Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

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Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par Ombiace » dim. 17 mai 2020, 8:33

Merci, cmoi, nous avons l air d être sur la même longueur d'onde.. Même si je ne connais pas les pensées d Augustin et Ignace..

Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par cmoi » dim. 17 mai 2020, 6:44

pierrot2 a écrit :
sam. 16 mai 2020, 7:57
J ajoute que ma question vise à "légitimer" ce type de fonctionnement psychique (cette zone de confort psychique en particulier), qui, même s il peut paraître faciliter les choses, aurait été adopté par Jésus.
La zone de confort ne serait pas systématiquement un refuge non chrétien, c est ce pour quoi en fait je souhaitais avoir votre opinion
Il me semble tout au contraire que cette zone de confort est "typiquement chrétienne".
La démarche d'Altior, qui reprend un enseignement traditionnel qui passe par les 2 cités d'Augustin et les 2 étendards des exercices de St Ignace, reste une démarche conflictuelle d'opposition or notre mentalité occidentale a bien compris depuis la psychanalyse qu'en agissant ainsi on renforce son adversaire.
Ce que les philosophes orientaux (Jésus y compris, avec la seconde joue à tendre, accorder plus qu'il ne nous est demandé, etc.) avaient compris depuis longtemps, Il n'y a qu'à voir la stratégie du jeu de go, ou lire leurs traités de guerre ou de défense.
Il faut vraiment dépasser ce stade de lutte frontale qui peut être valable d'un point de vu tactique, en plein combat et pour remporter une victoire difficile, mais pas d'un point de vu stratégique.
De toute façon Satan est plus fort que nous, pour le vaincre il faut se soumettre à la grâce... (non se l'approprier ou lui commander).
Se fixer pour objectif "l'imitation de Jésus Christ" (une personne parfaite) au mépris de toute conséquence, et donc des conflits qui en surgiront, y compris surtout les conflits internes, quel incroyant pourra s'en donner un d'équivalent qui lui permette de se sentir débarrassé de toute mauvaise conscience ? Ils essayent tous, bien sûr, à coups de "liberté" mal envoyés...
Il y a bien sûr toujours le risque (aux graves conséquences) de se tromper dans notre interprétation, mais l'explication en sera toujours que notre coeur se sera rendu mauvais, aura chassé un certain naturel qui nous est commun avec Lui
Je reviens donc sur ma première réponse : quel bonheur et quelle libération de ne plus être astreint à des règles morales, mais à l'affection portée envers une personne en qui ne se trouve aucun défaut - et pourvu de vouloir vraiment se départir des siens !

Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par Ombiace » sam. 16 mai 2020, 7:57

J ajoute que ma question vise à "légitimer" ce type de fonctionnement psychique (cette zone de confort psychique en particulier), qui, même s il peut paraître faciliter les choses, aurait été adopté par Jésus.
La zone de confort ne serait pas systématiquement un refuge non chrétien, c est ce pour quoi en fait je souhaitais avoir votre opinion

Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par Ombiace » sam. 16 mai 2020, 7:27

Bonjour Altior,
Merci pour votre réponse, de laquelle je serais bien en peine de contrer les arguments. Je suis d accord a 100% avec votre manière de voir.
Je ne souhaitais pas minimiser les sacrifices consentis pour suivre Jésus, peut-être chercher de quoi sont faites cette légèreté de son joug, cette facilité qu il y a à porter son fardeau.

Et puis j en reviens à mon premier message: Si il y a une forme de confort à assumer la vérité, car ne pouvant pas se renier lui-même (2 Timothée 2, 13), ce confort n est évidemment pas matériel.

Ma question demeure, cependant, si selon vous ou d autres, ce confort existe bien.

Je crois qu elle touche (cette question) à l Être même, à l identité (il est le Chemin, la Vérité, la Vie), au coeur de la trinité dont l unité ne souffre aucune faille.
C'est dans cette unité que résiderait ce confort, s il existe.

Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par cmoi » sam. 16 mai 2020, 6:56

Je "comprends" pour ma part un peu différemment le message initial de Pierrot2 qui à mon avis sait déjà faire cette distinction et ne l'engage pas.
J'y répondrai ainsi : ce n'est pas immoral mais amoral.
De fait, au lieu d'obéir à une règle morale explicite et/ou implicite (qu'elle soit parfaite et donc morale, ou imparfaite et donc en partie immorale) et qui nous donne un jour l'obligation de l'améliorer, il obéit à une personne et sa marge de manoeuvre dépend de la compréhension qu'il a de cette personne.

En ce qui le concerne, cette compréhension est totale et la personne est la perfection même.
Il ne s'agit donc pas de confort mais de facilité, car le confort dépend du positionnement des autres et la réalité de la vie nous montre paradoxalement que plus on est parfait, plus les rapports avec autrui sont conflictuels et difficiles, en proportion de ce en quoi ils ne le sont pas eux-mêmes. Aussi paradoxal que cela soit, c'est cela qui est vrai et qui suscite jalousie, orgueil, calomnies, violences, etc.
Il eut aussi la chance d'avoir des parents on ne peut plus proches d'une compréhension équivalente et la recherchant.

