Reliques sur l'autel

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Re: Reliques sur l'autel

par Jean-Mic » sam. 24 août 2019, 15:16

Lapeyrouse a écrit :
lun. 20 mai 2019, 22:01
Dans la Messe traditionnelle (messe de toujours), les prêtres célèbrent face à la croix, les cierges et, interposés entre les cierges, des reliques. Je me demandais si c'était encore possible dans la messe Paul VI et quels seraient les textes autorisant ou condamnant cette pratique.
Vérification faite, cette pratique, courante au Moyen-Âge, semble avoir été prohibée par le Concile de Trente.

Comme toute décision conciliaire (et ce, quel que soit le concile), il est bien possible qu'elle ait pu mettre un certain temps pour être pleinement appliquée.

Je serais néanmoins curieux de savoir si vous avez des exemples précis de reliques SUR l'autel durant la célébration de la messe au cours des deux derniers siècles.

Re: Reliques sur l'autel

par Jean-Mic » sam. 24 août 2019, 15:02

Par exemple ceci ne serait pas conforme si mis dans une petite excavation du plateau supérieur de l'autel ?
Image
Afin de préciser ma réponse, et suite à ma dernière lecture, Architecture et liturgie, offrir avec et pour le peuple (Paris, Cerf, 2109), du P. Gilles Drouin, directeur de l'Institut supérieur de liturgie de la Catho de Paris...
... lui-même citant les Instructions sur le Rituel, contenant la théorie et la pratique des sacrements et la morale et tous les principes et décisions nécessaires aux curés, confesseurs, prédicateurs, chanoines, bénificiers, prêtres ou simples clercs (Paris, 1778), de Mgr Joly de Chouin, évêque de Toulon.

Une telle pierre doit être considérée comme un autel portatif. Qu'elle soit réellement mobile ou qu'elle soit insérée dans un meuble plus imposant, elle constitue (contrairement à ce que j'ai résumé trop vite) en elle-même l'autel. Le meuble dans laquelle elle est éventuellement insérée, fut-il en marbre ou en or, n'est pas canoniquement un autel mais un simple objet mobilier, contingent et remplaçable. En ce sens, cette pierre d'autel s'apparente aux (tout petits) autels portatifs que peuvent (pouvaient ?) emporter les aumôniers militaires et les missionnaires.

Mais contrairement à ce que j'ai écrit plus haut, c'est une pratique développé dès la mise en œuvre du Concile de Trente (alors que je la datais majoritairement du 19ème siècle).

Je maintiens donc ma précédente conclusion :
Jean-Mic a écrit :
ven. 28 juin 2019, 17:40
Cette disposition n'est pas vraiment conforme aux normes liturgiques (actuelles ou antérieures). Et pourtant, elle existe bel et bien ...!?
En fait, je devrais plutôt dire qu'elle est conforme à la lettre, mais pas à l'esprit !
...
Ce choix a peut-être été dicté par des circonstances particulières que nous ne connaissons pas, mais il n'empêche qu'il est symboliquement très appauvrissant !

Re: Reliques sur l'autel

par Jean-Mic » ven. 28 juin 2019, 17:40

De telles pierres reliquaires ont été utilisées en nombre à différentes époques ... Après le Concile Vatican II bien sûr, mais aussi avant. Dans mon diocèse, j'en connais plusieurs, datant sans doute du 19e, peut-être plus anciennes encore.

Cette disposition n'est pas vraiment conforme aux normes liturgiques (actuelles ou antérieures). Et pourtant, elle existe bel et bien ...!?
En fait, je devrais plutôt dire qu'elle est conforme à la lettre, mais pas à l'esprit !
Même en argutiant longtemps, difficile d'admettre que cette pierre, même consacrée dans les règles, soit le tout de l'autel.

Celle-ci est faite pour être insérée dans un meuble (!) bien plus conséquent. Je pense à un exemple en particulier, celui d'un autel latéral refait au 19e, avec table en forme de sarcophage et retable avec statue (pauvre imitation du modèle tridentin), qui comporte une telle pierre reliquaire. Ce choix a peut-être été dicté par des circonstances particulières que nous ne connaissons pas, mais il n'empêche qu'il est symboliquement très appauvrissant !

(PS : à votre :mal: , de voir une pierre consacrée mises aux enchères, je ne peux que rajouter :diable: )

Re: Reliques sur l'autel

par PaxetBonum » jeu. 27 juin 2019, 21:28

Jean-Mic a écrit :
jeu. 27 juin 2019, 18:35
Troisième remarque, sur la place des reliques dans l'autel : cette notion a souvent prêté à confusion, et pas seulement depuis le Concile Vatican II. La place des reliques ne doit pas être sous l'autel (dans l'emmarchement par exemple), ni dans la table (au sens d'un plateau distinct du corps de l'autel). Cette règle est loin d'avoir toujours été respectée, et on a des tables (plateaux) d'autel creusées en leur centre et rebouchée après pose des reliques.

