par cmoi » ven. 12 févr. 2021, 7:44
Bonjour Chantal,
Une nouvelle fois je viens compléter ma réponse, pour « aller au bout » de ce qu’elle m’a donné envie de vous dire.
Je pense que votre principal problème est d’être partagée, or Jésus dans les évangiles en stigmatise le sort comme s’opposant à la foi. C’est pourquoi je vous ai invitée à simplifier votre vie.
Ce que vous n’avez pas prit le temps de faire avant votre second mariage, il faudra le faire maintenant et ce sera plus long.
Mais il vous faut revoir votre vie sur la question dans son ensemble.
Il vous faut prévoir pire si vous ne régularisez pas cette cause de tension interne en quoi consiste cet état de « partagée ».
A 20 ans, enceinte, vous avez refusé l’avortement qui vous aurait lavée du soupçon et du péché au niveau des apparences, mais non vis-à-vis de Dieu : bravo ! *
Mais plutôt que de devenir une mère célibataire et d’attendre le véritable époux, en faisant confiance en la miséricorde de Dieu, vous avez épousé le géniteur qui ne remplissait probablement pas les conditions que vous auriez posées : c’est cela qui rend partagée, vous aviez fait le plus dur, mais abandonné dans les derniers mètres, pas fini la course de la foi.
Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait et refait la même chose ?
Et pourquoi prenez-vous toujours ces risques que vous regrettez (à commencer par avoir couché avec cet homme qui n’était pas fait pour vous à 20 ans) ?
Il n’y a pas que votre mari actuel qui doit travailler à chercher la vérité sur lui-même... Le compromis n’est jamais bon. Il est bien plus facile d’être saint que d’être tiède, or manifestement Dieu vous appelle à être sainte.
* la loi sur l’IVG était passée mais pas encore celle sur son remboursement par la CPAM. J’ai travaillé comme aide-soignant non diplômé dans un établissement qui les pratiquait, dans une ville où les cathos y compris les tradis et le BCBG florissaient bien plus que partout ailleurs. J’étais surexploité, car je faisais aussi le travail d’un infirmier (enlever les plâtres et points de sutures, faire les pansements, préparer les tables d’opération, stériliser les instruments, assister le chirurgien pour les petites opérations, accueillir les patients, faire des piqûres...) mais peu importe.
Entre autres, j’accueillais les « IVG », et elles se « remettaient » de l’intervention dans une salle que nous supervisions à 2 ou 3. J’étais le seul homme et cela parfois dérangeait ces dames ou demoiselles, parfois c’était le contraire.
J’ai tout vu, et je peux dire que c’est un métier épuisant (qui me concernant n’était que temporaire, « pour l’expérience »), tampon entre le chirurgien et le patient, où en un mois on en apprend plus sur la vie qu’en 10 ans d’un autre.
Et notamment à cause de cette nouvelle intervention.
Au début j’ai somatisé : je ne comprenais pas ce que voulait dire ce code « IVG ». Ensuite j’ai botté en touche : j’appelais une collègue. Finalement j’ai accueilli, par solidarité.
Il y avait celle qui venait comme pour un RDV d’affaires et qui repartait dans le même acabit, celle qui rasait les murs, celle qui hésitait à repartir en se voyant accueillie par un homme, celle qui retenait ses larmes, celle qui s’excusait quand elle nous voyait, elle avait dû se tromper...etc.
Et cela à l’entrée, je ne vous dis pas ce que c’était après, avant la sortie (celle qui faisait croire au téléphone (qu’on accordait) à son copain... le contraire de ce qu’on constatait et qui ensuite s’effondrait encore plus. Celle qui se fâchait au tel (voire insultait), celle etc,).
Je n’oublierai jamais celle qui s’était retrouvée enceinte après une « boom » trop arrosée, et sans savoir de qui. Une bonne chrétienne bien élevée, à qui ses parents bons chrétiens voulaient ainsi épargner la honte. Elle avait fini par céder et leur obéir à contre cœur. On me désignait pour lui dire que « tous les hommes n’étaient pas comme ceux-là qui... », qu’elle en rencontrerait un... quand, en larmes, elle se plaignait qu’on lui avait.... son enfant.
