La Samaritaine :
Sur l'Islam, Houllebecq a dit 2 choses : il y a une douzaine d'années : "Toutes les religions sont connes mais l'Islam est vraiment la plus conne de toutes", ce qui avait créé un tollé
Ah oui ! Je me souviens. Je l'avais oubliée, celle-là.
Mais un tollé;
un tollé ? ... Oui, relatif ... C'est vrai ... mais amoindri à son bénéfice dans l'opinion (peut-être ?) par le fait qu'il pouvait piétiner le catholicisme en même temps. "L'honneur est préservé."
Il pouvait continuer de marcher sur la rue sans devoir porter un sac en papier brun couvrant en guise de couvre-chef. Ce n'est peut-être pas tout à fait le genre de déclaration apte à le faire bannir des ondes.
- "Que des conneries !"
Ça, ce serait quasiment comme du Charlie-Hebdo. On tolère.
sa sortie récente sur les Musulmans qui pourraient mieux s'intégrer dans une société Catholique que dans une société laique.
Il a sur ce point tout à fait raison, les immigrés Musulmans débarquant en France ne comprenant strictement rien à la laicité, et ce même pour un certain nombre nés en France. Ils assimilent la laicité à l'athéisme, cela les insécurise. Ce qui sécurise un croyant Musulman fervent, c'est de rencontrer un autre croyant fervent ferme sur sa croyance, ses valeurs et son identité.
Oui.
C'est bien sûr que, -
devoir choisir -, un musulman va toujours se sentir relativement mieux dans un univers de chrétien catholique que dans un monde formé d'athées ou de voltairiens cyniques.
Là-dessus :
Bien évidemment qu'une société à forte identité Catholique serait plus à même de les intégrer mais c'est le rêve d'un autre temps…
Pour avoir dit exactement
cela chez nous ("
qu'une société à forte identité catholique serait plus à même de les intégrer ..."), l'ex-primat de l'Église canadienne, Mgr Marc Ouellet, fut voué à l'exécration publique. Unanimement rejeté par nos divers commentateurs de la presse, de la radio ou de la télévision. Le spectre du fascisme ecclésiastique des années 1930 venait apparemment de retrousser le bout de son nez. Tous aux créneaux !"
Même que notre ex-primat fut désavoué par la totalité de nos évêques à raison de cette déclaration. Il ne se sera pas trouvé un seul évêque, pas un seul, pour se porter à la défense de leur collègue. On nous l'aura présenté discrètement comme un "loose canon" selon des racontars filtrant du petit monde des curés, des échos de sacristie. On avait affaire à une forte personnalité, imbue d'elle-même et complètement coupée du vrai monde. Bref, il fallait le retourner à Rome au plus vite.
C'est pourquoi je suis à la fois étonné et amusé de trouver maintenant un Houellebecq parvenant lui-même à une même observation que le cardinal Marc Ouellet en 2008.
Et je suis un peu surpris que ce dernier propos de l'écrivain français semblerait ne faire aucune vague en France, à la différence de son autre mot. Surprenant qu'aucune association de laïcistes n'ait pu repêcher le mot sur la toile pour le condamner.
C'est aussi pourquoi je me demande de quel bois se chauffe Houellebecq réellement. Qu'est-ce que les libre-penseurs peuvent comprendre du personnage (un ami ?) pour qu'il puisse jouir d'une assez large impunité ? C'est sa figure de fou du roi ? de gavroche ? d'écrivain vedette et même qu'adulé par les incroyants ?