Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

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Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par Cinci » ven. 27 août 2021, 13:23

Bonjour,
invité :

L'Église primitive elle-même était déchirée entre les partisans de la divinité de Jésus et ses opposants. En atteste les nombreuses hérésies. Et qu'on appelle aujourd'hui hérésies parce qu'elles n'ont pas réussies à s'imposer, dans la houle des débats.

Les hérésies s'opposent directement à ce que les autorités de l'Église nous présentent comme étant l'élément à croire de foi divine. Ainsi, une idée n'est pas jugée "hérétique" parce que ne parvenant pas à faire consensus parmi tout le groupe. L'idée est "hérétique" parce que contraire à la foi.

Pour ma part, je pense à la vitesse surprenante avec laquelle s'est établi parmi les chrétiens la certitude unanime que Jésus devait être honoré à l'égal de Dieu.

Le Nouveau Testament ne propose pas une compréhension unifiée de Jésus. D'un Évangile à l'autre, d'une épître à l'autre, une affirmation est avancée et contredite dans la suivante.
On pourrait, par exemple, se faire un portrait assez cohérent ou convergent de Napoléon Bonaparte, à partir d'études de trois ou quatre historiens différents : un de sensibilité marxiste, un autre plus conservateur, un troisième qui serait juif, etc. Qu'ils ne disent pas tous exactement la même chose en tout n'empêche pas de voir ressortir un certain portrait qui a du sens. Donc, même si c'est vrai que des divergences de détails peuvent se rencontrer ou tantôt une phrase en contredire une autre dans le Nouveau Testament, ce n'est pas une raison pour nier qu'une compréhension unifiée de Jésus puisse se dégager quand même de l'ensemble.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par gerardh » ven. 27 août 2021, 7:31

__

Bonjour invité,

Vous posez une question des plus pertinentes : qui suis-je ? Et vous avez l'humilité de répondre : je ne sais pas. Dieu vous répondra, car "qui cherche trouve, et pour qui frappe, Dieu ouvrira".

Cela dit la question si importante de la coexistence chez Jésus entre sa divinité et sa parfaite humanité, me semble être un autre sujet, ne se rattachant pas, au moins directement, à votre interrogation précédente. Cependant , vous en faites un lien très étroit : c'est sans doute à examiner chez vous en toute priorité.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par Invité » jeu. 26 août 2021, 18:03

Le Nouveau Testament ne propose pas une compréhension unifiée de Jésus. D'un Évangile à l'autre, d'une épître à l'autre, une affirmation est avancée et contredite dans la suivante.

Pour cette raison, les débats sur la divinité de Jésus sont malheureusement sans fin, aucun consensus ne saurait être trouvé. Quand l'un s'appuie sur un verset pertinent pour contester la divinité de Jésus, l'autre en cite un autre tout aussi pertinent pour l'affirmer.

Le Jésus uniquement humain de chez Saint-Luc est Dieu chez Saint-Jean. Fils de Dieu chez l'un (sans caractère divin), Dieu le Fils chez l'autre. Idem d'un écrit à l'autre de Saint-Paul, au point qu'il est naturel de s'interroger sur la paternité des différents écrits. Paternité qu'on ne saurait de toute façon pouvoir affirmer avec certitude.

L'Église primitive elle-même était déchirée entre les partisans de la divinité de Jésus et ses opposants. En atteste les nombreuses hérésies. Et qu'on appelle aujourd'hui hérésies parce qu'elles n'ont pas réussies à s'imposer, dans la houle des débats.

Il est vrai que la foi de l'Église en Jésus vrai homme et vrai Dieu permet de concilier les deux antagonismes bibliques. Mais elle soulève de véritables questions d'ordre théologique qui, objectivement, ne peuvent qu'interpeller.

D'où ma position intermédiaire à la question "Qui suis-je ?" : je ne sais pas.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par Invité » dim. 26 avr. 2020, 13:34

Dubitatif a écrit :
sam. 25 avr. 2020, 7:07
Une chose que je ne comprend pas pour laquelle je voudrais des éclaircissements svp.

