Bonjour Xavi,
[...] et que son corps créé est issu de Marie déjà vivante, alors ne faut-il pas penser que la création d’Adam et Eve, dans le temps et dans l’espace, a pu, a fortiori, créer des êtres nouveaux dans une forme terrestre déjà existante ?
Que ce soit par rapport à Ève (
tiré d'un Adam endormi) ou par rapport à Jésus (
tiré d'une Marie), il n'en fait toujours qu'être maintenu un caractère d'humanité qui est déjà présent. Adam est donné d'emblée comme un représentant de la race humaine, et ce, aussi bien que Marie, cette fiancée de Joseph du texte évangélique.
Le passage de la bête à l'homme n'est nullement évoqué dans les récits bibliques, Xavi. C'est justement ce qui faisait le grand scandale chez le capitaine du
Beagle, James Fitzroy. On pourrait le dire - encore - mais quant aux protagonistes américains impliqués dans le fameux ''procès du singe'' et intervenant dans le premier quart du XXe siècle. Le problème demeure toujours que les récits bibliques en eux-mêmes ne semblent pas manifester un souci ou une préoccupation spéciale pour un hypothétique passage par le stade intermédiaire de la bête avant que de pouvoir aboutir à l'humanité.
La notion contemporaine d'hominidés, pour qualifier une bête ou un animal n'étant pas du tout un humain même si pouvant présenter une similitude importante sur le plan physique avec les personnes, mais
c'est une notion étrangère aux réflexions qui sont dans la Bible. Cette dernière se contente de partir de l'Homme, alors tel d'un caractère d'humanité comme nous pouvons le connaître actuellement, avec cette capacité d'entrer en dialogue avec Dieu.
[...]
Sinon, c'est certain que la question des origines de l'humanité demeure une chose bien mystérieuse tant pour les uns que les autres en vérité. Qu'on prenne le problème par n'importe quel bout, il semblera que l'énigme a vocation à demeurer toujours. C'est ni plus ni moins comme le problème de l'origine de l'univers. Même les plus grands des savants ne sont pas plus avancés qu'un enfant de sept ans en face de l'énigme. On ne peut pas plus concevoir une création directe sortant du néant,
ex nihilo, que l'on pourrait envisager confortablement une myriade de temps pratiquement sans fin et sans aussitôt que l'esprit ne chancelle, du simple fait d'introduire en simultané la perspective d'un temps infini avec celle d'une évolution orientée. Le problème du temps long fait chavirer la pensée («Amenez le pavillon !»; «Je démissionne») s'il faut croire à une évolution orientée, le problème du non-sens renverrait bien quant à lui jusqu'aux athées dans leur coin, comme des boxeurs sonnés ne pouvant plus se reconnaître.
. La lumière de l’Evangile peut alors éclairer notre compréhension de la création de l’humanité
Éclairer ? Non, Xavi, pas pour moi. Je suis désolé. La lumière de l'Evangile ne me sert de rien quant à pouvoir entrer dans une compréhension réelle de ce qu'aurait dû être la création de l'humanité. Et, d'ailleurs, je buterais sur votre dernier passage, restant moi-même aussi interdit que si vous me demandiez de traduire un texte inca ou une poésie en hiéroglyphe égyptien d'il y a quatre mille ans.
Voyez :
de même que, parmi les humains, l’Esprit Saint « crée [en Marie] l’Enfant (vrai Dieu et vrai homme) », comme nous le dit le Pape, en lui donnant un corps d’homme dans la continuité historique, de même le souffle de l’Esprit a pu, parmi des hominidés, « créer » des êtres nouveaux à l’image de Dieu avec un corps d’hominidé issu de l’évolution, dans la même continuité historique.
Je serai ici comme en face d'un passage relativement sybillin et m'empêchant de comprendre réellement le B-A-BA de la création, puis de la création de l'humanité en particulier.
Pour votre réflexion :
Si une femme préexistante peut prêter son caractère humain à Jésus et l'attribut divin restant à Dieu chez Jésus lui-même, alors la bête devrait léguer de son côté son caractère de bête (en rétrospective; pour vous suivre) et tandis que Dieu devrait faire surgir tout à la fois un caractère d'humanité pour la toute première fois (intelligence discursive, etc.) et en sus d'une familiarité d'avec le grand Dieu. Je n'ai pas l'explication en quoi il aurait fallu que le Créateur ne se décidât à un moment donné de nous changer une bête en
un être tout neuf doué d'une certaine intelligence relationnelle, par-dessus le marché
pour s'en faire un interlocuteur privilégié.
Amicalement,