par Renaud » mar. 20 mai 2008, 12:16
AVE MARIA
Voici quelques réponses, toujours trop rapides à mon goût.
Miles-Christi a écrit:
"""(...)En fait la seule réponse apportée par l’économiste libéral est celle-ci : « Un pays peut vivre longtemps à crédit, même très longtemps, mais pas éternellement ». Réponse sibylline qui nous laisse sur notre faim. D’un côté nous voyons que l’individu surendetté finit tôt ou tard par se faire jeter à la rue comme un malpropre, de l’autre nous constatons que des Etats peuvent se permettre de mener grand train tout en continuant à accumuler les ardoises. Certains prévoient même que la France sera en cessation de paiement dans les années 2010, mais finalement est-ce si grave que cela ? Est-ce que l’on ne peut pas passer outre et continuer comme avant?"""
—> Réponse: Théoriquement oui parce que le plus important, ce n'est pas le "dogme" financier selon les critères libéraux (ou autres) encore actuels, mais bien la capacité de produire, physiquement, concrètement d'un espace économique donné. Cette capacité à produire, toujours augmentée, et perfectionnée dans le temps, en particuler par l'héritage de génération en génération des inventions et mises au point techniques. C'est cela l'essentiel. Un essentiel qui permet l'émission et la gestion d'une monnaie saine, car ayant sa correspondance EXACTE avec la production concrète. Malheureusement, c'est la banque qui dirige les opérations d'échange par la monnaie, et elle le fait pour ses seuls bénéfices ou presque, et non pas pour les vrais producteurs... Ceci est dit en résumé, mais dit - exactement -. En effet, la monnaie émise doit être le reflet exact de la production des biens, comme dans un MIROIR. La monnaie devant être SEULEMENT le reflet de la production ni plus ni moins. S'il y a plus ou moins d'objets fabriqués visibles dans le "miroir-monnaie", quelque chose est manifestement faux dans ce système.
Miles-Christi a écrit:
"""Par exemple il y a déjà eu des cas d’annulation de dette (pour les pays du Tiers Monde) et l’on ne peut pas dire que les conséquences furent apocalyptiques. Lorsqu’une bulle financière éclate cela signifie t-il l’effondrement de toute une économie ou simplement la baisse des revenus spéculatifs de quelques agioteurs et financiers de haut-vol ? L’actualité récente nous a montré que les banques pouvaient se permettre d’enregistrer des pertes record, pertes qui seraient mortelles pour n’importe quel autre agent économique, qui plus est les Etats volent à leur secours comme si elles constituaient la clef de voûte de tout le système. Pour démêler tout cet imbroglio et comprendre comment le système financier vient se greffer sur le système économique il faut en revenir aux notions de base : la monnaie, la banque, la dette et le prêt à intérêt. Aujourd’hui le prêt à intérêt est, suivant la formule consacrée, « passé dans les mœurs », comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs, mais cela signifie t-il qu’il ne pose plus problème ? Certainement pas, il a posé, il pose et il posera toujours problème, sa légitimité, à supposer qu’il en ait une, sera toujours remise en question, du moins tant qu’il y aura des hommes sains d’esprit""".
—> Réponse: Le crédit par anticipation, c'est l'écrasante majorité des cas aujourd'hui s'appliquant à la production des biens. Mais un fait confirme magistralement tout cela, c'est qu'il y a infiniments plus d'entreprises industrielles, commerciales, de services, etc, qui font faillite que de banques. Les faits, ici, parlent d'aux-mêmes. Les faillite de banques sont très spécifiques et beaucoup plus rares...
Miles-Christi a écrit:
"""« Ce pouvoir (économique discrétionnaire) est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer ». Pie XI, encyclique Quadragesimo Anno"""
—> Réponse: Pie XI avait très bien perçu les débuts de la mondialisation. Les toutes premières multinationales sont apparues aux États-Unis (à partir de Nex-York, 120 Brodway) entre 1890 et 1910, puis ensuite à partir de divers pays européens, entre autres, l'Allemagne et les Pays-Bas, les multinationales ne sont pas étrangères au déclenchement des guerres et des révolutions tout au long du 20ème siècle.
Miles-Christi a écrit:
"""On peut même dire que Marx ne s’est pas véritablement engagé dans une critique de la finance, ou alors elle est totalement absorbée par sa critique de l’économie capitaliste. Pourtant, en droit, on peut fort bien faire une description réelle (c'est-à-dire en termes de choses et de valeurs non médiatisées par la monnaie) de l’économie capitaliste, et dans un deuxième temps étudier une économie capitaliste monétarisée.