Partant du principe que l'on croit en Dieu et tout ce qui est venu avant l'arrivée de Jésus. Avant, l'humanité était sous la loi de Dieu pendant des millénaires. Et à l'arrivée de Jésus tout a changé ! Plus de péchés, plus de loi et non plus de jugement ? Comment se fait-il en partant du principe de Dieu est omniscient et qu'il ne peut changer d'avis du jour au lendemain en ayant marre de ses humains qui font trop de péchés et donc a décidé de faire descendre Jésus pour pardonner tous leurs péchés ?
Merci d'avance pour vos retours.
Ainsi que le proclame le Christ lui-même, la Loi ne disparaîtra pas de sitôt : "Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir." (Mt 5,17)

Le Christ lui a donné tout son sens en nous démontrant qu'elle n'est pas un instrument de privation ou de jugement mais une ligne de vie au service de l'amour du prochain et de Dieu. Elle n'a pas d'autre raison d'être que de viser à atteindre l'amour absolu.

L'homme étant naturellement enclin au mal et bien incapable de vivre de la Loi, la venue du Christ pour nous racheter tombe comme une évidence. Par sa mort et sa résurrection, nos péchés sont pardonnés pour quiconque place sa foi en lui. Cela n'empêche nullement qu'aujourd'hui encore, nous demeurons des êtres perfectibles et pécheurs ! Nous croyons d'ailleurs en la venue du Christ dans la gloire à la fin des temps qui viendra juger l'humanité, en séparant les justes et les impies.

Le Christ nous a ouvert les portes du Paradis, à chacun de cheminer pour essayer d'y rentrer.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par cmoi » dim. 26 avr. 2020, 7:20

Trinité a écrit :
sam. 25 avr. 2020, 22:41
Cette inquiétude vient un peu à contrario, même si vous ne leur avez pas donné de réponse ;) avec toutes les interrogations précédentes, ne trouvez vous pas ?
Merci pour votre compréhension et la finesse de votre analyse
Trinité a écrit :
sam. 25 avr. 2020, 22:41
En l'occurrence, je vous sens très affecté par ces différences, entre le catholicisme et l'orthodoxie.
Oui, parce que ces deux églises affirment détenir chacune la vérité, or ce n’est pas la même. En toute bonne logique, il y en a au moins une qui ne la détient pas, et je penche en ce qui me concerne pour l’autre solution ! Est-il nécessaire de croire en cette « possession » pour s’affirmer être une église, voire une religion ? Alors dès qu’il y en a plus d’une, il y a doute… Ce qui ne veut pas dire que l’on tombe dans le relativisme, au contraire, on évite la contradiction et l’absurde !

Je crois en la vérité absolue, je crois qu’elle s’est incarnée en Jésus-Christ, mais je crois qu’une église ne peut prétendre détenir cette vérité qu’à titre de dépositaire d’une promesse et qu’il lui reste à la réaliser, qu’en conséquence elle ne la détient pas. Et je ne vois pas ce qui empêcherait de reconnaître la sincérité du désir de chacune à s’en rapprocher. Ce qui suppose aussi par conséquent à la fois de s’éloigner des autres, sur des points qui sont considérés comme acquis, et de s’en rapprocher, là où l’humilité nous fait reconnaître une imperfection, un tâtonnement.

Jusqu’ici, cette imperfection n’est reconnue qu’en ses fidèles, non en son institution (je ne parle pas de l’acte de fondation…) qui est à la fois la somme de ses fragilités et celle de nos « absences », quand le Saint-Esprit prend la main. Il me semble très prétentieux de parier sur ces absences là où se sent le besoin de présences sanctifiées. Or nous sommes tellement peu sûres de celles-ci qu’elles sont dans notre présentation absorbées par le sanctificateur lui-même, à l’exception prés mais posthume des canonisés. Alors reconnaissons plutôt ses faiblesses et accordons-lui d’avoir en revanche certains membres en qui la promesse est presque accomplie.

