La langue latine

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Re: La langue latine

par Fée Violine » dim. 22 févr. 2009, 16:39

L'autre jour, Théophane disait qu'on ne sait pas comment les Romains prononçaient le latin, et j'avais fait un début de réponse.
Il m'est revenu un autre exemple de la prononciation du "ons" ou "ans" > "os", "as" : le quartier de Rome "au-delà du Tibre", Trans Tiberim, s'appelle de nos jours "Trastevere".

Re: La langue latine

par Serge BS » jeu. 19 févr. 2009, 20:10

Je vais essayer de retrouver un traducteur automatique français-latin (il parait que ça existe) histoire de voir ce que ça donne :-D ! J'ai jamais rien vu de pire que ce machin soit disant traducteur ! :furieux:

Sinon, pour intéresser les enfants au latin, je me sers de la BD Asterix gallus. Votre avis ? Je trouve que ça accroche souvent bien, mais comme je n'enseigne pas le latin... Par contre, je cherche à faire réinscrire un cours de droit romain (ce qui impliquera ... du latin :p ) dans une Faculté où j'avais enseigné voici quelques années, mais ... le droit pénal international, ce qui n'a rien à voir... Pas facile, mais on y arrivera ! La philo du droit y a déjà été relancée ! Alors...

Je vais faire un tour sur Vicipaedia...

Re: La langue latine

par Fée Violine » dim. 15 févr. 2009, 21:51

...me rappelle plus.
Si vous voulez améliorer, ne vous gênez pas !

Re: La langue latine

par Virgile » dim. 15 févr. 2009, 13:18

Chère Fée Violine,
Fée Violine a écrit : Il y a aussi Wikipédia en latin, ça s'appelle Vicipaedia et il y a des quantités d'articles. J'y ai même contribué avec mes élèves, nous avons traduit la Marseillaise (du moins le premier couplet et le refrain. Il faudra que nous fassions les autres couplets, à moins que d'autres personnes le fassent).
et l'interface du moteur de recherche Google en latin:
http://www.google.fr/intl/la/
Etc.

La Marseillaise en latin!
Je vais aller regarder votre traduction aussitôt ce petit mot terminé. Je suis impatient à l'idée d'apprendre comment avez vous traduit l'exécrable et bien révolutionnaire "qu'un sang impur abreuve nos sillons"...

Amicalement.
Virgile.

Re: La langue latine

par Fée Violine » dim. 15 févr. 2009, 13:02

Il y a aussi Wikipédia en latin, ça s'appelle Vicipaedia et il y a des quantités d'articles. J'y ai même contribué avec mes élèves, nous avons traduit la Marseillaise (du moins le premier couplet et le refrain. Il faudra que nous fassions les autres couplets, à moins que d'autres personnes le fassent).

Re: La langue latine

par Virgile » dim. 15 févr. 2009, 7:57

Cher Gerardh,
gerardh a écrit : Maintenant, si l'on en reste aux faits, il n'est pas exact de dire que le latin est le véhicule européen logique par sa nature. En effet, outre les langues latines, il y a les langues germaniques, baltes, slaves, hongroise, grecque moderne, sans mentionner des langages locaux comme le breton ou le basque.Chacun d'eux pourrait avoir des revendications européennes.
Si l'on en reste au fait? Quels faits?
Les habitants de l'Europe centrale sont ceux qui sont le plus attachés au latin... parce que justement cette langue est le symbole visible de leur intégration dans la culture européenne!
C'est justement dans les pays de langues germaniques que le latin a été utilisé le plus longtemps dans la vie quotidienne. c'est d'ailleurs encore dans les pays de langue germanique que l'enseignement du latin est le plus solide actuellement. Combien plus qu'en France!
Le latin fait partie intégrale de la tradition historique de ces pays.
Vous savez quand même que les nationalistes allemands, lorsqu'ils ont voulu mettre dans les têtes de leurs concitoyens qu'ils n'étaient pas des européens mais seulement des "allemands" se sont empressés de tout tenter pour faire disparaître l'enseignement du latin au profit du grec... et que les forces d'occucations françaises après la guerre ont réformé le système d'éducation allemand pour y réintroduire l'enseignement du latin. Pourquoi? Parce qu'elles ont considéré que cet enseignement permettrait aux allemand de redécouvrir les valeurs de la culture européenne...
Quittons l'Allemagne. Même en Scandinavie, en Finlande surtout, les villes sont pourvues d'inscriptions latines sur les monuments et ces inscriptions ne sont anciennes, elles sont plutôt très récentes. Pourquoi donc, à votre avis?

