par Cinci » mer. 08 janv. 2020, 18:31
Bonjour,
Lililoulililou :
Comme je le disais, je suis célibataire, je n'ai jamais été mariée et je n'ai pas d'enfants.
Je n'ai pour ainsi dire pas de famille, nous ne sommes pas nombreux à la base, et en plus tous sont soit décédés, soit loin et athées.
Je me sens très seule dans ma Foi et exclue par rapport au discours de certains religieux.
Vous êtes loin d'être seule à vivre ce genre d'expérience; pour un peu j'irais même jusqu'à dire que que cela est en passe de devenir une condition normale en Occident ! Et puis, dites-vous bien : il n'y a certainement rien de pire que la solitude à deux. Et vous dirais-je cela comme si ça pouvait vous consoler ?
Non mais ...
Tenez :
J'ai une amie, une ex-collègue de travail, une bonne catholique, croyante et tout (engagée, ayant même fait des études de théologie, etc.) : il fait des décades qu'elle est seule; attention je dis bien des décades. Originaire d'une famille nombreuse. Parmi les frères et soeurs : deux seulement auront pu attacher de l'importance à la foi chrétienne. Le premier a déjà été croyant quand il était jeune, mais versé maintenant dans une sorte de spiritualité molle, parfaitement mondaine, tendance New Age et plutôt anti-cléricale. Il est braqué contre l'Église catholique, il insupporte maintenant que quelqu'un puisse venir lui causer de la foi de l'Église (Grrrr !!!); sa soeur croyante est même devenue agent de pastorale dans un grand sanctuaire catholique. Elle s'est mariée tout jeune, l'homme qu'elle a marié a accepté de la prendre telle qu'elle était (enceinte d'un autre homme). Après 20 ans de mariage : Patatrac ! Elle brise son mariage, quitte son mari pour un autre homme, doit laisser son boulot au sanctuaire. Après ? Elle ne sait plus ce qu'elle veut, congédie le nouveau compagnon, ne trouve pas la paix. Résultat des courses ? Les épaisses ténèbres. Ne sait plus ce qui se passe. La voilà tout fin seule. Ne sait même plus si elle croit ou si elle le pourrait encore, ne peut plus prier. Incapable. Bref, mon amie ne trouve plus personne dans sa propre famille avec qui elle pourrait causer de la foi, de Jésus et tout. Rien ! De ce côté, elle est bien seule.
J'ai une autre amie que j'aime beaucoup. C'est la même chose. Grosse famille, beaucoup de frères et soeurs, plein de neveux et nièces. Personne dans toute cette troupe familiale pour avoir la foi, aller à l'église, prier, se confesser. Non. Personne, personne, personne ...
La religieuse qui donne les enseignements sur l'école de vie intérieure, je la rencontre environ à chaque six semaines. Elle disait encore dernièrement que dans sa famille proche, tous les siens avec neveux et nièces : zéro chrétien. Aucun croyant. Niet !
Quant à moi j'ai plusieurs frères et soeurs et maintenant quelques neveux et nièces. Il ne s'en trouve pas un ou une pour s'intéresser à la religion, aux questions de foi, à l'Église catholique. C'est hors sujet. Ce n'est même pas quelque chose sur laquelle il devrait être possible d'échanger sérieusement, sinon de manière purement anecdotique, et au passé svp, un peu comme lorsqu' on devrait parler d'une ancienne connaissance qui serait défunte depuis longtemps. Balayé du radar quoi ! Résultat ? Je suis devenu moi aussi un étranger. Plus le moindre socle commun civilisationnel entre moi et mes proches.
Non
Je suis certain que la soeur Emmanuelle est au courant de ce genre de portrait global. Elle ne peut donc pas tenir un discours discriminant en défaveur des personnes seules, comme s'il fallait glorifier ou porter aux nues de quelconques champion(ne)s. On penserait à ce genre d'individus à qui tout réussirait. Ce serait le comble de l'absurde avec une religion comme la nôtre, une religion qui ne fait que répéter à quel point Dieu aime les pauvres, se fait proches des pauvres ... les esseulé(e)s sont des pauvres à leur manière certainement. La solitude qui n'est pas spécialement recherchée ou voulue : c'est la pauvreté !
Il n'y a pas de riches non plus au sens propre, matériellement parlant, ni chez les amies dont je parle ni chez moi. Personne ici n'a d'enfants, ni enfants ni maison. Seul(e) = relatif isolement, pas de grand appui matériel, pas de grandes réussites socialement prisées à faire valoir*, déconsidération pour cause de non participation à la mentalité relevant de l'ère du temps ...
* Ex : "Je suis immigrant, je suis arrivé au pays avec dix dollars en poche, je couchais dehors, après vingt ans je suis propriétaire de trois restaurants avec ma femme et mes quatre enfants. Mon rêve avait toujours été de pouvoir me payer des voitures allemandes de luxe. Là, je suis comblé. J'en possède quatre ! A noël, j'ai même pu en offrir une à mon aîné qui vient d'avoir dix-huit ans." Bravo ! Clap ! Clap !
