Durée de vie de l'Eglise de France

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Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par philémon.siclone » dim. 09 janv. 2011, 5:11

Les paroisses n'acceptent pas de "sauter le pas" parce qu'elles ont peur que les actuels "vieux de la vieille" s'en aillent à leur tour en regrettant la messe "yéyé" à laquelle ils sont habitués depuis leur jeunesse (et au moyen de laquelle ils pourrissent la nôtre).

Les paroisses mènent finalement la même politique que Sarkozy : au lieu de parier sur la jeunesse, elles préfèrent parier sur des valeurs sûres : les vieux !

Au fait, Papounet : depuis 1970, quarante ans se sont écoulés, je ne sais pas si vous êtes au courant. Là, on est en 2011. Et les moins de 40 ans, ça existe aussi.

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par papounet » sam. 08 janv. 2011, 17:23

Non, malheureusement pas et, en outre, ont fait fuir les vieux de la vieille qui continuent à regretter leur bonne vieille messe en latin à laquelle ils étaient accoutumés depuis leur enfance, car très peu de paroisses ont accepté de "sauter le pas" pour revenir à la messe d'antan...

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par Fleury » sam. 08 janv. 2011, 15:23

papounet a écrit : Et ce juste milieu, c'est -à mon humble avis- pour l'Eglise une forme d'adaptation à la société actuelle sans pour autant renier ses grands principes de base ni continuer avec certaines messes 'yéyé' effectivement pas très attirantes pour les vieux loups de mer.
Je me demande même si les messes "yéyé" ont attiré les jeunes moussaillons.

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par archi » sam. 08 janv. 2011, 10:28

Cgs a écrit :Pour résumer, oui, l'Eglise a connu en France des transformations profondes depuis les années 50, dont la déchristianisation progressive de "la fille aînée de l'Eglise". En revanche, l'imputer au Concile Vatican II est une erreur. Le début de cette déchristianisation, des abus liturgiques, des pastorales étranges, est dû au contexte des Trente Glorieuses, avec une apogée à la fin des années 60. Vatican II a modernisé l'Eglise, mais le contexte du monde a justifié ses errements avec le Concile, sans avoir compris son contenu.
Il me semble qu'il ne faut pas non plus dédouaner trop facilement Vatican II en mettant tout sur le dos d'un "Esprit du Concile" qui ne correspondrait aucunement aux textes. J'ai lu pas mal de témoignages de l'époque, montrant qu'après une période où le Concile paraissait vraiment amorcer un renouveau prometteur, ils ont compris, alors que le Concile se tenait toujours, que les choses partaient en vrille...

Après, il faut prendre au cas par cas, tous les documents du Concile n'ont pas la même valeur, ni sur le plan magistériel, ni sur le plan de la qualité. Quand je lis certains documents "pastoraux", j'ai l'impression qu'une chose y a été complètement perdue de vue, c'est que le "monde" y est considéré comme neutre vis-à-vis du christianisme, et que l'action permanente du démon ainsi que la nécessité du combat spirituel (cf Saint Paul) y sont oubliés. D'où plusieurs documents... quelque peu mous.

Mais c'est vrai qu'en ce qui concerne la liturgie qui est peut-être le point qui fait couler le plus d'encre, la révolution post-conciliaire s'oppose totalement à la Constitution sur la Liturgie, là on peut vraiment parler d'un faux "Esprit du Concile". Plus généralement, les 3 constitutions dogmatiques de Vatican II sont excellentes et méritent d'être assimilées.

N'oublions pas que ce n'est pas parce qu'un Concile est valide et oecuménique qu'il a forcément des effets positifs. Par exemple, il n'y a rien à redire aux canons dogmatiques et disciplinaires du Concile de Chalcédoine, n'empêche que le premier résultat de ce Concile a été de diviser l'Eglise en en conduisant toute une partie dans le schisme (coptes & éthiopiens, syriaques, arméniens) sous prétexte de monopyhsisme. 1500 ans après, on admet que les Eglises soit-disant "monophysites" ne l'ont jamais vraiment été, et que ce schisme était avant tout le triste résultat d'une querelle de personnalités.