Vous voulez lire le journal en latin?
http://ephemeris.alcuinus.net/ (Pologne)
Vous voulez écouter les nouvelle en latin?
http://www.radiobremen.de/nachrichten/latein/ (Allemagne)
ou encore
http://www.yleradio1.fi/nuntii/ (Finlande)

Rien de tout celà n'existe en France... et pourquoi?

Les hongrois?
Au 19ème siècle les Hongrois ont revendiqué leur autonomie. Quelle fut leur première action pour se démarquer de l'empire autrichien des Habsbourg? Ils ont substitué le latin à l'allemand dans l'administration... presque tous les fonctionnaires connaissaient le latin, qui était aussi la langue quotidienne d'une importante partie de la population - les domestiques, dans l'Empire autrichien, parlaient le latin pour communiquer entre eux jusque vers 1918 (le latin, langue professionnelle)!
Ainsi, on s'amuse énormément à constater que pour certains Français la langue latine aurait toujours été une langue réservée aux "élites"!
gerardh a écrit : Sur le plan religieux, l'Europe n'est que très partiellement catholique, puisque s'y joignent les protestants, les orthodoxes, et hélas les incroyants. Parmi les catholiques, beaucoup ne le sont que de nom et seulement 30 % sont réguliers, la majorité d'entre eux préférant le langage vernaculaire au latin pour les cérémonies religieuses.
L'Eglise catholique romaine est à la base de l'unité culturelle de l'Europe. Ceci est une réalité.
C'est par rapport à cette réalité de l'unité culturelle de l'Europe qu'il convient de rendre à la langue latin toute la place qui lui revient. Les préférences et goûts personnels, la foi ou l'absence de foi de tels ou tels catholiques, protestants ou incroyants n'a pas grand chose à voir avec la question.
gerardh a écrit : Sous l'empire romain, il est possible que pendant une courte période tout le monde ait connu le latin, bien que ...
Mais très vite , et c'est naturel, les différentes régions ont formé leurs dialectes, devenus des langues, et cela n'est pas dû à la fermeture des frontières. Cela est vrai de l'arabe littéraire, du mandarin, du chaldéen. Même le latin, est, m'a-t-on dit, une déformation du sanscrit. Et le latin n'a jamais été une langue universelle.
La langue (nationale) que nous parlons ne serait pas le fait de ce que j'ai appelé "fermeture des frontières" et du nationalisme?
Par exemple, un texte en français du XVème ou du XVIème siècle, sur le plan de la morphologie et de la syntaxe, possèdent donc les mêmes caractéristique que celles d'un texte du XVIIème siècle (Louis XIV, l'Etat c'est moi)...
Et le statut de la langue française dans la Constitution de notre République n'est qu'une impression de ma part... Dejà, l'expression "langue nationale" en dit long.
Fée Violine (merci) vous a donné quelques indications sur l'origine de la langue latine... je n'ajoute donc rien à ce sujet ici.
gerardh a écrit : Croyez que c'est un plaisir pour moi de lire votre si belle prose.
Vous êtes certainement un homme lettré et doué.
J'écris comme je peux avec les moyens dont je dispose.
gerardh a écrit : Bref, on ne reconstruira pas la tour de Babel, serait-ce avec du latin.
Pour être clair, je considère que la langue latine fait partie de mon patrimoine culturel parce que je suis un européen et pas un chinois ou un indien d'amérique. Et c'est quand même bien tout naturel. Et c'est la raison pour laquelle je vous ai écrit que je ne cherchais pas à vous convaincre.
Je n'écris pas pour vous convaince parce que je n'écris pas ces mots pour le plaisir de "baratiner" mais pour exposer ce que je vis, moi, comme une réalité quotidienne. Ce n'est pas votre avis, mais c'est le mien, et oui, je tiens personnellement à tout faire pour rendre au latin toute sa place, dans les églises, dans les université, dans les écoles, mais surtout dans les familles, à commencer par ma famille.
Apprendre aux enfants quelques prières en latin, leur donner une inititation vivante et joyeuse à la langue latine, leur montrer que le latin ce n'est pas seulement le "latin classique de l'école" mais la véritable langue de notre culture.
C'est ce que j'essaye de faire chez moi.

