par Cinci » dim. 15 déc. 2019, 16:27
Progrès de l'oraison
En poursuivant notre étude du 1er âge de la vie intérieure, nous constatons y avoir fait nos "premiers pas" en rejetant tout péché volontaire et en prenant le chemin des vertus; bref, en faisant de Dieu le choix de notre vie. Puis nous nous sommes mis en route vers Dieu qui nous attire au-dedans de nous et attise en nous une secrète soif de Lui-même.
Ensuite nous avons vu que la vie intérieure se réalise en autant qu'il y a contact avec Dieu, d'abord par la prière, c'est à dire tout forme de relation à Dieu ... et par l'oraison, soit le "coeur à coeur" avec Dieu.
Aujourd'hui, il est temps de parler des progrès à réaliser dans l'oraison.
Nous avons dit que l'oraison est un art. Or, un art, ça s'apprend à l'école des arts. Mais à quel endroit, me direz-vous, trouver une école qui enseigne l'art de l'oraison ? Je réponds : dans la liturgie, dont le professeur est l'Église en premier lieu.
La liturgie école d'oraison
La première école d'un enfant se trouve sur les genoux de sa mère ... C'est là que l'enfant commence à apprendre l'art de vivre. C'est sur les genoux de notre Mère la Sainte Église que nous apprenons l'art de prier et de faire oraison. En effet, selon l'esprit et l'enseignement de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix, "l'oraison est la libre expression de deux amours qui se rencontrent et se donnent l'un à l'autre" ("Je veux voir Dieu", p. 59) Comme cela est vrai ! L'oraison , en effet, est le lieu sacré ou Dieu-Amour et l'âme-aimante se rencontrent pour exprimer leur amour mutuel dans un échange d'une indicible tendresse.
Or, concrètement, ce lieu sacré s'il en existe un, c'est bien la liturgie de notre Mère la sainte Église, car la liturgie, c'est réellement le lieu de rencontre du divin et de l'humain, de Dieu et des hommes. Et c'est ce que déclare le concile Vatican II, quand il écrit au sujet de la liturgie :
"Il appartient en propre à celle-ci d'être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l'action et occupée à la contemplation." (V II, SC 2)
Chaque fois qu'elle se réalise, c'est une rencontre personnelle avec le Divin Sauveur Jésus-Christ, le Christ, comme le souligne aussi bien Vatican II quand il dit :
"Il est présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu'un baptise, c'est le Christ lui-même qui baptise. Il est présent dans sa parole, car c'est Lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Église les Saintes Écritures. Enfin, il est là présent lorsque l'Église prie et chante les psaumes, Lui qui a promis : "Là ou deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux (Mt 18,20).
Supériorité de la prière liturgique
C'est pourquoi, conclut le Concile :
"... toute célébration liturgique, en tant qu'oeuvre du Christ et de son Corps qui est l'Église, [....] est dans l'action sacrée par excellence dont nulle action de l'Église ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré" (V II, SC 7)
Ces mots de Vatican II signifient clairement que la prière liturgique est supérieure , et de loin, à toute autre prière privée ou en groupe. Donc, "nulle action de l'Église ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré".
"La liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et réalisée d'une manière propre à chacun" (7)
Alors, comment trouver le Seigneur et s'unir à Lui dans l'oraison, si d'abord on ne s'abreuve pas à la liturgie de son Église ? C'est là que nous avons une claire vision de tout ce que Dieu fait pour nous. C'est là que nous communions à tous les mystères d'un Dieu qui prend chair humaine, pour nous enseigner de sa propre bouche; nous sauver par son propre sang versé en Rédemption; nous emporter par sa propre Résurrection dans les bras du Père éternel ! Telle est la très sainte liturgie qui, dans chaque sacrement, mais surtout dans celui de l'eucharistie, nous associe à la prière du Christ, donnant ainsi à la nôtre une valeur sans limite, et nourrit notre oraison de la relation d'amour la plus vraie qui soit : l'Amour d'un Dieu en quête de l'amour de ses créatures ...
Qui pourrait trouver mieux par ses seuls petits moyens personnels ?
