La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

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Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Cinci » lun. 12 mars 2018, 14:41

Salut Valérie,

Je vous remercie beaucoup pour le message. Ce fut un réel plaisir pour moi de le parcourir.

Je comprend mieux ce que vous vouliez dire à propos de la modernité des thèmes abordés ou de l'approche qui aura été celle de Gélinas à l'époque. Si vous m'offrez en plus l'opportunité de lire tout le mémoire que vous avez produit, vous comprendrez que j'accepte avec joie une pareille faveur. Oui, ça m'intéresse ! C'est tellement gentil de votre part.

Puis Jean Narrache, ensuite la satire dans la presse francophone ... Tout cela est très intéressant pour moi. C'est certain.
Valérie a écrit :
Pour ce qui d'Arcand, j'avoue ne pas trop connaître son travail. Une collègue a relevé toutes ses caricatures faites dans Le Goglu dans les années 30. Je les ai dans mon ordinateur. J'avoue les avoir regardées rapidement et avoir vu pas mal de dessins antisémites. Laissez-moi un peu de temps et je pourrai vous en dire davantage.
Oui, d'accord.

A l'université de Montréal, j'entendais Jean-François Nadeau partager un peu sa propre expérience du personnage d'Arcand via le travail de recherche qu'il avait fait sur lui, en vue de la publication de son livre. Lors de sa recherche, il était tombé sur un très vieux monsieur qui se souvenait encore très bien - et comme avec bonheur - de sa propre fréquentation des pages du Goglu ! Il apparaîtrait qu'Arcand pouvait récolter un succès d'estime auprès d'un certain lectorat assez large dans les années 1930. A l'époque de la grande crise économique des années 1930 : la chose se conçoit assez facilement.

[...]

Dans ses mémoires, le Père Georges-Henri Lévesque (le premier directeur de la faculté des sciences sociales de l'université Laval à Québec) raconte la première fois où il aura eu la chance de rencontrer Arcand en personne, dans le presbytère de la paroisse Saint-Alphonse d'Youville à Montréal (près de l'avenue Crémazie, au nord de ville). Il s'y était rendu à la suite d'une invitation lancée par des amis communs. Le curé de la paroisse était lui-même un grand admirateur d'Arcand.

Le Père Lévesque raconte s'être trouvé en présence d'un bonhomme doté d'une belle prestance, sachant très bien manier le verbe. Arcand était un homme fort cultivé. Il avait commencé sa carrière comme journaliste au quotidien La Presse, en tant que chroniqueur littéraire, critique des arts de la scène et de l'opéra, etc. Par son travail, Arcand avait eu la chance d'entrer en contact avec toutes les grands artistes étrangers qui étaient de passage à Montréal.

Le Père se souvenait être sorti effrayé de cette rencontre avec Arcand. Alarmé par le contenu de son discours, et encore plus par le sérieux de son militantisme et de son zèle.

:nule:

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Valérie » dim. 04 mars 2018, 11:09

Finalement, il y a les aspects modernes qui sont davantage liés à l'esthétique et aux stratégies théâtrales.

- Transformation de la mimésis (concept aristotélicien)
- Création d'une intimité entre la scène et la salle. (Personnage/acteurs/spectateurs)
- Transmédiacité de Fridolin ( Fridolin est d'abord un personnage de radio, sera porté sur scène et sera aussi présent dans les journaux - lettres et caricatures-) Il traverse les différentes formes de médias.
- Hétéromorphisme: le fait que les spectacles soient faits de plusieurs discipline (danse, mime, chanson et même cinéma (Gélinas présente un film pendant une de ses revues). Il emprunte aussi plusieurs caractéristiques esthétiques aux médias non-artistiques (Radio et journal)

C'est un résumé très simplifié. Il serait très complexe d'entrée dans les détails ici, puisqu'il faudrait faire des précisions sur l'histoire du théâtre, sur la définition de la modernité et de l'histoire du Québec.

Tout est beaucoup mieux détaillé dans mon mémoire, enfin je l'espère. Comme je vous l'ai mentionné Cinci, je peux vous l'envoyer en privé. Il sera disponible dans quelques mois sur internet lorsque l'Université acceptera mon dépôt final. Pour l'instant, il est en évaluation.

Pour l'instant j'étudie le travail de Jean Narrache. J'ai d'ailleurs collaboré très humblement à un travail international sur la satire dans la presse francophone des années 30. Cela mènera a une publication dans les prochains mois. Le travail de Jean Narrache est très intéressant. Je travaille d'ailleurs de façon indépendante à la publication de certaines œuvres inédites. Pour l'instant, je ne peux pas trop en parler, mais j'espère que cela aboutira. Il me fera plaisir de partager sur ce sujet avec vous lorsque mon travail sera plus avancé.