Je sentais bien qu’elle n’était pas tout à fait comprise, qu’elle avait un train d’avance, et de fait, elle a fait une tentative de suicide avant de repartir.
Heureusement qui a échoué mais qui aurait bien pu réussir.
La hantise de mes collègues fut ensuite qu’une autre l’imite, j’ai quitté cet emploi sans savoir comment ni quand elles l’auront surmontée. Toutes (il y avait un roulement, nous étions bien plus de 3) n’étaient pas chrétiennes, mais en parlant avec elles, je sus que toutes étaient affectées par ce « spectacle » quotidien, éprouvant, même et surtout quand la patiente faisait mine de s’être juste débarrassée d’un kyste : il était évident que non et qu’elle le savait bien !
Je suppose que depuis, celles qui « doivent recourir à cette intervention » souffrent mieux, je veux dire le cachent encore mieux. Ce qui en dit long sur notre société.
Vous avez bien fait de garder votre enfant, alors cessez d’avoir le cœur partagé, j’ai voulu partager avec vous ces souvenirs pour cela, ayez maintenant le courage d’assumer le présent, de conserver la même attitude intraitable autant que c’est nécessaire, et Dieu viendra vous secourir.
La maman de St Louis lui disait : « un péché n’est honteux que lorsqu’on s’y abandonne ». Et de fait, cette jeune femme de 16-17 ans (elle n’était pas majeure) avait raison : ne pas s’y abandonner, c’était garder son enfant, en assumer les conséquences qui pouvaient être lourdes dans le milieu qui était le sien, et croire en la miséricorde qui y donnerait une heureuse issue.
Je ne vous dis pas de quitter votre époux, non plus de cesser toute intimité avec lui, mais de faire ce qu’il faut pour que vous ne soyez plus partagée.
Je devine assez bien comment, tout le temps que dura votre premier mariage, vous avez dû avoir aussi le cœur partagé.
Bonjour Chantal,
Une nouvelle fois je viens compléter ma réponse, pour « aller au bout » de ce qu’elle m’a donné envie de vous dire.
Je pense que votre principal problème est d’être partagée, or Jésus dans les évangiles en stigmatise le sort comme s’opposant à la foi. C’est pourquoi je vous ai invitée à simplifier votre vie.
Ce que vous n’avez pas prit le temps de faire avant votre second mariage, il faudra le faire maintenant et ce sera plus long.
Mais il vous faut revoir votre vie sur la question dans son ensemble.
Il vous faut prévoir pire si vous ne régularisez pas cette cause de tension interne en quoi consiste cet état de « partagée ».
A 20 ans, enceinte, vous avez refusé l’avortement qui vous aurait lavée du soupçon et du péché au niveau des apparences, mais non vis-à-vis de Dieu : bravo ! *
Mais plutôt que de devenir une mère célibataire et d’attendre le véritable époux, en faisant confiance en la miséricorde de Dieu, vous avez épousé le géniteur qui ne remplissait probablement pas les conditions que vous auriez posées : c’est cela qui rend partagée, vous aviez fait le plus dur, mais abandonné dans les derniers mètres, pas fini la course de la foi.
Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait et refait la même chose ?
Et pourquoi prenez-vous toujours ces risques que vous regrettez (à commencer par avoir couché avec cet homme qui n’était pas fait pour vous à 20 ans) ?
Il n’y a pas que votre mari actuel qui doit travailler à chercher la vérité sur lui-même... Le compromis n’est jamais bon. Il est bien plus facile d’être saint que d’être tiède, or manifestement Dieu vous appelle à être sainte.
* la loi sur l’IVG était passée mais pas encore celle sur son remboursement par la CPAM. J’ai travaillé comme aide-soignant non diplômé dans un établissement qui les pratiquait, dans une ville où les cathos y compris les tradis et le BCBG florissaient bien plus que partout ailleurs. J’étais surexploité, car je faisais aussi le travail d’un infirmier (enlever les plâtres et points de sutures, faire les pansements, préparer les tables d’opération, stériliser les instruments, assister le chirurgien pour les petites opérations, accueillir les patients, faire des piqûres...) mais peu importe.