Rien ne peut surpasser la prière même du Christ qui nous associe à son oraison divine dans chaque sacrement et dans chaque action liturgique, depuis le saint baptême jusqu'au sacrement des malades, en passant par la messe eucharistique; depuis l'humble ave Maria jusqu'à la prière des heures du bréviaire ecclésial.
Vous voyez par là, et j'espère que vous en devenez de plus en plus convaincus, qu'au point de vue de l'excellence, il n'y a rien qui surpasse la prière liturgique, et que pour nous unir à cette excellence, il faut y participer, il faut être présents.
Infiltration de l'humain
Cependant, un corollaire ici s'impose et vient nous distraire de cette splendeur par une infiltration de l'humain dans le divin. Voici : entre les enfants de Dieu, il y a parfois certaines divergences, tout comme parmi les enfants des hommes. Ainsi, par les modifications liturgiques nées à la suite du Concile, ont entraîné certaines critiques, oppositions, et même désobéissances ... J'appelle ça "des chicanes d'enfants gâtés qui se prennent pour leurs parents".
En voici quelques phrases qui éclairent bien notre sujet :
La liturgie comporte une partie immuable (dit le Concile). celle qui est d'institution divine, et des parties sujettes au changement qui peuvent varier au cours des âges. (V II, SC 21). Donc, toujours bien distinguer les deux; la partie qui est d'institution divine, c'est, dans la messe, l'Offrande, la Consécration et la Communion; c'est également ce qui constitue chacun des autres sacrements et qu'on appelle dans le langage ecclésial : la matière et la forme, c'est à dire une matière extérieure qui signifie qu'il y a quelque chose de spirituel, d'intérieur, qui va se réaliser; et les paroles qui sont la forme et qui réalisent le miracle qui s'accomplit dans le sacrement, parce que chaque sacrement est une intervention miraculeuse de Dieu, c'est à dire que ça dépasse toute force, toute capacité humaine.
Et le Concile continue :
"Le gouvernement de la liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Église; il appartient au Siège apostolique et, dans les règles du droit, à l'évêque ... et aussi aux diverses assemblées d'évêques légitimement constituées, compétentes, sur un territoire donné."
Vous avez donc ici la ligne d'autorité : le Souverain Pontife, l'autorité suprême, vicaire de Jésus-Christ. Et les évêques qui ont une autorité apostolique comme celle des Apôtres, dont ils sont les successeurs; en particulier dans leur diocèse et en collégialité dans un certain territoire donné ou ils sont en autorité, en autant qu'ils sont en communion avec le Souverain Pontife. Ce qui veut dire que même un évêque, s'il n'était pas en communion avec le Souverain Pontife, cesserait d'avoir l'assistance spéciale de l'Esprit Saint et il cesserait de parler au nom et avec l'autorité de l'Église. Il redeviendrait un individu comme un autre au point de vue autorité.
Il est bon que ce soit dit clairement.
C'est pourquoi, continue le document, absolument personne, même prêtre, ne peut de son propre chef, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie. (V II, SC 22) Il faut avoir l'approbation de l'évêque du diocèse pour faire quelques changements, modifications, ou même expériences nouvelles.
Si on n'agit pas comme cela, on agit comme des enfants gâtés, comme je disais tantôt, qui veulent prendre la place de leurs parents; et on fait le jeu du Diable, parce que lorsqu'on réussit à mettre une division à l'intérieur même de sa propre Église, ça veut dire qu'on risque de la démolir. Et Jésus en a parlé d'une façon assez claire quand il a dit : "Tout royaume divisé contre lui-même court à sa propre ruine" (Mt 12,25)
Lorsque le Démon ne peut pas détruire une chose par en avant, je dirais, il la détruit par l'intérieur en s'infiltrant chez les responsables et en soufflant sur leurs défauts personnels pour les mettre en opposition les uns avec les autres, et ensuite créer toutes sortes de problèmes, de difficultés, qui finissent parfois par des chicanes et ensuite par des divisions.