Parce que le latin est pour moi, et pour tant d'autres, une langue vivante. Non parce que je connais mes déclinaisons plus mille mots de vocabulaire, mais parce que j'aime cette langue qui est la langue de ma culture et que c'est moi qui la fais vivre, aujourd'hui et maintenant.

Celà n'a strictement rien à voir avec la tour de Babel, et vous ne pourrez jamais me convaincre du contraire.

Amicalement.
Virgile.

Re: La langue latine

par Fée Violine » sam. 14 févr. 2009, 20:04

Même le latin, est, m'a-t-on dit, une déformation du sanscrit
Ce n'est pas exactement ça : en fait, le sanscrit et le latin sont cousins éloignés, ils descendent tous deux d'une langue théorique dont on n'a aucun indice direct, mais dont on retrouve les structures dans toutes les langues "indo-européennes" (que les Allemands appellent "indo-germaniques"), c'est-à-dire toutes les langues parlées en Europe (sauf le basque dont on ignore l'origine, ainsi que le hongrois et le finnois qui sont des langues finno-ougriennes) et certaines langues de l'Inde (le sanscrit, le hindi et sûrement d'autres, le bengali je suppose, très belle langue qu'on peut entendre dans les films de Satyajit Ray !!! :amoureux: ), et aussi certaines langues du Moyen-Orient comme le persan je crois (le persan est une des langues de l'Afghanistan).
Le peuple indo-européen vivait vraisemblablement dans le nord de l'Europe il y a plusieurs milliers d'années, ils se sont éparpillés progressivement. Les premières vagues d'Indo-Européens sont partis le plus loin, très à l'est (Inde) et très à l'ouest (Grèce, Italie). Dans les millénaires suivants ils sont allés dans les pays plus au centre de l'Europe (ainsi les langues germaniques et balto-slaves sont plus récentes). C'est ce qui explique que le grec et le latin ressemblent au sanscrit, exemple "père" se dit en sanscrit "pitar", en grec "patèr" et en latin "pater", et pas mal d'autres mots de même.
Le latin a été influencé par le grec, mais s'il est une déformation de quelque chose, c'est de l'osque et de l'ombrien, anciens dialectes d'Italie. Voilà, excusez-moi pour le cours mais ça me passionne !

Cela dit, on peut très bien parler latin au petit déjeuner, ma mère le fait couramment (pas seulement au petit déjeuner) mais comme depuis ses études elle a un peu oublié le vocabulaire, elle mélange avec de l'allemand et d'autres langues, l'essentiel c'est de se comprendre. Mes parents adorent les langues étrangères, et j'ai hérité de leur passion. D'ailleurs mes enfants aussi !

Re: La langue latine

par gerardh » sam. 14 févr. 2009, 16:43

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Virgile,

Croyez que c'est un plaisir pour moi de lire votre si belle prose. Vous êtes certainement un homme lettré et doué. Maintenant, si l'on en reste aux faits, il n'est pas exact de dire que le latin est le véhicule européen logique par sa nature. En effet, outre les langues latines, il y a les langues germaniques, baltes, slaves, hongroise, grecque moderne, sans mentionner des langages locaux comme le breton ou le basque.

Chacun d'eux pourrait avoir des revendications européennes.

Sur le plan religieux, l'Europe n'est que très partiellement catholique, puisque s'y joignent les protestants, les orthodoxes, et hélas les incroyants. Parmi les catholiques, beaucoup ne le sont que de nom et seulement 30 % sont réguliers, la majorité d'entre eux préférant le langage vernaculaire au latin pour les cérémonies religieuses.