Après Jean Narrache, j'aimerais bien me tourner vers le travail de l'Abbé Jean-Baptiste Proulx. Il adaptait des pièces de théâtre classique au public canadien français et catholique de l'époque. Si je peux me trouver du travail en tant qu'enseignante, je pourrais avoir une stabilité financière qui me permettrait de faire mon doctorat sur l'œuvre de ce religieux. :ange:

Pour ce qui d'Arcan, j'avoue ne pas trop connaître son travail. Une collègue a relevé toutes ses caricatures faites dans Le Goglu dans les années 30. Je les ai dans mon ordinateur. J'avoue les avoir regardées rapidement et avoir vu pas mal de dessins antisémites. Laissez-moi un peu de temps et je pourrai vous en dire davantage.

J'espère que mes interminables messages vous auront plu. J'espère toujours avoir de vos nouvelles. ;)
Bien à vous,
Valérie.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Valérie » dim. 04 mars 2018, 10:51

D)Le passé: Dans ses revues, Gélinas célébre le présent. Il tient un discours ironique lorsqu’il traite du passé. Par ailleurs, plusieurs de ses sketches ont pour objectif de réécrire l’histoire. Nous l’avons vu dans La légende d’un peuple et dans « Histoire de refaire l’histoire». De plus, le discours que Fridolin prononce lors du « Défilé du Tricentenaire» montre bien que la nostalgie n’est pas pour Gélinas quelque chose à valoriser. Nous pouvons aussi faire référence au sketch « Les Saints du jour», cité précédemment , qui fait des marins et des chauffeurs de taxi des saints. Dans ce numéro, Gélinas célèbre encore le présent au détriment du passé. Il semble que les revues de fin d’année de Gélinas glorifient en quelque sorte le présent et défendent un discours anti-passéiste, en écho avec les valeurs que la modernité véhiculait à cette époque-là. Yvan Lamonde explique, dans son ouvrage La modernité au Québec, tome 2. La victoire différée du présent sur le passé (1939-1965), de quelle façon se manifestent les idées modernes dans le Québec des années quarante. Bien que plusieurs personnages publics tenaient un discours passéiste, pensons à Lionel Groulx et Maurice Duplessis, les partisans de la modernité, eux, valorisaient le présent et l’avenir. Lamonde cite un passage du Refus global : « Le passé dut être accepté avec la naissance, il ne saurait être sacré. Nous sommes toujours quitte avec lui. » Bref, ceux que Lamonde présente comme les partisans de la modernité s’opposent au discours passéiste. * Autre extrait de mon mémoire.

D) La France: Gélinas critique l'attitude de certains Canadiens-Français à idéaliser la France et la voir comme un modèle.
« La vie édifiante de Jean-Baptiste Laframboise»(1945), « La légende d’un peuple »(1942); « La véritable fondation de Montréal»(1942)

e) Campagne/ville: Comme vous l'avez mentionné l'urbanité de Fridolin y est pour quelque chose. Par ailleurs, de nombreux sketchs tournent au ridicule les personnages de la campagne et la colonisation (à l'époque le gouvernement lançait une campagne de colonisation des terres éloignées du Québec). « Le roman d’une ménagère en 1942 », (1939); « Le Val-qui-rit ». (1940) Je vous conseille vivement le dernier sketch, Gélinas s'amuse avec les clichés sur la campagne et la ville, mais il s'agit surtout d'une parodie savoureuse de la littérature du terroir.

f) La technologie; Ça semble évident, mais Gélinas met aussi en scène les nouveaux objets technologiques de son époque (téléphone, les p'tits chars...)

Voilà pour ce qui est des thèmes. Comme vous le voyez la liste est assez longue. Je vous invite à lire les sketchs dont je vous ai écrit les références. S'il vous est impossible de vous déplacer, j'ai numérisé quelques sketchs dans le cadre de mon travail que je peux vous envoyer.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Valérie » dim. 04 mars 2018, 10:33

Rebonjour Cinci,

je trouvais plus simple de vous écrire plusieurs messages étant donné la complexité de la question. Qui a-t-il de moderne dans Les Fridolinades? Cela m'a pris 158 pages pour l'expliquer. Si cela vous intéresse, je peux vous partager mon mémoire en privé ou vous contenter du résumé que je vais tenter de vous faire ici même dans les prochains jours.

