Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

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Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Griffon » mar. 28 sept. 2010, 20:43

Bar_Jesus a écrit :en fait cette passion de Jésus est le summum de la non-violence, quand même bien il aurait pu envoyer des légions d'ange pour se défendre, il est allé jusqu'au bout de la non-violence pour nous donner l'exemple
Oui,... Bar_Jesus,
Pour autant qu'on définisse la non-violence.

Mais vous avez raison,

Griffon.

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Bar_Jesus » mar. 28 sept. 2010, 20:08

en fait cette passion de Jésus est le summum de la non-violence, quand même bien il aurait pu envoyer des légions d'ange pour se défendre, il est allé jusqu'au bout de la non-violence pour nous donner l'exemple

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » dim. 26 sept. 2010, 14:58

Cf. Job 14

« ...l'homme, né de la femme, a peu de jours et son soûl de tourments [...]
c'est sur lui que tu ouvres les yeux, lui, que tu traînes en justice avec toi !
Qui tirera le pur de l'impur ? [...] Oh ! si tu me cachais au chéol, à l'abri,
jusqu'à ce qu'ait passé ta colère, si tu me fixais un terme pour te souvenir
de moi, si l'homme une fois mort pouvait revivre, tous les jours de mon ser -
vice j'espèrerais jusqu'à ce que vienne ma relève, tu appellerais, et moi je te
répondrais, tu languirais après l'oeuvre de tes mains. Au lieu que maintenant
tu dénombres mes pas, tu n'observerais plus mon péché; scellé dans un sa -
chet serait mon forfait, et tu blanchirais ma faute.



«... de même, par son péché, l'homme tout ensemble se corrompit lui-même et rendit l'homme pécheur en le persuadant de désobéir au commandement de Dieu, même si le véritable initiateur du péché par son mensonge fut le tentateur [...] c'est lui qui a injustement précipité dans la transgression l'homme et la femme et leur a donné la mort sous prétexte d'immortalité en leur promettant ''qu'ils seraient comme des dieux'', chose qui n'est aucunement en son pouvoir. Le péché d'Adam est donc bien celui d'une autonomie révoltée, fondée sur un mensonge. Irénée l'appelle apostasie. Mais il vient au-delà de l'homme : il est le fait d'une contagion et de la tentation du serpent. À travers son péché, Adam a perdu son esprit ingénu et enfantin et il en était venu à la pensée du mal. C'est un péché d'enfance, qui se situe au début de l'éducation de l'homme à la liberté. Dans ce péché, Adam est à la fois coupable : il a désobéi, et victime : il a été emmené en captivité. C'est un vaincu qui est tombé sous un pouvoir injuste, lui et toute sa descendance, puisqu'il a engendré des fils dans cette captivité. C'est pourquoi Irénée souligne l'indulgence de Dieu vis à vis d'Adam pécheur. [...] La malédiction retombe sur le serpent. Adam et Ève, qui ne sont donc pas maudits ne périront pas de façon définitive mais ils sont punis pour ne pas mépriser Dieu. [...] De son côté, Adam manifeste un sentiment de confusion et son intelligence de la transgression engendre le repentir. Dieu exprime alors sa longanimité à son égard : « Dieu eut de la haine pour celui qui avait séduit l'homme, tandis que, pour l'homme qui avait été séduit, il éprouva peu à peu de la pitié.

... pour que le péché ne soit pas incurable. La mort sera une peine médicinale : elle fait cesser le péché, afin que l'homme meure à ce péché et vive pour Dieu [...] le climat de la pensée irénéenne sur le péché dans l'humanité est donc beaucoup moins tragique que celui d'Augustin. Ce péché n'est pas une catastrophe : c'est une péripétie, grave sans doute mais quelque peu inévitable et prévisible étant donné la faiblesse de l'homme à son commencement; une péripétie qui laisse l'homme capable de liberté et dont le salut apporté par le Christ triomphe à l'honneur de l'homme : il l'intègre même en quelque sorte dans la dynamique de la croissance de l'humanité vers Dieu.»

- Le père Sesboüé commentant la pensée d'Irénée au travers divers textes de celui-ci; en le tome 2 de l'Histoire des dogmes



"N'est-il pas évident que le Père accepte le sacrifice non pas parce qu'il l'exigeait ou en éprouvait quelque besoin, mais par économie : il fallait que l'homme fût sanctifié par l'humanité de Dieu, il fallait que lui même Il nous libérât en triomphant du tyran par sa propre force, qu'Il nous rappelât vers lui par son Fils qui est le Médiateur accomplissant tout pour l'honneur du Père auquel il est obéissant en tout ... que le reste soit honoré par le silence ...." St Grégoire de Nazianze
Voilà !


