par Héraclius » mer. 31 août 2016, 16:35
Quelques idéees en vrac sur les éléments positifs de la forme ordinaire, qui, bien entendu, dépassent les suggestions de la FSSPX (même si j'approuve profondément et avec quelque étonnement leur reconnaissance de la "disharmonie" sanctuaire-peuple qui est sans doute le plus gros problème du missel de 62) :
- On peut débattre du complexe cycle de lecture de la forme ordinaire, mais en tout cas l'introduction d'une lecture de l'Ancien Testament me semble plus que postitive.
- Un bon compromis entre l'intelligibilité des lectures et leur dimension "sacrificielle" (l'offrande du Logos au Père par la Parole) pourrait être de chanter les lectures en vernaculaire, chose que je n'ai jamais vu faire.
- De façon plus large, l'usage du vernaculaire, aujourd'hui largement implanté, n'est pas un mal en soi. Un truc qui me désolera toujours, c'est la façon dont l'ite missa est, d'un envoi en mission solennel calqué sur le commandement évangélique de proclammation de la foi, est devenu un banal "la messe est finie" à l'usage. La majorité du peuple catholique n'a jamais su le latin, et même si il ne faut pas surestimer le problème que cela pose, il ne faut pas le balayer de la main comme le font souvent les tradis au nom du fait que la messe s'adresse à Dieu et n'a donc pas besoin d'être comprise mot pour mot, d'autant qu'une autre forme de compréhension, rituelle plutôt qu'intelectuelle, est mise en oeuvre dans la liturgie. Ce que je trouverais intéréssant serait d'accepter à la fois le besoin de compréhension et la dimension sacrificielle et universelle du latin. Et donc, de laisser certaines parties de la messe, celles qui s'adressent à l'homme pour son édification, en vernaculaire, tout en laissant les parties s'adressant à Dieu (les hymnes du propre et de l'ordinaire, les prières "oremus" genre collecte, secret et autre, enfin et surtout la liturgie sacrificielle offertoire-préface-canon) dans la langue sacrée. Paradoxalement, je crois même que le contraste entre le vernaculaire et le latin mettrait davantage en évidence sa spécificité et son symbolisme théocentrique, en mettant en valeur le coeur de la messe.
- Enfin, la remise en valeur de l'idéal de la noble simplicité du rite romain dans la continuité du mouvement liturgique, en mettant fin à une certaine esthétique néo-tridentine, celle des roses, des bouquets de fleur, des chasubles romaines (beurk, c'est moche), de la pompe "ancien régime", et peut-être de certains canons d'architecture sacrée. A cet égard, ce que fait le Barroux, pour citer un exemple "extraordinaire", me semble très positif.
- Lié au dernier point, je propose l'excommunication et la mise à mort par écartellement en place publique pour les producteurs et les utilisateurs de dentelle, puissent leurs âmes rôtir en enfer pour l'éternité.
Tout cela dit, le problème principal reste "de quelle forme doit-on partir" ? Idéalement, je serais enclin à penser que la forme extraordinaire, du fait de son développement organique, est théologiquement la plus juste comme "base de départ". Pragmatiquement, je crois que ce serait un très mauvais message que d'anathémiser la forme ordinaire actuelle, parce que ce serait potentiellement très mal compris, avec des conséquences graves pour l'héméneutique du Concile. Par souci "d'économie", comme dirait un orthodoxe, je pense que partir du novus ordo en lui imposant une lourde retraditionnalisation serait un objectif au moins atteignable, à défaut d'aisé, ce que ne serait pas son rejet complet. Cela impliquerait bien entendu, sur le court terme, de réintroduire une herméneutique traditionnelle dans la pratique du novus ordo (Solesme avec l'ad orientem en plus), et sur le long terme une réforme du missel avec la réintroduction de certaines formulles traditionnelles (pour le confiteor, ou la triple occurence du "non sum dignus"), l'obligation du latin pour les parties que j'ai évoquée plus haut, obligation de l'usage du canon romain au moins pour les fêtes et les solennités, limitations dans l'arrangement liturgique de la concélébration (en demandant une distincton claire entre célébrants et concélébrants dans les vêtements et le placemment), bref, ce genre de choses.
Voilà, quelques idées en vrac qui sont celles d'un laïc peu informé que ne prétend à aucune autorité en la matière.