1- Thématiques:

a) Les femmes: Gélinas a dans le cadre de ces revues un discours progressiste sur les droits des femmes pour un homme des années 40.
- Personnages qui ont des rôles sociaux ou des caractéristiques traditionnellement masculins. (Chef d'armée, 2 politiciennes) À l'époque, il va sans dire qu'il est impensable qu'une femme soit chef d'armée ou politicienne. Le personnage d'Alice dans le sketch, L'essai sur la race, est le seul personnage féminin et surtout le seul qui s'intéresse à la politique étrangère (elle prévoit même la possibilité d'une guerre) alors que les hommes écoutent la boxe et parlent de femmes. Finalement, Aurore est un personnage récurrent. On la connaît alors qu'elle demande à Théodore de l'épouser dans la revue de 39. Le couple revient d'une revue à l'autre. Ainsi on voit l'évolution du statut de la femme d'une année à l'autre. Alors que dans le premier sketch elle supplie Théodore de l'épouser, dans l'un des sketchs suivants, c'est elle qui refuse puisque maintenant elle a un travail et peut être indépendante. Dans les sketchs suivants, ils s'épousent et ont un famille. La sexualité y est abordée, même si ce ne sont que des allusions. (Le droit d'une femme de se refuser à son mari par exemple.)

b)L'Église catholique
: Gélinas détourne de nombreux symboles importants à l'époque pour les désacraliser voire les rendre grotesques.
Les sketchs sont très nombreux.

« Les Saints Innocents ».
Ce numéro met en scène trois élus de l’époque. Ils chantent qu’ils n’ont pas peur du Premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, et qu’ils sont prêts à l’affronter si cela est nécessaire. Pourtant, lorsque celui-ci apparaît déguisé en marchand de sable, les trois députés hurlent de peur et se cachent. Le sketch semble davantage critiquer la vie politique. Par contre, le titre de ce numéro renvoie à un passage particulier de La Bible. Pour les catholiques, les Saints innocents sont les enfants qu’Hérode, Roi de Judée, a ordonné d’assassiner pour éliminer tous les opposants . Le mot innocent au Québec décrit une personne naïve, voire ignorante. Il y a donc un jeu de mots évident entre la signification canadienne-française du mot et le sens biblique. On traite les députés d’ignorants, mais comme il s’agit d’une appellation bien connue des Chrétiens, on perçoit aussi le détournement d’un motif religieux pour en faire un sketch satirique. On peut y voir une première flèche lancée à l’Église, bien que très subtile.

J'ai mis un court extrait de mon mémoire, je ne suis pas supposé le faire, mais bon j'espère que cela éclairera votre réflexion. Je vous suggère de lire les sketchs Les Saints du jour(1943) et Le défilé du Tricentenaire (1942)

Il y a aussi des critiques très claires contre l'Église. Gélinas accuse l'Église de maintenir la population dans une certaine ignorance (« La vie édifiante de Jean-Baptiste Laframboise » 1945) et d'être hypocrite « La vitrine brisée», (43 ou 44)

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Valérie » dim. 04 mars 2018, 10:10

Cinci a écrit :
ven. 29 sept. 2017, 15:19

Il y a bien le sketch intitulé Essai sur l'avenir de la race, ou Les saints innocents, Baptiste s'en va-t-en guerre, voire le monologue sur Greta Garbo. Ce sont des trucs qui faisaient parti de la revue théâtrale en 1939/1940. Moderne? Dans le sens où ils révèlent le point de vue d'un observateur urbanisé peut-être? En rupture avec l'idéal bucolique et agricole des "clérico-nationalistes" du temps? Je n'ai jamais consulté directement des vieux numéros du Goglu, le journal humoristique d'Adrien Arcand des années 1930, mais je ne serais pas étonné outre-mesure qu'une certaine critique grinçante de la société québécoise d'alors pourrait se retrouver aussi bien chez l'un que chez l'autre.

Pour Germain Lacasse, ce n'est pas si facile de le trouver.
Bonjour Cinci,

En surfant sur le forum, j'ai trouvé ce sujet fort intéressant. Je suis désolé de ne pas vous avoir répondu plus tôt. Par contre, je considère que c'est tout de même une bonne chose puisque j'ai déposé mon mémoire il y a un mois. Le travail étant terminé, je me sens plus solide pour vous répondre.

Les sketchs dont vous parlez ont effectivement été présentés lors des revues 1939 et 1940. Par contre, Les Saints Innocents a été présenté en 1938, lors de la première revue.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Cinci » ven. 29 sept. 2017, 15:19

Bonjour,

Et alors, Valérie, quels seront ces thèmes ou stratégies qui se révèlent modernes chez Fridolin?

Il y a bien le sketch intitulé Essai sur l'avenir de la race, ou Les saints innocents, Baptiste s'en va-t-en guerre, voire le monologue sur Greta Garbo. Ce sont des trucs qui faisaient parti de la revue théâtrale en 1939/1940. Moderne? Dans le sens où ils révèlent le point de vue d'un observateur urbanisé peut-être? En rupture avec l'idéal bucolique et agricole des "clérico-nationalistes" du temps? Je n'ai jamais consulté directement des vieux numéros du Goglu, le journal humoristique d'Adrien Arcand des années 1930, mais je ne serais pas étonné outre-mesure qu'une certaine critique grinçante de la société québécoise d'alors pourrait se retrouver aussi bien chez l'un que chez l'autre.

