Face à l'expression d'une haine ordinaire...

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Re: Face à l'expression d'une haine ordinaire...

par zelie » sam. 29 juin 2013, 18:24

si je peux me permettre un avis, je trouve que sur le fond, c'est le genre d'affaire où il faut être prudent. ET ce fond permet de comprendre la forme fâcheuse que tu décris Etienne.

Il est connu que tous les tueurs d'enfants, pédophiles en particulier, sont des personnes qui se sont hélas construites de façon déviante à cause de malheurs multiples (ils n'ont pas tous forcément été victimes de pédophiles dans leur enfance, mais tous ont été maltraités, durement, d'une façon ou d'une autre). Cette analyse, qui est d'actualité, reprise sur toutes les ondes, laisse donc supposer que ces personnes tueuses d'enfants sont malades, gravement malades de leur déviance.
Récemment un analyste allait plus loin (sur France Info il me semble) : selon lui, 100% des serial killers et tueurs d'enfants qui ont été recensés au vingtième siècle (soit 350 et quelques cas) ont tous été des récidivistes, appuyant par là que la prison et le traitement psy associé ne pouvaient venir à bout de la "maladie" -construction déviante- de ces personnes. En clair, libérez un tueur, il tuera. Pas par goût, mais par nécessité, par besoin impérieux. Ce point de vue est assez largement partagé par Maurice Berger, dans son livre "voulons-nous des enfants barbares?", livre édifiant s'il en est sur le devenir des enfants durement éprouvés dans leur très jeune âge, où l'auteur reste sur l'observation que les déviances se fixent très vite sur le jeune enfant incroyablement sidéré par les souffrances qu'on lui impose, déviances qui les transforment en danger public dès 10 ans et qui sont très peu récupérables dès leur jeune âge (après 11 ans, quasiment plus d'espoir de succès du traitement psy en terme de guérison, juste un espoir en terme de suivi et de maintien d'un équilibre peu ou prou). La souffrance des enfants est poignante, leurs actes sont monstrueux, et l'un et l'autre co-existent sans pouvoir l'emporter de l'un sur l'autre; ils vivent en permanence un cauchemar et s'ils finissent par le déverser sur un "autre", ce n'est jamais par choix, c'est toujours par bataille perdue dans une guerre sans nom ni limite contre eux-même. Un rien peut les faire basculer, un regard suffit pour réactiver le volcan de souffrance qu'ils trimballent. Un regard et quelqu'un peut mourir.
Récemment aussi, Arte a donné à voir deux reportages, un sur les pédophiles, qui reprend en gros ce qui est déjà dit ci dessus, mais qui a poussé l'honnêteté jusqu'à donner la parole à deux pédophiles qui ont "craqué": et les témoignages pointent combien ces personnes avant d'agir ont appelé au secours, avoué leur penchant, essayé de trouver auprès de la police et des psychiatres l'aide nécessaire, et même ont essayé par la police d'aider la société à se protéger d'eux (et il en faut du courage pour aller jusque-là...) mais il devient vite évident qu'on a encore du travail pour bien calibrer cette aide de la société envers ces personnes (bien qu'on ne puisse pas tout réduire à cela dans les causes des actes pédophiles).
L'autre reportage donnait la parole à des meurtriers et pédophiles, et effectivement ce dernier donnait une lueur d'espoir: une personne, particulièrement bien entourée dans leur couple + leur famille + leurs voisins + leurs amis + leurs médecins (psy et autres) + la justice arrivait à ne pas récidiver et à s'en sortir, à s'éloigner de plus en plus surement de ses démons, même s'il avait nettement bien compris que comme face à l'alcool, il valait mieux rester constamment aux aguets de lui-même. Ce cas, sans être exceptionnellement rarissime, ne pouvait en aucun cas servir de règle, bien au contraire.

Donc, sur le fond, on ne peut que comprendre l'inquiétude, l'angoisse, la peur de toutes les personnes à qui on a imposé cette présence, car que je sache, le couvent a pris une décision qui n'a en rien été collégiale avec leurs voisinage, et tout le monde sait bien qu'il y a un gros risque dans cette situation.
Il s'agit d'une femme qui a tué deux fillettes. Le "comment" ne peut peser face à un acte aussi grave; abandon, oubli, geste, le résultat est là: deux fillettes sont mortes là où qui que ce soit d'autre qu'une personne gravement perturbée n'aurait eu comme réaction que de les libérer au plus vite une fois Monsieur Dutroux hors de portée de la maison.
Comment une personne inquiète, qui ne se sent pas écoutée, entendue, comprise, va réagir? Comment toute une foule, une région entière, inquiète au plus haut point, va réagir?
Par la colère, et par une colère de plus en plus noire au fil du temps, si le conflit se noue au lieu de se dénouer.
ET la colère peut mener direct à la haine.

