par papillon » mer. 21 juil. 2010, 4:42
philémon.siclone a écrit :Il est vrai que nous sommes entièrement responsables de notre vie, de nos choix (et encore, c'est assez discutable, il y a une part mystérieuse dans cette appréciation qui n'appartient qu'à Dieu). Mais le Christ n'envoie-t-il pas ses disciples prêcher l'Evangile ? A quoi bon, puisque de toute façon, nous sommes responsables, et nous savons bien ce que nous avons à faire ? A quoi bon dire : aimez-vous les uns les autres ? Puisque nous sommes bien assez grands pour nous prendre par la main ? A quoi bon dire : prenez votre croix et me suivez ? Puisqu'on est suffisamment autonomes et responsables pour prendre nous-mêmes nos décisions ?
Vous êtes tout simplement en train de nous dire que la prédication est inutile.
Mais non , voyons, ce n'est pas ce que je dis. Je dis bien sûr qu'un être adulte, autonome et responsable n'obéit pas aveuglément à n'importe quoi et prend ses décisions. Mais sur quoi se basent-elles? Sur la réflexion. Et par quoi et comment s'exerce la réflexion? Par l'information, la formation, l'enseignement des maîtres, les exemples donnés, les témoignages , l'observation, l'analyse et l'évaluation de tous les 'messages' reçus, par le développement et l'usage de notre faculté de jugement etc. On ne peut prendre de décisions en se basant sur rien.
Dans tout ce processus la prédication trouve son importance et son rôle, évidemment. Elle fait partie en quelque sorte de 'l'information' et de l'enseignement.
Mais votre sujet comportait plus d'une facette: La pauvreté, le rejet de l'argent, l'importance d'avoir des exemples, mais aussi, globalement, la société telle qu'elle est organisée présentement, le capitalisme, notre style de vie matérialiste, la mode, les medias, le matraquage de la publicité etc.
C'est davantage là-dessus, sur ce dernier volet, que je deviens parfois épidermique, j'en conviens. Et j'ai dévié de votre sujet, mais il y a un rapport certain entre les deux. S'il est important d'avoir des exemples de vertu sur lesquels on est amené à réfléchir, il faut aussi réfléchir sur
tous les exemples qu'on reçoit, y compris ceux du matérialisme outrancier, de la cupidité, de la superficialité.
Ce que je constate souvent, c'est l'attitude "c'est la faute des autres". C'est caractéristique de certains faits loufoques qu'on voit de plus en plus dans la vie de tous les jours: on se nourrit comme des porcs puis on pense à traîner en cour la chaîne McDo responsable de notre obésité <: . Madame fait une crise de nerfs dans un resto, lance un verre d'eau au visage de son 'chéri', se lève en furie, glisse dans la mare d'eau qu'elle a elle-même créée, puis poursuit le restaurant "responsable" de l'accident (fait réel) etc.
Il en est de même du matérialisme. C'est la faute de la publicité, des médias, des maisons de crédit qui nous encouragent à dépenser etc.
C'est ainsi, par exemple, que deux petits salariés sont confrontés à la faillite, la perte de leur maison et la dépression. Ils avaient acheté une maison de $250,000 avec une mise de fond pratiquement nulle et avaient complété le beau tableau avec l'achat de deux véhicules neufs à crédit. Ils étaient littéralement étranglés par les paiements mensuels de tout ce "bien-être". Bien sûr c'est la faute des banques qui leur avaient facilité les choses...
Ce que je veux dire, c'est que les maisons de crédit, les restos, les agences de publicité etc n'ont pas pour mission ou vocation de nous éduquer. C'est nous qui les produisons. Elles offrent ce qu'on leur demande.
S'il y a de plus en plus de repas "santé" dans les restos, c'est pas que les restos sont devenus vertueux, c'est simplement qu'il y a une demande pour ce changement.
Sur le plan de la santé, on voit l'amorce d'un virage. Les gens s'informent de plus en plus, se prennent en main et exigent des menus-santé. On n'y est pas encore tout à fait, évidemment, mais il y a un mouvement en ce sens.
Finalement,
nous faisons la société dans laquelle nous vivons et non l'inverse, et si les exemples de vertu comme celui que vous citez ont leur importance, je ne le nie pas, il n'y a aucune justification à croire qu'ils peuvent être la solution à nos problèmes, car il y aura toujours des exemples contraires, et si nous sommes perméables aux uns nous le serons également aux autres.
Nous sommes la solution à nos problèmes.
Prêcher l'amour, passe encore (ça coûte rien, hihi !) Par contre, prêcher la pauvreté : hé ho, quand même pas, il s'agit de pognon, tout de même ! C'est sérieux, l'argent ! Faut quand même pas déconner, non mais ho !
C'est fou, cette réaction complètement épidermique... Dès qu'on touche au grisby, ça rigole plus !
Pour ce qui est de l'argent, j'ai dit ce que j'en pensais. Je ne le vomis pas, pas plus que je lui porte un culte. N'ai-je pas parlé de détachement? Je crois sincèrement à ce détachement. Je ne prétends pas y être, bien sûr, ce serait bien présomptueux mais mon attitude face au compte en banque a quand même beaucoup changé au fil des ans et je le réalise dans ma façon de vivre et de réagir aux événements. Parallèlement, d'autres valeurs plus 'enrichissantes' que l'argent ont pris beaucoup de place dans ma vie.