Pour Germain Lacasse, ce n'est pas si facile de le trouver.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Cinci » dim. 24 sept. 2017, 15:51

Bonjour,
Valérie a écrit :
En fait, l'histoire culturelle du Québec, c'est ce en quoi je me spécialise. J'essaie avec mon mémoire de prouver que la modernité est arrivée dès les années 40 au Québec (je pourrais en parler un peu plus tard, ce n'est pas étranger aux questionnements qui nous occupent) et je m'intéresse au personnage de Jean Narrache dans la presse des années 30-40 pour un projet international. Bref, l'histoire culturelle du Québec, c'est mon domaine.
:clap:

Bravo.


Quand j'aurai la chance, je vais jeter un oeil sur ces textes dont vous vous parlez.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Valérie » dim. 24 sept. 2017, 11:26

Bonjour Anne,

Contente que cela vous plaise.

Bon dimanche,
Valérie.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Valérie » dim. 24 sept. 2017, 11:25

Bonjour Cinci,

En fait, l'histoire culturelle du Québec, c'est ce en quoi je me spécialise. J'essaie avec mon mémoire de prouver que la modernité est arrivée dès les années 40 au Québec (je pourrais en parler un peu plus tard, ce n'est pas étranger aux questionnements qui nous occupent) et je m'intéresse au personnage de Jean Narrache dans la presse des années 30-40 pour un projet international. Bref, l'histoire culturelle du Québec, c'est mon domaine.

Je travaille de nuit pour les neufs prochains jours, il est donc difficile pour moi d'avoir des discussions très complexes. :dormir: Lorsque j'aurai finit mon blitz de travail, lundi prochain, je relirai votre message avec plus de concentration et nous pourrons continuer la discussion. En attendant, je vous conseille de lire Les Fridolinades de Gratien Gélinas, vous serez surpris par la modernité des thèmes et des stratégies dramaturgiques.

Sinon Le diable est en ville de Germain Lacasse est très intéressant. L'auteur parle de la revue théâtrale comme de l'échec de l'Église dans le discours sociale. C'est vraiment intéressant. Tout ces livres sont disponibles à la BANQ ou dans toute autre bonne bibliothèque.

Je suis impatiente de poursuivre notre discussion.

Bien à vous et surtout à bientôt
Valérie.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Anne » dim. 24 sept. 2017, 6:47

Je viens de terminer la lecture de ce sujet et j'y ai trouvé des points de vue "rafraîchissants" qui changent du "Quebec bashing" si cher à plusieurs canadiens (ou autres)...

:top:

Merci infiniment!

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Cinci » sam. 23 sept. 2017, 20:00

Salut Valérie,

Il me fait plaisir de lire votre commentaire. Depuis que je suis inscris sur ce forum virtuel, je pense que vous êtes la première personne qui paraît s'intéresser réellement* à ce que je pourrais appeler une sorte de "dimension culturelle" de l'expérience historique et/ou national de ce petit peuple qui est le nôtre.

Faisons un petit détour pour commencer.

René Lévesque écrivait ceci en 1968 dans son manifeste de lancement du parti politique qu'il venait alors tout juste de fonder, avec quelques autres :
Nous sommes des Québécois. Ce que cela veut dire d'abord et avant tout, et au besoin exclusivement, c'est que nous sommes attachés à ce seul coin du monde où nous puissions être pleinement nous-mêmes, ce Québec qui, nous le sentons bien, est le seul endroit où il nous soit possible d'être vraiment chez nous. Être nous-mêmes, c'est essentiellement maintenir et développer une personnalité qui dure depuis trois siècles et demi. Au coeur de cette personnalité se trouve le fait que nous parlons français. Tout le reste est accroché à cet élément essentiel, en découle où nous y ramène infailliblement.

Dans notre histoire, l'Amérique a d'abord un visage français [...] Puis vint la Conquête. Nous fûmes des vaincus qui s'acharnaient à survivre petitement sur un continent devenu anglo-saxon. Tant bien que mal, à travers des péripéties et divers régimes, en dépit de difficultés sans nombre (l'inconscience et l'ignorance même nous servant trop souvent de boucliers), nous y sommes parvenus. Pour tous le moteur principal de l'action a été la volonté. de continuer, et l'espoir tenace de pouvoir démontrer que ça en valait la peine . Jusqu'à récemment, nous avions pu assurer cette survivance grâce à un certain isolement. Nous étions à l'abri dans une société rurale où régnait une grande mesure d'unanimité et dont la pauvreté limitait aussi bien les changements et les aspirations. Nous sommes fils de cette société dont le cultivateur, notre père où notre grand-père, était encore le citoyen central.