Mais revenons à la pluralité de ces églises. S’il n’y en avait qu’une, pourrait-elle prétendre détenir cette vérité face à d’autres religions ? Est-ce que le Christ n’aurait pas permis qu’il y en ait plusieurs pour éviter l’existence de cette vanité, qui s’est retournée contre ses fidèles car au nom de laquelle on a torturé, condamné, emprisonné, tué… ? Je suis incité à penser que oui. Et pour que lorsqu’il y a un abus exercé sur l’un d’entre eux, il puisse se réfugier dans une autre pour recevoir les sacrements.

En ce qui concerne la pratique (j’exclus la liturgie) elles professent à peu prés la même chose selon des moyens variés et qui peuvent différer sans s’exclure : il y aura plusieurs maisons dans la maison du père, la tolérance est donc admise. Sauf sur un point : la conduite à tenir pour conserver la vérité quand un couple se brouille. J’ai déjà montré que cette différence conduit à une véritable opposition sur ce qui est péché et ce qui ne l’est pas.

Je ne referai pas mon raisonnement logique de départ, ma conclusion personnelle est la même : elles sont 2 à n’avoir pas encore trouvé la vérité sur le sujet, 2 en recherche de celle-ci et feraient mieux de s’épauler et de réfléchir ensemble, plutôt que…etc.

En ce qui concerne le dogme, les points de désaccord ne sont pas si nombreux que le plus scandaleux ne soit pas la durée de leur désaccord et leur peu d’entrain à le résoudre. Il porte en grande partie sur des subtilités (dormition/assomption) auxquelles la majorité des fidèles ne comprennent pas grand-chose et qui concernent peu la foi, souvent simples conséquences de leur division antérieure ou d’une imprécision. Je dirai que l’impact sur la foi est fort théorique (si on croit en l’Immaculée Conception, on peut invoquer ce titre dans ses prières, sinon non : what else ?)

Quand à la question de l’autorité du pape, franchement, pour un fidèle, cela change quoi que celui qui peut lui commander (cela resterait à débattre et me semble être bien plus intéressant, voire une piste de résolution) le fasse de sa propre autorité ou parfois ou toujours, comme relais d’une autre ?!!!

Chacune des personnes de la Trinité, ainsi que ses anges (voire ses saints), n’ont besoin d’aucun relais pour s’adresser à chacun de nous comme bon il leur semble et que cela prenne valeur de commandement ! Cela est reconnu, ainsi que la primauté de la conscience, et donc réduit quelque peu la dramatique à une question qui a déjà été tranchée par Jésus lui-même lorsqu’il a exposé des enfants pour les donner en exemple.

Il semble que tout ce qui, de la part de ces églises et en cela elles se ressemblent, tend à imposer d’une quelconque façon un choix et une reconnaissance de celle-ci pour unique et sainte, fait échec devant un simple raisonnement de bon sens. Chacun a le droit de ne pas vouloir entrer dans cette dispute de chefs (qui auraient pour sûr besoin d’un bon coaching), sauf si elle s’envenime et l’oblige à querelle – ce qui n’est pas pareil que débattre. Et ce devrait être un droit que de ne pas être obligé d’en choisir une, mais de pouvoir adhérer aux deux comme « en marche » vers cette promesse – d’autant plus si elles essayent de se réconcilier.

