par zelie » dim. 25 août 2019, 16:30
Pierrot2, je vous rassure tout de suite sur mes engagements et les efforts qui vont avec. Pour moi personnellement, les choses sont claires en matière de mariage. Je n'ai forcé le trait que pour avoir des réponses.
Mais... ma question porte sur les remariages, car ils sont légion, et au-delà les jeunes, nos jeunes, ceux de nos proches, même issus de familles pratiquantes, qui comme le souligne Kerniou, emboitent statistiquement bien plus le pas d'un mariage civil, ou même d'un simple concubinage, plutôt que le pas d'une union religieuse.
Mon souci, c'est que je constate que le divorce touche autant les unions religieuses que civiles. Et que quand des jeunes me disent "pourquoi se marier à l'église?" je finis vite à bout d'argument parce qu'une fois sortis les arguments que tous ici vous notez (et moi avec vous) et qui les touchent peu, je ne sais plus quoi leur dire pour les ré-engager à la suite du Christ, dans cette beauté particulière qui consiste en l'obéissance à un principe qui nous dépasse, à un Amour qui nous ouvre autre chose qu'à l'immédiat et au matériel. Comme si le remariage réussi ou satisfaisant de la génération prédécente avait pour conséquence l'abandon de l'engagement religieux des jeunes de la génération suivante, même issus de familles pratiquantes, parce qu'ils ont devant les yeux une réussite correcte sous bien des rapports sans prendre la peine d'en passer par la foi, la prière et une relation à Dieu.... ? Avec en prime un droit à l'erreur!
J'aurais pu prendre n'importe quel thème religieux, le rapport personnel à la prière ou à la messe, l'idée exacte du christianisme, de la part des jeunes, ma préoccupation est la même: où en sont-ils d'une authentique foi ? . Là, en prenant le mariage et le remariage, l'avantage, c'est que je mets les pieds dans le plat si j'ose m'exprimer ainsi, en ce sens que c'est un problème généralisé; j'appartiens par exemple à un groupe de prière composé de personnes habités d'une foi rare, et pourtant, dans les familles de ces personnes, le problème du remariage et du non engagement dans un mariage religieux de la part des jeunes est tout aussi présent. Et même, comme Kerniou le note remarquablement, on dirait presque que plus les parents portent une foi forte et heureuse, plus les enfants fuient la religion, et plus les parents s'en "fichent" de la religion, plus la curiosité attire les jeunes dans cette direction....
Comment fait-on, en tant que parents, pour trouver les bons mots et les bons moments pour parler aux jeunes, adultes ou ados? Parfois mes neveux, mes nièces, mes proches, mes enfants, me posent des questions: à chaque fois je leur réponds avec mon coeur et avec ma foi, et à chaque fois ça tombe à coté. Que je colore ou pas mon propos de prière et de foi...
C'est difficile de toucher le coeur de quelqu'un qui sent, qui sait qu'il existe des lois, des cadres et des moeurs où il a tous les droits ou presque et de l'engager dans la porte étroite en leur demandant de croire que cette porte étroite est source de joie... Alors qu'ils débordent de joie dans leur amour déjà, dans leurs projections de vie, tout ça...
En fait, je me fais déborder par leur logique assez implacable, et je manque d'arguments sur l'instant. Leurs arguments parfois me font bondir tellement je les trouve errants au regard de la foi, mais dès que je touche à leurs représentations initiales, je les heurte et ils se ferment. Mais le problème, c'est qu'il faut bien que j'arrive d'une façon ou d'une autre à les faire avancer dans leur réflexion, parce que les arguments de certains sont vraiment... interpellants de subjectivité...
un exemple : une jeune fille de 26 ans, déjà dans le monde du travail, qui me sort, "et dans 20 ans, quand j'en serais à mon troisième mariage...", ce à quoi je lui réponds qu'elle n'en sait rien, et que peut-être les choses se passeront autrement, que cela peut être bien aussi de croire en soi et en l'amour, que Dieu veille sur elle et peut l'aider dans sa recherche de conjoint, etc... et elle enchaine "ah non, mais t'as pas compris, de nos jours c'est comme ça que ça fonctionne..." ........... !! Je précise que la jeune fille croit en Dieu et est allée au KT jusqu'à 17 ans.... Que lui a-t-on appris de Dieu?
Ca a fait une discussion de plusieurs heures, où j'ai l'habitude de ne rien lâcher, mais c'était une véritable partie de ping-pong. A la fin, j'étais crevée, et elle, rien n'a bougé dans sa tête. Plusieurs mois plus tard, le discours est le même. A tel point que comme dit plus haut, les jeunes issus de famille croyantes reviennent vers leurs parents en leur disant que pour eux, ce sera comme pour la belle-famille recomposée, pas de mariage, même pas d'union civile ou de PACS, et surtout pas de baptême. Par exemple, une de mes soeurs a été responsable d'aumônerie, secrétaire diocésaine ou un truc comme ça, et sur 6 petits-enfants, seuls les deux derniers ont finalement, après quelques remous, été baptisés, et aucun mariage à l'horizon; je ne vous dis pas comme elle en a souffert. Pourtant, ni l'éducation ni la foi n'ont fait défaut dans cette famille, c'est même le contraire, mon beau-frère ayant été quelqu'un d'une présence rare auprès de ses enfants, très croyant et très pédagogue. Et cet exemple, je pourrais le multiplier par la totalité des familles très croyantes que je côtoie; ils me disent tous pareils, et tous disent cette impuissance: nous sommes plus souvent désemparés qu'armés pour répondre à nos jeunes.