Et un petit cadeau pour ceux qui participent :

Il est vraiment juste, il convient à ta sainteté de te bénir de te louer de chanter ta grâce et ta gloire de t'offrir d'un coeur brisé dans l'esprit des pauvres cette offrande spirituelle, pour accueillir la révélation de la vérité. Qui pourrait dire l'immensité de tes oeuvres, les merveilles que tu as accompli tout au long des âges ? Tu es le Maître de l'univers, le Seigneur du ciel et de la terre, de toute réalité visible et invisible. Tu siège sur le trône de la Gloire et tu sonde les abîmes Toi qui est au-delà du temps, au-delà de la vision, au-delà de l'intelligence, au-delà de la limite et du mouvement. Tu es aussi le Père, le Père de Notre Seigneur et Sauveur. Jésus Christ. Le gardien de notre espérance. Il est l'image de ta Gloire, l'expression parfaite de ton être, le Verbe vivant, Dieu véritable, sagesse éternelle, vie, sanctification, vraie lumière. Par lui resplendit l'Esprit Saint, l'Esprit de vérité, don de l'adoption, commencement de la plénitude éternelle, force qui vivifie, fontaine de sainteté. C'est en Lui par sa vigueur que toute créature spirituelle te célèbre et chante sans fin ta Gloire.

Cette formule provient de la liturgie byzantine de saint Basile

___

http://il.youtube.com/watch?v=XJBpYxN0Y ... re=related
(Hymne byzantin)
http://il.youtube.com/watch?v=FAGtJyO2z ... re=related
( Gloire au Père)

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par lmx » sam. 25 sept. 2010, 16:13

"N'est-il pas évident que le Père accepte le sacrifice non pas parce qu'il l'exigeait ou en éprouvait quelque besoin, mais par économie : il fallait que l'homme fût sanctifié par l'humanité de Dieu, il fallait que lui même Il nous libérât en triomphant du tyran par sa propre force, qu'Il nous rappelât vers lui par son Fils qui est le Médiateur accomplissant tout pour l'honneur du Père auquel il est obéissant en tout ... que le reste soit honoré par le silence ...." St Grégoire de Nazianze

"Rien ne peut égaler le miracle de mon salut : quelques goutes de sang reconstituent l'univers entier."

"Pour St Maxime l'incarnation et la déification se correspondent, s'impliquent mutuellement. Dieu descend dans l'univers , devient homme, et l'homme s'élève vers la plénitude divine, devient dieu, parce que cette union de deux natures, divine et humaine, a été déterminée dans le Conseil éternel de Dieu, parce que c'est la fin dernière pour laquelle le monde a été crée du néant." Vladimir Lossky

"Aux hommes séparés de Dieu par une triple barrière : la nature, le pêché, et la mort, le Seigneur a accordé de Le posséder pleinement et s'unir à lui immédiatement, du fait qu'il a écarté un par un tout obstacle : celui de la nature par son incarnation; celui du pêché par sa mort : celui de la mort par sa résurrection. Voilà pourquoi St Paul écrit : le dernier adversaire qui sera réduit c'est la mort" (1 Co 13,12) Nicolas Cabasilas théologien byzantin du 14è siècle

Citations tirées de L'essai sur la théologie mystique de l'Eglise d'Orient de Vladimir Lossky
Mais en fait, il a restauré, dans l'ouvrage par lui modelé, le privilège originel de l'homme qui est d'avoir été fait à l'image et à la ressemblance de Dieu; il ne s'est point approprié frauduleusement le bien d'autrui, mais il a repris son propre bien en toute justice et bonté : justice à l'égard de l'Apostasie, puisqu'il nous a rachetés à elle par son sang ; bonté à notre égard à nous, les rachetés, car nous ne lui avons rien donné préalablement et il ne sollicite rien de nous, comme s'il éprouvait quelque besoin, mais c'est nous qui avons besoin de la communion avec lui : aussi s'est-il prodigué lui-même par pure bonté, afin de nous rassembler dans le sein du Père. St Irénée Contre les Hérésies V