2 choses s’oublient : l’humilité, et que seuls les saints sont l’Eglise – le reste disparaîtra, ou sera recréé.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par Trinité » sam. 25 avr. 2020, 22:41

cmoi a écrit :
sam. 25 avr. 2020, 18:56


Une autre question qui rejoint la vôtre : pourquoi y a--il et le catholicisme et l'orthodoxie. 2 religions si proches, jouissant toutes deux de la succession apostolique, et pourtant qui s'opposent depuis si longtemps d 'une façon qui semble irréductible et si opposée à l'enseignement du Christ qui demande de se réconcilier avec notre frère avant d'aller Lui offrir notre offrande.. Faut-il pour cela les renvoyer dos à dos et les quitter ? Face à cela, est-il possible de "se sauver tout seul" ?
Que veut-il par là nous dire et y est-il pour quelque chose ? Qu'en déduire pour nous qui devons en choisir une, de façon au moins implicite et avec les autres questions que cela soulève (rester fidèle à celle "apprise" ? Privilégier la vérité reconnue pour telle, ou quoi d'autre ? Se fier aux rencontres et aux circonstances ? S'en remettre à l'institution ou aux personnes ? S'en remettre à une pratique (laquelle? Celle qu'on préfère ou...?) et ne juger personne ? Etc.)
S'il n'y avait qu'une seule bonne réponse, ce serait si facile; or ce n'est pas le cas et nous le savons... !
Cher cmoi!

Il y a bien longtemps que je me suis posé toutes ces interrogations!
En l'occurrence, je vous sens très affecté par ces différences, entre le catholicisme et l'orthodoxie.
Cette inquiétude vient un peu à contrario, même si vous ne leur avez pas donné de réponse ;) avec toutes les interrogations précédentes, ne trouvez vous pas ?

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par cmoi » sam. 25 avr. 2020, 18:56

Je trouve que votre question mérite une réponse.
Celles que je pourrais y apporter étant insatisfaisantes à mes propres yeux (il était nécessaire que Dieu nous prépare à accueillir son mystère d'amour pour qu'il soit bien compris) je vais donc la "renforcer".

Un homme qui se conforme aujourd'hui au judaïsme parce qu'il ne croit pas que Jésus est le messie, ne sera-t-il pas sauvé ?
Par extension, un homme qui n'a pas été élevé dans une culture judéo-chrétienne et biblique, mais dans une culture bouddhiste ou taoïste ou confusianiste, ou etc. et qui se conforme aux préceptes de ce qu'il tient pour sacré, ne sera-t-il pas sauvé ?
Un homme qui a quitté le christianisme (ou une autre religion qui lui était native) parce qu'il ne lui semblait plus porter les valeurs qu'il promeut, mais moralement corrompu, et qui conforme sa vie à ces valeurs, ne sera-t-il pas sauvé ?
Un homme qui cherche à accomplir les préceptes de la meilleure loi possible, et pour s'y conformer, ne sera-t-il pas sauvé ?
Pour qui croit que Jésus-Christ est notre unique sauveur, et que cette foi lui épargnera le jugement, et qui en respecte les conditions posées par sa religion serait-elle hérétique ou schismatique, est-il possible qu'il ne soit sauvé qu'en raison de cette foi et qu'un autre ne le soit pas qu'en raison de ce que la sienne en diffère ?

En fait, par mes questions je réponds en partie à la vôtre, mais de façon incomplète, d'une façon qui tire une conclusion de votre constat mais n'y réponds pas, parce que je ne voudrais pas qu'une vraie réponse y fasse offense.
Le vrai message fondamental du Christ, celui à partir duquel pourrait être révisé quelque chose, n'est-il pas un message d'amour inconditionnel ?

Saint Paul a répondu à votre question, mais par des comparaisons qui faisaient référence à la loi et la religion juive uniquement, qu'il pratiquait avant.
Or il me semble que votre question, tout en s'inspirant de ce cadre, le dépasse. Elle pose en quelque sorte la question de l'enfer, "comment Dieu si bon peut permettre et vouloir qu'y soient souffrants pour l'éternité ses créatures", considération qui oblige à faire fi comme je l'ai fait de la religion d'appartenance pour y apporter une réponse satisfaisante - le contraire est rare, même chez les plus puristes des doctrinaux. Il y a donc des "trous à remplir" dans les doctrines.
L'amour inconditionnel peut être refusé. Et ce refus confirmé. Or Dieu s'adapte à chacun et se met en quatre pour essayer quand même de le sauver ; pour cela il a voulu que nous soyons libres et que nous exercions notre propre jugement, tout ce qu'il a fait au long de l'histoire de notre salut nous y invite et nous donne des moyens, certains officiels en quelque sorte, d'autres moins. Dieu nous donne un cadre, mais ensuite il s'adapte aux déformations que les circonstances lui font subir.
Comment? C'est ce que nous ignorons. Et lui seul peut voir et savoir ce qu'il y a au fond de notre conscience et dont dépendra notre salut.