En conclusion, que l'autel soit constitué de plusieurs parties (un corps et une table), ou d'un seul bloc, la relique doit être introduite en-dessous de la table, par un des côtés de l'autel, et quelle que soit l'emplacement exact du sépulcre (c'est le nom de la logette prévue à cet effet). La symbolique de la célébration sur le tombeau du saint (à plus forte raison s'il s'agit d'un martyr) est ainsi respectée.
Bonsoir Jean-Mic et merci pour ces précisions intéressantes et pointues.
Pourriez-vous me dire si je me trompe : la plaque contenant des reliques scellée dans le plateau n'est pas la disposition normale ?
Les reliques ne doivent pas faire partie du plateau ?

Par exemple ceci ne serait pas conforme si mis dans une petite excavation du plateau supérieur de l'autel ?
Image

(désolé j'ai du rechercher cette illustration sur un site d'enchères… :mal: )

Re: Reliques sur l'autel

par Jean-Mic » jeu. 27 juin 2019, 18:35

PaxetBonum a écrit :
jeu. 27 juin 2019, 15:30
Ce qui est nécessaire à la messe, quel que soit l'ordo c'est la présence des reliques dans l'autel.
C'est en effet la règle quel que soit le rite (ordinaire ou extraordinaire). Quoique l'actuel Cérémonial des évêques précise qu'il vaudrait mieux se passer de reliques que de mettre des reliques à l'authenticité douteuse ou incertaine. Dans la pratique, il ne doit pas y avoir beaucoup d'autels consacrés depuis le Concile qui ne comportent pas de reliques. On a toujours dû savoir se débrouiller pour en trouver. Toujours dans la pratique, actuellement les congrégations qui ferment des communautés sont de grandes pourvoyeuses de reliques pour les autels nouvellement consacrés ; ce n'est donc pas très difficiles d'en trouver (à quelque chose, malheur est bon...).

Deuxième précision : il doit s'agit uniquement de reliques insignes, c'est à dire de reliques 1/corporelles 2/de taille suffisante pour pouvoir être reconnues comme telle ou telle partie du corps, 3/d'un saint canonisé par l'Église catholique, (à l'exclusion de toute relique de contact, ou de tout objet ayant appartenu à un saint, etc. - qui peuvent néanmoins être vénérées dans d'autres circonstances).

Troisième remarque, sur la place des reliques dans l'autel : cette notion a souvent prêté à confusion, et pas seulement depuis le Concile Vatican II. La place des reliques ne doit pas être sous l'autel (dans l'emmarchement par exemple), ni dans la table (au sens d'un plateau distinct du corps de l'autel). Cette règle est loin d'avoir toujours été respectée, et on a des tables (plateaux) d'autel creusées en leur centre et rebouchée après pose des reliques.

En conclusion, que l'autel soit constitué de plusieurs parties (un corps et une table), ou d'un seul bloc, la relique doit être introduite en-dessous de la table, par un des côtés de l'autel, et quelle que soit l'emplacement exact du sépulcre (c'est le nom de la logette prévue à cet effet). La symbolique de la célébration sur le tombeau du saint (à plus forte raison s'il s'agit d'un martyr) est ainsi respectée.

6123-copie.jpg
30 mars 2019 : Mgr Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers, dépose la relique de sainte Julitte dans le nouvel autel de la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers, avant de refermer le sépulcre, qui sera ensuite scellé par le tailleur de pierre dès l'issue de la messe de consécration.
Lors de la consécration d'un nouvel autel, la dépose de la relique dans l'autel et la fermeture du sépulcre prennent place après l'aspersion de l'autel et de l'assemblée, l'onction de l'autel avec le Saint-Chrême, et le brûlage de l'encens sur les cinq croix gravées dans la table d'autel. Ensuite, le nouvel autel est habillé de trois nappes, de sept candélabres et de la croix.
A ce moment, et à ce moment seulement, le caillou (ou le bloc de bois, d'argent ou de tout autre matériau digne, solide et durable) est vraiment devenu autel, prêt pour accueillir le mystère de l'Eucharistie.

(NB : Une variante acceptable serait de poser la relique à l'intérieur-même du corps de l'autel au moment de sa construction, mais elle nous priverait d'une bien belle part du rite solennel de la consécration d'un autel.)

PS : Si vous avez l'occasion de suivre la cérémonie de consécration d'un nouvel autel :pape: , ne ratez pas ça ! C'est un moment exceptionnel, saturé de sens et de symboles. :clap: :saint:

Re: Reliques sur l'autel

par PaxetBonum » jeu. 27 juin 2019, 15:30

La messe traditionnelle n'implique pas ses reliques.
Vous devez aller dans une paroisse ayant une dévotion particulière.
Ce qui est nécessaire à la messe, quelque soit l'ordo c'est la présence des reliques dans l'autel.

Reliques sur l'autel

par Lapeyrouse » lun. 20 mai 2019, 22:01

Bonjour,

Dans la Messe traditionnelle (messe de toujours), les prêtres célèbrent face à la croix, les cierges et, interposés entre les cierges, des reliques. Je me demandais si c'était encore possible dans la messe Paul VI et quels seraient les textes autorisant ou condamnant cette pratique.

Merci d'avance.

Lapeyrouse

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