C'est évident que dans un groupe de personnes qui participent à une liturgie, vous en aurez qui préfèrent prier paisiblement et même essayer d'y faire oraison, ce qui suppose qu'il n'y a pas trop de branle-bas dans la liturgie. Vous en avez d'autres qui voudraient qu'il y ait beaucoup de chants, beaucoup de démonstrations extérieures, beaucoup d'activités, on va ajouter même de la danse aujourd'hui et toutes sortes de musiques, et que sais-je ? Si on ne peut pas créer au même endroit deux types de liturgie, alors il faudrait essayer de donner une chance à chacun. Mais il ne s'agit pas de dire : "Je ne participerai pas parce que ce n'est pas de mon goût !" Là, ce ne serait pas spirituel, ce serait tout simplement établir une forme de caprice. Si on aime le Seigneur, il faut aimer le menu de la liturgie, même si parfois on le trouve trop salé, ou trop doux; on pourrait peut-être en profiter pour pratiquer un peu d'ascèse, ce qui est très spirituel. Il faut la vivre au quotidien, l'ascèse, même dans la liturgie !
Bref, tout ce qui mène à Dieu est bon ! Donc, d'un côté, respectons la personnalité spirituelle de chacun ... ;de l'autre, gardons le juste milieu ou se situe la vraie vertu. Les exagérations dans un sens ou dans l'autre ne viennent pas de Dieu !
En conclusion, la sainte liturgie, bien comprise et bien vécue, nourrit abondamment notre prière et notre oraison. L'année liturgique nous fait passer par la gamme de tous les mystères du Christ, de la Vierge Marie, et du plan de salut de Dieu à travers les siècles, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament. C'est comme une puissante symphonie qui nous enveloppe et nous transporte dans le mystère de l'Amour de Dieu pour les hommes.
Cependant, ce m'est là qu'un départ pour notre vie intérieure si celle-ci veut progresser sans cesse. Sans doute, c'est une nourriture abondante et variée, mais il nous faut la digérer lentement après l'avoir absorbée. La liturgie est excellente, il faut qu'elle fasse partie de notre vie spirituelle, mais il ne faut pas bloquer là, comme si c'était toute la vie spirituelle. C'est un fondement, c'est une base, c'est une fontaine à laquelle il faut s'abreuver, mais intérieurement il faut progresser.
[b]Progrès de l'oraison
[/b]
En poursuivant notre étude du 1er âge de la vie intérieure, nous constatons y avoir fait nos "premiers pas" en rejetant tout péché volontaire et en prenant le chemin des vertus; bref, en faisant de Dieu le choix de notre vie. Puis nous nous sommes mis en route vers Dieu qui nous attire au-dedans de nous et attise en nous une secrète soif de Lui-même.
Ensuite nous avons vu que la vie intérieure se réalise en autant qu'il y a contact avec Dieu, d'abord par la prière, c'est à dire tout forme de relation à Dieu ... et par l'oraison, soit le "coeur à coeur" avec Dieu.
Aujourd'hui, il est temps de parler des progrès à réaliser dans l'oraison.
Nous avons dit que l'oraison est un art. Or, un art, ça s'apprend à l'école des arts. Mais à quel endroit, me direz-vous, trouver une école qui enseigne l'art de l'oraison ? Je réponds : dans la liturgie, dont le professeur est l'Église en premier lieu.
[b]La liturgie école d'oraison
[/b]
La première école d'un enfant se trouve sur les genoux de sa mère ... C'est là que l'enfant commence à apprendre l'art de vivre. C'est sur les genoux de notre Mère la Sainte Église que nous apprenons l'art de prier et de faire oraison. En effet, selon l'esprit et l'enseignement de sainte Thérèse et de saint Jean de la Croix, "l'oraison est la libre expression de deux amours qui se rencontrent et se donnent l'un à l'autre" ("Je veux voir Dieu", p. 59) Comme cela est vrai ! L'oraison , en effet, est le lieu sacré ou Dieu-Amour et l'âme-aimante se rencontrent pour exprimer leur amour mutuel dans un échange d'une indicible tendresse.