Mais ceci mérite d'être complété, je n'ai fait qu'apporter la garniture...
Une autre question qui rejoint la vôtre : pourquoi y a--il et le catholicisme et l'orthodoxie. 2 religions si proches, jouissant toutes deux de la succession apostolique, et pourtant qui s'opposent depuis si longtemps d 'une façon qui semble irréductible et si opposée à l'enseignement du Christ qui demande de se réconcilier avec notre frère avant d'aller Lui offrir notre offrande.. Faut-il pour cela les renvoyer dos à dos et les quitter ? Face à cela, est-il possible de "se sauver tout seul" ?
Que veut-il par là nous dire et y est-il pour quelque chose ? Qu'en déduire pour nous qui devons en choisir une, de façon au moins implicite et avec les autres questions que cela soulève (rester fidèle à celle "apprise" ? Privilégier la vérité reconnue pour telle, ou quoi d'autre ? Se fier aux rencontres et aux circonstances ? S'en remettre à l'institution ou aux personnes ? S'en remettre à une pratique (laquelle? Celle qu'on préfère ou...?) et ne juger personne ? Etc.)
S'il n'y avait qu'une seule bonne réponse, ce serait si facile; or ce n'est pas le cas et nous le savons... !

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par Dubitatif » sam. 25 avr. 2020, 7:07

Une chose que je ne comprend pas pour laquelle je voudrais des éclaircissements svp.
Partant du principe que l'on croit en dieu et tout ce qui est venu avant l'arrivée de Jésus.
Avant, l'humanité était sous la loi de Dieu pendant des millénaires. Et à l'arrivée de Jésus tout a changé ! plus de péchés, plus de loi et non plus de jugement ? Comment se fait-il en partant du principe de Dieu est omniscient et qu'il ne peut changer d'avis du jour au lendemain en ayant marre de ses humains qui font trop de péchés et donc a décidé de faire descendre Jésus pour pardonner tous leurs péchés ?
Merci d'avance pour vos retours.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine : Je monte vers mon Dieu!

par Invité » dim. 05 avr. 2020, 7:44

La question de Trinité est fort intéressante. Je pense que la réponse se trouve dans la Lettre de Saint-Paul aux Philippiens, versets 5 à 11 :

"Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père."

C'est exactement l'attitude obéissante de Jésus envers son Père, vers qui il monte. Il faut bien souligner que ce n'est pas une soumission animée par le devoir de respect qui est dû à un père mais une obéissance d'amour, et pleine d'humilité.

Jésus le dit à de multiple reprises : il est venu pour accomplir la volonté de son père. Par son incarnation, il nous montre le chemin à suivre, et s'il n'en demeure pas moins pleinement Dieu, c'est bien l'homme qui s'est mis à notre "niveau" qui parle lorsqu'il déclare monter vers son Dieu ET notre Dieu.

Les sceptiques devraient se poser la question suivante : pourquoi Paul qui proclame ici haut et fort la pleine divinité du Christ, égal du Père, dans une autre lettre affirmerait-il le contraire? Cela n'aurait évidemment aucun sens. C'est bien le dépouillement par amour qui constitue la bonne réponse.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine! Je monte vers mon Dieu!

par cmoi » dim. 29 mars 2020, 18:50

Je suis aussi d'accord avec vous Trinité, mais concernant l'usage d'un psaume, de la part d'une personne qui s'est "imprégnée" de la parole de Dieu tout au long de sa vie (qui plus est orientée sur lui et sa vie), et pour qui sa mission était religieuse, cela ne m'étonnerait pas qu'elle ait pu lui paraître avec ces mots être la plus appropriée à dire ce qu'il éprouvait alors,c 'était une façon de conserver et manifester sa lucidité et sa liberté, son contrôle, de "vaincre" le mal.