Sous l'empire romain, il est possible que pendant une courte période tout le monde ait connu le latin, bien que ...
Mais très vite , et c'est naturel, les différentes régions ont formé leurs dialectes, devenus des langues, et cela n'est pas dû à la fermeture des frontières. Cela est vrai de l'arabe littéraire, du mandarin, du chaldéen. Même le latin, est, m'a-t-on dit, une déformation du sanscrit. Et le latin n'a jamais été une langue universelle.

Bref, on ne reconstruira pas la tour de Babel, serait-ce avec du latin.


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Re: La langue latine

par Virgile » sam. 14 févr. 2009, 15:52

Cher Gerardh,
gerardh a écrit : Beau morceau de bravoure ! Félicitations ! J'ai lu votre argumentaire avec intérêt. Mais il ne m'a pas convaincu.Désolé.
l'essentiel, c'est que vous ayez passé un bon moment à me lire.
Je ne cherche à convaincre personne... ne soyez donc pas désolé!

Ce qui est important, c'est de ne pas envisager la question du latin avec des "lunettes" exclusivement françaises. En france, le débat est faussé par des attitudes que l'on doit qualifier de particulièrement stériles. Le latin est une langue bien vivante: elle est enseignée dans tous les pays du monde. Elle connaît actuellement un regain de vitalité aux Etats-Unis (il y existe même depuis longtemps un examen officiel de latin à oral). Je vous invite à regarder le nombre de site sur l'Internet qui sont consacrés au latin. Comparez le nombre de sites en anglais avec le nombre de sites en Français: celà se passe de tout commentaire...

La France est pratiquement le seul pays où le latin soit considéré et enseigné comme une langue totalement "morte".
C'est aussi le seul où la "question du latin" soit posée en termes d'affrontement "idéologique".
C'est également l'un des rares pays du monde où l'on impose aux élèves des méthodes d'apprentissage aberrantes, inefficaces et ennuyeuses.

Il faut être réaliste.

D'ici à quelques années, et la chose a déjà été envisagée, le Français ne pourra plus être la seule langue officielle dans notre pays. Les enfants francophone de notre pays auront à vivre dans une société plurilingue. Il faudra utiliser une langue différente pour travailler au bureau, parler à la maison, discuter avec certains amis, écrire à son percepteur...
C'est déjà une telle réalité que vivent tant de pays dans le monde.

Pour la plupart de nos enfants, le français écrit tel que nous l'avons appris à l'école est déjà une langue morte, impraticable et impratiquée: la population française compte près de de 40 pour cent d'illetrés... L'état de la langue orale n'est guère plus admirable: il suffit d'écouter ce qui se raconte à la "télé" ou plus simplement dans la rue.

Nos enfants devront utiliser l'anglais d'une manière ou d'une autre et autour d'eux le nombre de locuteurs de langues étrangères ira croissant.

Vous n'êtes pas convaincu?
Nos frères Musulmans n'ont aucun besoin d'être convaincu, quant à eux, lorsqu'il s'agit d'apprendre l'arabe classique pour lire le Coran...
Pas davantage que les Israéliens lorsqu'il a fallut apprendre l'hébreu...
Pas davantage que les Coréens où le Japonais qui abandonnent actuellement l'étude de l'anglais pour se tourner ver la vieille langue commune de l'Asie: le Chinois...

Ce n'est pas de conviction qu'il s'agit, mais de survie culturelle. Il ne s'agit pas, bien entendu, de se mettre à parler demain matin en latin au petit-déjeuner - "chérie, comment dit-on croissant en latin?.
C'est de bien autre chose qu'il s'agit. Il s'agit d'abord de renouer avec cette langue, de la respecter et de la faire respecter. Il s'agit de la remettre à l'honneur dans les églises, dans les universités, dans les écoles. Ce serait déjà un premier pas.
Dans notre monde moderne, porteur d'une culture de mort, il est indispensable que chacun puisse reprendre contact avec le seul héritage linguistique commun à toute l'Europe.

L'Europe ne peut pas se passer du latin: sauf à renoncer à elle-même.
Et l'Eglise catholique ne pourra jamais se passer du latin, pour la même raison.

Et puis tout de même... apprendre un peu de latin ce n'est pas la mer à boire!

Pardon d'avoir été un peu long.
Amicalement.
Virgile.