Or, concrètement, ce lieu sacré s'il en existe un, c'est bien la liturgie de notre Mère la sainte Église, car la liturgie, c'est réellement le lieu de rencontre du divin et de l'humain, de Dieu et des hommes. Et c'est ce que déclare le concile Vatican II, quand il écrit au sujet de la liturgie :
"Il appartient en propre à celle-ci d'être à la fois humaine et divine, visible et riche de réalités invisibles, fervente dans l'action et occupée à la contemplation." (V II, SC 2)
Chaque fois qu'elle se réalise, c'est une rencontre personnelle avec le Divin Sauveur Jésus-Christ, le Christ, comme le souligne aussi bien Vatican II quand il dit :
"Il est présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu'un baptise, c'est le Christ lui-même qui baptise. Il est présent dans sa parole, car c'est Lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Église les Saintes Écritures. Enfin, il est là présent lorsque l'Église prie et chante les psaumes, Lui qui a promis : "Là ou deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux (Mt 18,20).
[b]Supériorité de la prière liturgique
[/b]
C'est pourquoi, conclut le Concile :
"... toute célébration liturgique, en tant qu'oeuvre du Christ et de son Corps qui est l'Église, [....] est dans l'action sacrée par excellence dont nulle action de l'Église ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré" (V II, SC 7)
Ces mots de Vatican II signifient clairement que la prière liturgique est supérieure , et de loin, à toute autre prière privée ou en groupe. Donc, "nulle action de l'Église ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré".
"La liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et réalisée d'une manière propre à chacun" (7)
Alors, comment trouver le Seigneur et s'unir à Lui dans l'oraison, si d'abord on ne s'abreuve pas à la liturgie de son Église ? C'est là que nous avons une claire vision de tout ce que Dieu fait pour nous. C'est là que nous communions à tous les mystères d'un Dieu qui prend chair humaine, pour nous enseigner de sa propre bouche; nous sauver par son propre sang versé en Rédemption; nous emporter par sa propre Résurrection dans les bras du Père éternel ! Telle est la très sainte liturgie qui, dans chaque sacrement, mais surtout dans celui de l'eucharistie, nous associe à la prière du Christ, donnant ainsi à la nôtre une valeur sans limite, et nourrit notre oraison de la relation d'amour la plus vraie qui soit : [i]l'Amour d'un Dieu en quête de l'amour de ses créatures[/i] ...
Qui pourrait trouver mieux par ses seuls petits moyens personnels ?
Rien ne peut surpasser la prière même du Christ qui nous associe à son oraison divine dans chaque sacrement et dans chaque action liturgique, depuis le saint baptême jusqu'au sacrement des malades, en passant par la messe eucharistique; depuis l'humble [i]ave Maria[/i] jusqu'à la prière des heures du bréviaire ecclésial.
Vous voyez par là, et j'espère que vous en devenez de plus en plus convaincus, qu'au point de vue de l'excellence, il n'y a rien qui surpasse la prière liturgique, et que pour nous unir à cette excellence, il faut y participer, il faut être présents.
[b]Infiltration de l'humain[/b]
Cependant, un corollaire ici s'impose et vient nous distraire de cette splendeur par une infiltration de l'humain dans le divin. Voici : entre les enfants de Dieu, il y a parfois certaines divergences, tout comme parmi les enfants des hommes. Ainsi, par les modifications liturgiques nées à la suite du Concile, ont entraîné certaines critiques, oppositions, et même désobéissances ... J'appelle ça "des chicanes d'enfants gâtés qui se prennent pour leurs parents".
En voici quelques phrases qui éclairent bien notre sujet :
La liturgie comporte une partie immuable (dit le Concile). celle qui est d'institution divine, et des parties sujettes au changement qui peuvent varier au cours des âges. (V II, SC 21). Donc, toujours bien distinguer les deux; la partie qui est d'institution divine, c'est, dans la messe, l'Offrande, la Consécration et la Communion; c'est également ce qui constitue chacun des autres sacrements et qu'on appelle dans le langage ecclésial : la matière et la forme, c'est à dire une matière extérieure qui signifie qu'il y a quelque chose de spirituel, d'intérieur, qui va se réaliser; et les paroles qui sont la forme et qui réalisent le miracle qui s'accomplit dans le sacrement, parce que chaque sacrement est une intervention miraculeuse de Dieu, c'est à dire que ça dépasse toute force, toute capacité humaine.
Et le Concile continue :
"Le gouvernement de la liturgie dépend uniquement de l'autorité de l'Église; il appartient au Siège apostolique et, dans les règles du droit, à l'évêque ... et aussi aux diverses assemblées d'évêques légitimement constituées, compétentes, sur un territoire donné."
