par Petit Matthieu » lun. 29 août 2011, 10:53
Bonjour à tous, ravi de vous retrouver :>
Cet été j'ai découvert les "pensées" de Blaise Pascal, et c'est une découverte magnifique que j'aimerais partager avec ceux qui l'aiment tout comme ceux qui voient en lui un marginal.
Je suis quand même abasourdi qu'on ne s'appuie pas sur lui, nous catholiques, pour parler de notre foi aux athées, aux indifférents car c'est exactement ce public que Blaise Pascal a voulu convertir à la foi catholique (les libertins, dans les sens "libre-pensée", du XVIIe siècle).
D'ailleurs, ses pensées sont en bonne partie l'ébauche du livre qu'il voulait écrire et qui devait s'appeler "Apologie de la religion chrétienne". Je suis frappé de la pureté de sa foi, de son "activisme" évangélisateur. Ce qui peut déjà ôter tout soupçon de jansénisme puisque si Blaise Pascal croyait à la prédestination totale, il ne se serait pas fatigué à convertir les égarés.
Comme le dit Jean-Baptiste, il faut vraiment lui enlever cette condamnation de jansénisme qui le rend automatiquement impropre, cela est particulièrement injuste. De plus je n'ai pas relevé une seule pensée qui pourrait le faire pencher du côté protestant, d'ailleurs ces derniers se gardent bien de réclamer sa paternité (au contraire des Jan Hus, Savonarole...).
Qu'une si grande intelligence soit mêlée à un besoin vital de vérité et d'honnêteté, c'est pour le coup une grâce que le Seigneur nous a faîte en arrachant Blaise Pascal aux tentations de son temps (esprit des Lumières, flatterie des Grands...).
Sa querelle avec les Jésuites nous interroge, mais la donne était vraiment différente au XVIIe, d'après le peu que j'ai appris. Les jésuites étaient alors des petits nouveaux, et Pascal endossait le rôle, avec d'autres, de défenseur de la tradition et de l'augustinisme. On a reproché beaucoup de choses aux jésuites des premiers temps, notamment l'accommodement que certains faisaient de la morale en la détournant ou en trouvant des exceptions tordues pour y échapper. On leur reprochait les différences de doctrine au sein de leur société, ainsi que leur défense aveugle de leur "clan". Leurs amitiés très rapides avec les Grands leur ont donné aussi des raisons d'être critiqués. D'ailleurs, beaucoup de propositions de docteurs jésuites ont été condamné par les papes, leur rite chinois en 1704 aussi par exemple. Blaise Pascal a combattu les "novateurs" jésuites qui remettaient en cause, pour certains, des siècles de tradition ; il défend la moral et donc a été, un temps, aux côtés des grands adversaires des jésuites, les religieux de Port-Royal. Cette opposition a généré des caricatures des deux côtés, d'ailleurs Blaise Pascal lui-même en use dans ses "Provinciales".
Blaise Pascal, dans sa jeunesse, par son esprit, a été l'arme fatale d'Arnauld, un théologien qui lutta contre les jésuites qu'il jugeait en partie déviants. C'est de cette époque que datent les "Provinciales", lettres qui se moquent des querelles théologiques sur le grâce, et qui démontrent les absurdités de certaines propositions. Mais après, Blaise Pascal se détourne de la polémique, il veut ramener les libertins à croire, et souhaite les persuader par tout un procédé qui se déroule, à peu près de cette manière :
Une peinture de l'homme (au-dedans, au-dehors, mouvements de son coeur, sa grandeur, sa bassesse)
Réponse des philosophes : contradictions, faiblesses, faussetés des raisons
Réponse des religions : vanités, folies, erreurs, extravagances, égarements
Présentation du peuple juif : histoire, Loi, explication de l'état actuel de l'homme (création divine, péché originel, révélation divine)
Présentation du remède indiqué : le Messie attendu, prédit par les prophéties, qui réalise l'attente, la rédemption du Monde.
Preuves de cette religion : par les Juifs, Moïse, Apôtres, miracles
Ce qu'il y a d'exceptionnel, c'est que les arguments présentés n'ont pas vieillis ; cela démontre que Blaise Pascal ne s'est pas appuyé sur la mode de son temps pour plaire, mais bien sur le fond de son coeur et avec toute son intelligence. Bien-sûr, quelques avis sur les préadamites, l'histoire de la Chine sont en décalage avec ce que l'ont sait maintenant, mais il ne se base pas du tout sur cela pour son oeuvre.
J'espère donc que nous parlerons ensemble de ses pensées, de l'homme, de l'époque afin d'éclaircir un peu le cas Blaise Pascal, qui mériterait tant qu'on le connaisse et qu'on l'exporte car son apologétique sonne juste.
