Suliko a écrit : ↑mer. 22 juin 2016, 14:17
Bonjour,
Quelqu'un saurait-il ce qu'il en est aujourd'hui de l'obligation de se confesser avant le mariage religieux? Et quels effets ont une absence de confession sur le sacrement du mariage? J'imagine que ne pas pouvoir ou ne pas vouloir se confesser, c'est se priver des grâces du sacrement, sans toutefois invalider le mariage?
Il y a encore peu de temps, j'aurais sincèrement déclaré que seuls les catholiques croyants devraient pouvoir se marier à l'Eglise, mais avec le recul, cela me semble au contraire une mauvaise idée : si les prêtres devaient refuser ce sacrement à tous les catholiques qui n'adhèrent pas pleinement à l'enseignement de l'Eglise, on se retrouverait avec seulement une très petite minorité de fiancés pouvant se marier religieusement, qui qui est problématique. A présent, je ne sais plus trop que penser...
Merci d'avance pour vos réponses!
Je remonte ce fil ancien qui m’en donne une envie forte.
La question Suliko n’est pas tant de s’être ou non confessé, mais de ne pas être en état de péché mortel, à quoi la confession est censée servir.
Car ceux qui se marient en état de péché mortel se marient validement, mais ils ne reçoivent pas la grâce du sacrement. De plus, recevant et administrant ce sacrement en état de péché mortel, ils chargent leur conscience d’un (soyons compatissant) sacrilège.
Si un seul des 2 est dans ce cas, il est aussi le seul concerné (pas de grâce, sacrilège).
Pour rappel, ce sacrement confère une augmentation de la grâce sanctifiante, ainsi que des vertus et des dons du Saint-Esprit.
A quoi s’ajoute une grâce sacramentelle qui consiste à rendre plus solide le lien conjugal qui est déjà, de par sa nature perpétuel et exclusif, et à donner aux époux pour toute leur vie, un droit aux grâces actuelles dont ils auront besoin pour remplir convenablement et avec une certaine facilité les obligations découlant de leur nouvel état.
Est-ce qu’une confession ultérieure peut leur permettre, en recouvrant l’état de grâce, de récupérer la grâce du sacrement ?
La réponse théorique est oui, mais on peut se demander, au vu du point qui est le principal sujet de ce fil et que je vais bientôt aborder, si quand la faute est en rapport avec la matière du sacrement (ici le mariage) si ce ne serait pas non, et même non quant à la validité, tant que cette faute n’est pas « résolue » en sa racine, et non variable en fonction de l’évanescence du ferme propos de ne plus recommencer.
Ce qui pose encore d’autres problèmes que je vous laisserai évaluer : il y a des cas en théologie qui sont très concrets et intéressants.
Là où cela devient très intéressant, c’est que c’est pareil pour le sacrement de l’ordre, si vous voyez à quel cas je veux penser. Et que donc, cela pose la question de savoir si le célibat, qui est un moyen bien crapuleux et décadent d’éviter de dire la chasteté, « fait partie du sacrement ». La réponse serait « oui » pour les partisans « durs » de cette chasteté inhérente à leur état, mais la conséquence est terrible (tous ceux qu’ils auraient donnés seraient invalides ! Il se pourrait que « non » par Dieu dans sa grande miséricorde, mais actuellement la théologie officielle considère que si, et c’est ce qui explique qu’elle a préféré être en contradiction, ce qui n’est pas son habitude) et contradictoire avec le fait que l’Eglise a toujours refusé l’idée de nullité pour ce sacrement, ce qui irait plutôt dans le sens de dire (et qui est reconnu) que ce n’est qu’une question disciplinaire et qu’un prêtre pourrait être marié : voir les orthodoxes ou chrétiens d’orient.