Pierrot2, je comprends que cela vous choque, mais par suicide j'entends une façon pour Dieu de regretter qu'il ait pu être et nous fournir l'occasion de nous voir pécher (car sans lui pour référence, le péché n'existerait pas) ce qui n'empêche pas qu'une autre partie de lui-même ne s'y impliquait pas. Mais celle qui s'y impliquait "tuait" ainsi le péché en Lui, là où seul il pouvait l'être, ce qui revient à dire qu'il le prit sur Lui.
Nous arrivons à un stade où les mots sont insuffisants pour dire les choses, alors ils sont impropres, mais je n'en ai pas d'autres...

Re: Jésus dit à Marie Madeleine! Je monte vers mon Dieu!

par Ombiace » dim. 29 mars 2020, 14:48

Bonjour Trinité,
Trinité a écrit :
dim. 29 mars 2020, 14:31
Sur votre raisonnement général, notamment les raisons qui me paraissent évidentes et relatives à sa mission de mourir pour le rachat de nos pêchés, il ne pouvait pas comme vous le dites à juste titre faire un miracle sur la croix!
Je dirais aussi qu'il n'était pas l'instigateur du spectacle, non enclin à se donner en spectacle, tout comme avec Hérode, auprès duquel il ne fit pas de miracle. Le miracle ne se réalise pas sous la menace, qui pourrait le comprendre? Il faudrait que Jésus soit tombé bien bas.. Christ n'est pas une bête de foire, même si ils étaient rares à comprendre cela pendant son chemin de croix.
cmoi a écrit :
dim. 29 mars 2020, 5:48
'il n'est pas possible d'imaginer Dieu se suicidant. Mais c'est bien en quelque sorte ce qu'il a fait...
Rebonjour cmoi, non, honnêtement, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un suicide, ni de près, ni de loin. Judas, tout le contraire, qui allait à sa perdition..

Re: Jésus dit à Marie Madeleine! Je monte vers mon Dieu!

par Trinité » dim. 29 mars 2020, 14:31

Bonjour cmoi,
Sur votre raisonnement général, notamment les raisons qui me paraissent évidentes et relatives à sa mission de mourir pour le rachat de nos pêchés, il ne pouvait pas comme vous le dites à juste titre faire un miracle sur la croix!
En fait, le miracle se trouve là...se laisser mourir crucifié par Amour pour nous!
En ce qui me concerne, après réflexions...je pense que lorsqu'il dit "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné" il prend une dernière fois sa nature humaine, et pousse le cri que nous même poussons, lorsque nous pensons que tout s'écroule autour de nous et que Dieu n'est pas là!
Je ne pense qu'il fasse référence au psaume, évoqué par cette citation! Dans ces circonstances de souffrances horribles qu'il a dû endurer, il me parait impensable qu'il ait fait référence à un psaume...

Re: Jésus dit à Marie Madeleine! Je monte vers mon Dieu!

par cmoi » dim. 29 mars 2020, 5:48

Trinité a écrit :
sam. 28 mars 2020, 21:48
D'ailleurs , de la même façon Jésus a dit sur la croix "Mon Dieu, mon Dieu , pourquoi m'as tu abandonné"!
J'en ai parlé sur un autre fil!
Cette phrase du Christ, sera toujours pour moi très énigmatique!
Je me souviens d'avoir effectivement lu cela de vous et de ne pas y avoir répondu.
Je l'avais pourtant déjà fait dans un de mes écrits encore privé, d'une façon certes succincte voire énigmatique, mais que je vous livre maintenant de façon "brute" : elle expose un contexte et soulève ou répond à une autre question, et cette circonstance ne me semble pas relever du simple amalgame, car il a "pris sur lui nos péchés", n'est-ce pas ?

