par Théo d'Or » sam. 13 août 2011, 22:51
Xavi a écrit :
Le mot « mal » est particulièrement ambigu.
Les mots « mal » ou « souffrance » doivent être compris avec prudence lorsqu’ils sont appliqués à des animaux, des plantes ou des phénomènes biologiques. Le « mal de nature » tente de nommer une réalité mais ne peut se comprendre comme un mal empêchant le bien-être de la vie en Dieu ou contraire à la bonté parfaite du monde créé. Les mouvements et les renouvellements des créatures ne sont pas un mal de ce point de vue mais des caractéristiques de la nature créée que l’homme aurait dû gouverner et développer comme le dit la Genèse (1, 28) et comme le redit si bien le Psaume 8.
Le sujet est certes bien difficile. Il a déjà été évoqué à plusieurs reprises ailleurs dans le forum :
(...)
Savoirs – Sciences et techno - La Bible et l’Univers (il s’agit du dialogue le plus intense sur la création dans ce forum !)
viewtopic.php?f=27&t=11186&start=30
(...)
Je suis en train de lire le fil cité ci-haut (je n'ai pas fini de le lire, je suis à la 7e page sur douze)
Il semble déjà que mon idée d'antilope qui se fait manger avec joie par le lion ne soit pas si saugrenue.
Les cycles vie-mort présents dès l'origine peuvent ouvrir les hypothèses les plus folles, comme la réincarnation par exemple (rien ne se perd rien se se crée, en dehors de Dieu naturellement). Je le dis tout de suite, ce n'est pas ma croyance. Mais pourquoi pas l'imaginer finalement? De façon subtile évidemment, dans quelque chose de plus proche du corps qui pourrit, nourrit la terre, et qui contient une âme qui transcende la matière, restant présente quelque part. En ce sens, on peut aussi imaginer que l'antilope sait qu'elle va renaître autrement dans le corps du lion. Quand je dis que "l'antilope sait", je le dis à priori avec l'idée que je fais une projection humaine sur un animal, qui ne serait là que pour montrer quelque chose à l'être humain qui est le seul à pouvoir penser les choses.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'on peut imaginer que le mal n'était pas Mal au départ mais le reste demeure un épais mystère... Parce qu'en fait, il semble que nous nous soyons mis à souffrir du mal à cause du Mal (qui serait alors une séparation et non plus un bête cliché infernal). De là on peut imaginer que dans le Paradis (entendu dans un sens qui ne serait pas non plus un cliché), l'antilope se ferait manger de bonne grâce car elle ne se "sentirait" (projection humaine) pas fondamentalement séparée du lion, ce qui l'empêcherait de souffrir du mal.
En passant, dans cette idée, c'est assez extraordinaire d'imaginer un Dieu qui se serait mis en condition de "souffrir du mal" comme nous. Se serait-il mis en état de "séparation" comme nous? Donc en état de Mal quelque part? En même temps, je sens bien par toutes les cellules de mon corps que cet état de Mal m'a été transmis. Donc que ce n'est pas "tout moi", qu'il y a quelque chose au-delà de ça et que donc... je porte aussi les choix de mes parents! (ou le "péché du monde", comme Jésus!) On pourrait donc imaginer que Dieu se serait "mis en chair" pour accepter de porter le choix de l'humanité, sentir ce que ça fait de souffrir du mal par séparation (et donc du Mal transmis de génération en génération) et "mieux nous comprendre" (en montrant la voie pour en sortir naturellement, puisqu'il est Dieu). Donc Il aurait réussi le tour de force d'être à la fois Celui dont on est séparé et Celui qui hérite des maux de ceux qui s'en sont séparé.
Ça, c'était pour la petite minute de mise en position dans la peau du chrétien. Tout le monde aura compris ma fascination pour le Christ mais aussi mon envie de pouvoir remettre tout ça en question pour "garder une forme de liberté"... Mais je crains bien devoir arriver un jour à conclure que ma liberté tombe face à la Réalité, la vraie. Enfin, mon apparente liberté, car il semble qu'elle soit très relative. Et, honnêtement, je crains de ne pas avoir encore bien compris les tenants et aboutissants des choix de Satan et du saint. Je suis juste sûre d'une chose, il faut que je plonge davantage dans le Réel, dans le monde quoi, et ce n'est pas facile...
Finalement, la question la plus compliquée est la suivante: quelle est la nature exacte de cette séparation et pourquoi diable l'avons-nous voulue? Parce que si ce n'était qu'une histoire de pomme interdite, c'était plié, on ne pouvait qu'avoir envie de la manger vu comment on a été fait!!