Il a donc mélangé et uni, comme nous l'avons déjà dit, l'homme à Dieu. Car si ce n'était pas un homme qui avait vaincu l'adversaire de l'homme, l'ennemi n'aurait pas été vaincu en toute justice. D'autre part, si ce n'était pas Dieu qui nous avait octroyé le salut, nous ne l'aurions pas reçu d'une façon stable. Et si l'homme n'avait pas été uni à Dieu, il n'aurait pu recevoir en participation l'incorruptibilité. Car il fallait que le « Médiateur de Dieu et des hommes», par sa parenté avec chacune des deux parties, les ramenât l'une et l'autre à l'amitié et à la concorde, en sorte que tout à la fois Dieu accueillît l'homme et que l'homme s'offrît à Dieu. Comment aurions-nous pu en effet avoir part à la filiation adoptive à l'égard de Dieu, si nous n'avions pas reçu, par le Fils, la communion avec Dieu ? Et comment aurions-nous reçu cette communion avec Dieu, si son Verbe n'était pas entré en communion avec nous en se faisant chair? C'est d'ailleurs pourquoi il est passé par tous les âges de la vie, rendant par là à tous les hommes la communion avec Dieu.
Il fallait donc que Celui qui devait tuer le péché et racheter l'homme digne de mort se fît cela même qu'était celui-ci, c'est-à-dire cet homme réduit en esclavage par le péché et retenu sous le pouvoir de la mort, afin que le péché fût tué par un homme et que l'homme sortît ainsi de la mort. Car, de même que, « par la désobéissance d'un seul homme » qui fut, le premier, modelé à partir d'une terre vierge, «beaucoup ont été constitués pécheurs » et ont perdu la vie, ainsi fallait-il que, « par l'obéissance d'un seul homme » qui est, le premier, né de la Vierge, « beaucoup soient justifiés » et reçoivent le salut. Contre les Hérésies IV
Chez St Irénée non plus on ne trouve pas d'idée d'un Dieu réclamant réparation pour une grave offense comme chez St Anselme (je pense aussi qu'une mentalité légaliste y est pour beaucoup dans ce type de théologie). Mais comme St Irénée n'oublie pas une seconde que Jésus est pleinement Dieu et non pas un simple homme souffrant, son sacrifice est vu comme une libération, Dieu rachetant lui même sa créature et pour nous permettre de nouveau de nous unir à lui. L'erreur ne vient peut-être pas tant d'une lecture historicisante de la genèse mais d'une vision amputée du Christ , à savoir d'un Jésus humain et frêle comme dans les représentations naturalistes de la Renaissance. Les rapports entre Jésus et Dieu le Père se transformant en des rapports entre un fils d'homme et père humain, le sacrifice devient incompréhensible et absurde, car en effet on trouverait abominable qu'un père maltraite son fils de cette façon. Ce sont donc peut-être les anthropomorphismes qui obscurcissent la compréhension de cet évènement.

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » sam. 25 sept. 2010, 10:59

lmx,

Pour Augutin ? Je suis d'accord. Pour l'Orient chrétien vous me signalerez que les Pères grecs auraient dû considérer les premiers chapitres de la Genèse pratiquement telle qu'une dépiction historique à la base (entre autre), pour néanmoins en arriver eux-mêmes à une interprétation du sacrifice du Christ différente de ce que le monde latin aura connu et soit peut-être plus vers la fin de la période médiévale; qu'on pourrait le dire à partir de l'époque d'Anselme. J'ai tendance à vous croire certainement. Si vous me dite en plus que vous avez étudié ça un peu pour la peine, je ne vais pas mettre votre témoignage en doute.

Donc, il ne serait pas ''nécéssairement'' de lien de cause à effet entre une lecture a priori ''trop'' historicisante et la vue sacrificielle de l'événement du Calvaire proposée par les uns, comme si devant correspondre alors à une justice du Père rétribuant le péché ''comme il se doit'' dans la personne de son Fils sur la croix. Et vous parlez aussi d'une ''vue'' chez les Grecs qui ne se voudrait pas réductionniste quant au sens du sacrifice. Qu'entendez-vous par là ? Je sais que dans le monde de l'orthodoxie on a toujours cette tendance à vouloir se montrer soucieux de ne pas réduire les mystères de la foi. C'est ce que l'on va dire. Mais, pour ma part, je ne sache pas que ce que je penserais de ce sacrifice du Christ devrait être un réductionnisme, comme le fait d'en parler comme je tenterais de le faire. Vous voulez dire que c'est la vision limitée d'un Christ bouc émissaire qui serait réductrice ? ou bien si c'est autre chose ?

Une citation de Grégoire de Naziance ? Je ne crois pas l'avoir vu. Elle se trouve peut-être dans un autre fil ?

Pour les Grecs, vous penseriez peut-être à la question de la souffrance chez eux ? Il reste que la Croix serait également la souffrance du Christ. Comme une souffrance tenant au fait d'avoir été dans une condition d'homme, et dès lors que passible d'éprouver la souffrance, le mal dans sa chair et jusqu'à en mourir. C'est un peu en ce sens comme s'il avait dû reprendre à son compte les conséquences de la chute et quand on voudrait lire la Genèse littéralement. Le Christ souffre pareillement sur la croix comme s'il aurait dû être totalement un fils d'Adam, tout comme s'il aurait dû avoir la racine du péché en lui; ce n'est pas le cas bien sûr. Il souffre quand même pareillement et on dirait comme un pécheur. Il assume en lui les conséquences du péché des hommes (= la souffrance). Mais lui le fait par amour pour nous. Non pas que le Père s'amène pour le châtier. Jésus aura repris sur lui nos misères, notre condition d'être et l'aura fait librement afin que nous soyons délivrés de la captivité du péché et de la mort. Je n'ai pas sous la main ce que des Pères cappadociens auraient pu dire sur le sujet mais ce pourrait peut-être s'apparenter à ce que je viens de dire. Ainsi, Jésus est l'agneau (il est innocent) qui ôte le péché du monde (= délivre de cette pesanteur ou cette captivité que représente le péché avec toutes ses conséquences habituelles pour les hommes et qui est d'être coupé de Dieu).