Première considération, on constate que le banquier est un acteur distingué au sein de l’économie capitaliste monétarisée : il est incontournable, aussi bien pour les capitalistes que pour les salariés, car il détient le pouvoir de création (crédit) et de destruction (recouvrement) d’une marchandise bien spéciale, dont tout le monde a besoin pour produire, échanger, consommer et profiter: l’argent. Cette place exceptionnelle du banquier dans l’économie est apparue comme scandaleuse aux yeux de certains économistes libéraux, qui ont proposé comme alternative le « Free Banking ».
Deuxième considération : sa marchandise n’est pas une substance, mais un signe, par un simple jeu d’écriture comptable le banquier crédite ou supprime. De plus sa marchandise, tel un boom-rang, finit par lui revenir et il peut de nouveau l’offrir. En effet il s’agit là d’un mécanisme bancaire que beaucoup de gens ignorent et qui s’appelle le multiplicateur de crédit. Exemple : Paul a besoin d’emprunter 100 000 euros pour acheter l’appartement de Pierre. Paul va donc trouver le banquier, celui-ci sort 100 000 euros du coffre, Paul donne ensuite ces 100 000 euros à Pierre, et que fait Pierre ? Pierre à son tour va voir le banquier, mais pour effectuer cette fois-ci un dépôt, donc le banquier remet dans son coffre les 100 000 euros qu’il avait prêté quelque temps auparavant, et il peut de nouveau les prêter à intérêt et ainsi de suite… le mécanisme de multiplication du crédit est certes limité par les réserves légales obligatoires et par les politiques d’encadrement du crédit, mais néanmoins il est des plus singuliers et offre un avantage certain sur toutes les autres marchandises, qui une fois vendues à un acheteur retournent rarement au vendeur pour pouvoir être de nouveau vendues à un autre acheteur, même en partie."""
—> Réponse: Il faut bien préciser que le "début" de l'argent, sa "naissance" proprement dite est une création ex-nihilo (création à partir du néant) par le banquier. Certes, il est tout à fait certain que les règles prudentielles obligent les banques à ne pas dépasser dans leurs réponses aux demandes de crédit une certaine proportion de leurs fonds propres (proportion de l'ordre de 60%, mais il faudrait vérifier dans le détail). Ceci dit en passant, actuellement, les banques ont des sueurs froides pour discriminer leurs pertes sur leurs actifs dues à la crise des "subprimes" partie des États-Unis en 2007, on en est à un total de pertes bancaires estimé à 1000 milliards de dollars et ce n'est peut-être pas fini. Donc l'argent vient au monde à partir du néant sur des garanties matérielles très concrètes signées par le demandeur d'emprunt. Le principal problème que nous ne voyons que très difficilement, et pour cause, c'est que la société dans son ensemble est la seule productrice de tous les biens et les services, sauf UN seul bien: l'argent, la monnaie. La société productrice des biens indispensables à la vie ici bas ne fait pas la monnaie! Ce qui fait que dans TOUS les échanges, il y a TOUJOURS un troisième "personnage" entre les deux parties qui échangent. Un personnage invisible mais Oh combien concret et omniprésent. C'est le banquier. S'il est bien vrai qu'il existe aussi un marché monétaire, de l'argent DÉJÀ existant en circulation, mais épargné, qui peut très bien alimenter des crédits, ce n'est pas ce type de crédit qui fait problème, ce sont les banques commerciales créatrices de monnaie à partir du néant lorsqu'elles octroient des crédits à leurs clients. Toutes les fois que le crédit sort du néant, il est la "propriété"(?) d'actionnaires, ces derniers vont ponctionner toutes les transactions par les intérêts à leur verser et ainsi alourdir les prix que nous payons au quotidien d'une très forte proportion. Certes le billet de 20 euros qui m'a permi d'acheter quelque chose à 20 euros ne comporte pas par lui-même quelque chose de plus que je devrais payer en DEHORS du prix, mais les intérêts que je paie sans même m'en apeçevoir avec mon billet de 20 euros son compris À L'INTÉRIEUR du prix de 20 euros que je viens de payer, prix qui comporte déjà, de toute façon (sauf quelques articles) une TVA de 20%. Un échange de troc est sans solde après sa réalisation, un échange avec de la monnaie est toujours faussé et très alourdi par celui ou ceux qui détiennent le monopole de l'émission de la monnaie et son CONTRÔLE, ce qui est un VOL manifeste quoiqu'invisible, mais un vrai boulet à traîner. Les chiffres ne mentent pas, ce sont les hommes qui les font mentir. Le major DOUGLAS en son temps et l'architecte très avancée en économie Magrit KENNEDY ont parfaitement enquêté et documenté cet état de fait: nous payons au quotidien des prix très alourdis de l'accumulation des intérêts (sans parler, bien sûr du fait que, lorsqu'on achète une maison, on la paie, au bout du compte deux fois sinon plus!! Ceci est absolument anormale et injustifiable).