Héraclius (qui va passer les 7 prochains jours à Solesme
) -
Quelques idéees en vrac sur les éléments positifs de la forme ordinaire, qui, bien entendu, dépassent les suggestions de la FSSPX (même si j'approuve profondément et avec quelque étonnement leur reconnaissance de la "disharmonie" sanctuaire-peuple qui est sans doute le plus gros problème du missel de 62) :
- On peut débattre du complexe cycle de lecture de la forme ordinaire, mais en tout cas l'introduction d'une lecture de l'Ancien Testament me semble plus que postitive.
- Un bon compromis entre l'intelligibilité des lectures et leur dimension "sacrificielle" (l'offrande du Logos au Père par la Parole) pourrait être de chanter les lectures en vernaculaire, chose que je n'ai jamais vu faire.
- De façon plus large, l'usage du vernaculaire, aujourd'hui largement implanté, n'est pas un mal en soi. Un truc qui me désolera toujours, c'est la façon dont l'ite missa est, d'un envoi en mission solennel calqué sur le commandement évangélique de proclammation de la foi, est devenu un banal "la messe est finie" à l'usage. La majorité du peuple catholique n'a jamais su le latin, et même si il ne faut pas surestimer le problème que cela pose, il ne faut pas le balayer de la main comme le font souvent les tradis au nom du fait que la messe s'adresse à Dieu et n'a donc pas besoin d'être comprise mot pour mot, d'autant qu'une autre forme de compréhension, rituelle plutôt qu'intelectuelle, est mise en oeuvre dans la liturgie. Ce que je trouverais intéréssant serait d'accepter à la fois le besoin de compréhension et la dimension sacrificielle et universelle du latin. Et donc, de laisser certaines parties de la messe, celles qui s'adressent à l'homme pour son édification, en vernaculaire, tout en laissant les parties s'adressant à Dieu (les hymnes du propre et de l'ordinaire, les prières "oremus" genre collecte, secret et autre, enfin et surtout la liturgie sacrificielle offertoire-préface-canon) dans la langue sacrée. Paradoxalement, je crois même que le contraste entre le vernaculaire et le latin mettrait davantage en évidence sa spécificité et son symbolisme théocentrique, en mettant en valeur le coeur de la messe.
- Enfin, la remise en valeur de l'idéal de la noble simplicité du rite romain dans la continuité du mouvement liturgique, en mettant fin à une certaine esthétique néo-tridentine, celle des roses, des bouquets de fleur, des chasubles romaines (beurk, c'est moche), de la pompe "ancien régime", et peut-être de certains canons d'architecture sacrée. A cet égard, ce que fait le Barroux, pour citer un exemple "extraordinaire", me semble très positif.
- Lié au dernier point, je propose l'excommunication et la mise à mort par écartellement en place publique pour les producteurs et les utilisateurs de dentelle, puissent leurs âmes rôtir en enfer pour l'éternité.
Tout cela dit, le problème principal reste "de quelle forme doit-on partir" ? Idéalement, je serais enclin à penser que la forme extraordinaire, du fait de son développement organique, est théologiquement la plus juste comme "base de départ". Pragmatiquement, je crois que ce serait un très mauvais message que d'anathémiser la forme ordinaire actuelle, parce que ce serait potentiellement très mal compris, avec des conséquences graves pour l'héméneutique du Concile. Par souci "d'économie", comme dirait un orthodoxe, je pense que partir du novus ordo en lui imposant une lourde retraditionnalisation serait un objectif au moins atteignable, à défaut d'aisé, ce que ne serait pas son rejet complet. Cela impliquerait bien entendu, sur le court terme, de réintroduire une herméneutique traditionnelle dans la pratique du novus ordo (Solesme avec l'ad orientem en plus), et sur le long terme une réforme du missel avec la réintroduction de certaines formulles traditionnelles (pour le confiteor, ou la triple occurence du "non sum dignus"), l'obligation du latin pour les parties que j'ai évoquée plus haut, obligation de l'usage du canon romain au moins pour les fêtes et les solennités, limitations dans l'arrangement liturgique de la concélébration (en demandant une distincton claire entre célébrants et concélébrants dans les vêtements et le placemment), bref, ce genre de choses.
Voilà, quelques idées en vrac qui sont celles d'un laïc peu informé que ne prétend à aucune autorité en la matière.
Héraclius (qui va passer les 7 prochains jours à Solesme :) ) -