Il reste que ce qui est à comprendre d'une manière ou d'une autre : c'est Dieu qui est atteint par le mal dans le fait de la souffrance des hommes; qui en est atteint mais parce qu'il aime. C'est parce que Dieu est Amour. Dieu est victime, mais les pécheurs l'accusent. C'est bien là comme la signature du péché, le faux procès contre Dieu. Jésus n'est pas venu «pour» mourir comme disait dany571 (dans une formulation en raccourcie maladroite et malheureuse). Il est venu pour nous libérer de l'esclavage du péché et de la mort. Très différent. Il sera libérateur : non pas le fait que le Père dusse jamais frapper sur le péché et le pécheur avec rage à vouloir le tuer, mais bien l'amour qui est en Jésus et sa fidélité envers son Père. Nous sommes sauvés par l'obéissance de Jésus à son Père. Oui, le Père, lequel n'en veut que nous sauver. Rien d'autre !

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » ven. 24 sept. 2010, 21:23

Oui.

C'est juste, lmx. Je ne vous avais pas oublié. Puis je profite de l'occasion pour vous remercier en passant de participer et puis commenter. Toutes les critiques constructives sont les bienvenues (sourire). Si ce ne l'était pas mais à quoi donc servirait le forum ? Je ne refuse pas de m'instruire. Je réalise bien que c'est une question complexe, le péché originel. La Croix aussi. Puis il y a un lien. Je peux m'aventurer en ayant dit des choses précédemment. On peut le prendre comme de l'exploration dans ce cas et sans que ce soit juste à tout point de vue. Non. Plutôt une tentative d'approche. C'est question d'intégrer mieux de grandes questions comme celle-là au final, j'espère. Mais je vais revenir sur le contenu de votre message plus précisément. Le temps de voir, réfléchir un peu. Je vais revenir.

À tantôt !

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par lmx » ven. 24 sept. 2010, 15:36

Les pères de l'Eglise comme St Augustin n'ont jamais fait de littéralisme. Le chapitre 1er désignant pour lui la création a principio , c'est à dire la création éternelle des archétypes dans le principe qui est le Verbe, les jours indiquant leur noblesse, et le chapitre 2 parlant de l'existantialisation des archétypes dans le monde.

Votre argument pour une nouvelle théologie de la rédemption est basé sur le fait qu'une historicisation du texte, et une "lecture littérale" de la Genèse aurait conduit à la fabrication d'un Dieu vengeur. Or, ceux qui ont lu le texte de la façon la plus littérale possible furent les pères grecs comme St Grégoire de Nysse qui furent aussi ceux qui ont mis le plus l'accent sur la bonté de Dieu , sur sa volonté de nous racheter pour s'unir à nous. D'ailleurs on dit qu'il soutenait la thèse condamnée du salut universel. A l'époque patristique incarnation et déification sont souvent liés , et selon St Irénée et St Athanase, Dieu s'est fait homme pour que l'homme puisse devenir dieu par grâce.
Donc votre argument ne semble pas vérifiable historiquement. Ce type de théologie n'apparait qu'au Moyen Age et dans l'Orthodoxie où les théologiens restent encore très attachés aux pères de l'Eglise, toute vision qui réduit Dieu à un dieu vengeur est rejetée, de même que toute théologie qui tenterait de réduire le sens du sacrifice.

J'avais cité St Grégoire de Nazianze et Nicolas Cabasillas , je ne sais pas si vous les avez lu.

La Tradition c'est la vie de l'Esprit Saint dans l'Eglise , pas seulement esprit de conservation mais aussi de rénovation. Kallistos Ware
C'est symbolique. Il n'est pas nécéssaire d'investir comme un premier Adam d'une charge de responsabilité écrasante et pour s'imaginer qu'en cas de no-fault de sa part, très personnellement, alors l'humanité entière eût vécu dans un état paradisiaque et, ma foi !, mais c'est lui qui eût été le Sauveur de l'humanité. Plus besoin de Jésus ! Le Fils aurait pu se dispenser d'être le premier-né. C'est ce qu'il faut comprendre : il n'est pas une équivalence entre un tout premier individu humain et le Christ. Plutôt c'est que l'homme au sens générique du terme est crée en vue de ce Fils.
Vous essayez d'imaginer ce qu'il se serait passé mais ça n'a aucun sens, c'est réduire Dieu à la raison humaine.

Au lieu d'utiliser des concepts qui font rentrer et enfermer l'être dans le discours , un peu comme on force une chose à rentrer dans un casier trop petit, les anciens utilisaient des symboles qui permettaient d'exprimer plusieurs choses à la fois , ce qui permettait de ne pas réduire le sens en subordonnant l'être au discours.
Le sens des choses ne pouvant jamais être totalement perçu et encore moins être totalement exprimé dans un discours, le mode symbolique permettait donc d'éviter les réductions et les pertes de sens liées à une approche dialectique de la réalité.