Re: La langue latine

par gerardh » sam. 14 févr. 2009, 12:00

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Bonjour Virgile,

Beau morceau de bravoure ! Félicitations ! J'ai lu votre argumentaire avec intérêt. Mais il ne m'a pas convaincu.Désolé.


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Re: La langue latine

par Eriluc » sam. 14 févr. 2009, 11:56

Virgile a écrit : Dans les écoles, on explique aux petits enfant qu'il faut apprendre plusieurs langues, avant tout et surtout l'anglais, avec la conséquence inévitable et prévisible qu'aucune n'est vraiment connue, à commencer par la langue maternelle.
L'Europe ne peut retrouver son unité qu'en retrouvant aussi sa langue véritable et sa culture historique. En France, de nombreuses personnes parlent encore une autre langue que le français (le catalan, le castillan, le néerlandais, le français, le provençal, etc.). Il est normal que l'on apprenne le Français à l'école, la langue de notre littérature et de notre administration. Il est normal que l'on apprenne l'anglais, la langue des sciences et de l'économie.
Il faut donc apprendre le latin, et il n'est jamais trop tard pour commencer!
Ce n'est pas bien difficile, et c'est très important. C'est important si l'on veut que l'Europe demeure latine.
Bonjour Vigile,

Je comprend très bien votre raisonnement, quant à la nécessité de garder le latin vivant et utilisé pour conserver l'héritage de notre Sainte Mère l'Eglise et des nations péri-méditerranéenne qui sont à l'origine de la culture de notre civilisation.

Cependant, le pecus vulgaris que je suis ne peux pas souscrire à l'entièreté de votre propos. Je suis de formation scientifique. J'ai eu un mal fou à maitriser correctement ma langue maternelle le français, et bredouille un anglais tout juste suffisant pour exercer ma profession où son utilisation est, comme souvent, impérative. La capacité dans la maitrise des langues n'étant pas uniforme pour nos congénères, je ne conçois pas que le latin puisse réellement redevenir, de façon massive, même pour un chrétien, une troisième langue vivante.

Très cordialement

Eric

Re: La langue latine

par Virgile » sam. 14 févr. 2009, 11:01

Bonjour, Gerardh,
gerardh a écrit : Faut-il le promouvoir de nouveau? pourquoi pas alors l'anglais, le sanscrit ou le chinois, une fois que seraient expurgés les réflexes conservateurs ou traditionalistes?
pour beaucoup de personnes, le latin c'est au mieux un "souvenir de collège" et au pire un "truc pour les intellos" qui ne sert strictement à rien. Pourquoi même en parler?
D'ailleurs, ces personnes ont bien raison. Au fond, le latin c'est une langue pour "spécialistes", pour "philologues" et autres "intellos à lunettes", et certainement pas pour des gens qui ont autre chose à faire que d'y penser...
D'ailleurs, votre question, dans sa formulation même, reflète exactement ce que la plupart des gens pensent, avec raison.
"Et pourquoi faudrait-il le promouvoir de nouveau?"
"Et pourquoi pas alors l'anglais, le sanscrit ou le chinois?"
Le latin, c'est une ''langue morte", et une "langue morte", à quoi ça peut bien servir?

Mais... d'où vient cette expression de "langue morte"?
Si l'on considère qu'elle est morte, il doit être possible de dénicher sa date de naissance dans une littérature latine sans trop de difficulté. Si l'on cherche son certificat de décès, on a du mal à trouver des renseignements...

Il faut partir de cette première considération. Le latin offre dans l'histoire des langues un remarquable exemple d'expansion géographique et de stabilité dans le temps. Cette expansion et cette stabilité n'on été rendues possible que parce qu'elles étaient encouragées par les puissances politiques et administratives sur l'ensemble du territoire européen. Le latin était une "langue vivante"... et puis, quelque part dans l'histoire, on en est venu à affirmer que le latin était une "langue morte". Mais on oublie toujours de préciser la date de cette "mort"...

Pourquoi donc les européens d'autrefois apprenaient-ils le latin?
L'apprenaient-ils pour "avoir de la culture"?
Non, ils l'apprenaient parce que le latin leur était indispensable. Le latin était pour eux une langue de communication, une langue dont l'apprentissage était indispensable et nécessaire.

