papillon a écrit :Bonjour Griffon,
votre réponse contient plusieurs questions, alors allons-y par étapes:
Griffon a écrit :Vous n'êtes pas sans remarquer qu'en fait, même si vous en réfutez la valeur, vous demandez bien la soumission du conjoint, une soumission (de domination, d'ailleurs) à laquelle il ne peut se défiler... "parce que je ne le permettrai pas", dites-vous.
Néanmoins, je voudrais vous demander de préciser encore votre manière de voir les choses.
Oui, je suis sans remarquer...
En fait, je ne demande pas la soumission , pas plus que je n'impose la domination.
Kerniou vous a bien répondu à ce sujet, mais je vais préciser à mon tour.
Quand je dis "je ne le permettrai pas", cela ne veut aucunement dire que je vais contraindre l'autre à agir comme je l'entend. Cela veut dire que je ne permettrai pas qu'une situation ou qu'un évènement ait lieu, et je n'ai pas besoin pour cela de recourir à la contrainte. Du moins pas dans le cas dont il est question ici. Tout dépend des circonstances.
Un exemple: Si quelqu'un s'apprête à boire un verre d'eau , cet "évènement" n'implique que lui et si vous dites "je ne le permettrai pas", vous devrez évidemment soumettre cet homme à votre volonté ou le contrainde par la domination pour l'empêcher de boire.
Mais si quelqu'un s'apprête à vous frapper d'un bâton, il y a alors ici deux évènements en un, impliquant deux personnages: l'homme qui s'apprête à frapper et vous, qui êtes à ses côtés, et qui recevra le coup. Vous pouvez empêcher que cet évènement se produise par la domination, en maîtrisant cet homme. Mais vous pouvez aussi le faire en esquivant le coup et en allant vous mettre à l'abri. Dans ce cas, vous n'avez soumis ou dominé personne, l'homme a donné son coup (dans le vide), mais vous avez quand même empêché l'évènement de se produire, en agissant
sur vous.
Est-ce plus clair ainsi?
A quoi servirait-il que je domine mon conjoint? Un homme dominé n'est pas un homme qui a changé. C'est un homme contraint, qui n'est plus libre. Et la paix apparente qui en résulterait sonnerait faux et ne ferait que couver un désordre plus grand, un mal plus profond, qui ne tarderait pas à se manifester avec plus de dégât.
La domination n'est pas une option, ce n'est pas une façon de vivre.
Mais il faut tout de même se protéger et protéger ceux qui ne peuvent le faire eux-mêmes, les enfants.
Griffon a écrit :
Vous vous en défendez, mais vos menaces sont à peine voilées.
N'avez-vous pas peur de précipiter "votre" homme dans la réaction opposée ?
Vous voyez des menaces là où il n'y en a pas.(auriez-vous peur des femmes?
)
La peur, vous le savez, n'est pas bonne conseillère, y compris quand une femme parle à son mari.
Relisez-moi. J'ai bien précisé que je ne balancerais pas au visage de "mon homme" tout ce que j'ai écrit, en bloc, comme une brique que je lui lancerais avec un regard furibond et menaçant. Pour agir comme ça, il faut être brutal ou justement, avoir peur et être peu confiant.
Il s'agit ici d'un entretien fait dans le calme, une conversation adulte, qui laisse le temps à la réflexion, à l'interaction, à l'échange, et qui permet de nuancer les propos au fil du développement.
Mais il faut bien dire aussi les choses comme elles sont, sans les galvauder.
"Es-tu heureux de vivre de cette manière?"
"Te sens-tu bien d'être continuellement en colère et insatisfait de tous et chacun autour de toi?"
"Souhaites-tu vraiment de continuer de vivre ainsi, dans une atmosphère d'agressivité, et de voir ta famille faire de même?"
"Moi, je ne peux pas vivre ainsi, je ne veux pas vivre ainsi"
Bien sûr, il faut prêter attention à la façon de s'exprimer, de présenter les mots. Il faut user de tact pour ne pas blesser, mais dire quand même ce que l'on veut dire.
Et je tiens à le préciser, il s'agit aussi ici de rappeler à un homme qui semble l'avoir oublié, qu'une épouse n'est pas une carpette sur laquelle on peut s'essuyer les pieds. Mais je ne le dirais pas de cette manière, évidemment.
Ceci étant fait, il lui appartient de réfléchir, de prendre une direction ou une autre, de prendre ses décisions.
On ne peut forcer quelqu'un à changer. Cela doit être de sa volonté.
Pas plus qu'on ne peut forcer un homme malade à se faire soigner. Mais on peut lui expliquer la pertinence et l'importance de le faire.
Et pour ce qui est de prier, c'est bon de prier, pour son conjoint, pour son voisin atteint d'un cancer, mais cela implique-t-il que le voisin cancéreux n'a plus besoin d'aller vois son médecin?
Griffon a écrit :Dès lors, si le conjoint réfute vos arguments, et... vous envoie bouler, quels arguments vous reste-t-il pour le convaincre ? Ou bien ne cherchez-vous pas à le convaincre ?
Il faut dans un premier temps laisser 'retomber la poussière' et laisser le temps à la réflexion de faire son chemin dans la tête et le coeur de l'autre.
Et puis, si les cours de préparation au mariage de notre sainte mère l'Eglise n'ont pas été vains, je ne devrais pas avoir épousé un pur crétin...n'est-ce pas?
Alors ne paniquons pas, soyons positif, tout n'est pas perdu!
Mais si en fin de compte, et après avoir bien essayé, la réponse finale et sans appel est: "Je suis comme ça et je resterai comme ça, point barre. Fin de la discussion." , je ne vois pas au nom de quoi je devrais me soumettre à sa brutalité (toute psychologique soit-elle), pour combler son désir... de garder le statu quo et de ne faire aucun effort. <:
Oui, à la limite, cela peut conduire à une séparation. La séparation n'est pas la solution idéale, mais elle est préférable à une vie familiale dysfonctionnelle.
(je poursuis dans l'envoi suivant. Quatre citations, ça ne passe pas...)