Miles-Christi a écrit:
"""En guise de modèle, commençons par le cas le plus simple de deux producteurs-échangeurs :
Pierre produit le produit A, Paul produit le produit B, Pierre et Paul échangent A et B dans des proportions correspondant à leur juste valeur.
Supposons que pour x raison (paresse, accident, intempéries, soucis familiaux etc…) Pierre n’ait pas pu produire à une période donnée le produit A, mais que Paul lui ait réussi à produire le produit B. En principe il n’y pas d’échange possible puisque Pierre n’a rien à échanger. Seulement, Pierre a un besoin vital du produit B et Paul ne fait strictement rien du surplus de produit B qu’il a produit pour échanger avec Pierre. Il pourrait y avoir à ce moment-là une dislocation de la société si Paul décidait de s’en tenir à une interprétation stricte de la justice commutative : Paul dans son bon droit pourrait refuser d’échanger contre rien sa production, en ce cas Pierre mourrait, le système d’échange et la société avec lui. Il pourrait aussi, dans un élan de charité, passer outre le principe de justice commutative et faire don à Pierre de sa production, sans rien exiger en retour.
Mais l’hypothèse la plus réaliste, celle qui tient compte à la fois du bien personnel et du bien commun est la suivante : Paul va accepter de céder sa production à Pierre, mais contre une reconnaissance de dette. Paul devient créancier et Pierre débiteur.
Question ; « Est-ce que la dette est grevée d’un taux d’intérêt ». Naturellement non, et cela se comprend aisément. Car du fait de la simple nécessité de rembourser le capital emprunté, Pierre va d’ores et déjà devoir travailler plus. Par exemple si Paul a fixé le remboursement de la dette à la prochaine période d’échange, cela signifie que Pierre va devoir travailler deux fois plus : dans ce laps de temps entre deux échanges, Pierre va devoir d’une part produire pour payer sa dette et d’autre part produire pour pouvoir échanger de nouveau. La dette est déjà en soi un fardeau assez lourd à porter pour ne pas en plus lui rajouter le paiement d’un intérêt. D’ailleurs le paiement d’un tel intérêt n’est pas compatible avec la justice commutative. Simplement au prochain rendez-vous Pierre devra apporter la production en retard pour honorer la dette qu’il a envers Paul + la production courante du produit A pour pouvoir échanger de nouveau avec Paul et obtenir le produit B.
On voit donc que naturellement, la dette peut elle aussi avoir des retombées en matière de gains de productivité et d’innovation, et que contrairement à ce que veulent faire croire certains économistes l’intérêt n’est pas le seul moteur de la productivité et de la croissance. Même la simple recherche du bien commun peut d’ailleurs être un facteur de croissance.
Maintenant introduisons un troisième personnage « le banquier » et passons à un modèle d’économie monétaire. Dans ce cas le passage chez le banquier est le passage obligé pour effectuer toute transaction et Pierre et Paul ne vont plus pouvoir s’arranger ensemble. Donc voilà ce qui va se passer:
1) Pierre va demander un prêt au banquier, c'est-à-dire une somme d’argent correspondant à la valeur du produit A qu’il n’a pas pu produire, et qui va lui permettre d’acheter à Paul le produit B. Le banquier va accepter mais contre le paiement d’un intérêt. Donc cela veut dire que Pierre ne va pas comme dans la situation précédente travailler deux fois plus, il va lui falloir travailler encore plus que cela, pour non seulement payer sa dette et produire en vue du prochain échange, mais aussi payer l’intérêt.
2) Une fois le paiement de la marchandise B effectué par Pierre, Paul dépose chez le banquier l’argent reçu sur un compte rémunéré.
3) Et là nous en arrivons à la période d’échange suivante, et peuvent se produire plusieurs cas de figure :
- Soit Pierre a réussi le tour de force de produire le produit A en une quantité > 2, de quoi payer la dette, de quoi échanger et de quoi payer l’intérêt. Mais qu’est-ce qui nous dit que Paul va accepter d’acheter la surproduction de Pierre correspondant à l’intérêt, en a-t-il seulement les moyens? A priori Paul a seulement de quoi acheter la production de retard plus une quantité correspondant aux intérêts générés par son compte rémunéré (dont le taux d’intérêt est généralement très inférieur à un taux de prêt). Si Paul ne veut pas payer la surproduction, alors Pierre, malgré son travail de Titan ne pourra pas rembourser l’intérêt et restera encore débiteur du banquier, le banquier peut alors consentir à un nouveau prêt, mais alors les intérêts à rembourser vont s’accumuler jusqu’à déboucher éventuellement sur une saisie au profit du banquier et la ruine de Pierre. Ou alors Paul est d’accord pour acheter la surproduction de Pierre, donc pour surconsommer et c’est Paul qui décide de recourir à un prêt.