[quote="philémon.siclone"]Il est vrai que nous sommes entièrement responsables de notre vie, de nos choix (et encore, c'est assez discutable, il y a une part mystérieuse dans cette appréciation qui n'appartient qu'à Dieu). Mais le Christ n'envoie-t-il pas ses disciples prêcher l'Evangile ? A quoi bon, puisque de toute façon, nous sommes responsables, et nous savons bien ce que nous avons à faire ? A quoi bon dire : aimez-vous les uns les autres ? Puisque nous sommes bien assez grands pour nous prendre par la main ? A quoi bon dire : prenez votre croix et me suivez ? Puisqu'on est suffisamment autonomes et responsables pour prendre nous-mêmes nos décisions ?
Vous êtes tout simplement en train de nous dire que la prédication est inutile.[/quote]
Mais non , voyons, ce n'est pas ce que je dis. Je dis bien sûr qu'un être adulte, autonome et responsable n'obéit pas aveuglément à n'importe quoi et prend ses décisions. Mais sur quoi se basent-elles? Sur la réflexion. Et par quoi et comment s'exerce la réflexion? Par l'information, la formation, l'enseignement des maîtres, les exemples donnés, les témoignages , l'observation, l'analyse et l'évaluation de tous les 'messages' reçus, par le développement et l'usage de notre faculté de jugement etc. On ne peut prendre de décisions en se basant sur rien.
Dans tout ce processus la prédication trouve son importance et son rôle, évidemment. Elle fait partie en quelque sorte de 'l'information' et de l'enseignement.
Mais votre sujet comportait plus d'une facette: La pauvreté, le rejet de l'argent, l'importance d'avoir des exemples, mais aussi, globalement, la société telle qu'elle est organisée présentement, le capitalisme, notre style de vie matérialiste, la mode, les medias, le matraquage de la publicité etc.
C'est davantage là-dessus, sur ce dernier volet, que je deviens parfois épidermique, j'en conviens. Et j'ai dévié de votre sujet, mais il y a un rapport certain entre les deux. S'il est important d'avoir des exemples de vertu sur lesquels on est amené à réfléchir, il faut aussi réfléchir sur [b]tous[/b] les exemples qu'on reçoit, y compris ceux du matérialisme outrancier, de la cupidité, de la superficialité.
Ce que je constate souvent, c'est l'attitude "c'est la faute des autres". C'est caractéristique de certains faits loufoques qu'on voit de plus en plus dans la vie de tous les jours: on se nourrit comme des porcs puis on pense à traîner en cour la chaîne McDo responsable de notre obésité <: . Madame fait une crise de nerfs dans un resto, lance un verre d'eau au visage de son 'chéri', se lève en furie, glisse dans la mare d'eau qu'elle a elle-même créée, puis poursuit le restaurant "responsable" de l'accident (fait réel) etc.
Il en est de même du matérialisme. C'est la faute de la publicité, des médias, des maisons de crédit qui nous encouragent à dépenser etc.
C'est ainsi, par exemple, que deux petits salariés sont confrontés à la faillite, la perte de leur maison et la dépression. Ils avaient acheté une maison de $250,000 avec une mise de fond pratiquement nulle et avaient complété le beau tableau avec l'achat de deux véhicules neufs à crédit. Ils étaient littéralement étranglés par les paiements mensuels de tout ce "bien-être". Bien sûr c'est la faute des banques qui leur avaient facilité les choses...
Ce que je veux dire, c'est que les maisons de crédit, les restos, les agences de publicité etc n'ont pas pour mission ou vocation de nous éduquer. C'est nous qui les produisons. Elles offrent ce qu'on leur demande.
S'il y a de plus en plus de repas "santé" dans les restos, c'est pas que les restos sont devenus vertueux, c'est simplement qu'il y a une demande pour ce changement.
Sur le plan de la santé, on voit l'amorce d'un virage. Les gens s'informent de plus en plus, se prennent en main et exigent des menus-santé. On n'y est pas encore tout à fait, évidemment, mais il y a un mouvement en ce sens.
Finalement, [b]nous[/b] faisons la société dans laquelle nous vivons et non l'inverse, et si les exemples de vertu comme celui que vous citez ont leur importance, je ne le nie pas, il n'y a aucune justification à croire qu'ils peuvent être la solution à nos problèmes, car il y aura toujours des exemples contraires, et si nous sommes perméables aux uns nous le serons également aux autres. [b]Nous[/b] sommes la solution à nos problèmes.
[quote]Prêcher l'amour, passe encore (ça coûte rien, hihi !) Par contre, prêcher la pauvreté : hé ho, quand même pas, il s'agit de pognon, tout de même ! C'est sérieux, l'argent ! Faut quand même pas déconner, non mais ho !
C'est fou, cette réaction complètement épidermique... Dès qu'on touche au grisby, ça rigole plus ![/quote]
Pour ce qui est de l'argent, j'ai dit ce que j'en pensais. Je ne le vomis pas, pas plus que je lui porte un culte. N'ai-je pas parlé de détachement? Je crois sincèrement à ce détachement. Je ne prétends pas y être, bien sûr, ce serait bien présomptueux mais mon attitude face au compte en banque a quand même beaucoup changé au fil des ans et je le réalise dans ma façon de vivre et de réagir aux événements. Parallèlement, d'autres valeurs plus 'enrichissantes' que l'argent ont pris beaucoup de place dans ma vie.