In Xto,
archi.

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par Cgs » sam. 08 janv. 2011, 10:07

philémon.siclone a écrit :
papounet a écrit :Il y a en même temps une critique très voyante de Vatican II et des transformations qui en ont résulté dans les églises et leurs cérémonies comme la messe.
Pourtant vous contestiez que l'Eglise ait changé, et expliquiez le vide des églises par cette absence de transformation.

Il faudrait savoir : l'Eglise a-t-elle connu des transformations oui ou non ? Et si oui, comment pouvez-vous dire que le vide des églises vient de l'absence de changement ?
Bonjour,

Pour résumer, oui, l'Eglise a connu en France des transformations profondes depuis les années 50, dont la déchristianisation progressive de "la fille aînée de l'Eglise". En revanche, l'imputer au Concile Vatican II est une erreur. Le début de cette déchristianisation, des abus liturgiques, des pastorales étranges, est dû au contexte des Trente Glorieuses, avec une apogée à la fin des années 60. Vatican II a modernisé l'Eglise, mais le contexte du monde a justifié ses errements avec le Concile, sans avoir compris son contenu.

Bien à vous,

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par philémon.siclone » sam. 08 janv. 2011, 1:42

Et.H a écrit : Beaucoup d’église ont été vidées et, j’ose dire, certaines ont été saccagées. Mon père m’a raconté qu’à certains endroits, on avait loué des bennes pour jeter les images des saints, les boiseries… Il faut dire qu’il vivait dans une région ouvrière, fortement marqué par la volonté de faire « pauvre ». C’est à la même époque que des objets comme des reliques se sont retrouvés chez les brocanteurs (et maintenant sur ebay…). Des autels ont même servis de bars…
Vous remarquerez que le clergé a saccagé le bien des communes, puisque depuis les inventaires et la Loi de séparation, les communes étaient propriétaires de tout le mobilier ancien des églises. Donc, en plus d'avoir commis un saccage des plus barbares qui soient, les curés ont vendu, et donc volé, ou détruit, des biens qui ne leur appartenaient pas (qui avaient d'ailleurs été acquis à force de sacrifices et de dons de la part des paroissiens du passé).

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par philémon.siclone » sam. 08 janv. 2011, 1:29

papounet a écrit :Il y a en même temps une critique très voyante de Vatican II et des transformations qui en ont résulté dans les églises et leurs cérémonies comme la messe.
Pourtant vous contestiez que l'Eglise ait changé, et expliquiez le vide des églises par cette absence de transformation.

Il faudrait savoir : l'Eglise a-t-elle connu des transformations oui ou non ? Et si oui, comment pouvez-vous dire que le vide des églises vient de l'absence de changement ?

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par Laurent L. » sam. 08 janv. 2011, 0:20

papounet a écrit : Et ce juste milieu, c'est -à mon humble avis- pour l'Eglise une forme d'adaptation à la société actuelle sans pour autant renier ses grands principes de base ni continuer avec certaines messes 'yéyé' effectivement pas très attirantes pour les vieux loups de mer.
Que proposez-vous exactement ? :)

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par proflycee » ven. 07 janv. 2011, 23:46

Je vous prie de m'excuser si je vous ai chiffonné, mais mes propos concernant des textes non constructifs ne s'adressaient absolument pas du tout à vous.

J'ignore si vous avez lu ma réponse, mais je suis de ces jeunes d'après 68, et j'avoue que les interprétations de Vatican II qui ont été faites m'ont énormément dérouté, ainsi que beaucoup d'amis chrétiens étudiants: certains ont préféré suivre des courants trés traditionnalistes et sont partis avec Monseigneur Lefebvre, quant à moi, grace à ma famille j'ai continué à oeuvrer au sein de l'Eglise, en essayant, à mon niveau, d'empêcher certaines dérives.

