par cmoi » sam. 27 mars 2021, 13:54
Lentille a écrit : ↑sam. 27 mars 2021, 12:56
On peut concevoir l'esprit un peu comme l'interface qui permet de communiquer entre l'âme et le corps.
Non, c'est là un des pièges.
Je crois qu’il convient d’abord de distinguer d’une part la chair, celle qui combat contre l’esprit et qui n’est pas le corps (sans cela on peut tomber dans du sado-maso) mais qui représente les tendances pécheresses, conséquences de la chute : le corps en tant que tel est sain/saint, et cette chair en tant que telle il ne faut pas la rabaisser mais la purifier et la libérer de ces conséquences.
L’âme de son côté a plusieurs significations dans la bible, elle désigne tantôt :
- N’importe quel être vivant (Gen, 2 :9)
Un principe vital ou une source de vie interne à la chair (Gen, 9 :4)
Le sang d’un être vivant (Lv, 17 :11)
La vie même de l’homme (Gen, 19 :17)
Le sens qu’a retenu la patristique (à l'image du psaume "mon âme a soif de toi") est celui d’un principe immatériel, « d’une substance douée de raison, incorporelle, impassible, immortelle » (Athanase le grand) qui « communique aux organes et aux sens du corps une force vitale » (Grégoire de Nysse). Elle ne représente pas seulement une fonction du corps, ou ses capacités, ses sentiments, ses manifestations, mais possède une existence indépendante (d’où la transmigration des âmes dans l’hindouisme par exemple).
Mais dans le christianisme âme et corps ne sont pas hétérogènes, associés pour une durée déterminée, la personne (hypostase) se manifeste par leur union et même après la mort, et avant la résurrection, l’âme conserve la marque du corps et la personne est reconnaissable.
Il n’y a pas de dualité genre platonicienne.
L’âme mise à part, il y a en l’homme un principe supérieur appelé esprit, ou intelligence. Avec les significations déjà données par Léon (pneuma, et.). Cet esprit possède par nature la capacité de saisir le sens des choses, de pénétrer leur essence, ce qui le distingue substantiellement de tout ce qui fait sinon l’homme.
C’est par lui que l’homme entre en contact avec Dieu et avec des vérités supérieures qu’il « voit » : seul le péché l’assombrit.
Cet esprit est souvent perçu comme localisé non dans le cerveau mais dans le cœur, qui est un autre synonyme de « âme » et « esprit », lequel n’est pas le simple organe du corps mais le siège de la présence Divine et de la grâce en nous, le centre de la vie spirituelle et mystique de la personne.
Ne pas oublier enfin que l’homme est quasiment un dieu, une sorte de microcosme « à son image et ressemblance », sans quoi Jésus n’aurait pas pu s’incarner.
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On peut concevoir l'esprit un peu comme l'interface qui permet de communiquer entre l'âme et le corps.
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Non, c'est là un des pièges.
Je crois qu’il convient d’abord de distinguer d’une part la chair, celle qui combat contre l’esprit et qui n’est pas le corps (sans cela on peut tomber dans du sado-maso) mais qui représente les tendances pécheresses, conséquences de la chute : le corps en tant que tel est sain/saint, et cette chair en tant que telle il ne faut pas la rabaisser mais la purifier et la libérer de ces conséquences.
L’âme de son côté a plusieurs significations dans la bible, elle désigne tantôt :
[list]N’importe quel être vivant (Gen, 2 :9)
Un principe vital ou une source de vie interne à la chair (Gen, 9 :4)
Le sang d’un être vivant (Lv, 17 :11)
La vie même de l’homme (Gen, 19 :17)[/list]
Le sens qu’a retenu la patristique (à l'image du psaume "mon âme a soif de toi") est celui d’un principe immatériel, « d’une substance douée de raison, incorporelle, impassible, immortelle » (Athanase le grand) qui « communique aux organes et aux sens du corps une force vitale » (Grégoire de Nysse). Elle ne représente pas seulement une fonction du corps, ou ses capacités, ses sentiments, ses manifestations, mais possède une existence indépendante (d’où la transmigration des âmes dans l’hindouisme par exemple).
Mais dans le christianisme âme et corps ne sont pas hétérogènes, associés pour une durée déterminée, la personne (hypostase) se manifeste par leur union et même après la mort, et avant la résurrection, l’âme conserve la marque du corps et la personne est reconnaissable.
Il n’y a pas de dualité genre platonicienne.
L’âme mise à part, il y a en l’homme un principe supérieur appelé esprit, ou intelligence. Avec les significations déjà données par Léon (pneuma, et.). Cet esprit possède par nature la capacité de saisir le sens des choses, de pénétrer leur essence, ce qui le distingue substantiellement de tout ce qui fait sinon l’homme.
C’est par lui que l’homme entre en contact avec Dieu et avec des vérités supérieures qu’il « voit » : seul le péché l’assombrit.
Cet esprit est souvent perçu comme localisé non dans le cerveau mais dans le cœur, qui est un autre synonyme de « âme » et « esprit », lequel n’est pas le simple organe du corps mais le siège de la présence Divine et de la grâce en nous, le centre de la vie spirituelle et mystique de la personne.
Ne pas oublier enfin que l’homme est quasiment un dieu, une sorte de microcosme « à son image et ressemblance », sans quoi Jésus n’aurait pas pu s’incarner.