"Lorsque le Christ cloué sur sa croix appela son père «pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (quand il lui demande pourquoi il en était abandonné, il ne l’appelle plus, mais il le quitte lui-même car il le sait…) il voulait parler des soldats romains bien sûr, de tous ceux qui se moquaient de lui et l’injuriaient sans doute, d’autres profitant du spectacle pour s’épancher en récriminations de toutes sortes et se venger de leur condition, mais peut-on dire des docteurs de la loi, de ceux qui l’avaient jugé pour blasphème, qu’ils étaient concernés ? Ne savaient-ils pas précisément ce qu’ils faisaient et ne se couvraient-ils pas d’un mensonge, par une interprétation littérale des faits et de leur fonction ? Le Christ n’avait-il pas cessé de vitupérer contre leur hypocrisie, du temps de sa prédication ?
Certes ils lui auront demandé de faire un miracle et de prouver sa Divinité, ils lui auront « donné sa chance », mais ne savaient-ils pas déjà tout ce qu’il avait déjà fait ?
Imaginez un peu ce qui se serait passé si le Christ en avait fait un et qu’ils avaient été obligés de croire en sa Divinité… Imaginez… Et vous comprendrez.
Peut-être pas, mais il n’y aura pas de second rattrapage ! Même pas pour les athées qui affirmeront qu’ils ne sont pas concernés par les religions et croiront tirer ainsi leur épingle du jeu…
Si le Christ avait voulu abolir l’enfer, il l’aurait fait ce miracle…
Sa justice a, ce jour-là, posé une limite définitive à sa miséricorde.
Et nous comprenons bien pourquoi, et qu’il ne s’agit pas d’un esprit de vengeance.
Le pire d’entre nous, sauf lâcheté, n’aurait-il pas fait pareil ?
Ils auraient mieux fait de le tenir pour fou, et de le laisser tranquille… En quoi cela les auraient-ils gênés ? Nous connaissons la réponse à cette question, autant qu’eux-mêmes et qui craignirent si peu d’offenser leur Dieu qu’ils auraient bien dû l’écouter. Du moins en laisser d’autres qu’eux le faire… Pour avoir eux un avant-goût de l’enfer !
L’image que chacun se fait de l’enfer et du paradis, trace la route à ce qu’il doit faire et changer dans sa vie… A ce qu’il dénonce, aussi."

Pour commenter ce qui vous intéresse, il se sent abandonné de Dieu car abandonné des hommes, à cause de leur péché. Il les réconcilie en se sacrifiant, en "disparaissant", si tant est que la mort seule puisse être ou "faire" cela.
Quand j'écrivais ici que "Nul, pas même lui (quoique !), n'est responsable de ce qu'il EST" j'avais eu envie d'ajouter que le suicide est une tentative désespérée d'y arriver qui échoue, et qu'il n'est pas possible d'imaginer Dieu se suicidant. Mais c'est bien en quelque sorte ce qu'il a fait... Et que lui seul pouvait faire comme un "acte de bien" (qui fit fantasmer un certain nombre d'autres suicidés, j'en suis convaincu, et c'est pourquoi l'Eglise a raison d'être devenue plus modérée aujourd'hui à l'égard de leur sépulture...

Re: Jésus dit à Marie Madeleine! Je monte vers mon Dieu!

par cmoi » dim. 29 mars 2020, 5:32

Carolus a écrit :
dim. 29 mars 2020, 4:02

Mais pourquoi ne font-ils pas de même au sujet des mots « vers mon Père » :?:
Quelle magnifique chute à votre contribution cher Carolus, si lumineuse, éblouissante !

De telles évidences me font trouver vraiment difficile de naître musulman (quand j'essaie de m'identifier à un tel sort d'innocence), donc d'acquérir une foi qui m'oblige à être à ce point de mauvaise foi avec les affirmations d'un texte sacré.