Le symbole permet donc au sens des choses de rayonner pleinement, au reflet de l'archétype de briller, contrairement au concept (vécu à la manière d'un moderne) qui tentant de faire rentrer le sens de la chose dans une case bien définie et calibrée et qui en cela s'apparente selon moi à un outil technique destiné à accroitre l'emprise de l'homme sur la réalité ; emprise qui s'effectue au prix d'une perte de sens. C'est d'ailleurs la méthode (bien légitime) de la science qui consiste à faire coïncider le concept à la chose étudiée pour avoir une chose clairement identifié, un objet bien taillé donc.
On ne peut pas utiliser cette méthode dans la théologie qui est le discours sur Dieu et dont le sens des actions peut dépasser notre raison , ce qui ne veut pas dire que ce que fait Dieu est injuste ou insensé.
Néanmoins, il n'est pas question de lire le texte comme un prédicateur du Texas le ferait (littéral, 1er degré) ou comme le révérend James Usher de l'an 1667.
Le sens littéral selon St Thomas c'est celui que l'auteur (Dieu) avait en vu au moment de l'écriture, ce qui n'exclut donc pas que le sens littéral ait premièrement donc un sens symbolique.
Le sens littéral dans la Tradition catholique n'est donc pas exactement le sens littéral des fondamentalistes protestants.
St I,q10,a3 a écrit : CONCLUSION. — Dieu étant l'autour de l'Ecriture sainte, par là même qu'il voit tout en même temps dans son intelligence, sa doctrine réunit plusieurs sens sous une seule et même parole : le sens littéral qui est multiple, le sens spirituel qui se divise en trois, l'allégorique, le moral et l'anagogique.
....
Comme le sens littéral est celui que l'auteur avait dans l'esprit, Dieu qui voit tout en même temps dans son intelligence, étant l'auteur de l'Ecriture, il n'y a rien de contradictoire si, selon le sens littéral lui-même, comme le dit saint Augustin (Confes. lib. xii, cap. 18 et 19), il y a plusieurs sens renfermés sous la même lettre.
...
3. Il faut répondre au troisième, que le sens parabolique est contenu dans le sens littéral : car les mots doivent être entendus alors dans un sens propre et dans un sens figuratif : dans ce cas le sens littéral n'est pas la figure même, mais ce qui est figuré. Car quand l'Ecriture parle du bras de Dieu, cela ne signifie pas littéralement que Dieu a un membre corporel de cette nature, mais cela signifie ce que ce membre représente, c'est-à-dire l'énergie de son action. D'où il est évident que le sens littéral de l'Ecriture ne peut jamais renfermer une fausseté

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » ven. 24 sept. 2010, 4:33

  • 13. Le péché

    1. Établi par Dieu dans un état de justice, l’homme, séduit par le Malin, dès le début de l’histoire, a abusé de sa liberté, en se dressant contre Dieu et en désirant parvenir à sa fin hors de Dieu. Ayant connu Dieu, « ils ne lui ont pas rendu gloire comme à un Dieu (...) mais leur cœur inintelligent s’est enténébré », et ils ont servi la créature de préférence au Créateur. Ce que la Révélation divine nous découvre ainsi, notre propre expérience le confirme. Car l’homme, s’il regarde au-dedans de son cœur, se découvre enclin aussi au mal, submergé de multiples maux qui ne peuvent provenir de son Créateur, qui est bon. Refusant souvent de reconnaître Dieu comme son principe, l’homme a, par le fait même, brisé l’ordre qui l’orientait à sa fin dernière, et, en même temps, il a rompu toute harmonie, soit par rapport à lui-même, soit par rapport aux autres hommes et à toute la création.

    2. C’est donc en lui-même que l’homme est divisé. Voici que toute la vie des hommes, individuelle et collective, se manifeste comme une lutte, combien dramatique, entre le bien et le mal, entre la lumière et les ténèbres. Bien plus, voici que l’homme se découvre incapable par lui-même de vaincre effectivement les assauts du mal ; et ainsi chacun se sent comme chargé de chaînes. Mais le Seigneur en personne est venu pour restaurer l’homme dans sa liberté et sa force, le rénovant intérieurement et jetant dehors le prince de ce monde (cf. Jn 12, 31), qui le retenait dans l’esclavage du péché. Quant au péché, il amoindrit l’homme lui-même en l’empêchant d’atteindre sa plénitude.

    Dans la lumière de cette Révélation, la sublimité de la vocation humaine, comme la profonde misère de l’homme, dont tous font l’expérience, trouvent leur signification ultime.

    Gaudium et Spes, Vatican II



Il y a un péché du monde qui est à l'oeuvre dans l'histoire, depuis le début de l'aventure humaine grosso modo. Et l'initiateur en est le malin, nous reconduit ici comme vérité à croire ce texte de la constitution de l'Église. On ne doutera pas de cela. On peut parler d'un péché des origines pour remonter très très loin en arrière. Il en affecte notre rapport à Dieu, notre rapport au monde.