C’est pourquoi la démarche actuelle d’un pape émérite et d’un cardinal a des conséquences qu’ils doivent refuser de voir ou avoir oublié, si se considère à quoi elle aboutirait, et à un moment historique bien mal choisi. Si la foi était encore vivace de par le monde, il devrait y avoir en ce moment des manifestations monstres partout dans les villes et les capitales, des barrages de tracteurs, et la police complètement sur les rotules…
Il y a une échappatoire qui est de séparer le sacrement des vœux qui l’accompagnent. Les voeux seraient bien évidemment aussi sacrilèges (déjà, qui voudrait être à leur place le jour du jugement !), et eux, en tout cas, invalides, pas le sacrement. Donc exit les moines concernés. Est-ce qu’on leur accorderait le sacrement sans ces vœux ?
Bon, comme sa fin est trop lointaine et que j’ai déjà annoncé une suite qui est à prendre en compte pour comprendre ce qui précède, je vous laisse en poursuivre seule cette analyse si le cœur vous en dit…
Or je remonte une vieille demande, vous avez sans doute eu la réponse depuis, même si je ne l’ai pas vue ici… Etait-elle complète ? J’ai craint que non et cru bon d’écrire : aussi pour ce qui va suivre…
Alors : par rapport au sujet de ce post, la liste des causes d’annulation ici dressée par
Hussard n’est pas complète et je pense que le pape avait en tête, par exemple, le cas des unions où l’un des deux se marie avec l’intention d’aller contre une qualité essentielle du mariage.
Exemples :
Ne pas avoir d’enfants ou en avoir un nombre limité, du genre : « je me marie mais avec l’intention de donner le droit au devoir conjugal et procréateur mais jusqu'au nième seulement ».
Ou : « je me marie mais pas de façon définitive. Si nous ne nous entendons pas, j’ai bien l’intention de refaire ma vie après divorce ».
Ou : « je me marie mais j’ai bien l’intention de conserver le droit de ne pas me contenter de mon seul conjoint. »
Or souvent ce genre d’aveux sont cachés, car les gens qui veulent se marier ne sont pas complètement stupides – ou plutôt, si j’adopte votre « droiture » le sont au point de ne pas voir ou comprendre qu’ils ne font que se duper eux-mêmes. (C’est pourquoi je considère qu’un certain nombre de croyants et surtout de clercs sont des athées qui s’ignorent, car aller jusqu’à offenser Dieu à ce point, pour une « carrière », c’est se moquer de Son jugement et par conséquent de Son existence.)
Je suppose qu’on pourrait ajouter à ces exemples l’avortement, voire la contraception.
Je ne pense pas que le pape ait donc exagéré, n’est-ce pas ?
En revanche, il s’est bien gardé de procéder à des analyses aussi fines concernant le sacrement de l’ordre : cette lâcheté qui est commune
me révolte (je n’ai rien contre lui pour autant puisqu’elle est commune et que je me sens bien seul en cela) d’autant plus qu’elle relève de l’oubli pur et dur, profond, presque incurable. Plus qu’une paresse.
J’en profite pour vous dire que j’ignorais qu’employer ce type de police avait pour signification sur ce forum que l’on haussait le ton. Je ne l’avais fait que pour distinguer 2 textes entremêlés ayant deux auteurs différents : vous et ma réponse. Dans le contexte, ce fut un choix malheureux mais tout à fait involontaire (pas un oubli…)
Peut-être peut-on le dire aussi du pape, ce qui est quand même grave vu qui il est : Il aurait besoin d’une petite formation.
Vous avez souvent exprimé ici votre propre révolte concernant la même personne et au vu de ce qu’elle représente, et puisque vous aimez que les choses soient logiques et cohérentes, à plus forte raison en théologie, je voulais attirer votre attention sur le fait qu’alors, il faudrait pour notre sujet ici que les prêtres puissent être mariés. Comme je sais que vous n’y êtes très probablement pas favorable, je vous invite à réfléchir au fait que vous aussi, il vous arrive « pour des raisons pastorales » d’être en porte à faux avec votre pensée.
Amen. Que Dieu ait pitié de nous !