- Soit Pierre n’a pas réussi à surproduire, il ne peut donc absolument pas rembourser l’intérêt et il s’enchaîne avec un nouveau prêt.
Cet exemple montre comment le banquier tient à la gorge les différents agents économiques et comment au fur et à mesure du développement économique il resserre son étreinte. Il est indéniable que le banquier pousse au surtravail, à la surproduction et/ou à la surconsommation, c’est le mécanisme même du prêt à intérêt et du différentiel entre le taux d’emprunt et le taux de rémunération qui le veut, de là la glorification du banquier par certains, le père fouettard de la croissance en quelque sorte.
Mais cela permet de comprendre aussi le décalage entre la finance et l’économie : l’économie peut être saine, c'est-à-dire que chaque agent produit, échange, rembourse les dettes qu’il a envers les autres, mais le monde financier en émois parce qu’il ne parvient pas à recouvrer ses intérêts exorbitants. L’escroquerie politico-médiatique des financiers consiste à faire croire aux populations et aux dirigeants politiques que si leur monde artificiel prend le bouillon alors tout le monde trinquera. La gravité de la crise financière elle réside surtout dans le fait que la plupart des gens y croient et sont donc prêt à accepter des mesures qu’on leur présente comme salutaire.
Ceci-dit il y a de véritables problèmes et catastrophes économiques en vue, suite à l’effondrement démographique des populations européennes, et aux remplacements des populations. Lorsque l’on passe de 3 actifs pour 4 à seulement 2 actifs pour 4 cela aura évidemment un impact sur l’économie. Mais ce n’est certainement pas pour ces raisons que des gens comme Sarkozy poussent au surtravail : travailler plus pour gagner plus et il faudrait rajouter pour pouvoir rembourser indument, prioritairement et exclusivement tous les financiers qui détiennent des créances sur la France et qui attendent beaucoup de l’homme qu’ils ont mis en place. On disait de l’archevêque de Canterbury Saint Thomas Becket martyr qu’il était un « faiseur de roi », et l’on a beaucoup reproché à l’Eglise de s’être immiscée dans la politique, mais aujourd’hui ce sont les banques, les instituts financiers qui font et défont les présidents.
D’où certainement la désillusion de certains qui s’imaginaient que leur surtravail se traduirait par un pouvoir d’achat supplémentaire ou une amélioration de leur pension."""
—> Réponse: Je suis tout à fait d'accord pour l'essentiel avec vos exemples et vos explicaions qui pourraient d'ailleurs faire l'objet de développements divers, ce que je ne peux faire par manque de disponibilités. Il faut rappeler que l'automation a remplacé énormément de travaux d'exécutions manuelles, et ce processus est toujours en cours. Or, on s'aperçoit que la production automatique n'a toujours pas son équivalence en revenus. Exemple: les salaires de 100 ouvriers remplacés par des machines ne sont plus là pour acheter la production de ces mêmes 100 ouvriers. Souvent, ce sont les producteurs de la génération précédente qui ont participé à l'automatisation de la génération industrielle suivante, pour tout remerciement, ils se retrouvent éjectés du circuit économique, chômage et revenus fantoches sont leur lot trop connus... L'automation doit être accompagné d'un revenu en conséquence, c'est l'un des objectifs du CRÉDIT-SOCIAL. Dans notre droit l'on peut résumer la situation ainsi: JE POSSÈDE, DONC J'AI LE DROIT. Et cela à l'infini!! "Imparable"!! Va-t-on finir par se réveiller?? Ou jamais?! Pourtant, la doctrine sociale de l'Église nous dit en substance: JE POSSÈEDE, DONC JE SUIS RESPONSABLE. Or notre système est un système de DÉFAUSSE généralisée, intérêts bancaires et système fiscal en tête!... Mais de nos jours, le monde physique, éreinté par ce système aveugle et prédateur siffle la fin dobligatoire de cette époque (de toutes façons l'environnement et l'écosystème auront le dernier mot ici bas). Dit très rapidement: aujourd'hui ce n'est pas en termes d'emploi qu'il faut raisonner, mais en terme de revenus. C'est d'autant plus vrai que lorsqu'on recherche un emploi, c'est bien pour avoir un revenu. C'est donc le revenu le plus important et non plus des emplois bidons, fictifs, de toute façon mal payés, voire sans utilité, ou alimentant une économie de gaspillage qui a hélas démontré tous ses mauvais effets sur les hommes et les choses.
