
succès. Mais, il a fait par la suite encore plusieurs arrêts cardiaques. Mon mari est allé dans le service de réanimation de l'hôpital,
où m'a rejoint son père.
Quand je la'ai vu pour la première fois sur son lit, j'ai eu un véritable choc. Il avait un coeur artificiel et pleins de tuyaux. Je
me suis précipitée vers lui. Je l'ai touché, embrassé. Je lui ai parlé et j'ai pleuré. Je me suis dis qu'il était à l'hôpital à cause de
moi. Il avait déjà ressenti quelques douleurs à la poitrine dans le passé, mais nous pensions qu'elles étaient liées au stress.
J'aurais dû lui faire passer des examens médicaux.
Le 29 décembre 2012, les médecins m'ont annoncé qu'ils craignaient que mon mari n'ait une infection pulmonaire. Ses reins
étaient également très malades. Ce jour là, j'avais pris des photos de notre mariage avec moi. Quand les médecins m'ont
donné l'autorisation de rentrer dans la chambre, j'ai touché et embrassé mon mari. Je lui ai parlé et j'ai commencé à accrocher
les photos de notre mariage au mur. Là, mon mari s'est réveillé. J'ai sauté de joie. J'ai alerté le corps médical. Puis, je me suis
précipitée vers mon homme. Je n'arrêtais plus de lui parler. Je lui ai dit: "Bébé, tu sais que je t'aime plus que tout au monde" et
il m'a répondu "oui" d'un signe de tête. Il a tenté d'enlever le gros tuyau qu'il avait dans la gorge. Mais, il n'y est pas parvenu.
Il a alors attrapé ma main et l'a serré très fort. Son père, qui était avec moi, m'a dit que nous devions le laisser se reposer. Il le
trouvait trop agité à mon contact. Je suis donc partie comme une voleuse. J'avais peur que la santé de mon mari ne se
détériore à cause de moi.
Le 30 décembre 2012, les médecins m'ont appris que mon mari avait fait plusieurs arrêts cardiaques dans la nuit. Quand je l'ai
vu, il était à nouveau plongé dans le coma. Je suis restée près de lui comme chaque jour. Mais, je culpabilisais à l'idée d'être
responsable de ses arrêts cardiaques. Et si je n'avais pas pris assez soin de sa santé?. Je l'ai touché, embrassé. Je lui ai parlé,
mais je n'ai pas osé rester trop près de peur de lui être nocive. Je suis restée principalement assise dans le fond de la chambre,
ce jour là.
Le 31 décembre 2012, mon mari a dû subir une opération au genou. Les médecins m'ont informé qu'il risquait l'amputation.
Mais, cela ne m'effrayait pas. J'étais prête à quitter mon travail et à m'occuper de mon mari 24 heures sur 24. Depuis son
premier jour d'hospitalisation, j'avais prévenu mon employeur que je resterais près de lui tant qu'il serait à l'hôpital et que je
ne reviendrais peut-être même jamais. Je voulais juste ramener mon homme à la maison et prendre soin de lui.
L'état de son coeur s'était amélioré. Malheureusement, il est décédé d'un oedème cérébral ce soir là.
Je n'ai cessé de me demander si sa mort n'aurait pas pu être évitée. C'est une question que je me pose encore.
Mais, d'un autre côté, je crois au destin. Je pense que l'heure de notre mort est déjà déterminée au moment où l'on naît.
Continuer à vivre est, pour moi, très compliqué.
En outre, je me heurte à beaucoup d'incompréhension.
L'administration en est un bel exemple. A la recherche d'un nouveau logement, je me suis adressée à ma Mairie. La
dame à laquelle j'ai dû expliquer ma situation m'a dit qu'il y avait plus dramatique. Elle a évoqué le problème des femmes
battues et des sans-abris. Je lui ai répondu que je n'avais pas choisi ma situation, à l'inverse des personnes qui restent avec
des maris violents. J'ai ajouté que j'aurais préféré perdre ma maison qui est de l'ordre du matériel plutôt que mon époux. Et, je
me suis excusée d'avoir un travail.
Cela ne signifie pas que je suis impassible à la souffrance des autres, mais je veux qu'on respecte la mienne. Je n'accepte pas
le mépris et la méchanceté gratuite.
Dans certains services publics et privés, certaines personnes se sont même octroyées le droit de dire "votre ex" en parlant de
mon mari. Et, cela m'a beaucoup offensé. Il m'est arrivé d'avoir envie d'exploser.
Je ne comprends pas le sens de mon existence terrestre sans mon mari. Ma douleur est intense. En outre, le manque de
respect dont certains font preuve me blesse. M'entendre dire que je suis jeune et que je referais ma vie m'est insupportable.
Depuis que mon père est décédé en novembre 2006, je ne l'ai jamais remplacé. Pourquoi chercherai-je un nouvel époux?. Je
n'en ressens ni l'envie, ni le besoin. La mort n'a pas rompu les liens qui nous unissaient. A mes yeux, je ne suis la femme que
d'un seul homme.
La vie est une terrible souffrance. Je prie juste pour que mon mari soit fier de moi et continue de me protéger et de m'aimer
comme il l'a toujours fait de son vivant.
J'espère que le Seigneur nous rendra un jour nos chers disparus, Levergero78. Ainsi, vous pourrez retrouver votre fille aînée et
moi mon Bébé.