Nous sommes aussi les héritiers de cette fantastique aventure que fut une Amérique d'abord presque entièrement française et, plus encore, de l'obstination collective qui a permis d'en conserver cette partie vivante qu'on appelle le Québec. Tout cela se trouve au fond de cette personnalité qui est la nôtre. Quiconque ne le ressent pas au moins à l'occasion n'est pas ou n'est plus l'un d'entre nous. (R. Lévesque, Option-Québec, Montréal, 1968, p. 19)


Vous disiez :
Valérie a écrit :
La question encore plus intéressante est de comprendre pourquoi est-ce qu'on a créer ce discours sur l'Église au Québec d'avant 60.
Si j'essayais vraiment de résumer la chose : je dirais qu'une certaine vision nationaliste et traditionnelle, - celle qu'une foule de penseurs du Québec s'échangeaient en partage et proposaient à tous les Canadiens français de l'époque -, restait une réflexion collective dans laquelle la place centrale de l'Église catholique demeurait indiscutable et indiscutée, ainsi que la notion défensive de survivance.

Notre épanouissement collectif se devait de passer par le truchement de la foi catholique. Ainsi, l'idée d'une émancipation nationale n'aurait -elle pu se faire en sacrifiant la foi des ancêtres, pour que notre peuple y perdre son âme.

Alors, ce qui arrive en 1960, c'est comme le fleurissement d'une certaine dynamique nationale et centralisatrice à Ottawa. Oui, au Canada-anglais d'abord. C'est une conséquence quelque peu indirecte de la Deuxième Guerre mondiale, et aussi surprenant que la chose puisse paraître.

La Canada anglais aura su tirer parti des "années de guerre", pour amorcer solidement une vaste entreprise de modernisation du pays. Il allait de soi pour ces dirigeants anglo-saxons que la modernisation devait signifier aussi la standardisation d'un Canada unitaire, uniformisé, "démocratisé" au sens où tous les citoyens du pays devraient jouir des mêmes droits, avec une priorité mise sur l'épanouissement personnel des individus, etc. La construction de ce Canada moderne exigeait la disparition de l'ancienne mentalité collective et défensive des Québécois.

C'est justement à quoi va servir la construction du mythe de la "grande Noirceur" : consolider une idée. C'est la pensée d'un Québec éternellement arriéré, soumis à la férule du clergé catholique, et étant ainsi soustrait à la voie normale de développement et de progrès des sociétés riches et respectueuses des droits individuels. Le mythe sert à disqualifier les anciennes élites du Québec français. "Du passé faisons table rase."

En réaction, au Québec, il se sera donc produit une "division des esprits".

Les uns (fédéralistes anglophiles) souhaitant alors se jeter à corps perdu dans cette voie du progrès émancipateur promis et dont l'espace canadien anglais (forcément) devait servir de tremplin, pour une prétendue sortie hors de soi mais sans se renier pour autant, c'est à dire sans devoir devenir "autre". Les "Canadiens français devraient pouvoir rester des Canadiens français" même si devant fonctionner maintenant dans une culture qui opérerait une rupture totale avec la mentalité passée de leurs pères ... en chassant l'Église de sa place primordiale comme institution normative pour la société canadienne-française notamment. C'est ce que Pierre Trudeau promettait aux Canadiens français. Trudeau pouvait même se revendiquer des critiques des catholiques libéraux en France, afin de tirer à boulet rouge sur le clergé nationaliste du Québec.

Les autres (promoteur d'un Québec français) auront bien voulu accepter les critiques touchant les limites de l'ancien nationalisme, la critique d'un certain immobilisme social. Ces derniers (cf René Lévesque) auront jugé qu'il fallait moderniser la société québécoise en effet, mais que la meilleure façon d'y parvenir, sans trahir les espoirs de nos devanciers, pour conserver notre "être collectif", pour assurer réellement l'épanouissement des nôtres : il fallait pousser l'expérience collective du Canada français jusqu'à son terme naturel et qui serait l'acquisition d'une autonomie politique réelle. Et c'est en cela que l'épanouissement de tous les Québécois serait la mieux assurée. Comme avec les premiers partisans fédéralistes de la modernité , il fallait refonder la société sur une nouvelle base moderne, mettant aussi à profit les outils de l'État-nation ("Maître chez nous"), mais afin d'assurer cette fois la croissance, le développement et l'enrichissement d'une société française en Amérique.