Donc, on a une situation de déclenchement de haine, là où tout a été fait pour qu'il en soit ainsi. C'est chronique d'une haine annoncée cette histoire.

Au fond, je concède volontiers que personne ne sait si Mme Martin est perturbée au point d'être capable de répéter de tels actes, ou si sa perturbation peut être guérissable. La prendre avec soi entraîne donc la responsabilité de ceux qui la prennent, parce qu'un acte pareil ne peut être fait à la légère, ne serait-ce que par respect des voisins. Voisins qui ne croient pas forcément en Dieu et en l'Esprit-Saint, qui ne savent peut-être pas que ce couvent est issu de l'oeuvre du Père Lastate, et qui s'ils le savent, savent aussi qu'il est mort depuis assez longtemps pour que son influence de saint exceptionnel se soit altérée au cours du temps.
Toujours est-il que pour un non-croyant, allez lui dire qu'un poignée de femmes non psychiatres vont changer la personnalité profonde d'une personne pour que d'une tueuse elle devienne "normale", ça m'étonnerait qu'il soit sensible aux arguments.

Il y a une étape dans cette prise en charge qui a été zappée par inconscience du ressenti exact du voisinage, c'est celle de la prise en compte des sensibilités différentes de ce voisinage, voisinage qui se sent méprisé par une poignée de femmes hors de leur monde, et quand le sentiment d'être méprisé s'ajoute à l'angoisse, ça devient de l'ulcération. Et de plus, comment juger une personne (là le couvent) de compétente en matière de relations humaines quand la prise en charge a commencé par un aveu d'incapacité aussi flagrant?
Qu'on le veuille ou non, ces soeurs ont poussé tout un groupe de personnes au péché, en ne respectant pas leur faiblesse, leur peur, et en n'y répondant pas.Et ça c'est quand même une gaffe.

Alors oui, de loin, moi qui suis à 1000 kilomètres de la Belgique, et d'autres comme moi, on peut toujours dire à ce voisinage déchainé "mais le Père Lastate ceci, mais les soeurs cela, ayez confiance", notre parole ne vaudra rien, ça ne les calmera pas.
Là il y a un noeud, et c'est pas vraiment de la faute du voisinage au départ.
Sans les approuver, on peut au moins comprendre, et tant qu'on ira pas vers tous ces gens trop inquiets, trop ulcérés ça donnera ce genre de situation.

Face à l'expression d'une haine ordinaire...

par etienne lorant » sam. 29 juin 2013, 17:08

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Partie prenante, par le hasard des rencontres de voisinage, d’un groupe de femmes et d’hommes qui s’efforcent de soutenir les sœurs clarisses de Malonne dans leur accueil de Mme M. Martin, et cherchant avec les membres de ce groupe des pistes de demains pour elle, je suis littéralement atterré par ces pratiques médiatiques mortifères.

Et je me pose cette sotte question : faut-il, pour expier, qu’après avoir laissé mourir, elle meure à son tour de cette mort innommée et, donc, commode pour qui la lui inflige ? "Pardonne-leur, Seigneur : ils ne savent pas ce qu’ils font". Elle, elle sait ce qu’elle a fait. Et les citoyens - oui, des citoyens, pas des juges professionnels - qui l’ont jugée, le lui ont signifié. Nous, nous nous efforçons de concourir à l’application concrète de la loi et du jugement qui règlent son devenir. Et nous sommes, avec elle, face à ce désert d’humanité qui reproduit, presqu’à l’identique, celui qu’elle a laissé se constituer. Quel progrès. Comme si d’ajouter du mal au pire grandissait la société. La rétablissement de la mort civile est au programme. Même si l’article 18 de la Constitution l’exclut. Cherchez l’erreur !

Trouvé ici:

http://www.lalibre.be/debats/opinions/l ... bb907db4c9

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