par Philon » sam. 14 déc. 2019, 18:39
A propos de la surmédicalisation, je vois aussi que le DMS augmente chaque année ses critères pour dire que tel ou tel comportement est pathologique. Ainsi le temps du deuil "normal" , au delà duquel on est diagnostiqué dépressif, a été raccourci au fil des éditions. Cela appuie dans le sens de ce que je disais sur les maladies d'époque : non seulement certains changements socio économique favorisent certaines pathologies (exemple l'hystérie au XIXe siècle, la dépression au XXe, l'anorexie à partir des années 70) mais encore les attentes des sociétés changent et déclarent pathologique à une époque ce qui ne l'est pas à une autre (exemple : faire un long deuil autrefois était le signe d'une grande noblesse d'âme. Cela signifiait qu'on avait profondément aimé la personne. Aujourd'hui le deuil doit être modéré, ne pas trop gêner la reprise du travail, ne pas trop faire obstacle à l'"épanouissement". Trop longtemps pleurer la personne serait plutôt perçu comme le signe d'une "dépendance" dont il faudra se "libérer" chez un psy.)
Vu les attentes et les critères d e nos sociétés qui croient rejeter les dogmes mais qui adhèrent à la religion de l'Homme et au dogme libéral, qui désertent les confessionnaux mais remplissent les cabinets des psychologues et des coaches, certains comportements asperger sont envisagés comme problématiques :
1 les difficultés relationnelles à une époque où tout passe par la relation, l'aisance rhétorique, la force de conviction, la confiance e n soi...
Surtout que notre valeur ne dépendant plus ou presque plus d'une autorité suprême ou d'un cadre social et familial, on est constamment à l'affût de la reconnaissance par autrui, en "lutte pour la reconnaissance" ( Honneth)...donc une personne seule est d'autant plus facilement considérée comme sans valeur.( voir aussi la sociologue Eva Illouz"Pourquoi l'amour fait mal")
2 La vie ritualisée à l'heure où l'imprévu est le lot quotidien du travail à flux tendu, où il faut gérer les crises, où la précarité de l'emploi et de la famille nous oblige à faire face à l'imprévu tout le temps. On vit dans une société libérale et donc en changement permanent.
3L'hypersensorialité , la sensibilité aux bruits, à la vitesse, aux avions, aux open spaces... tant de caractéristiques de la vie moderne urbaine. Rien à voir avec le monde paysan où les choses se déroulent avec lenteur et sans gros bruits.
4Les intérêts dits "restreints", je me demande si il n'y a pas là aussi un moyen de déclarer symptomatiques la pensée critique de certains aspies vis à vis du monde moderne, l'intérêt pour l'histoire, la philo, la sociologie, les Saintes Ecritures ... Si certaines idées peuvent mettre en cause le libéralisme, il vaudra peut-être mieux pour la médecine de ce dernier parler d’intérêts restreints et en faire des symptômes plutôt que d'écouter la parole du "fou" ( surtout s'il est lucide). La baisse du niveau culturel et de la capacité de pensée induite par les écrans (temps de cerveau disponible) et la société du spectacle va de pair avec une manière superficielle et efficace de considérer quelque chose, à l'opposé de la pensée analytique et perspicace des aspergers. Les anorexiques le savent toutes, les psys n'aiment pas beaucoup que leurs patients soient eux-mêmes intellos.
A propos de la surmédicalisation, je vois aussi que le DMS augmente chaque année ses critères pour dire que tel ou tel comportement est pathologique. Ainsi le temps du deuil "normal" , au delà duquel on est diagnostiqué dépressif, a été raccourci au fil des éditions. Cela appuie dans le sens de ce que je disais sur les maladies d'époque : non seulement certains changements socio économique favorisent certaines pathologies (exemple l'hystérie au XIXe siècle, la dépression au XXe, l'anorexie à partir des années 70) mais encore les attentes des sociétés changent et déclarent pathologique à une époque ce qui ne l'est pas à une autre (exemple : faire un long deuil autrefois était le signe d'une grande noblesse d'âme. Cela signifiait qu'on avait profondément aimé la personne. Aujourd'hui le deuil doit être modéré, ne pas trop gêner la reprise du travail, ne pas trop faire obstacle à l'"épanouissement". Trop longtemps pleurer la personne serait plutôt perçu comme le signe d'une "dépendance" dont il faudra se "libérer" chez un psy.)
Vu les attentes et les critères d e nos sociétés qui croient rejeter les dogmes mais qui adhèrent à la religion de l'Homme et au dogme libéral, qui désertent les confessionnaux mais remplissent les cabinets des psychologues et des coaches, certains comportements asperger sont envisagés comme problématiques :
1 les difficultés relationnelles à une époque où tout passe par la relation, l'aisance rhétorique, la force de conviction, la confiance e n soi...
Surtout que notre valeur ne dépendant plus ou presque plus d'une autorité suprême ou d'un cadre social et familial, on est constamment à l'affût de la reconnaissance par autrui, en "lutte pour la reconnaissance" ( Honneth)...donc une personne seule est d'autant plus facilement considérée comme sans valeur.( voir aussi la sociologue Eva Illouz"Pourquoi l'amour fait mal")
2 La vie ritualisée à l'heure où l'imprévu est le lot quotidien du travail à flux tendu, où il faut gérer les crises, où la précarité de l'emploi et de la famille nous oblige à faire face à l'imprévu tout le temps. On vit dans une société libérale et donc en changement permanent.
3L'hypersensorialité , la sensibilité aux bruits, à la vitesse, aux avions, aux open spaces... tant de caractéristiques de la vie moderne urbaine. Rien à voir avec le monde paysan où les choses se déroulent avec lenteur et sans gros bruits.
4Les intérêts dits "restreints", je me demande si il n'y a pas là aussi un moyen de déclarer symptomatiques la pensée critique de certains aspies vis à vis du monde moderne, l'intérêt pour l'histoire, la philo, la sociologie, les Saintes Ecritures ... Si certaines idées peuvent mettre en cause le libéralisme, il vaudra peut-être mieux pour la médecine de ce dernier parler d’intérêts restreints et en faire des symptômes plutôt que d'écouter la parole du "fou" ( surtout s'il est lucide). La baisse du niveau culturel et de la capacité de pensée induite par les écrans (temps de cerveau disponible) et la société du spectacle va de pair avec une manière superficielle et efficace de considérer quelque chose, à l'opposé de la pensée analytique et perspicace des aspergers. Les anorexiques le savent toutes, les psys n'aiment pas beaucoup que leurs patients soient eux-mêmes intellos.