En dépit du "clash" politique qu'impliquait la rencontre frontale de deux nationalisme différents (celui des anglais, celui des Français), tous les acteurs de la scène politique s'entendaient peu ou prou pour déloger l'Église catholique de l'ancienne place qu'elle occupait dans l'imaginaire collectif. Tout ce beau monde s'entendait au moins sur une chose : le progrès exigeait que les curés soient renvoyés dans leur sacristie, la foi privatisée. La foi religieuse ne devrait plus pouvoir servir de ciment ou de glue indispensable pour maintenir la cohésion du peuple, pour que le peuple puisse se comprendre lui-même comme étant un peuple distinct des autres.

Nous en sommes maintenant rendus là.




Vous ajoutiez :
Donc effectivement le discours sur la grande Noirceur mérite d'être nuancé. Si ces deux artistes [Gratien Gélinas, Jean Narrache] ont pu exister et connaître le succès qu'ils ont connu, c'est que l'Église n'était pas toute puissante.
Oui le discours mérite d'être nuancé. L'Église avait bien sûr du poids dans la société, mais elle n'était pas toute puissante. Je suis d'accord avec vous.

Elle avait bien du mal à lutter, par exemple, contre l'invasion du cinéma américain, l'Église. La survenue des productions hollywoodiennes dans le paysage (dès les années 1920) agissait déjà comme une formidable machine de séduction sur les esprits, ouvrant les têtes à un "ailleurs" possible, une façon de vivre ou de se comporter différente. La puissance de l'Église était forcément contrainte, plongée qu'elle se trouvait dans un univers politique libéral au sens large. Le Québec n'était vraiment pas une dictature. Pas même au temps du gouvernement de l'Union nationale de Maurice Duplessis, malgré tout ce qu'auront pu raconter les adversaires politiques du Québec français, les Trudeau et les plus fermes défenseurs du mythe.



________
* Vous êtes la première à ma connaissance, si j'excepte Relief qui pourrait à l'occasion tirer parti de quelques réflexions en lien.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Valérie » sam. 23 sept. 2017, 8:19

Bonjour Cinci,

Il s'agit d'un débat particulièrement intéressant et complexe. Vous savez comme moi que l'histoire n'est qu'un discours sur certains événements, donc pas la vérité. Il est vrai que l'on aime présenter le Québec d'avant 1960 comme un endroit ou l'institution catholique était étouffante. D'un point de vue étatique, il est impossible de le nier. L'Église était responsable des écoles et des hôpitaux. Inévitablement, cela avait des répercussions sur l'éducation transmise aux enfants et dans les soins. L'Église avait aussi un pouvoir culturelle important, par exemple les troupes de théâtre étaient souvent diriger par un prêtre.

Cela dit, ce discours très manichéens du avant/après me semble de plus en plus problématiques (J'étudie particulièrement la littérature des années 30-40au Québec). Désolé, mes références seront littéraires puisqu'il s'agit de mon domaine d'études. Par exemple, Gratien Gélinas se permettait dans ses revues que critiquer l'Église catholique et rien ne prouve qu'il aurait vécu de la censure. Bien au contraire, il jouissait d'un succès sans précédant dans l'histoire du théâtre au Québec. Jean Narrache, une figure importante de l'époque, publiait chaque dimanche une chronique dans le journal La Patrie. Quelques une de ses chroniques sont dur envers l'Église, Une de ses chroniques est une parodie de la Genèse. Pourtant, il ne semble pas avoir été ennuyer. Il a écrit pour ce journal mainstream très populaire (le deuxième plus lu à Montréal à l'époque) pendant neuf ans. La popularité de ces artistes semblait les rendre intouchables. Un seul roman de Jean Narrache a été censuré, à ma connaissance, par Duplessis. Autrement, leurs travaux n"étaient pas mis à l'Index.

Donc effectivement le discours sur la grande Noirceur mérite d'être nuancé. Si ces deux artistes ont pu exister et connaître le succès qu'ils ont connu, c'est que l'Église n'était pas toute puissante.

La question encore plus intéressante est de comprendre pourquoi est-ce qu'on a créer ce discours sur l'Église au Québec d'avant 60. Je vous propose deux hypothèses personnelles:
1- C'est facile. Lorsque l'on doit transmettre un savoir (ici l'histoire du Québec) c'est beaucoup plus simple lorsque le savoir est figé. Ainsi, rien de mieux que d'enlever toutes les nuances nécessaire et faire court.

2- N'oublions pas que c'est la génération des baby-boomers qui a fait la Révolution tranquille et qu'ils sont très nombreux. Ce sont donc eux qui, pour l'instant, crées le discours sur l'histoire. Plus l'avant révolution était sombre et étouffant plus la victoire est grande. Donc, comme c'est cette génération qui créée elle-même le discours sur leur propre révolte, il manque de nuance. À mon avis, cela va changer. Autour de moi (universitaires) plusieurs ont un discours plus nuancé sur le sujet ces dernières années.