Comment se fait-il alors que cette langue ait cessé d'être un moyen de communication?

L'évolution politique de l'Europe depuis la Renaissance a fait que les Etats, de plus en plus puissants, ont commencé à fermer les frontières et à "fabriquer" des langues "nationales". Les Européens sont devenus "nationalistes".
Et les classiques du XVIIème siècle ont ainsi "fabriqué" le français, celui que nous parlons toujours, cette langue totalement artificielle qu'il a fallut plusieurs siècles pour imposer aux... Français.
Au XVIIIème siècle, la langue française a même prétendu se substituer au latin comme langue universelle de la culture et du savoir. Et c'est à cette époque qu'est née la fameuse ''question du latin''.

Le français fut donc proclamé langue universelle au XVIIIème siècle (vous pouvez lire le livre de De Maistre intitulé De l'universalité de la langue française), mais ce grand et très stupide rêve fut de courte durée. Quelques Français y croient encore aujourd'hui... mais après la tragique et sanglante épopée du "barbare" Napoléon, c'est l'anglais qui est devenu la véritable langue internationale. La Révolution et ce qui en a résulté nous aura fait perdre définitivement et le latin et la prédominence linguistique du français...

De surcroît, la Révolution a décrété, toute seule, que le français - uniquement - pouvait suffire à communiquer dans la vie sociale et culturelle. Et avec l'apparation des "détracteurs du latin", sont apparus aussi des "défenseurs du latin". On connaît leurs arguments: ils n'ont pas changé depuis deux siècles... ils sont prodigieusement inintéressants.

Pour résumer, jusqu'à la soi-disante "Renaissance", le latin n'a plus obtenu le soutien de la sphère politique et administrative. Avec les nationalismes européens, sa force d'expansion et de stabilité du latin a diminué. Mais le latin est tout de même resté une "langue vivante" jusqu'à l'orée du XXème siècle.
Pour vous en rendre compte, il suffit d'aller visiter ce site:
http://www.hs-augsburg.de/~harsch/a_chron.html

Les Européens se trouvent aujourd'hui sur un chemin qui ne conduit pas bien loin.
Ils ont le très vague sentiment que pour survivre dans l'univers impitoyable de la mondialisation, il leur faut s'unir, s'accepter et s'organiser. Ils ont trouvé une forme d'unité autour de quelques "traités économiques" et ils pensent sincèrement que ces textes sans âmes résoudront tous leurs problèmes.

Dans les écoles, on explique aux petits enfant qu'il faut apprendre plusieurs langues, avant tout et surtout l'anglais, avec la conséquence inévitable et prévisible qu'aucune n'est vraiment connue, à commencer par la langue maternelle.

Alors, pourquoi rendre au latin son importance? Mais le latin n'a jamais perdu de son importance!
Il est un excellent moyen pour l'Europe de retrouver son âme et son unité. L'Europe est sortie de la nuit barbare du "nationalisme idéologique" et des guerres civiles qui vont avec. La Révolution n'est plus qu'un vieux mythe sans gloire au drapeau troué de toute part, et son horreur se dévoile peu à peu au grand jour.

L'Europe ne peut retrouver son unité qu'en retrouvant aussi sa langue vértiable et sa culture historique. En France, de nombreuses personnes parlent encore une autre langue que le français (le catalan, le castillan, le néerlandais, le français, le provençal, etc.).
Il est tout à fait normal que l'on apprenne le Français à l'école, c'est la langue de notre littérature et de notre administration.
Il est tout à fait normal que l'on puisse apprendre l'anglais, c'est la langue des sciences et de l'économie.

Il est essentiel que l'on apprenne aussi le latin.
Pas du tout le seul latin de Virgile et de César, mais un latin tout simple, enseigné de manière correcte et assurant un bon niveau de communication courante. Le latin, comme symbole vivant de l'appartenance à une grande communauté historique, géographique et religieuse.

Parce que le latin c'est notre langue!
(et pour un catholique! C'est LA langue de l'Eglise).

Il faut donc apprendre le latin, et il n'est jamais trop tard pour commencer!
Ce n'est pas bien difficile, et c'est très important. C'est important si l'on veut que l'Europe demeure latine.
Et c'est important, parce qu'il est lamentable de voir des jeunes de divers pays baragouiner entre eux en anglo-américain des choses qui pourrait fort bien et mieux se dire en latin...