Deus in adjutorium
AVE MARIA
Voici quelques réponses, toujours trop rapides à mon goût.
Miles-Christi a écrit:
"""(...)En fait la seule réponse apportée par l’économiste libéral est celle-ci : « Un pays peut vivre longtemps à crédit, même très longtemps, mais pas éternellement ». Réponse sibylline qui nous laisse sur notre faim. D’un côté nous voyons que l’individu surendetté finit tôt ou tard par se faire jeter à la rue comme un malpropre, de l’autre nous constatons que des Etats peuvent se permettre de mener grand train tout en continuant à accumuler les ardoises. Certains prévoient même que la France sera en cessation de paiement dans les années 2010, mais finalement est-ce si grave que cela ? Est-ce que l’on ne peut pas passer outre et continuer comme avant?"""
—> Réponse: Théoriquement oui parce que le plus important, ce n'est pas le "dogme" financier selon les critères libéraux (ou autres) encore actuels, mais bien la capacité de produire, physiquement, concrètement d'un espace économique donné. Cette capacité à produire, toujours augmentée, et perfectionnée dans le temps, en particuler par l'héritage de génération en génération des inventions et mises au point techniques. C'est cela l'essentiel. Un essentiel qui permet l'émission et la gestion d'une monnaie saine, car ayant sa correspondance EXACTE avec la production concrète. Malheureusement, c'est la banque qui dirige les opérations d'échange par la monnaie, et elle le fait pour ses seuls bénéfices ou presque, et non pas pour les vrais producteurs... Ceci est dit en résumé, mais dit - exactement -. En effet, la monnaie émise doit être le reflet exact de la production des biens, comme dans un MIROIR. La monnaie devant être SEULEMENT le reflet de la production ni plus ni moins. S'il y a plus ou moins d'objets fabriqués visibles dans le "miroir-monnaie", quelque chose est manifestement faux dans ce système.
Miles-Christi a écrit:
"""Par exemple il y a déjà eu des cas d’annulation de dette (pour les pays du Tiers Monde) et l’on ne peut pas dire que les conséquences furent apocalyptiques. Lorsqu’une bulle financière éclate cela signifie t-il l’effondrement de toute une économie ou simplement la baisse des revenus spéculatifs de quelques agioteurs et financiers de haut-vol ? L’actualité récente nous a montré que les banques pouvaient se permettre d’enregistrer des pertes record, pertes qui seraient mortelles pour n’importe quel autre agent économique, qui plus est les Etats volent à leur secours comme si elles constituaient la clef de voûte de tout le système. Pour démêler tout cet imbroglio et comprendre comment le système financier vient se greffer sur le système économique il faut en revenir aux notions de base : la monnaie, la banque, la dette et le prêt à intérêt. Aujourd’hui le prêt à intérêt est, suivant la formule consacrée, « passé dans les mœurs », comme beaucoup d’autres choses d’ailleurs, mais cela signifie t-il qu’il ne pose plus problème ? Certainement pas, il a posé, il pose et il posera toujours problème, sa légitimité, à supposer qu’il en ait une, sera toujours remise en question, du moins tant qu’il y aura des hommes sains d’esprit""".
—> Réponse: Le crédit par anticipation, c'est l'écrasante majorité des cas aujourd'hui s'appliquant à la production des biens. Mais un fait confirme magistralement tout cela, c'est qu'il y a infiniments plus d'entreprises industrielles, commerciales, de services, etc, qui font faillite que de banques. Les faits, ici, parlent d'aux-mêmes. Les faillite de banques sont très spécifiques et beaucoup plus rares...
Miles-Christi a écrit:
"""« Ce pouvoir (économique discrétionnaire) est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer ». Pie XI, encyclique Quadragesimo Anno"""
—> Réponse: Pie XI avait très bien perçu les débuts de la mondialisation. Les toutes premières multinationales sont apparues aux États-Unis (à partir de Nex-York, 120 Brodway) entre 1890 et 1910, puis ensuite à partir de divers pays européens, entre autres, l'Allemagne et les Pays-Bas, les multinationales ne sont pas étrangères au déclenchement des guerres et des révolutions tout au long du 20ème siècle.
Miles-Christi a écrit:
"""On peut même dire que Marx ne s’est pas véritablement engagé dans une critique de la finance, ou alors elle est totalement absorbée par sa critique de l’économie capitaliste. Pourtant, en droit, on peut fort bien faire une description réelle (c'est-à-dire en termes de choses et de valeurs non médiatisées par la monnaie) de l’économie capitaliste, et dans un deuxième temps étudier une économie capitaliste monétarisée.
