par la Samaritaine » jeu. 31 janv. 2019, 18:08
Quejana a écrit : ↑mer. 30 janv. 2019, 22:12
je ne trouve plus aucune ressource à l’intérieur de moi-même ; tout me presse, tout m’accable ; un pesant fardeau croule sur mes épaules. Que je tourne mes yeux vers le dedans de mon âme, et me voici pauvre et nue et frissonnante ; j’appelle Dieu parfois, mais est-ce de toute ma voix que je l’appelle ? Un profond trou est dans mon âme, un trou noir ; je ne peux soutenir trop longtemps sa vue. A l’intérieur de ce trou, Dieu est absent ; c’est un endroit que sa lumière ne peut atteindre. C’est ce que j’appelle « mon être » : mon égoïsme, mon individualité, ma personnalité tracée avec des contours si hermétiques que la lumière ne peut la traverser ; car J’existe et J’existe en-dehors de Dieu. Et je dis « moi » et ce moi se referme comme une boucle dévorante sur moi-même ; et l’amour ne peut l’atteindre. Car je veux m’aimer moi-même, je veux construire mon propre être, l’ériger ainsi qu’une tour de Babel inversée qui trace un profond gouffre dans mon âme ; autant de briques y ai-je placées, autant de briques porté-je sur mes épaules. Car je veux dire « Je veux » ; car je veux dire : « J’existe » Me voici prisonnière de mon être trop entier, trop complet, trop autarcique, trop profond pour y laisser encore passer la lumière ; et tout l’amour du monde n’y peut rien changer, je crois, car je ne rends pas l’amour ; je suis un miroir qui ne renvoie aucun reflet et cherche en vain à briller de son propre éclat. Ce message, je ne le laisserai pas écrit pour mes yeux seuls ; puisse le cercle se briser !
Et puisse Dieu avoir pitié de moi !
Quejana
Merci Quejana pour ce très beau texte. Connaissez-vous ce très beau chant de Taizé :
"La ténébre n'est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière " ?
https://www.google.fr/search?q=la+teneb ... oi&ie=&oe=
La foi c'est bien cela : demander à la Lumière d'éclairer nos ténèbres, là même ou règnent des parties de nous non évangélisées, coupées de Dieu, sans foi, sans espérance et sans charité. Car le Maître l'a dit : Il est venu non pour les bien portants mais pour les malades. Etre malade, c'est précisémment être porteur de trous noirs qui tentent de tout aspirer en leur ténèbre mais la Lumière est bien plus puissante, il suffit de demander, de mendier plustôt, dans la sainte humilité, célle d'un ver de terre, d'une paquerette :
"Fils de David, prends pitié de moi",
"Seigneur sauve-moi", "Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier", "Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans l'eau", Seigneur, Seigneur...
Mendiez donc chère Quejana, et demeurez bien, autant que possible, à l'écoute du Maître qui vient.
En Christ,
Samaritaine
[quote=Quejana post_id=394577 time=1548879149 user_id=16424]
je ne trouve plus aucune ressource à l’intérieur de moi-même ; tout me presse, tout m’accable ; un pesant fardeau croule sur mes épaules. Que je tourne mes yeux vers le dedans de mon âme, et me voici pauvre et nue et frissonnante ; j’appelle Dieu parfois, mais est-ce de toute ma voix que je l’appelle ? Un profond trou est dans mon âme, un trou noir ; je ne peux soutenir trop longtemps sa vue. A l’intérieur de ce trou, Dieu est absent ; c’est un endroit que sa lumière ne peut atteindre. C’est ce que j’appelle « mon être » : mon égoïsme, mon individualité, ma personnalité tracée avec des contours si hermétiques que la lumière ne peut la traverser ; car J’existe et J’existe en-dehors de Dieu. Et je dis « moi » et ce moi se referme comme une boucle dévorante sur moi-même ; et l’amour ne peut l’atteindre. Car je veux m’aimer moi-même, je veux construire mon propre être, l’ériger ainsi qu’une tour de Babel inversée qui trace un profond gouffre dans mon âme ; autant de briques y ai-je placées, autant de briques porté-je sur mes épaules. Car je veux dire « Je veux » ; car je veux dire : « J’existe » Me voici prisonnière de mon être trop entier, trop complet, trop autarcique, trop profond pour y laisser encore passer la lumière ; et tout l’amour du monde n’y peut rien changer, je crois, car je ne rends pas l’amour ; je suis un miroir qui ne renvoie aucun reflet et cherche en vain à briller de son propre éclat. Ce message, je ne le laisserai pas écrit pour mes yeux seuls ; puisse le cercle se briser !
Et puisse Dieu avoir pitié de moi !
Quejana[/quote]
Merci Quejana pour ce très beau texte. Connaissez-vous ce très beau chant de Taizé :
"La ténébre n'est point ténèbre devant toi, la nuit comme le jour est lumière " ?
https://www.google.fr/search?q=la+tenebre+n'est+point+tenebre+devant+toi&ie=&oe=
La foi c'est bien cela : demander à la Lumière d'éclairer nos ténèbres, là même ou règnent des parties de nous non évangélisées, coupées de Dieu, sans foi, sans espérance et sans charité. Car le Maître l'a dit : Il est venu non pour les bien portants mais pour les malades. Etre malade, c'est précisémment être porteur de trous noirs qui tentent de tout aspirer en leur ténèbre mais la Lumière est bien plus puissante, il suffit de demander, de mendier plustôt, dans la sainte humilité, célle d'un ver de terre, d'une paquerette :
"Fils de David, prends pitié de moi",
"Seigneur sauve-moi", "Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier", "Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans l'eau", Seigneur, Seigneur...
Mendiez donc chère Quejana, et demeurez bien, autant que possible, à l'écoute du Maître qui vient.
En Christ,
Samaritaine