Bonjour à tous, ravi de vous retrouver :>
Cet été j'ai découvert les "pensées" de Blaise Pascal, et c'est une découverte magnifique que j'aimerais partager avec ceux qui l'aiment tout comme ceux qui voient en lui un marginal.
Je suis quand même abasourdi qu'on ne s'appuie pas sur lui, nous catholiques, pour parler de notre foi aux athées, aux indifférents car c'est exactement ce public que Blaise Pascal a voulu convertir à la foi catholique (les libertins, dans les sens "libre-pensée", du XVIIe siècle).
D'ailleurs, ses pensées sont en bonne partie l'ébauche du livre qu'il voulait écrire et qui devait s'appeler "Apologie de la religion chrétienne". Je suis frappé de la pureté de sa foi, de son "activisme" évangélisateur. Ce qui peut déjà ôter tout soupçon de jansénisme puisque si Blaise Pascal croyait à la prédestination totale, il ne se serait pas fatigué à convertir les égarés.
Comme le dit Jean-Baptiste, il faut vraiment lui enlever cette condamnation de jansénisme qui le rend automatiquement impropre, cela est particulièrement injuste. De plus je n'ai pas relevé une seule pensée qui pourrait le faire pencher du côté protestant, d'ailleurs ces derniers se gardent bien de réclamer sa paternité (au contraire des Jan Hus, Savonarole...).
Qu'une si grande intelligence soit mêlée à un besoin vital de vérité et d'honnêteté, c'est pour le coup une grâce que le Seigneur nous a faîte en arrachant Blaise Pascal aux tentations de son temps (esprit des Lumières, flatterie des Grands...).
Sa querelle avec les Jésuites nous interroge, mais la donne était vraiment différente au XVIIe, d'après le peu que j'ai appris. Les jésuites étaient alors des petits nouveaux, et Pascal endossait le rôle, avec d'autres, de défenseur de la tradition et de l'augustinisme. On a reproché beaucoup de choses aux jésuites des premiers temps, notamment l'accommodement que certains faisaient de la morale en la détournant ou en trouvant des exceptions tordues pour y échapper. On leur reprochait les différences de doctrine au sein de leur société, ainsi que leur défense aveugle de leur "clan". Leurs amitiés très rapides avec les Grands leur ont donné aussi des raisons d'être critiqués. D'ailleurs, beaucoup de propositions de docteurs jésuites ont été condamné par les papes, leur rite chinois en 1704 aussi par exemple. Blaise Pascal a combattu les "novateurs" jésuites qui remettaient en cause, pour certains, des siècles de tradition ; il défend la moral et donc a été, un temps, aux côtés des grands adversaires des jésuites, les religieux de Port-Royal. Cette opposition a généré des caricatures des deux côtés, d'ailleurs Blaise Pascal lui-même en use dans ses "Provinciales".
Blaise Pascal, dans sa jeunesse, par son esprit, a été l'arme fatale d'Arnauld, un théologien qui lutta contre les jésuites qu'il jugeait en partie déviants. C'est de cette époque que datent les "Provinciales", lettres qui se moquent des querelles théologiques sur le grâce, et qui démontrent les absurdités de certaines propositions. Mais après, Blaise Pascal se détourne de la polémique, il veut ramener les libertins à croire, et souhaite les persuader par tout un procédé qui se déroule, à peu près de cette manière :
:arrow: Une peinture de l'homme (au-dedans, au-dehors, mouvements de son coeur, sa grandeur, sa bassesse)
:arrow: Réponse des philosophes : contradictions, faiblesses, faussetés des raisons
:arrow: Réponse des religions : vanités, folies, erreurs, extravagances, égarements
:arrow: Présentation du peuple juif : histoire, Loi, explication de l'état actuel de l'homme (création divine, péché originel, révélation divine)
:arrow: Présentation du remède indiqué : le Messie attendu, prédit par les prophéties, qui réalise l'attente, la rédemption du Monde.
:arrow: Preuves de cette religion : par les Juifs, Moïse, Apôtres, miracles
Ce qu'il y a d'exceptionnel, c'est que les arguments présentés n'ont pas vieillis ; cela démontre que Blaise Pascal ne s'est pas appuyé sur la mode de son temps pour plaire, mais bien sur le fond de son coeur et avec toute son intelligence. Bien-sûr, quelques avis sur les préadamites, l'histoire de la Chine sont en décalage avec ce que l'ont sait maintenant, mais il ne se base pas du tout sur cela pour son oeuvre.
J'espère donc que nous parlerons ensemble de ses pensées, de l'homme, de l'époque afin d'éclaircir un peu le cas Blaise Pascal, qui mériterait tant qu'on le connaisse et qu'on l'exporte car son apologétique sonne juste.