par zélie » mar. 08 juin 2010, 10:44
petite fleur a écrit :Le souci, c'est qu'elle sera avec trois des enfants qui la perturbent, car comme c'est une nouvelle école dans un nouveau de quartier, il n'y aura qu'une seule classe ouverte par niveau, voir même des classes double niveau.
Donc je renouvelle vivement mon conseil; la maitresse a le pouvoir changer cela en amenant toute la classe à réfléchir à ses actes, et en repérant plus vite les harceleurs (qui n'ont pas complètement conscience du mauvais jeu bien glissant auquel ils se livrent, on est bien d'accord) et en donnant du souffle à votre fille. J'espère qu'elle va tomber sur un enseignant ayant un peu de bouteille, ce serait bien.
Il y a aussi un autre aspect. En milieu scolaire, les groupes éclatent plus vite qu'on ne le croit, et les enfants en grandissant développent la perception de leur milieu; il n'est pas dit que les trois enquiquineuses aient envie de poursuivre ce jeu malsain à la rentrée, tout simplement parce qu'elles auront grandi dans leur petite tête, ça se voit souvent. Il se peut que perdues elles aussi par la nouvelle école, elles soient ravies, au moins une d'entre elles, de devenir l'amie de votre fille. Rien n'est figé chez les enfants. Aussi, si vous pouvez faire en sorte que votre fille soit répartie dans une classe sans enquiquineuse, tant mieux, sinon, voyez discrètement l'enseignant, et demandez-lui d'avoir l'oeil et qu'il vous fasse part de son avis. Si vraiment la mayonnaise repart mal, alors là foncez.
En outre, auprès des parents, ce n'est pas parce qu'une première fois ça s'est mal passé que ça se passera mal à chaque fois. Un parent pressé et de mauvaise foi peut vous faire une pirouette une fois, mais si quelques mois plus tard vous remettez les choses sur le tapis et lui demandez gentiment de parler à son enfant, il y a des chances que cela aboutisse, au moins pour une partie des parents. Ne vous gênez pas pour aller voir aussi ceux que vous ne connaissez pas, en demandant avec le sourire un dialogue, pas une accusation bien sûr.
Certains parents mettront du temps à vous croire parce qu’ils ont une image édulcorée de leur enfant.
Je me souviens qu’un élève frappait régulièrement mon fils, qui revenait couvert de bleus, et une fois les parties enflées. J’ai tout fait constater, jour après jour. Et j’ai tout signalé au directeur et à l’enseignante, au point de passer pour un crampon. Et un jour la maman de l’élève, qui se faisait remonter les bretelles sans arrêt à l’école, a fait savoir autour d’elle qu’elle voulait me frapper à la sortie de l’école. Je suis allée la voir, et bien sûr, elle a envoyé son mari, qui s’est permis de me parler à dix centimètres et de bien m’expliquer que frapper une femme ça ne le gênait pas. Je n’ai pas reculé d’un pas, je lui ai rétorqué que j’avais un dossier complet sur son fils chez un avocat, constitué de témoignages d’élèves et d’enseignants, et de certificats médicaux. La plainte serait déposée le soir même suite à ses menaces (c’était que du bluff, mais j’étais prête à le faire si les choses ne trouvaient pas d’autre solution). Je n’ai plus entendu parler ni de son fils, ni de lui. Mais cette histoire m’avait marquée, parce que vraiment, je me demandais comment un enfant si violent à l’école, si signalé aux parents par tous ses enseignants, si insupportable, insolent, incapable de respecter ni silence ni règles, pouvait avoir des parents laxistes au point de tout supporter de lui comme ça. En fait, je l’ai vu plusieurs fois au parc ou aux courses ensuite ; c’était avec sa mère, que visiblement il adulait, un ange, un enfant parfait, aimant, d’une docilité et d’une sagesse remarquables ! Comment ces parents-là, persuadés d’avoir un enfant aussi gentil, pouvaient imaginer le monstre qu’il était à l’école et qui était menacé d’exclusion ? Un double jeu parfait, d’une qualité incroyable !
Il n’empêche, l’image édulcorée d’un enfant par ses proches ne doit pas vous arrêter. Donnez des faits précis aux parents, des mots précis, de façon à pouvoir appeler l’enfant et le confondre, lui faire admettre devant ses parents que c’est bien ce qu’il a dit ou fait. Là, ils pourront toujours minimiser, mais ils ne pourront pas nier. Les parents par devant ne voudront peut être pas réagir, mais ensuite, à la maison, il y a des chances qu’ils parlent à leur enfant, et que cela les freinent.
Surtout, restez très très courtoise même s’il vous en coûte, souriante, pas agressive ni inquiète, parlez aux parents sans hâte ni colère, d’adulte à adulte, pour ne pas les culpabiliser d’une chose qu’ils ignorent peut-être totalement, mais faites-leur part du désarroi de votre fille, de ce que ça lui fait à elle de ce qui n’est qu’un jeu « innocent » pour les autres enfants. Il y a une chance que cela les touche et les fasse réagir, même si c’est avec un peu de retard.
petite fleur a écrit : Et il faut que je vous précise que la majorité des enfants qui se moquent d'elles ne sont pas dans sa classe, cela se passe dans la cour et à la cantine.