Bonjour,
[quote][b]Lililoulililou[/b] :
Comme je le disais, je suis célibataire, je n'ai jamais été mariée et je n'ai pas d'enfants.
Je n'ai pour ainsi dire pas de famille, nous ne sommes pas nombreux à la base, et en plus tous sont soit décédés, soit loin et athées.
Je me sens [b]très seule dans ma Foi[/b] et exclue par rapport au discours de certains religieux.[/quote]
Vous êtes loin d'être seule à vivre ce genre d'expérience; pour un peu j'irais même jusqu'à dire que que cela est en passe de devenir une condition normale en Occident ! Et puis, dites-vous bien : il n'y a certainement rien de pire que la solitude à deux. Et vous dirais-je cela comme si ça pouvait vous consoler ?
[i]Non mais ...
[/i]
Tenez :
J'ai une amie, une ex-collègue de travail, une bonne catholique, croyante et tout (engagée, ayant même fait des études de théologie, etc.) : il fait des décades qu'elle est seule; attention je dis bien des décades. Originaire d'une famille nombreuse. Parmi les frères et soeurs : deux seulement auront pu attacher de l'importance à la foi chrétienne. Le premier a déjà été croyant quand il était jeune, mais versé maintenant dans une sorte de spiritualité molle, parfaitement mondaine, tendance New Age et plutôt anti-cléricale. Il est braqué contre l'Église catholique, il insupporte maintenant que quelqu'un puisse venir lui causer de la foi de l'Église (Grrrr !!!); sa soeur croyante est même devenue agent de pastorale dans un grand sanctuaire catholique. Elle s'est mariée tout jeune, l'homme qu'elle a marié a accepté de la prendre telle qu'elle était (enceinte d'un autre homme). Après 20 ans de mariage : Patatrac ! Elle brise son mariage, quitte son mari pour un autre homme, doit laisser son boulot au sanctuaire. Après ? Elle ne sait plus ce qu'elle veut, congédie le nouveau compagnon, ne trouve pas la paix. Résultat des courses ? Les épaisses ténèbres. Ne sait plus ce qui se passe. La voilà tout fin seule. Ne sait même plus si elle croit ou si elle le pourrait encore, ne peut plus prier. Incapable. Bref, mon amie ne trouve plus personne dans sa propre famille avec qui elle pourrait causer de la foi, de Jésus et tout. Rien ! De ce côté, elle est bien seule.
J'ai une autre amie que j'aime beaucoup. C'est la même chose. Grosse famille, beaucoup de frères et soeurs, plein de neveux et nièces. Personne dans toute cette troupe familiale pour avoir la foi, aller à l'église, prier, se confesser. Non. Personne, personne, personne ...
La religieuse qui donne les enseignements sur l'école de vie intérieure, je la rencontre environ à chaque six semaines. Elle disait encore dernièrement que dans sa famille proche, tous les siens avec neveux et nièces : zéro chrétien. Aucun croyant. Niet !
Quant à moi j'ai plusieurs frères et soeurs et maintenant quelques neveux et nièces. Il ne s'en trouve pas un ou une pour s'intéresser à la religion, aux questions de foi, à l'Église catholique. C'est hors sujet. Ce n'est même pas quelque chose sur laquelle il devrait être possible d'échanger sérieusement, sinon de manière purement anecdotique, et au passé svp, un peu comme lorsqu' on devrait parler d'une ancienne connaissance qui serait défunte depuis longtemps. Balayé du radar quoi ! Résultat ? Je suis devenu moi aussi un étranger. Plus le moindre socle commun civilisationnel entre moi et mes proches.
Non
Je suis certain que la soeur Emmanuelle est au courant de ce genre de portrait global. Elle ne peut donc pas tenir un discours discriminant en défaveur des personnes seules, comme s'il fallait glorifier ou porter aux nues de quelconques champion(ne)s. On penserait à ce genre d'individus à qui tout réussirait. Ce serait le comble de l'absurde avec une religion comme la nôtre, une religion qui ne fait que répéter à quel point Dieu aime les pauvres, se fait proches des pauvres ... les esseulé(e)s sont des pauvres à leur manière certainement. La solitude qui n'est pas spécialement recherchée ou voulue : c'est la pauvreté !
Il n'y a pas de riches non plus au sens propre, matériellement parlant, ni chez les amies dont je parle ni chez moi. Personne ici n'a d'enfants, ni enfants ni maison. Seul(e) = relatif isolement, pas de grand appui matériel, pas de grandes réussites socialement prisées à faire valoir*, déconsidération pour cause de non participation à la mentalité relevant de l'ère du temps ...
* Ex : "Je suis immigrant, je suis arrivé au pays avec dix dollars en poche, je couchais dehors, après vingt ans je suis propriétaire de trois restaurants avec ma femme et mes quatre enfants. Mon rêve avait toujours été de pouvoir me payer des voitures allemandes de luxe. Là, je suis comblé. J'en possède quatre ! A noël, j'ai même pu en offrir une à mon aîné qui vient d'avoir dix-huit ans." Bravo ! Clap ! Clap !