Première considération, on constate que le banquier est un acteur distingué au sein de l’économie capitaliste monétarisée : il est incontournable, aussi bien pour les capitalistes que pour les salariés, car il détient le pouvoir de création (crédit) et de destruction (recouvrement) d’une marchandise bien spéciale, dont tout le monde a besoin pour produire, échanger, consommer et profiter: l’argent. Cette place exceptionnelle du banquier dans l’économie est apparue comme scandaleuse aux yeux de certains économistes libéraux, qui ont proposé comme alternative le « Free Banking ».
Deuxième considération : sa marchandise n’est pas une substance, mais un signe, par un simple jeu d’écriture comptable le banquier crédite ou supprime. De plus sa marchandise, tel un boom-rang, finit par lui revenir et il peut de nouveau l’offrir. En effet il s’agit là d’un mécanisme bancaire que beaucoup de gens ignorent et qui s’appelle le multiplicateur de crédit. Exemple : Paul a besoin d’emprunter 100 000 euros pour acheter l’appartement de Pierre. Paul va donc trouver le banquier, celui-ci sort 100 000 euros du coffre, Paul donne ensuite ces 100 000 euros à Pierre, et que fait Pierre ? Pierre à son tour va voir le banquier, mais pour effectuer cette fois-ci un dépôt, donc le banquier remet dans son coffre les 100 000 euros qu’il avait prêté quelque temps auparavant, et il peut de nouveau les prêter à intérêt et ainsi de suite… le mécanisme de multiplication du crédit est certes limité par les réserves légales obligatoires et par les politiques d’encadrement du crédit, mais néanmoins il est des plus singuliers et offre un avantage certain sur toutes les autres marchandises, qui une fois vendues à un acheteur retournent rarement au vendeur pour pouvoir être de nouveau vendues à un autre acheteur, même en partie."""
—> Réponse: Il faut bien préciser que le "début" de l'argent, sa "naissance" proprement dite est une création ex-nihilo (création à partir du néant) par le banquier. Certes, il est tout à fait certain que les règles prudentielles obligent les banques à ne pas dépasser dans leurs réponses aux demandes de crédit une certaine proportion de leurs fonds propres (proportion de l'ordre de 60%, mais il faudrait vérifier dans le détail). Ceci dit en passant, actuellement, les banques ont des sueurs froides pour discriminer leurs pertes sur leurs actifs dues à la crise des "subprimes" partie des États-Unis en 2007, on en est à un total de pertes bancaires estimé à 1000 milliards de dollars et ce n'est peut-être pas fini. Donc l'argent vient au monde à partir du néant sur des garanties matérielles très concrètes signées par le demandeur d'emprunt. Le principal problème que nous ne voyons que très difficilement, et pour cause, c'est que la société dans son ensemble est la seule productrice de tous les biens et les services, sauf UN seul bien: l'argent, la monnaie. La société productrice des biens indispensables à la vie ici bas ne fait pas la monnaie! Ce qui fait que dans TOUS les échanges, il y a TOUJOURS un troisième "personnage" entre les deux parties qui échangent. Un personnage invisible mais Oh combien concret et omniprésent. C'est le banquier. S'il est bien vrai qu'il existe aussi un marché monétaire, de l'argent DÉJÀ existant en circulation, mais épargné, qui peut très bien alimenter des crédits, ce n'est pas ce type de crédit qui fait problème, ce sont les banques commerciales créatrices de monnaie à partir du néant lorsqu'elles octroient des crédits à leurs clients. Toutes les fois que le crédit sort du néant, il est la "propriété"(?) d'actionnaires, ces derniers vont ponctionner toutes les transactions par les intérêts à leur verser et ainsi alourdir les prix que nous payons au quotidien d'une très forte proportion. Certes le billet de 20 euros qui m'a permi d'acheter quelque chose à 20 euros ne comporte pas par lui-même quelque chose de plus que je devrais payer en DEHORS du prix, mais les intérêts que je paie sans même m'en apeçevoir avec mon billet de 20 euros son compris À L'INTÉRIEUR du prix de 20 euros que je viens de payer, prix qui comporte déjà, de toute façon (sauf quelques articles) une TVA de 20%. Un échange de troc est sans solde après sa réalisation, un échange avec de la monnaie est toujours faussé et très alourdi par celui ou ceux qui détiennent le monopole de l'émission de la monnaie et son CONTRÔLE, ce qui est un VOL manifeste quoiqu'invisible, mais un vrai boulet à traîner. Les chiffres ne mentent pas, ce sont les hommes qui les font mentir. Le major DOUGLAS en son temps et l'architecte très avancée en économie Magrit KENNEDY ont parfaitement enquêté et documenté cet état de fait: nous payons au quotidien des prix très alourdis de l'accumulation des intérêts (sans parler, bien sûr du fait que, lorsqu'on achète une maison, on la paie, au bout du compte deux fois sinon plus!! Ceci est absolument anormale et injustifiable).
