Bonjour,
p.cristian a écrit :La laïcité est plutôt une bonne chose si elle permet la liberté de culte.
Elle devient dictature si elle s'établit comme pensée unique. Cela passe obligatoirement par la tolérence.
Je ne suis pas totalement d'accord :
Il y a deux principes de laïcité : un principe d'acceptation, et un principe de refus. Si vous parlez de la laïcité dans son principe d'acceptation, cela s'est toujours fait : même au moyen-âge, la liberté de culte était autorisée pour les juifs par exemple.
La nouveauté qu'à apporté la laïcité telle qu'on l'entend actuellement, c'est son principe de refus au profit de l'athéisme. Alors non, désolé : la laïcité n'est pas du tout une bonne chose !
Comment un pays qui a un héritage philosophique et religieux aussi riche peut en arriver [là] ?
Facile, simplement en refusant cet héritage ! Plus de transmission !
Je résume : avec la Renaissance la société refuse Dieu (renaissance du tout premier péché). Puis avec la Révolution, la société refuse toute autorité.
Mais c'est plus profond que cela : l'idée même de la révolution, c'est le refus de tout ce qui nous dépasse en bien. Tout simplement parce que le suppérieur à autorité naturelle sur l'inférieur, c'est automatique et inévitable. Le "frère" du révolutionnaire devient un traître dès qu'il le surpasse en quoi que ce soit. Du fait, c'est un principe qui oppère un nivellement par le bas.
On refuse de l'autorité, non-seulement ce qu'elle ordonne, mais aussi ce qu'elle donne. Il ne peut plus y avoir de transmission dans cet esprit. Et c'est le principe même de la rébélion.
L'esprit révolutionnaire derrière tout ça repose sur une incroyable prétention de libre-arbitre imaginaire :
S'imaginer capable de décider (juger) de par notre propre MOI, orphelin sans père ni mère, né de nulle part, indépendant de tout.
...Une prétendue "liberté" qui n'existe pas, ou plutôt qui n'est autre que ce caprice millénaire du péché originel : se faire Dieu, Juge Suprême et établir ses propres lois, ses propres commandements (les fameux Droits de l'Homme, si peu respectés).
Dans cette logique d'auto-déification, il n'est pas étonnant que l'on en vienne jusqu'à nier et combattre les lois de la nature (sa logique) les plus élémentaires. Il n'est pas étonnant que l'on en vienne à exiger sa propre mort comme un droit ! Ça n'est ni plus ni moins que le caprice angélique !
Il me semble très nettement que la crise de l'Église elle aussi, provienne de cet esprit de refus d'autorité. La collégialité à tous les niveaux, le refus plus ou moins explicite du dogme, le refus du passé ("ça fait intégriste"), l'anthropocentrisme liturgique*, l'esprit critique/subjectiviste tel que le pape François nous l'a décrit*... toutes ces choses transpirent le principe révolutionnaire.
* Cf. les modifications liturgiques du concile, pour une dimension plus "sociale", une participation plus active du "peuple" (socialisme).
Pape Paul VI a écrit :Reconnaissez-lui au moins ce mérite [(à ce Concile)], vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque[33], nous avons le culte de l'homme[34].
[Discours de clôture du concile Vatican II, 7/12/1965]
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Pape François I a écrit :Chacun de nous a sa vision du bien et aussi du mal. Nous devons inciter chacun à avancer vers ce qu’il pense être le bien. [...] Chacun a son idée du bien et du mal et doit choisir de suivre le bien et de combattre le mal tels qu’il les conçoit.
[Interview du pape à Scalfari, le 1/10/2013]
Autre point, vous sentez-vous français ? Êtes-vous fiers d'être français ? Qu’est-ce qu'être français aujourd'hui ? je ne perçois pas de franche cohésion entre français, ni d''identité française clairement définie (c'est peut-être pour cela -hormis les raisons fiscales et liées aux opportunités de travail- que certains s'expatrient sans trop de regret aujourd'hui !)
Oui, bien-sûr que je me sens français !
Et c'est dans des messages indignés comme le vôtre, que je retrouve la fierté (dans le bon sens du terme) et la cohésion française.
Vous pensez que l'identité française à disparue ? Si c'était le cas, pourquoi la combattrait-on encore aujourd'hui comme on le fait ? (Que fait Vincent Peillon et ses acolytes ?)
On veut nous faire avoir honte de la véritable France. Vous-même semblez défendre les valeurs françaises, normal alors que vous ne vous reconnaissez pas dans ces soi-disant "valeurs" soixante-huitardes !
Ce sont les libertaires du même acabit que les soixante-huitards qui ont la honte de leur patrie ! D'ailleurs, certains ne le cachent pas et vous disent carrément : une patrie, je veux pas en entendre parler, c'est un principe guerrier qui me fait honte...
Dans les faits, plein de gens n'ont pas à regretter leurs aïeux. Beaucoup de gens ont encore l'humilité de se dire "Qu'ai-je à prétendre de mieux qu'eux ? Qu'est-ce qui me prendrait de les juger, de les mépriser, de les vomir ?".
Qui se trouve désolé des siècles de civilisation chrétienne qui font encore l'identité de l'Europe ? Qui a honte des cathédrales ?... Les gens sont plutôt fiers d'être nés dans ce terreau, et se reconnaissent dans cet héritage.
Beaucoup de gens restent réticents à la doctrine libertaire infecte qui veut cracher à la figure de nos propres pères mères. La plupart des gens ont bien honte de l'histoire républicaine : Terreur, génocide vendéen (et mémoricide !), anticléricalisme sanglant...
Beaucoup de gens restent attachés à cet héritage culturel et manifestent une animosité particulièrement visible contre l'avancée de l'Islam par exemple. Et cela malgré une propagande très virulente : une véritable guerre des mots contre ce respect élémentaire ("tolérance", "xénophobie", "islamophobie", "racisme", "laïcité", etc.).
Non, vraiment, je crois que les français s'ignorent à cause de cette propagande médiatique constante, c'est tout.
(Lisez Soljenitsyne, sur les techniques de désinformation et Noam Chomsky sur "la fabrication du consentement", vous comprendrez tout cela très bien !)