par philémon.siclone » mer. 05 janv. 2011, 2:00
Permettez que j'apporte ma contribution vivante à ce débat. Lorsque j'étais adolescent, j'étais passionné de généalogie. Et au fil de mes recherches, j'ai découvert que je descendais... des rois de France ! Et j'étais très loin de m'attendre à ça, étant donné mes origines modestes et paysannes. Pourtant c'est tout simple à comprendre, et je ne suis certainement pas le seul, très loin de là, à être dans ce cas.
Au XVIIe s., un petit seigneur rural a des filles illégitimes de différentes concubines. Celles-ci, reconnues légalement par leur père, se marient avec de riches paysans des environs. Sur le contrat de mariage, celle qui est mon ancêtre, est désignée comme "fille naturelle de..."
A présent faisons un bête calcul. Cinq filles se sont mariées et ont fondé des foyers. Si je compte 30 ans par génération à partir de 1640 (date du mariage de mon ancêtre) jusqu'à 1940 (période précédent le grand exode rural de l'après-guerre), j'obtiens 10 générations. Supposons que chaque famille ait en moyenne engendré trois enfants survivants qui se sont mariés à leur tour, on arrive à... 295 245 descendants !! Soit un peu plus que la population totale du département concerné aujourd'hui. Et ce ne sont que les descendants d'un seul individu ayant vécu au début du XVIIe. Or, on peut imaginer raisonnablement qu'il y a eu d'autres cas de seigneurs ayant marié ses enfants à des familles de paysans, ce qui n'avait rien de rare ni d'exceptionnel sous l'Ancien régime. Les pièces de Molière illustrent d'ailleurs ces faits de société (Georges Dandin, par ex.)
Ensuite, en remontant la généalogie de ce petit seigneur, laquelle est partiellement consultable dans diverses publications, on finit par remonter à la branche principale de sa famille, puis par certains côtés, à des familles plus importantes, vicomtes, comtes, et enfin aux rois de France. C'est-à-dire que le même phénomène, observé à l'échelle d'un département entre 1640 et 1940, se produit cette fois-ci à l'échelle de la noblesse entre 1150 et 1640. C'est-à-dire que statistiquement, on peut supposer que tous les petits seigneurs ruraux descendent des rois de France.
Et en partant des rois de France, on remonte aux empereurs d'Occident, d'Orient, aux rois d'Arménie, bref à toutes les têtes couronnées du monde antique. Cela donne le vertige, d'ailleurs.
Donc pour résumer, statistiquement, et si on s'appuie sur des études peut-être plus systématiques que mon seul cas personnel, il n'y aurait rien de surprenant à conclure que 99,9 % de la population française (et même de n'importe quel pays) a des ancêtres dans toutes les parties du monde. Alors pourquoi ne descendrait-elle pas d'Abraham... D'ailleurs, je crois qu'il existe une généalogie traditionnelle qui relie les rois de France aux rois d'Israël. Même si elle est certainement fantaisiste, elle n'est statistiquement pas si absurde !
Permettez que j'apporte ma contribution vivante à ce débat. Lorsque j'étais adolescent, j'étais passionné de généalogie. Et au fil de mes recherches, j'ai découvert que je descendais... des rois de France ! Et j'étais très loin de m'attendre à ça, étant donné mes origines modestes et paysannes. Pourtant c'est tout simple à comprendre, et je ne suis certainement pas le seul, très loin de là, à être dans ce cas.
Au XVIIe s., un petit seigneur rural a des filles illégitimes de différentes concubines. Celles-ci, reconnues légalement par leur père, se marient avec de riches paysans des environs. Sur le contrat de mariage, celle qui est mon ancêtre, est désignée comme "fille naturelle de..."
A présent faisons un bête calcul. Cinq filles se sont mariées et ont fondé des foyers. Si je compte 30 ans par génération à partir de 1640 (date du mariage de mon ancêtre) jusqu'à 1940 (période précédent le grand exode rural de l'après-guerre), j'obtiens 10 générations. Supposons que chaque famille ait en moyenne engendré trois enfants survivants qui se sont mariés à leur tour, on arrive à... 295 245 descendants !! Soit un peu plus que la population totale du département concerné aujourd'hui. Et ce ne sont que les descendants d'un seul individu ayant vécu au début du XVIIe. Or, on peut imaginer raisonnablement qu'il y a eu d'autres cas de seigneurs ayant marié ses enfants à des familles de paysans, ce qui n'avait rien de rare ni d'exceptionnel sous l'Ancien régime. Les pièces de Molière illustrent d'ailleurs ces faits de société (Georges Dandin, par ex.)
Ensuite, en remontant la généalogie de ce petit seigneur, laquelle est partiellement consultable dans diverses publications, on finit par remonter à la branche principale de sa famille, puis par certains côtés, à des familles plus importantes, vicomtes, comtes, et enfin aux rois de France. C'est-à-dire que le même phénomène, observé à l'échelle d'un département entre 1640 et 1940, se produit cette fois-ci à l'échelle de la noblesse entre 1150 et 1640. C'est-à-dire que statistiquement, on peut supposer que tous les petits seigneurs ruraux descendent des rois de France.
Et en partant des rois de France, on remonte aux empereurs d'Occident, d'Orient, aux rois d'Arménie, bref à toutes les têtes couronnées du monde antique. Cela donne le vertige, d'ailleurs.
Donc pour résumer, statistiquement, et si on s'appuie sur des études peut-être plus systématiques que mon seul cas personnel, il n'y aurait rien de surprenant à conclure que 99,9 % de la population française (et même de n'importe quel pays) a des ancêtres dans toutes les parties du monde. Alors pourquoi ne descendrait-elle pas d'Abraham... D'ailleurs, je crois qu'il existe une généalogie traditionnelle qui relie les rois de France aux rois d'Israël. Même si elle est certainement fantaisiste, elle n'est statistiquement pas si absurde !