Vous avez donc ici la ligne d'autorité : le Souverain Pontife, l'autorité suprême, vicaire de Jésus-Christ. Et les évêques qui ont une autorité apostolique comme celle des Apôtres, dont ils sont les successeurs; en particulier dans leur diocèse et en collégialité dans un certain territoire donné ou ils sont en autorité, en autant qu'ils sont en communion avec le Souverain Pontife. Ce qui veut dire que même un évêque, s'il n'était pas en communion avec le Souverain Pontife, cesserait d'avoir l'assistance spéciale de l'Esprit Saint et il cesserait de parler au nom et avec l'autorité de l'Église. Il redeviendrait un individu comme un autre au point de vue autorité.
Il est bon que ce soit dit clairement.
C'est pourquoi, continue le document, absolument personne, même prêtre, ne peut de son propre chef, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie. (V II, SC 22) Il faut avoir l'approbation de l'évêque du diocèse pour faire quelques changements, modifications, ou même expériences nouvelles.
Si on n'agit pas comme cela, on agit comme des enfants gâtés, comme je disais tantôt, qui veulent prendre la place de leurs parents; et on fait le jeu du Diable, parce que lorsqu'on réussit à mettre une division à l'intérieur même de sa propre Église, ça veut dire qu'on risque de la démolir. Et Jésus en a parlé d'une façon assez claire quand il a dit : "Tout royaume divisé contre lui-même court à sa propre ruine" (Mt 12,25)
Lorsque le Démon ne peut pas détruire une chose par en avant, je dirais, il la détruit par l'intérieur en s'infiltrant chez les responsables et en soufflant sur leurs défauts personnels pour les mettre en opposition les uns avec les autres, et ensuite créer toutes sortes de problèmes, de difficultés, qui finissent parfois par des chicanes et ensuite par des divisions.
C'est évident que dans un groupe de personnes qui participent à une liturgie, vous en aurez qui préfèrent prier paisiblement et même essayer d'y faire oraison, ce qui suppose qu'il n'y a pas trop de branle-bas dans la liturgie. Vous en avez d'autres qui voudraient qu'il y ait beaucoup de chants, beaucoup de démonstrations extérieures, beaucoup d'activités, on va ajouter même de la danse aujourd'hui et toutes sortes de musiques, et que sais-je ? Si on ne peut pas créer au même endroit deux types de liturgie, alors il faudrait essayer de donner une chance à chacun. Mais il ne s'agit pas de dire : "Je ne participerai pas parce que ce n'est pas de mon goût !" Là, ce ne serait pas spirituel, ce serait tout simplement établir une forme de caprice. Si on aime le Seigneur, il faut aimer le menu de la liturgie, même si parfois on le trouve trop salé, ou trop doux; on pourrait peut-être en profiter pour pratiquer un peu d'ascèse, ce qui est très spirituel. Il faut la vivre au quotidien, l'ascèse, même dans la liturgie !
Bref, tout ce qui mène à Dieu est bon ! Donc, d'un côté, respectons la personnalité spirituelle de chacun ... ;de l'autre, gardons le juste milieu ou se situe la vraie vertu. Les exagérations dans un sens ou dans l'autre ne viennent pas de Dieu !
En conclusion, la sainte liturgie, bien comprise et bien vécue, nourrit abondamment notre prière et notre oraison. L'année liturgique nous fait passer par la gamme de tous les mystères du Christ, de la Vierge Marie, et du plan de salut de Dieu à travers les siècles, dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament. C'est comme une puissante symphonie qui nous enveloppe et nous transporte dans le mystère de l'Amour de Dieu pour les hommes.
Cependant, ce m'est là qu'un départ pour notre vie intérieure si celle-ci veut progresser sans cesse. Sans doute, c'est une nourriture abondante et variée, mais il nous faut la digérer lentement après l'avoir absorbée. La liturgie est excellente, il faut qu'elle fasse partie de notre vie spirituelle, mais il ne faut pas bloquer là, comme si c'était toute la vie spirituelle. C'est un fondement, c'est une base, c'est une fontaine à laquelle il faut s'abreuver, mais intérieurement il faut progresser.