L'abbé Descouvemont dit :
  • ... quelle que soit la façon dont ils se représentent le monde préternaturel dans lequel l'homme aurait vécu sans l'existance du péché originel, les théologiens soucieux de tenir compte de toutes les données de l'Écriture et de la Tradition s'accordent pour penser qu'il faut maintenir l'idée que nous vivons dans un monde «cassé», comme disait Gabriel Marcel - un monde qui n'est pas celui que Dieu avait voulu originellement pour ses enfants.

    ( Guide des difficultés de la foi catholique, p. 408)
On aurait la perspective d'un Dieu-Père qui peut projeter l'homme, qui le crée, bon dans son principe et en vue d'un état heureux. Dès le départ, Dieu ''pense'' à la finalité. C'est ce pourquoi l'homme est crée, en vue de tel destin, etc. Pourrait-on dire que Dieu crée l'humanité en vue du Fils comme sachant déjà que le mal l'affecterait de quelque façon ? De ce point de vue là l'on verrait que la responsabilité d'un premier Adam (simple créature) est peu de chose, n'étant pas de taille à lutter seul contre le Satan. La création de l'homme fait songer à la venue de Jésus or que Dieu pouvait se douter là aussi (façon de parler) que le Fils lui-même serait en butte au mal de la croix. Le mal n'empêche pas Dieu d'agir. Mystère de la croix.

«... le chrétien est amené à s'incliner devant un mystère bien plus grand encore que celui du péché originel : « Il n'en va pas du don comme de la faute : là où le péché s'est multiplié, la grâce a surabondé » (Rom 5, 15)», écrira le Père Descouvemont.

Le texte de la Genèse décrirait comme une virtualité, le potentiel de ce qui aurait pu être mais pour être surtout l'objectif de la fin ? Il servirait à rien d'essayer d'imaginer dans quel état fantastique aurait dû vivre un Adam avec sa descendance à raison du mal, du malin ? Dieu agit pareil. Il agit pareil comme en sachant déjà que le malin serait vaincu par le Fils ?


  • La souffrance est une absurdité, elle n'a aucune valeur. C'est seulement l'homme dans la souffrance qui peut prendre de la valeur ou se défaire.
    - On dit parfois qu'il faut offrir ses souffrances ...
    -Non ! on offre pas quelque chose de mauvais. Le Christ n'a pas offert ses souffrances à son Père, il lui a offert ce qu'il devenait dans ces souffrances, un être qui allait, comme dit si bien saint Jean, jusqu'au bout de l'amour, jusqu'à ces sommets d'amour qui nous sauvaient.

    ( un cancéreux de 53 ans, Henri, marié, père de 4 enfants, interviewé parAndré Sève dans La Croix-l'Événement, 20-4-1988; cité par P. Descouvemont )
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Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » ven. 24 sept. 2010, 2:48

@ archi,
  • ... que les onze premiers chapitres de la Genèse, quoiqu'ils ne répondent pas exactement aux règles de la composition historique, telles que les ont suivies les grands historiens grecs et latins et que les suivent les savants d'aujourd'hui, appartient néanmoins au genre historique en un sens vrai, que des exégètes devront étudier encore et déterminer: cette Lettre dit encore que les mêmes chapitres, dans le style simple et figuré, bien approprié à l'état des esprits d'un peuple peu cultivé, rapportent les vérités essentielles sur lesquelles repose la poursuite de notre salut éternel, ainsi qu'une description populaire de l'origine du genre humain et du peuple élu. Si par ailleurs, les anciens hagiographes ont puisé quelque chose dans les narrations populaires (ce qu'on peut assurément concéder), on ne doit jamais oublier qu'ils l'ont fait sous l'inspiration divine qui les a préservés de toute erreur dans le choix et l'appréciation de ces documents.

    Mais tout ce qui a été emprunté aux narrations populaires et accueilli dans les Saintes Lettres ne peut absolument pas être équiparé aux mythologies ou aux fables du même genre, qui procèdent bien plutôt de l'imagination dénuée de tout frein que de ce remarquable souci de vérité et de simplicité qui éclate dans les Saintes Lettres, même de l'Ancien Testament, à ce point que nos hagiographes doivent être proclamés nettement supérieurs aux écrivains profanes de l'antiquité.
ou
  • Mais quand il s'agit d'une autre vue conjecturale qu'on appelle le polygénisme, les fils de l'Eglise ne jouissent plus du tout de la même liberté. Les fidèles en effet ne peuvent pas adopter une théorie dont les tenants affirment ou bien qu'après Adam il y a eu sur la terre de véritables hommes qui ne descendaient pas de lui comme du premier père commun par génération naturelle, ou bien qu'Adam désigne tout l'ensemble des innombrables premiers pères. En effet on ne voit absolument pas comment pareille affirmation peut s'accorder avec ce que les sources de la vérité révélée et les Actes du magistère de l'Eglise enseignent sur le péché originel, lequel procède d'un péché réellement commis par une seule personne Adam et, transmis à tous par génération, se trouve en chacun comme sien