Ici, ils le respectent, le prennent pour ce qu'il est. C'est leur interprétation qui laisse à désirer, qui les oblige à "jouer" entre le sens littéral et les autres, d'une façon qui à nos yeux laisse perplexe - ou franchement pas à désirer.
Il faut reconnaître toutefois que ce qui nous fait tenir Dieu pour père, cette notion là, nous vient de ce qu'il fut ainsi nommé par Jésus. Pourtant, le sens de cette paternité est bien plus général, moins "charnel", il touche à la création plus qu'à la procréation, même dans le cas de Jésus sauf que pour lui la première supplée à la seconde, comme pour Adam (d'où "le nouvel Adam" tandis que "la nouvelle Eve" prend un sens légèrement différent, réduit, plus strictement mystique et spirituel).
Pour un croyant, que la procréation ait pris le relais de la création ne devrait pas poser un problème à cette reconnaissance.
Donc si l'on peut comprendre avec bonhomie qu'ils refusent ce vocable à Dieu, du fait de ce qui nous a fait l'adopter, il n'en reste pas moins "possible" de l'adopter sans faire intervenir la situation particulière de Jésus.

Particularité qu'ils semblent respecter : en n'adoptant pas ce vocable pour notre situation à nous, ils lui conservent son sens étroit que Jésus partage avec Adam. D'où la pertinence de votre question.

Mais en bien d'autres endroits, alors que les originaux des évangiles existaient d'avant et qu'ils n'ont aucun original à produire pour défendre leurs dires, ils extrapolent et contredisent la véracité des faits et donc considèrent le texte pour nous sacré comme un faux !
Il serait bon de recenser toutes ces différences et qu'ils s'en expliquent autrement que par une tradition orale. Car comme pour un virus, il convient d'en connaître la séquence avant de pouvoir créer un vaccin...
J'étais parvenu à obtenir de certains de leur représentants une conversation franche et ouverte, pacifique, à ce sujet avec eux, ce qui n'est pas facile, mais je me suis désisté et j'ai pris peur car je ne connais pas assez ce sujet particulier (quels exemplaires, datés de quand, qui disent quoi ou omettent quoi, etc.).
Je le regrette depuis amèrement, car les occasions me semblent rares d'aborder ce sujet sans esprit de dispute... Il nous faut nous réfréner une envie pressante d'affirmer une supercherie, ce qui nous rend quelque peu cocasse ou irritant qu'ils s'en prennent à ce qu'ils désignent comme nos interprétations déviantes.

Re: Jésus dit à Marie Madeleine! Je monte vers mon Dieu!

par Carolus » dim. 29 mars 2020, 4:02

Trinité a écrit :
ven. 27 mars 2020, 23:48
Trinité :
Dans Jean 20 , on peut lire:
Vous faites référence au verset 17 en particulier, cher Trinité. :)
Trinité a écrit :
ven. 27 mars 2020, 23:48
Trinité :

[Jn 20,] 17Jésus lui dit: Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu.
Notons bien que notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ dit également : « je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »
Le Christ n'est pas le Fils de Dieu (Coran, IV, 71 ; IX, 30 ; XIX , 35).

Ali Merad, Le Christ selon le Coran, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée Année 1968 5 pp. 79-94
D’après le Coran, Dieu n’est pas le père de Jésus.
Trinité a écrit :
ven. 27 mars 2020, 23:48
Trinité :

Les musulmans se basent (entre autres...), sur cette phrase que Jésus à adressé à Marie Madeleine à la sortie du tombeau pour prétexter que Jésus n'était pas Dieu, car il montait vers son Dieu!
Qu'en pensez-vous?
Évidemment, lorsqu’il dit « vers mon Dieu », les musulmans interprètent les mots de Jésus au pied de la lettre, n’est-ce pas ? :oui:

Mais pourquoi ne font-ils pas de même au sujet des mots « vers mon Père » :?:

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