Si c'est un problème qui dépasse le cadre de la classe, voir le directeur. Si c'est un problème qui se passe à la cantine, voir en mairie le responsable des cantines qui fera circuler l'information pour qu'on fiche la paix à votre enfant.
Il faut que vous sachiez qu’il y a aussi un psychologue scolaire de secteur (RASED) qui peut recevoir votre enfant, évaluer l’impact de son vécu, et ensuite répercuter des actions pour que les choses se calment. Si à la rentrée les choses repartent mal, parlez-en rapidement au directeur et dites-lui que vous demandez fermement une entrevue avec le psychologue du RASED. Il ne pourra pas aller contre, il sera obligé de transmettre votre demande ; soyez ferme même s’il vous rétorque que le secteur est grand et que le psy n’a pas que ça à faire ; insistez, ça aboutira. Ca peut finir en réunion enseignants/psy/parents, mais des fois ça crève l’abcès et ça calme le jeu.
petite fleur a écrit : Sincèrement, je crois que cela me perturbe plus qu'elle et j'essaie de ne pas lui montrer.
Toutefois, je ne minimise pas, car la psychologue m'a dit que les enfants ont besoin qu'on les rejoigne dans leurs petites souffrances et qu'on montre qu'on les comprends.
Je suis d'accord avec Fée, ce que vit votre fille peut la marquer durablement, ce n'est en rien une "petite" souffrance. Non seulement mon fils se rappelle de tout, mais ensuite, au collège, le harcèlement a repris avec d’autres. Mais comme c’est un garçon, les choses ont changées en sa faveur, et il a fini par se rendre compte qu’il était plus grand, plus fort qu’avant. Il s’est défendu, et il a été puni et catalogué « méchant », les pauvres victimes s’étant dépêchées d’aller pleurer à chaudes larmes aux pions, les bonnes peaux… Peu importe, il a eu une paix royale dans la cour, tout en sachant que malgré l’enfilade des heures de colle, il était soutenu à la maison, que jamais il ne serait repris sur le fond. Ce n’est que plus tard que nous lui avons suggéré qu’après un temps il en vient un autre, et que répondre avec sa tête c’était bien mieux et bien plus fort.
Et vous avez raison, montrez-lui que vous la comprenez, mais restez rassurante pour elle.
[quote="petite fleur"]Le souci, c'est qu'elle sera avec trois des enfants qui la perturbent, car comme c'est une nouvelle école dans un nouveau de quartier, il n'y aura qu'une seule classe ouverte par niveau, voir même des classes double niveau. [/quote]
Donc je renouvelle vivement mon conseil; la maitresse a le pouvoir changer cela en amenant toute la classe à réfléchir à ses actes, et en repérant plus vite les harceleurs (qui n'ont pas complètement conscience du mauvais jeu bien glissant auquel ils se livrent, on est bien d'accord) et en donnant du souffle à votre fille. J'espère qu'elle va tomber sur un enseignant ayant un peu de bouteille, ce serait bien.
Il y a aussi un autre aspect. En milieu scolaire, les groupes éclatent plus vite qu'on ne le croit, et les enfants en grandissant développent la perception de leur milieu; il n'est pas dit que les trois enquiquineuses aient envie de poursuivre ce jeu malsain à la rentrée, tout simplement parce qu'elles auront grandi dans leur petite tête, ça se voit souvent. Il se peut que perdues elles aussi par la nouvelle école, elles soient ravies, au moins une d'entre elles, de devenir l'amie de votre fille. Rien n'est figé chez les enfants. Aussi, si vous pouvez faire en sorte que votre fille soit répartie dans une classe sans enquiquineuse, tant mieux, sinon, voyez discrètement l'enseignant, et demandez-lui d'avoir l'oeil et qu'il vous fasse part de son avis. Si vraiment la mayonnaise repart mal, alors là foncez.
En outre, auprès des parents, ce n'est pas parce qu'une première fois ça s'est mal passé que ça se passera mal à chaque fois. Un parent pressé et de mauvaise foi peut vous faire une pirouette une fois, mais si quelques mois plus tard vous remettez les choses sur le tapis et lui demandez gentiment de parler à son enfant, il y a des chances que cela aboutisse, au moins pour une partie des parents. Ne vous gênez pas pour aller voir aussi ceux que vous ne connaissez pas, en demandant avec le sourire un dialogue, pas une accusation bien sûr.
Certains parents mettront du temps à vous croire parce qu’ils ont une image édulcorée de leur enfant.