En ce qui nous concerne, notre compréhension n'est pas parfaite et elle est confrontée à celle que nous avons reçue de nos proches. La morale, par ailleurs, s'apprend en général par des personnes et il y a souvent malentendu avec notre conscience, dans les deux sens possibles.
Le risque étant que nous nous fassions une image de Dieu qui est fausse, qu'elle soit confortable ou non, et qu'en croyant lui obéir nous fassions le mal. Ou que pour l'éviter nous nous rattrapions en réduisant la question à des règles morales reçues (10 commandements, etc.)
Il nous est difficile de nous affranchir de ce "surmoi", pour appliquer les termes de psy. pour que obéir à la personne de Dieu nous soit praticable et transparent. Sans parler que cela suppose aussi d'abolir le "moi", du moins de le rendre à son état primitif de fils de Dieu.

Bref, il ne s'agit pas de confort non plus pour nous, s'y rajoute même une difficulté, mais l'aisance que nous donne de la résoudre peu à peu représente une vraie délivrance intérieure - mais aussi une exigence qui nous est moins naturelle qu'à Jésus et que beaucoup évitent et tentent de réduire en autre chose de plus conventionnel.

Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par Altior » sam. 16 mai 2020, 3:39

pierrot2 a écrit :
ven. 15 mai 2020, 22:41
Allez vous donc répondre à ma question, maintenant que j ai répondu à la vôtre?
Ou dire où vous vouliez en venir?
Vous avez eu la chance de ne pas avoir un père abusif. Mais, en ce qui concerne le Père céleste, tous les gens ont la même chance que vous. Car il n'est jamais abusif. Malheureusement, pas tous en tirent profit.

Nous avons tous ce choix: nous pouvons vivre dans le confort du Père et devenir ses fils adoptifs. Ou bien nous pouvons vivre dans le confort du monde et devenir les fils adoptifs de son prince. Les deux royaumes, le royaume de Dieu et le royaume du prince de ce monde sont irréconciliables. On ne peut pas servir deux maîtres. L'un, le Prince de ce monde, vient avec une offre alléchante: argent, loisir, succès professionnel. Au final, on se rend compte, mais souvent trop tard, que cela n'est qu'illusion. L'autre maître nous dit clairement ce qui nous attend si nous le suivons: «Vous aurez des tribulations dans ce monde (Jn16-33)». Il ne nous promet ni argent, ni loisir, ni succès professionnel, pourtant il nous promet tout ce qu'on aura réellement besoin pour traverser le désert de ce monde et joindre la terre promise.

Suivre Jésus et vivre dans le confort du Père c'est très inconfortable, Pierrot! C'est vivre en chasteté, comme Lui. C'est rependre sa Parole, comme Lui. C'est aller à la synagogue au jour du Seigneur, comme Lui, au lieu de rendre sacrifice aux dieux de ses muscles, en vélo. Vivre dans le confort du Père c'est renoncer à son petit confort, parfois même à son bon sommeil pour advenir au secours de ses frères en tempête, comme Lui. C'est encore accepter de se voir humilié, craché, frappé, moqué et finalement mis au pilori, comme Lui.

Voilà le choix entre ces deux maîtres. C'est le choix entre le confort du Prince et le confort du Père et un troisième n'existe pas. L'un, nous promet tout et ne nous donne rien. L'autre, nous promet une croix et nous donne tout son héritage.

Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par Ombiace » ven. 15 mai 2020, 22:41

Altior a écrit :
ven. 15 mai 2020, 21:27
J'aurais une question un peu personnelle à vous poser.
J avoue ne pas avoir le souvenir d un père abusif.

Lorsqu il me demandait quelque chose qui me prenait à rebrousse-poil, cela ne m a jamais paru injustifié. Peut-être m agaçait-il par un excès de prudence, mais ce n était pas mal intentionné de sa part.

J ai eu la chance d avoir des parents qui prenaient le temps d expliquer leurs exigences, dès que j ai été en âge de comprendre.
Avant, il ne me demandaient pas mon avis; mais il était alors question d interdits, qu à l age de raison j ai intégrés.

Ils ne pouvaient guère me demander de rendre service tant que je ne pouvais pas comprendre.

C'est sans doute une bonne raison d obéir à son père que de voir expliquées les raisons d une demande.
C'est vrai que, du coup, je n ai pas une idée péjorative de la fonction paternelle.

Allez vous donc répondre à ma question, maintenant que j ai répondu à la vôtre?
Ou dire où vous vouliez en venir?

Re: Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par Altior » ven. 15 mai 2020, 21:27

pierrot2 a écrit :
ven. 15 mai 2020, 15:39
La zone de confort de Jésus est pur inconfort; ne dit-il pas que le fils de l'homme n'a pas d' endroit où poser la tête.
Pourtant, d'une certaine manière, ne se repose-t-il pas dans la volonté du Père?
Cette forme de zone de confort est-elle immorale?
Bonjour, Pierrot!

J'aurais une question un peu personnelle à vous poser. Lorsque vous étiez jeune, et même lorsque vous étiez petit et vous faisiez la volonté de votre père, cela vous semblait confortable ?

Jésus sort-il vraiment de sa zone de confort?

par Ombiace » ven. 15 mai 2020, 15:39

La zone de confort de Jésus est pur inconfort; ne dit-il pas que le fils de l'homme n'a pas d' endroit où poser la tête.
Pourtant, d'une certaine manière, ne se repose-t-il pas dans la volonté du Père?
Cette forme de zone de confort est-elle immorale?

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