    Pie XII, 1950, Humani generis

En clair, le pape Pie XII disait qu'il faut donner son assentiment à l'idée d'un monogénisme quant à l'origine de la race humaine (une chose qui est bien possible d'ailleurs). Que le récit de la Genèse est qualitativement supérieur aux histoires d'Hésiode, à des farces de maître Patelin ou à des racontars de grillots africains. Évidemment ! On ne sera pas catholique en pensant qu'une légende rapportée par Platon serait autant inspirée que le texte de la Bible. Ça va de soi. Le récit en ouverture de la Bible est porteur de certaines vérités essentielles pour la foi. On peut le dire. Néanmoins, il n'est pas question de lire le texte comme un prédicateur du Texas le ferait (littéral, 1er degré) ou comme le révérend James Usher de l'an 1667. La narration qui se trouve dans la Genèse n'équivaut pas au récit des Cent-Jours que l'historien Jean Tulard ferait concernant Bonaparte. C'est la substance du propos de Pie XII. Il y a de la vérité dans les premiers chapitres de la Bible mais ... mais il faudra faire attention quand même. Il resterait des choses à préciser ( travaux d'exégètes encore à venir ...)

De fait, Pie XII n'aurait pas souscrit lui-même à la charte de Chicago des fondamentalistes et puis évangéliques américains. Le pape ne force personne à introjecter une Création en six jours, une terre de 4800 ans, un homme formée à partir d'un tas de glaise, Dieu qui lui souffle dans une narine, une histoire ensuite de fruit dans l'arbre ou de serpent qui parle.

Il dit qu'il est bien une origine commune pour l'espèce humaine. Il ne déclare pas en 1950 qu'il faille prendre le récit au pied-de-la-lettre. Il affirme que le péché était présent dès le premier humain. Disons-le ! Il le faudrait d'ailleurs si le Christ est Sauveur de tous les hommes. Mais ce que le texte de la Genèse ne garanti pas est la véracité de la ''dramatisation'' que le rédacteur biblique fait avec son récit. Et c'est ce que Beaugrand Champagne voulait dire dans son émission.

Ce sont les détails du texte. Il n'est pas question de lire ''la chose'' comme un rapport d'événementiel brut. C'est symbolique. Il n'est pas nécéssaire d'investir comme un premier Adam d'une charge de responsabilité écrasante et pour s'imaginer qu'en cas de no-fault de sa part, très personnellement, alors l'humanité entière eût vécu dans un état paradisiaque et, ma foi !, mais c'est lui qui eût été le Sauveur de l'humanité. Plus besoin de Jésus ! Le Fils aurait pu se dispenser d'être le premier-né. C'est ce qu'il faut comprendre : il n'est pas une équivalence entre un tout premier individu humain et le Christ. Plutôt c'est que l'homme au sens générique du terme est crée en vue de ce Fils.

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » ven. 24 sept. 2010, 2:22

Les mots sont peut-être fragiles mais il en faut malgré tout, Étienne. La Parole ... la parole avec un grand ''P'' ou petit ''p''. Puis une bonne parole au bon moment fait parfois un grand bien. Ce qui est insupportable c'est la misère. Dur à encaisser. La misère de l'enfermement personnel. On la touche aussi avec les forums. Miséricorde ! On s'y heurte tout le temps (la sienne, celle des autres). Être capable de surmonter ça est sûrement le secret de la sainteté (sourire). C'est le grâce qu'il faudrait se souhaiter; de même aussi qu'à Cracboum tiens !

:) :coeur:

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par etienne lorant » jeu. 23 sept. 2010, 18:23

lmx a écrit :Je pense que c'est le concept académique d'historicité qui vous sert de critère qui pose problème et qui vous empêche de croire à la réalité historique du récit de la Genèse. Lu absolument littéralement et selon les critères modernes il est impossible de croire une seconde à la réalité historique de ce récit. Mais de même, si on utilise le concept moderne de réalité comment croire en Dieu, aux anges, aux miracles, qu'il puisse y avoir du surnaturel ?
En fait, il suffit d'abandonner les concepts, les critères, les réalités histoirques, la littéralité, la modernité, etc... et chercher Dieu le jour où l'on a vraiment besoin de Le rencontrer. Il vient donc, et les mots deviennent infiniment fragiles pour parler de Lui.

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par lmx » jeu. 23 sept. 2010, 15:42

Il est clair que ce genre de tableau ''passionnel'' est lié avec une saisie historicisante du livre de la Genèse. La foudre de la justice qui s'abat sur Jésus. Et c'est ce que je ne crois pas.
Il me semble que ce genre de théologie apparait au Moyen Age notamment avec St Anselme , mais elle n'est pas vraiment présente chez les Pères de l'Eglise qui pourtant croyaient tous en la réalité historique de la Genèse. Pour St Augustin, le récit de la Genèse parle de la réalités spirituelles mais qui ont eu une réalité historique , ce qui suppose le rejet d'une vision matérialiste, unidimensionnel, du monde au profit d'une vision dynamique de la réalité comportant des ordres ou des degrés de réalité (le monde corporel, intermédiaire, spirituel dans les cosmologies anciennes).