Je me souviens qu’un élève frappait régulièrement mon fils, qui revenait couvert de bleus, et une fois les parties enflées. J’ai tout fait constater, jour après jour. Et j’ai tout signalé au directeur et à l’enseignante, au point de passer pour un crampon. Et un jour la maman de l’élève, qui se faisait remonter les bretelles sans arrêt à l’école, a fait savoir autour d’elle qu’elle voulait me frapper à la sortie de l’école. Je suis allée la voir, et bien sûr, elle a envoyé son mari, qui s’est permis de me parler à dix centimètres et de bien m’expliquer que frapper une femme ça ne le gênait pas. Je n’ai pas reculé d’un pas, je lui ai rétorqué que j’avais un dossier complet sur son fils chez un avocat, constitué de témoignages d’élèves et d’enseignants, et de certificats médicaux. La plainte serait déposée le soir même suite à ses menaces (c’était que du bluff, mais j’étais prête à le faire si les choses ne trouvaient pas d’autre solution). Je n’ai plus entendu parler ni de son fils, ni de lui. Mais cette histoire m’avait marquée, parce que vraiment, je me demandais comment un enfant si violent à l’école, si signalé aux parents par tous ses enseignants, si insupportable, insolent, incapable de respecter ni silence ni règles, pouvait avoir des parents laxistes au point de tout supporter de lui comme ça. En fait, je l’ai vu plusieurs fois au parc ou aux courses ensuite ; c’était avec sa mère, que visiblement il adulait, un ange, un enfant parfait, aimant, d’une docilité et d’une sagesse remarquables ! Comment ces parents-là, persuadés d’avoir un enfant aussi gentil, pouvaient imaginer le monstre qu’il était à l’école et qui était menacé d’exclusion ? Un double jeu parfait, d’une qualité incroyable !
Il n’empêche, l’image édulcorée d’un enfant par ses proches ne doit pas vous arrêter. Donnez des faits précis aux parents, des mots précis, de façon à pouvoir appeler l’enfant et le confondre, lui faire admettre devant ses parents que c’est bien ce qu’il a dit ou fait. Là, ils pourront toujours minimiser, mais ils ne pourront pas nier. Les parents par devant ne voudront peut être pas réagir, mais ensuite, à la maison, il y a des chances qu’ils parlent à leur enfant, et que cela les freinent.
Surtout, restez très très courtoise même s’il vous en coûte, souriante, pas agressive ni inquiète, parlez aux parents sans hâte ni colère, d’adulte à adulte, pour ne pas les culpabiliser d’une chose qu’ils ignorent peut-être totalement, mais faites-leur part du désarroi de votre fille, de ce que ça lui fait à elle de ce qui n’est qu’un jeu « innocent » pour les autres enfants. Il y a une chance que cela les touche et les fasse réagir, même si c’est avec un peu de retard.
[quote="petite fleur"] Et il faut que je vous précise que la majorité des enfants qui se moquent d'elles ne sont pas dans sa classe, cela se passe dans la cour et à la cantine. [/quote]
Si c'est un problème qui dépasse le cadre de la classe, voir le directeur. Si c'est un problème qui se passe à la cantine, voir en mairie le responsable des cantines qui fera circuler l'information pour qu'on fiche la paix à votre enfant.
Il faut que vous sachiez qu’il y a aussi un psychologue scolaire de secteur (RASED) qui peut recevoir votre enfant, évaluer l’impact de son vécu, et ensuite répercuter des actions pour que les choses se calment. Si à la rentrée les choses repartent mal, parlez-en rapidement au directeur et dites-lui que vous demandez fermement une entrevue avec le psychologue du RASED. Il ne pourra pas aller contre, il sera obligé de transmettre votre demande ; soyez ferme même s’il vous rétorque que le secteur est grand et que le psy n’a pas que ça à faire ; insistez, ça aboutira. Ca peut finir en réunion enseignants/psy/parents, mais des fois ça crève l’abcès et ça calme le jeu.
[quote="petite fleur"] Sincèrement, je crois que cela me perturbe plus qu'elle et j'essaie de ne pas lui montrer.
Toutefois, je ne minimise pas, car la psychologue m'a dit que les enfants ont besoin qu'on les rejoigne dans leurs petites souffrances et qu'on montre qu'on les comprends.[/quote]
Je suis d'accord avec Fée, ce que vit votre fille peut la marquer durablement, ce n'est en rien une "petite" souffrance. Non seulement mon fils se rappelle de tout, mais ensuite, au collège, le harcèlement a repris avec d’autres. Mais comme c’est un garçon, les choses ont changées en sa faveur, et il a fini par se rendre compte qu’il était plus grand, plus fort qu’avant. Il s’est défendu, et il a été puni et catalogué « méchant », les pauvres victimes s’étant dépêchées d’aller pleurer à chaudes larmes aux pions, les bonnes peaux… Peu importe, il a eu une paix royale dans la cour, tout en sachant que malgré l’enfilade des heures de colle, il était soutenu à la maison, que jamais il ne serait repris sur le fond. Ce n’est que plus tard que nous lui avons suggéré qu’après un temps il en vient un autre, et que répondre avec sa tête c’était bien mieux et bien plus fort.
Et vous avez raison, montrez-lui que vous la comprenez, mais restez rassurante pour elle.