Miles-Christi a écrit:
"""En guise de modèle, commençons par le cas le plus simple de deux producteurs-échangeurs :
Pierre produit le produit A, Paul produit le produit B, Pierre et Paul échangent A et B dans des proportions correspondant à leur juste valeur.
Supposons que pour x raison (paresse, accident, intempéries, soucis familiaux etc…) Pierre n’ait pas pu produire à une période donnée le produit A, mais que Paul lui ait réussi à produire le produit B. En principe il n’y pas d’échange possible puisque Pierre n’a rien à échanger. Seulement, Pierre a un besoin vital du produit B et Paul ne fait strictement rien du surplus de produit B qu’il a produit pour échanger avec Pierre. Il pourrait y avoir à ce moment-là une dislocation de la société si Paul décidait de s’en tenir à une interprétation stricte de la justice commutative : Paul dans son bon droit pourrait refuser d’échanger contre rien sa production, en ce cas Pierre mourrait, le système d’échange et la société avec lui. Il pourrait aussi, dans un élan de charité, passer outre le principe de justice commutative et faire don à Pierre de sa production, sans rien exiger en retour.
Mais l’hypothèse la plus réaliste, celle qui tient compte à la fois du bien personnel et du bien commun est la suivante : Paul va accepter de céder sa production à Pierre, mais contre une reconnaissance de dette. Paul devient créancier et Pierre débiteur.
Question ; « Est-ce que la dette est grevée d’un taux d’intérêt ». Naturellement non, et cela se comprend aisément. Car du fait de la simple nécessité de rembourser le capital emprunté, Pierre va d’ores et déjà devoir travailler plus. Par exemple si Paul a fixé le remboursement de la dette à la prochaine période d’échange, cela signifie que Pierre va devoir travailler deux fois plus : dans ce laps de temps entre deux échanges, Pierre va devoir d’une part produire pour payer sa dette et d’autre part produire pour pouvoir échanger de nouveau. La dette est déjà en soi un fardeau assez lourd à porter pour ne pas en plus lui rajouter le paiement d’un intérêt. D’ailleurs le paiement d’un tel intérêt n’est pas compatible avec la justice commutative. Simplement au prochain rendez-vous Pierre devra apporter la production en retard pour honorer la dette qu’il a envers Paul + la production courante du produit A pour pouvoir échanger de nouveau avec Paul et obtenir le produit B.
On voit donc que naturellement, la dette peut elle aussi avoir des retombées en matière de gains de productivité et d’innovation, et que contrairement à ce que veulent faire croire certains économistes l’intérêt n’est pas le seul moteur de la productivité et de la croissance. Même la simple recherche du bien commun peut d’ailleurs être un facteur de croissance.
Maintenant introduisons un troisième personnage « le banquier » et passons à un modèle d’économie monétaire. Dans ce cas le passage chez le banquier est le passage obligé pour effectuer toute transaction et Pierre et Paul ne vont plus pouvoir s’arranger ensemble. Donc voilà ce qui va se passer:
1) Pierre va demander un prêt au banquier, c'est-à-dire une somme d’argent correspondant à la valeur du produit A qu’il n’a pas pu produire, et qui va lui permettre d’acheter à Paul le produit B. Le banquier va accepter mais contre le paiement d’un intérêt. Donc cela veut dire que Pierre ne va pas comme dans la situation précédente travailler deux fois plus, il va lui falloir travailler encore plus que cela, pour non seulement payer sa dette et produire en vue du prochain échange, mais aussi payer l’intérêt.
2) Une fois le paiement de la marchandise B effectué par Pierre, Paul dépose chez le banquier l’argent reçu sur un compte rémunéré.
3) Et là nous en arrivons à la période d’échange suivante, et peuvent se produire plusieurs cas de figure :
- Soit Pierre a réussi le tour de force de produire le produit A en une quantité > 2, de quoi payer la dette, de quoi échanger et de quoi payer l’intérêt. Mais qu’est-ce qui nous dit que Paul va accepter d’acheter la surproduction de Pierre correspondant à l’intérêt, en a-t-il seulement les moyens? A priori Paul a seulement de quoi acheter la production de retard plus une quantité correspondant aux intérêts générés par son compte rémunéré (dont le taux d’intérêt est généralement très inférieur à un taux de prêt). Si Paul ne veut pas payer la surproduction, alors Pierre, malgré son travail de Titan ne pourra pas rembourser l’intérêt et restera encore débiteur du banquier, le banquier peut alors consentir à un nouveau prêt, mais alors les intérêts à rembourser vont s’accumuler jusqu’à déboucher éventuellement sur une saisie au profit du banquier et la ruine de Pierre. Ou alors Paul est d’accord pour acheter la surproduction de Pierre, donc pour surconsommer et c’est Paul qui décide de recourir à un prêt.