J'espère que j'ai été clair et que cela pourra supporter un tant sois peu votre réflexion. Cela ne reste qu'un avis.

Bien à vous,
Valérie.

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Suliko » sam. 12 août 2017, 15:51

Nous n'étions pas réduit à lire du Veuillot!
Pourtant, c'est pas mal, Veuillot !

Plus sérieusement, concernant cette histoire d'Index, y a-t-il parmi vous, et surtout parmi les traditionalistes de ce forum, des gens qui continuent de respecter cette interdiction de lire, posséder ou vendre certains livres néfastes pour la foi ? Quand j'y pense, il se trouve que durant ma scolarité (dans des écoles publiques), j'ai lu nombre d'ouvrages se trouvant à l'Index (Flaubert, Zola et j'en passe et des meilleures !) et je possède un ou plusieurs exemplaires de livres pas forcément très favorables au catholicisme.
Dans les Actes des Apôtres, on a même un exemple d'autodafé :
Et parmi ceux qui s’étaient adonnés aux pratiques superstitieuses, beaucoup apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le peuple : en estimant la valeur de ces livres on trouva cinquante mille pièces d’argent :
(19;19)

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par Cinci » sam. 12 août 2017, 4:26

Poursuivant dans les témoignages ...


Le père Georges-Henri Lévesque (1903-2000)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-H ... 3%A9vesque

Pas précisément un traditionaliste et amateur d'obscurités, de rigidités et tout. Pas du tout le genre à être nostalgique d'un passé mais le profil plutôt de celui qui n'aurait pas eu de scrupules à "régler son compte" à un cléricalisme borné et tutti. Le père Lévesque a été perçu comme l'adversaire de l'ancien Premier ministre du Québec Maurice Duplessis.



Il écrit en réponse à une question sur le temps de sa jeunesse :

[...]

- Êtes-vous satisfait de votre cours classique?

Fier, même, J'estime que le cour classique tel que nous l'avons connu et pratiqué nous dispensait, à Chicoutimi et ailleurs, une formation humaniste éminement valable. Une formation qui devait nous immuniser contre bien des fanatismes, ces suprêmes péchés! Car s'ouvrir à l'universel, c'est refuser de se limiter au particulier, c'est laisser tomber les oeillères, si vous voulez, c'est prévenir une certaine compression de l'être humain.

Les collèges classiques selon la formule que j'ai connu nous offraient, par surcroît, la chance d'une importante co-éducation, c'est à dire que les futurs leaders de la société civile ou religieuse, se trouvaient ensemble pour vivre une fraternité qu'on poursuivrait plus tard.

Certains pays ont favorisé des systèmes parallèles d'éducation pour les laïcs et les futurs prêtres ou religieux ont par là dressé d'Infranchissables barrières entre les deux groupes, Ici, je pense que nous devons rendre hommage aux évêques du Québec, qui ont toujours su lutter contre la tendance romaine de vouloir transformer nos collèges en de véritables séminaires, en maison d'enseignement secondaire pour futur prêtres exclusivement. N'était-ce pas rassurant pour tout le monde de voir que de futurs avocats, députés, médecins, abbés ou religieux de toutes couleurs pouvaient vivre, étudier et fraterniser ensemble si longtemps avant de se lancer dans la vie publique, chacun de son côté?

- Quand et comment avez-vous désiré devenir prêtre et entrer chez les Dominicains?

Avant de répondre à votre question, je tiens à affirmer hautement que je n'ai jamais été poussé dans le dos ou tiré en avant, comme vous voudrez, par qui que ce soit dans le choix de ma vocation. Ni mes parents, ni les frères, ni les prêtres du Séminaire de Chicoutimi, personne n'a jamais cherché à m'Influencer indûment. Je ne dis pas que l'un ou l'autre, frère ou prêtre, n'a jamais désiré quelque chose pour moi; je souligne fortement qu'on a toujours respecté ma liberté en la cultivant et en la mettant en situation de faire un choix qui fût vraiment le mien.

[...]

Je n'ai jamais ressenti de pression en aucune direction. Ce qui ne signifie pas que je n'aie pas été influencé par certains facteurs sociologiques, comme ma famille chrétienne, mes premiers éducateurs religieux, les bons prêtres du Séminaire et l'Église en général, bien présente alors dans nos vies. Ces éléments jouaient beaucoup plus fort que de nos jours, je pense, en ce début de siècle où la communication se résumait presque au téléphone arabe, tellement les appareils existants étaient déficients. Pensez-y, nous n'avions ni radio, ni télévision, ni bibliothèque valable, rien que les rares journaux de Québec et de Montréal, plus l'hebdomadaire local. Pour nous ouvrir à l'extérieur, une chance que nous avions l'Église!