Cordialement,
Théo d'Or
[quote="Xavi"]
Le mot « mal » est particulièrement ambigu.
Les mots « mal » ou « souffrance » doivent être compris avec prudence lorsqu’ils sont appliqués à des animaux, des plantes ou des phénomènes biologiques. Le « mal de nature » tente de nommer une réalité mais ne peut se comprendre comme un mal empêchant le bien-être de la vie en Dieu ou contraire à la bonté parfaite du monde créé. Les mouvements et les renouvellements des créatures ne sont pas un mal de ce point de vue mais des caractéristiques de la nature créée que l’homme aurait dû gouverner et développer comme le dit la Genèse (1, 28) et comme le redit si bien le Psaume 8.
Le sujet est certes bien difficile. Il a déjà été évoqué à plusieurs reprises ailleurs dans le forum :
(...)
Savoirs – Sciences et techno - La Bible et l’Univers (il s’agit du dialogue le plus intense sur la création dans ce forum !)
http://cite-catholique.org/viewtopic.php?f=27&t=11186&start=30
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Je suis en train de lire le fil cité ci-haut (je n'ai pas fini de le lire, je suis à la 7e page sur douze)
Il semble déjà que mon idée d'antilope qui se fait manger avec joie par le lion ne soit pas si saugrenue.
Les cycles vie-mort présents dès l'origine peuvent ouvrir les hypothèses les plus folles, comme la réincarnation par exemple (rien ne se perd rien se se crée, en dehors de Dieu naturellement). Je le dis tout de suite, ce n'est pas ma croyance. Mais pourquoi pas l'imaginer finalement? De façon subtile évidemment, dans quelque chose de plus proche du corps qui pourrit, nourrit la terre, et qui contient une âme qui transcende la matière, restant présente quelque part. En ce sens, on peut aussi imaginer que l'antilope sait qu'elle va renaître autrement dans le corps du lion. Quand je dis que "l'antilope sait", je le dis à priori avec l'idée que je fais une projection humaine sur un animal, qui ne serait là que pour montrer quelque chose à l'être humain qui est le seul à pouvoir penser les choses.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'on peut imaginer que le mal n'était pas Mal au départ mais le reste demeure un épais mystère... Parce qu'en fait, il semble que nous nous soyons mis à souffrir du mal à cause du Mal (qui serait alors une séparation et non plus un bête cliché infernal). De là on peut imaginer que dans le Paradis (entendu dans un sens qui ne serait pas non plus un cliché), l'antilope se ferait manger de bonne grâce car elle ne se "sentirait" (projection humaine) pas fondamentalement séparée du lion, ce qui l'empêcherait de souffrir du mal.
En passant, dans cette idée, c'est assez extraordinaire d'imaginer un Dieu qui se serait mis en condition de "souffrir du mal" comme nous. Se serait-il mis en état de "séparation" comme nous? Donc en état de Mal quelque part? En même temps, je sens bien par toutes les cellules de mon corps que cet état de Mal m'a été transmis. Donc que ce n'est pas "tout moi", qu'il y a quelque chose au-delà de ça et que donc... je porte aussi les choix de mes parents! (ou le "péché du monde", comme Jésus!) On pourrait donc imaginer que Dieu se serait "mis en chair" pour accepter de porter le choix de l'humanité, sentir ce que ça fait de souffrir du mal par séparation (et donc du Mal transmis de génération en génération) et "mieux nous comprendre" (en montrant la voie pour en sortir naturellement, puisqu'il est Dieu). Donc Il aurait réussi le tour de force d'être à la fois Celui dont on est séparé et Celui qui hérite des maux de ceux qui s'en sont séparé.
Ça, c'était pour la petite minute de mise en position dans la peau du chrétien. Tout le monde aura compris ma fascination pour le Christ mais aussi mon envie de pouvoir remettre tout ça en question pour "garder une forme de liberté"... Mais je crains bien devoir arriver un jour à conclure que ma liberté tombe face à la Réalité, la vraie. Enfin, mon apparente liberté, car il semble qu'elle soit très relative. Et, honnêtement, je crains de ne pas avoir encore bien compris les tenants et aboutissants des choix de Satan et du saint. Je suis juste sûre d'une chose, il faut que je plonge davantage dans le Réel, dans le monde quoi, et ce n'est pas facile...
Finalement, la question la plus compliquée est la suivante: quelle est la nature exacte de cette séparation et pourquoi diable l'avons-nous voulue? Parce que si ce n'était qu'une histoire de pomme interdite, c'était plié, on ne pouvait qu'avoir envie de la manger vu comment on a été fait!!
Cordialement,
Théo d'Or