- Soit Pierre n’a pas réussi à surproduire, il ne peut donc absolument pas rembourser l’intérêt et il s’enchaîne avec un nouveau prêt.
Cet exemple montre comment le banquier tient à la gorge les différents agents économiques et comment au fur et à mesure du développement économique il resserre son étreinte. Il est indéniable que le banquier pousse au surtravail, à la surproduction et/ou à la surconsommation, c’est le mécanisme même du prêt à intérêt et du différentiel entre le taux d’emprunt et le taux de rémunération qui le veut, de là la glorification du banquier par certains, le père fouettard de la croissance en quelque sorte.
Mais cela permet de comprendre aussi le décalage entre la finance et l’économie : l’économie peut être saine, c'est-à-dire que chaque agent produit, échange, rembourse les dettes qu’il a envers les autres, mais le monde financier en émois parce qu’il ne parvient pas à recouvrer ses intérêts exorbitants. L’escroquerie politico-médiatique des financiers consiste à faire croire aux populations et aux dirigeants politiques que si leur monde artificiel prend le bouillon alors tout le monde trinquera. La gravité de la crise financière elle réside surtout dans le fait que la plupart des gens y croient et sont donc prêt à accepter des mesures qu’on leur présente comme salutaire.
Ceci-dit il y a de véritables problèmes et catastrophes économiques en vue, suite à l’effondrement démographique des populations européennes, et aux remplacements des populations. Lorsque l’on passe de 3 actifs pour 4 à seulement 2 actifs pour 4 cela aura évidemment un impact sur l’économie. Mais ce n’est certainement pas pour ces raisons que des gens comme Sarkozy poussent au surtravail : travailler plus pour gagner plus et il faudrait rajouter pour pouvoir rembourser indument, prioritairement et exclusivement tous les financiers qui détiennent des créances sur la France et qui attendent beaucoup de l’homme qu’ils ont mis en place. On disait de l’archevêque de Canterbury Saint Thomas Becket martyr qu’il était un « faiseur de roi », et l’on a beaucoup reproché à l’Eglise de s’être immiscée dans la politique, mais aujourd’hui ce sont les banques, les instituts financiers qui font et défont les présidents.
D’où certainement la désillusion de certains qui s’imaginaient que leur surtravail se traduirait par un pouvoir d’achat supplémentaire ou une amélioration de leur pension."""
—> Réponse: Je suis tout à fait d'accord pour l'essentiel avec vos exemples et vos explicaions qui pourraient d'ailleurs faire l'objet de développements divers, ce que je ne peux faire par manque de disponibilités. Il faut rappeler que l'automation a remplacé énormément de travaux d'exécutions manuelles, et ce processus est toujours en cours. Or, on s'aperçoit que la production automatique n'a toujours pas son équivalence en revenus. Exemple: les salaires de 100 ouvriers remplacés par des machines ne sont plus là pour acheter la production de ces mêmes 100 ouvriers. Souvent, ce sont les producteurs de la génération précédente qui ont participé à l'automatisation de la génération industrielle suivante, pour tout remerciement, ils se retrouvent éjectés du circuit économique, chômage et revenus fantoches sont leur lot trop connus... L'automation doit être accompagné d'un revenu en conséquence, c'est l'un des objectifs du CRÉDIT-SOCIAL. Dans notre droit l'on peut résumer la situation ainsi: JE POSSÈDE, DONC J'AI LE DROIT. Et cela à l'infini!! "Imparable"!! Va-t-on finir par se réveiller?? Ou jamais?! Pourtant, la doctrine sociale de l'Église nous dit en substance: JE POSSÈEDE, DONC JE SUIS RESPONSABLE. Or notre système est un système de DÉFAUSSE généralisée, intérêts bancaires et système fiscal en tête!... Mais de nos jours, le monde physique, éreinté par ce système aveugle et prédateur siffle la fin dobligatoire de cette époque (de toutes façons l'environnement et l'écosystème auront le dernier mot ici bas). Dit très rapidement: aujourd'hui ce n'est pas en termes d'emploi qu'il faut raisonner, mais en terme de revenus. C'est d'autant plus vrai que lorsqu'on recherche un emploi, c'est bien pour avoir un revenu. C'est donc le revenu le plus important et non plus des emplois bidons, fictifs, de toute façon mal payés, voire sans utilité, ou alimentant une économie de gaspillage qui a hélas démontré tous ses mauvais effets sur les hommes et les choses.
Deus in adjutorium