Entre autres, j’accueillais les « IVG », et elles se « remettaient » de l’intervention dans une salle que nous supervisions à 2 ou 3. J’étais le seul homme et cela parfois dérangeait ces dames ou demoiselles, parfois c’était le contraire.
J’ai tout vu, et je peux dire que c’est un métier épuisant (qui me concernant n’était que temporaire, « pour l’expérience »), tampon entre le chirurgien et le patient, où en un mois on en apprend plus sur la vie qu’en 10 ans d’un autre.
Et notamment à cause de cette nouvelle intervention.
Au début j’ai somatisé : je ne comprenais pas ce que voulait dire ce code « IVG ». Ensuite j’ai botté en touche : j’appelais une collègue. Finalement j’ai accueilli, par solidarité.
Il y avait celle qui venait comme pour un RDV d’affaires et qui repartait dans le même acabit, celle qui rasait les murs, celle qui hésitait à repartir en se voyant accueillie par un homme, celle qui retenait ses larmes, celle qui s’excusait quand elle nous voyait, elle avait dû se tromper...etc.
Et cela à l’entrée, je ne vous dis pas ce que c’était après, avant la sortie (celle qui faisait croire au téléphone (qu’on accordait) à son copain... le contraire de ce qu’on constatait et qui ensuite s’effondrait encore plus. Celle qui se fâchait au tel (voire insultait), celle etc,).
Je n’oublierai jamais celle qui s’était retrouvée enceinte après une « boom » trop arrosée, et sans savoir de qui. Une bonne chrétienne bien élevée, à qui ses parents bons chrétiens voulaient ainsi épargner la honte. Elle avait fini par céder et leur obéir à contre cœur. On me désignait pour lui dire que « tous les hommes n’étaient pas comme ceux-là qui... », qu’elle en rencontrerait un... quand, en larmes, elle se plaignait qu’on lui avait.... son enfant.
Je sentais bien qu’elle n’était pas tout à fait comprise, qu’elle avait un train d’avance, et de fait, elle a fait une tentative de suicide avant de repartir.
Heureusement qui a échoué mais qui aurait bien pu réussir.
La hantise de mes collègues fut ensuite qu’une autre l’imite, j’ai quitté cet emploi sans savoir comment ni quand elles l’auront surmontée. Toutes (il y avait un roulement, nous étions bien plus de 3) n’étaient pas chrétiennes, mais en parlant avec elles, je sus que toutes étaient affectées par ce « spectacle » quotidien, éprouvant, même et surtout quand la patiente faisait mine de s’être juste débarrassée d’un kyste : il était évident que non et qu’elle le savait bien !
Je suppose que depuis, celles qui « doivent recourir à cette intervention » souffrent mieux, je veux dire le cachent encore mieux. Ce qui en dit long sur notre société.
Vous avez bien fait de garder votre enfant, alors cessez d’avoir le cœur partagé, j’ai voulu partager avec vous ces souvenirs pour cela, ayez maintenant le courage d’assumer le présent, de conserver la même attitude intraitable autant que c’est nécessaire, et Dieu viendra vous secourir.
La maman de St Louis lui disait : « un péché n’est honteux que lorsqu’on s’y abandonne ». Et de fait, cette jeune femme de 16-17 ans (elle n’était pas majeure) avait raison : ne pas s’y abandonner, c’était garder son enfant, en assumer les conséquences qui pouvaient être lourdes dans le milieu qui était le sien, et croire en la miséricorde qui y donnerait une heureuse issue.
Je ne vous dis pas de quitter votre époux, non plus de cesser toute intimité avec lui, mais de faire ce qu’il faut pour que vous ne soyez plus partagée.
Je devine assez bien comment, tout le temps que dura votre premier mariage, vous avez dû avoir aussi le cœur partagé.