Amicalement.
Virgile.

PS. Je me souviens avoir lu un livre, il y a de nombreuses années, dont le titre est Europe, la voie romaine, d'une lecture instructive. Je ne parviens pas à retrouver ce livre, mais l'auteur en était Rémy Brague.

Re: La langue latine

par Fée Violine » mer. 11 févr. 2009, 14:18

Théophane a écrit :Je suis pour ma part un ennemi profondément hostile (pléonasme) à la prononciation prétendument "restituée" dont on m'a bourré le crâne pendant six ans au collège et au lycée. Qui peut prétendre que cette prononciation disgracieuse était utilisée à Rome ? à moins d'avoir vécu à celle époque, il semble prétentieux de l'affirmer.

Je préfère donc utiliser la prononciation que l'on entend à l'église et qui est cent fois plus agréable à l'oreille.

En revanche, en ce qui concerne la prononciation utilisée en France autrefois, elle est encore pratiquée en musique sacrée lorsqu'il s'agit d'interpréter des oeuvres de compositeurs français, notamment de musiciens baroques, dans un souci de fidélité à l'esprit culturel de leur époque.
Si, Théophane, le latin se prononçait sans doute à peu près comme on l'apprend à l'école. On peut le savoir en comparant la façon dont les mots latins étaient transposés en grec (ou l'inverse) : par exemple, le nom latin "Silvanus" s'écrit en grec "Silouanos", devenu "Silouane" chez les orthodoxes. "Caesar" s'écrit en grec "Kaisar".
En fait, la latinité a duré tant de siècles et dans tant de pays qu'il y a certainement eu des changements.
On voit aussi d'après les inscriptions que certains mots sont écrits comme ils se prononçaient, par exemple dans "consul" il semble que le n ne se prononçait pas, "ons" se prononçait "ôs" (de même en français autrefois "monsieur" se prononçait "môssieur").
Par contre ce qui manque à l'école, c'est l'accent tonique, et c'est dommage car il manque la musique de la langue. Quand je fais traduire de la poésie à mes élèves, nous scandons les vers et nous essayons de les lire en battant la mesure, ou plutôt c'est moi qui leur lis les vers ainsi, ça les amuse beaucoup ! (il y a le rythme mais pas la mélodie).

J'ai lu (un peu en diagonale) tout ce fil. J'ai vu quelqu'un dire que le latin est utile pour la médecine : non, c'est le grec. Pratiquement tous les termes médicaux sont grecs.
D'ailleurs si le latin est utile aux prêtres, le grec l'est bien davantage : sinon comment lire le Nouveau Testament ? Les traductions, si bonnes soient-elles, ne sont jamais aussi exactes que le texte lui-même.

Re: La langue latine

par gerardh » mer. 11 févr. 2009, 13:48

_______

Bonjour à tous,

Je prends ce fil en route et je n'ai pas pu raisonnablement lire toutes les contributions. Excusez-moi.

Depuis la tour de Babel Dieu a "confondu" les langages, c'est à dire qu'il en a établi un certain nombre, afin qu'il y ait de la confusion. Aussi je pense qu'il n'y aura jamais sur terre un langage universel. Les espérantistes se sont illusionnés et ont échoué. Même l'anglais est attaqué par l'espagnol aux USA.

Le latin a été pour un temps une langue largement parlée, bien que non universelle, mais il s'est vite transformé en de multiples dialectes bas-latins, qui sont devenus autant de nouvelles langues. Au bout d'un moment seuls les clercs connaissaient le latin : on ne peut donc pas parler d'un langage fédérateur.

Faut-il le promouvoir de nouveau ? pourquoi pas alors l'anglais, le sanscrit ou le chinois, une fois que seraient expurgés les réflexes conservateurs ou traditionalistes ?


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Re: L’Arbre de la connaissance: un pommier?

par Fée Violine » mar. 10 févr. 2009, 20:40

Ce n'est pas l'explication de Zélie qui est compliquée, c'est la chose elle-même, une fois qu'on est devant... :(

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