Pierrot2, je vous rassure tout de suite sur mes engagements et les efforts qui vont avec. Pour moi personnellement, les choses sont claires en matière de mariage. Je n'ai forcé le trait que pour avoir des réponses.
Mais... ma question porte sur les remariages, car ils sont légion, et au-delà les jeunes, nos jeunes, ceux de nos proches, même issus de familles pratiquantes, qui comme le souligne Kerniou, emboitent statistiquement bien plus le pas d'un mariage civil, ou même d'un simple concubinage, plutôt que le pas d'une union religieuse.
Mon souci, c'est que je constate que le divorce touche autant les unions religieuses que civiles. Et que quand des jeunes me disent "pourquoi se marier à l'église?" je finis vite à bout d'argument parce qu'une fois sortis les arguments que tous ici vous notez (et moi avec vous) et qui les touchent peu, je ne sais plus quoi leur dire pour les ré-engager à la suite du Christ, dans cette beauté particulière qui consiste en l'obéissance à un principe qui nous dépasse, à un Amour qui nous ouvre autre chose qu'à l'immédiat et au matériel. Comme si le remariage réussi ou satisfaisant de la génération prédécente avait pour conséquence l'abandon de l'engagement religieux des jeunes de la génération suivante, même issus de familles pratiquantes, parce qu'ils ont devant les yeux une réussite correcte sous bien des rapports sans prendre la peine d'en passer par la foi, la prière et une relation à Dieu.... ? Avec en prime un droit à l'erreur!
J'aurais pu prendre n'importe quel thème religieux, le rapport personnel à la prière ou à la messe, l'idée exacte du christianisme, de la part des jeunes, ma préoccupation est la même: où en sont-ils d'une authentique foi ? . Là, en prenant le mariage et le remariage, l'avantage, c'est que je mets les pieds dans le plat si j'ose m'exprimer ainsi, en ce sens que c'est un problème généralisé; j'appartiens par exemple à un groupe de prière composé de personnes habités d'une foi rare, et pourtant, dans les familles de ces personnes, le problème du remariage et du non engagement dans un mariage religieux de la part des jeunes est tout aussi présent. Et même, comme Kerniou le note remarquablement, on dirait presque que plus les parents portent une foi forte et heureuse, plus les enfants fuient la religion, et plus les parents s'en "fichent" de la religion, plus la curiosité attire les jeunes dans cette direction....
Comment fait-on, en tant que parents, pour trouver les bons mots et les bons moments pour parler aux jeunes, adultes ou ados? Parfois mes neveux, mes nièces, mes proches, mes enfants, me posent des questions: à chaque fois je leur réponds avec mon coeur et avec ma foi, et à chaque fois ça tombe à coté. Que je colore ou pas mon propos de prière et de foi...
C'est difficile de toucher le coeur de quelqu'un qui sent, qui sait qu'il existe des lois, des cadres et des moeurs où il a tous les droits ou presque et de l'engager dans la porte étroite en leur demandant de croire que cette porte étroite est source de joie... Alors qu'ils débordent de joie dans leur amour déjà, dans leurs projections de vie, tout ça...
En fait, je me fais déborder par leur logique assez implacable, et je manque d'arguments sur l'instant. Leurs arguments parfois me font bondir tellement je les trouve errants au regard de la foi, mais dès que je touche à leurs représentations initiales, je les heurte et ils se ferment. Mais le problème, c'est qu'il faut bien que j'arrive d'une façon ou d'une autre à les faire avancer dans leur réflexion, parce que les arguments de certains sont vraiment... interpellants de subjectivité...
un exemple : une jeune fille de 26 ans, déjà dans le monde du travail, qui me sort, "et dans 20 ans, quand j'en serais à mon troisième mariage...", ce à quoi je lui réponds qu'elle n'en sait rien, et que peut-être les choses se passeront autrement, que cela peut être bien aussi de croire en soi et en l'amour, que Dieu veille sur elle et peut l'aider dans sa recherche de conjoint, etc... et elle enchaine "ah non, mais t'as pas compris, de nos jours c'est comme ça que ça fonctionne..." ........... !! Je précise que la jeune fille croit en Dieu et est allée au KT jusqu'à 17 ans.... Que lui a-t-on appris de Dieu?
Ca a fait une discussion de plusieurs heures, où j'ai l'habitude de ne rien lâcher, mais c'était une véritable partie de ping-pong. A la fin, j'étais crevée, et elle, rien n'a bougé dans sa tête. Plusieurs mois plus tard, le discours est le même. A tel point que comme dit plus haut, les jeunes issus de famille croyantes reviennent vers leurs parents en leur disant que pour eux, ce sera comme pour la belle-famille recomposée, pas de mariage, même pas d'union civile ou de PACS, et surtout pas de baptême. Par exemple, une de mes soeurs a été responsable d'aumônerie, secrétaire diocésaine ou un truc comme ça, et sur 6 petits-enfants, seuls les deux derniers ont finalement, après quelques remous, été baptisés, et aucun mariage à l'horizon; je ne vous dis pas comme elle en a souffert. Pourtant, ni l'éducation ni la foi n'ont fait défaut dans cette famille, c'est même le contraire, mon beau-frère ayant été quelqu'un d'une présence rare auprès de ses enfants, très croyant et très pédagogue. Et cet exemple, je pourrais le multiplier par la totalité des familles très croyantes que je côtoie; ils me disent tous pareils, et tous disent cette impuissance: nous sommes plus souvent désemparés qu'armés pour répondre à nos jeunes.