L'ordre fait à Adam de se vêtir avec un vêtement de peaux signifie selon P. Boutang que désormais l'être (et le phénomène) se dévoilera à l'homme de façon voilé. L'homme ne pourra plus percevoir les choses dans la clarté de leur essence. Il percevra les choses dans un miroir en énigme comme le dit St Paul. Le sens de ce passage dans la Genèse est vraiment inépuisable et on sent bien qu'il y a un avant et un après.
De fait, plus on avance dans le temps et plus j'ai l'impression que les choses nous deviennent obscures, l'homme se complaisant dans des idéologies qui nient que les choses puissent avoir un sens. On ampute la réalité et on s'enferme dans un monde purement physique.

Je pense que c'est le concept académique d'historicité qui vous sert de critère qui pose problème et qui vous empêche de croire à la réalité historique du récit de la Genèse. Lu absolument littéralement et selon les critères modernes il est impossible de croire une seconde à la réalité historique de ce récit. Mais de même, si on utilise le concept moderne de réalité comment croire en Dieu, aux anges, aux miracles, qu'il puisse y avoir du surnaturel ?

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » jeu. 23 sept. 2010, 15:25

Bonjour,

Je comprend que la justice de Dieu est sa fidélité à lui-même, PaxetBonum. Comme Jésus est fidèle au Père. S'agissant de Dieu et du mot ''justice'' : pour moi ça ne rime pas avec la justice des hautes-oeuvres de Samson le bourreau. Aussi, je dirais plutôt que Dieu est juste «en se souvenant de son amour» comme dans le Magnificat chez Luc. La justice du Père c'est la résurrection de Jésus.

____
Comment t'abandonnerais-je, Ephraïm, te livrerais-je, Israël ? Mon coeur se retrourne contre moi, et le regret me consume. Je n'agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint (Os 11,8)

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par PaxetBonum » jeu. 23 sept. 2010, 14:36

Cinci a écrit :Voire :

  • Le Dieu de la création se révèle comme le Dieu de la Rédemption, Dieu «fidèle à lui-même», fidèle à son amour envers l'homme et envers le monde, tel qu'il s'est déjà révélé au jour de la création. Et son amour est un amour qui ne recule devant rien de ce qu'exige sa justice.
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Jean Paul II souligne bien que l'amour du Fils répond à ce qu'exige sa justice
Nul doute que par amour il va bien au-delà…

Re: Dieu a-t-il voulu la Passion de Jésus ?

par Cinci » jeu. 23 sept. 2010, 14:32

J'ai désiré d'un grand désir manger cette pâque avec vous

  • ... l'amour comprend la totalité de l'existence dans toutes ses dimensions, y compris celle du temps. Il ne pourrait en être autrement, puisque sa promesse vise à l'éternité. Oui, l'amour est extase, mais extase comme chemin, comme exode permanent allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, et précisément ainsi vers la découverte de soi-même, plus encore vers la découverte de Dieu : «Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera » (Lc 17,33), dit Jésus - une de ses affirmations qu'on retrouve dans les Évangiles avec plusieurs variantes (cf. Mt10,39; 16,25; Mc 8,35; Lc 9,24; Jn 12,25). Jésus décrit ainsi son chemin personnel, qui le conduit par la croix jusqu'à la résurrection; c'est le chemin du grain de blé tombé en terre et qui meurt et qui porte ainsi beaucoup de fruit. Mais il décrit aussi par ces paroles l'essence de l'amour et de l'existence humaine en général, partant du centre de son sacrifice personnel et de l'amour qui parvient en lui à son accomplissement.

    Deus Caritas est, Benoit XVI (cit.6)
Le Christ n'est pas venu pour mourir (expérimenter le ''juste'' châtiment du péché par le Père, etc). Plutôt, faudrait parler de Dieu qui s'est approcher de nous pour faire don de son amour et offrir cette participation à son être, pour que nous puissions participer de sa vie. C'est la plénitude de vie.
  • ... dans son hymne à la charité (I Cor 13), saint Paul nous enseigne que la charité est toujours plus qu'une simple activité :«J'aurai beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j'aurai beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne sert de rien (v.3). Cette hymne doit être la Magna Carta de l'ensemble du service ecclésial. En elle sont résumées toutes les réflexions qu'au long de cette encyclique j'ai développées sur l'amour. L'action concrète demeure insuffisante si, en elle, l'amour pour l'homme n'est pas perceptible, un amour qui se nourrit de la rencontre avec le Christ. La participation profonde et personnelle aux besoins et aux souffrances d'autrui devient ainsi une façon de m'associer à lui : pour que le don n'humilie pas l'autre, je dois lui donner non seulement quelque chose de moi, mais moi-même, je dois être présent dans le don en tant que personne.

    Cette juste manière de servir rend humble celui qui agit. Il n'assume pas une position de supériorité face à l'autre, et même si la situation de ce dernier peut à ce moment-là être misérable. Le Christ a pris la dernière place dans le monde - la croix - et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment.

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