Nous vivions dans un milieu clérical, disons le mot sans sa teinte péjorative, et ce n'est pas à un sociologue que vous apprendrez la force d'attraction d'Une telle ambiance.

Selon la tradition de l'époque, l'année scolaire commençait, pensez donc! par une retraite prêchée. Un religieux que nous ne connaissions pas, venu je ne sais d'où, appartenant à un groupe dont j'ai oublié l'étiquette, un religieux donc nous prêcha la retraite, nous parla pendant une demi-heure deux ou trois fois par jour. J'en fus très impressionné. Ce qui me frappa fut de voir là, en face de moi, un homme qui parlait à d'autres hommes (de tout petits hommes, pourtant!) qui captait leur attention et qui, uniquement par sa parole, pouvait les tenir en haleine. J'apercevais autour de moi mes petits camarades sérieux, attentif, médusés comme moi et écoutant avec ce que j'identifias comme de l'admiration

Après les sermons, j'en parlais à mes petits amis du moment et tous admettaient avoir été touchés. Je me dis par-devers moi : extraordinaire, ce phénomène-là! De ce moment jaillit en moi une intuition. A ceux qui me demandaient ce que j'entendais faire plus tard, je répondais invariablement : un père qui prêche. Comme d'autres disaient : un médecin, un prêtre ou un pompier. Sans doute pour m'exercer d'avance, lorsque nous jouions à la messe, mes frères et moi , je me chargeais invariablement de la prédication. Gare aux auditeurs distraits.

La pratique religieuse était liée à un milieu sociologique où les vocations poussaient comme marguerite au printemps. On servait la messe, on jouait au prêtre, on chantait les vêpres, on participait aux processions, on reniflait l'encens et flairait le vin de messe, et toutes ces manifestations extérieures de foi, de notre foi d'alors, nous invitaient spontanément à la vie religieuse ou sacerdotale.

Extrait de :
Georges-Henri Lévesque, Souvenances, 1984, p. 93

Re: La foi est si étouffante au Québec avant 1960 ?

par pierresuzanne » ven. 28 juil. 2017, 6:31

Cinci a écrit :
jeu. 27 juil. 2017, 18:36
Par exemple, en 1960, le Jerusalem Post s’intéressait à « Bourguiba’s Quiet Revolution », le président tunisien ayant choisi de rendre le jeûne du ramadan optionnel afin de ne pas nuire à l’industrie et au commerce. D’autres journaux décrivaient au même moment des « quiet revolutions » au Soudan, au Bhoutan, au Pakistan ou encore en Côte d’Ivoire.

Ce que ces textes avaient en commun, c’était de lier ces multiples révolutions tranquilles à une volonté de s’attaquer aux traditions ancestraleset de chercher à arracher les pays ou régions concernés à la misère et à l’ignorance.

On se réjouissait notamment que le Japon, réalisant sa propre « révolution tranquille », ait réussi à se sortir de son ancienne gangue médiévale afin d’embrasser un programme de réformes sociales. De même, le Programme de développement communautaire mis sur pied en Inde devait, disait-on, assurer le développement économique et social du pays en extirpant les vieilles méthodes d’agriculture et les superstitions religieuses. le
Intéressant :

Par exemple, en 1960, le Jerusalem Post s’intéressait à « Bourguiba’s Quiet Revolution », le président tunisien ayant choisi de rendre le jeûne du ramadan optionnel afin de ne pas nuire à l’industrie et au commerce. D’autres journaux décrivaient au même moment des « quiet revolutions » au Soudan, au Bhoutan, au Pakistan ou encore en Côte d’Ivoire.
Quelle dérision.

Dans les années 40-60, on a désigné notre foi catholique comme une superstition moyen-nageuse,
et les musulmans qu'on montrait alors en exemple, sont revenus à bien pire qu'elles. Aucune de leurs aspirations à des réformes laïques n'a abouti. La charia est toujours là....


....mais l'Esprit Saint aussi.


A nous catholiques de retrouver le sens profond mystique de notre foi, et de savoir la transmettre à nos enfants et petits-enfants, en osant les signes liturgiques qui manifestent la présence, l'existence, et l'action de Dieu.


La semaine dernière à la messe (très Vatican II), on a chanté une antienne de prière universelle en latin.
Et bien, c'est cela que mes petites filles de 3 et 5 ans ont retenu, et qu'elles ont chanté toute la semaine. J'ai mis l’aînée à genou à la consécration, la petite a refusé, mais elle envoyait des bisous à Jésus en croix pendant la célébration. Les gestes de la foi parle de Dieu, parle à Dieu et nourrisse notre foi.

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