De plus, à l'heure actuelle, je maintiens que les jeunes sont plus attirés dans nos communautés paroissiales par une certaine solennité et sont plus exigeants que nous ne l'étions dans les années 70-80. Mon grand regret réside dans le fait que certaines personnes (religieux ou non) de mon âge, refusent ce retour à la Tradition (j'ai cité le cas d'un prêtre qui refuse de prier pour les vocations afin d'éviter de voir arriver des jeunes plutôt "tradis"). La réponse concernant la jeunesse actuelle vous est donné par d'autres participants à ce forum.

Un pauvre liseur (tiens cela serait un bon pseudo)
papounet a écrit :J'ai bien lu très attentivement les quelques interventions toute récentes. Beaucoup traduisent un regret du "passé" et une volonté ferme d'y revenir. Cela a un nom : la tradition.

Il y a en même temps une critique très voyante de Vatican II et des transformations qui en ont résulté dans les églises et leurs cérémonies comme la messe. Il y a aussi une critique assez virulente de la jeunesse post soixante-huitarde qui aurait amené nos églises à leur vide actuel.

Non je n'ai pas été agressif dans mon précédent post, en tout cas je n'en avais pas l'intention. Mais, ce qui m'a chiffonné et agacé, je dois bien le dire, c'est la réflexion d'un liseur qui me reprochait de ne pas être constructif...

Entre une Eglise qui aurait à faire du chiffre en accueillant même les plus tièdes et une autre Eglise qui se réduirait comme un peau de chagrin à quelques "pèlerins" intégristes et fondamentalistes en tout petit nombre, il y a quand même un juste milieu.

Et ce juste milieu, c'est -à mon humble avis- pour l'Eglise une forme d'adaptation à la société actuelle sans pour autant renier ses grands principes de base ni continuer avec certaines messes 'yéyé' effectivement pas très attirantes pour les vieux loups de mer.

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par Et.H » ven. 07 janv. 2011, 21:18

papounet a écrit :J'ai bien lu très attentivement les quelques interventions toute récentes. Beaucoup traduisent un regret du "passé" et une volonté ferme d'y revenir. Cela a un nom : la tradition.
Bonjour Papounet,

J’ai lu vos interventions et je pense que vous vous trompez. Je ne pense pas que la majorité des citoyens catholiques (forumeurs) ont une moyenne d’âge supérieur à 60 ans (contrairement aux fidèles des paroisses). Personnellement, j’ai 23 ans. Je n’ai aucun regret d’un passé que je n’ai pas connu. J’ai toujours connu la messe selon la forme ordinaire promulguée après Vatican II.

Ici, personne ne fustige le concile Vatican II puisque nous sommes sur un site catholique romain et qu’il est bien modéré. Maintenant, il est vrai que nous critiquons l’application du concile (ou plutôt l’absence d’application) et que nous essayons de comprendre la période post Vatican II.

Mais d’abord, je pense qu’il faut que vous compreniez le sens du mot « Tradition ». En tant que catholique, nous devons l’aimer autant que les évangiles. La Tradition n’est pas le passé auquel vous pensez, la tradition ce n’est pas la chasuble du prêtre de 1940 ! D’après le site de la conférence des évêques de France :
Dans l'Eglise, la Tradition est plus qu'une transmission intellectuelle. Elle s'appuie sur la parole de Dieu confiée par le Christ et par l'Esprit Saint aux apôtres qui la transmettent à leurs successeurs pour qu'ils la gardent vivante et la répandent avec fidélité. Ses richesses passent dans la pratique et la vie de l'Eglise qui croit et qui prie.
La tradition est vivante. En tant que catholique, nous allons recevoir le livre de la Tradition et peut-être en écrire une page.

En ce qui concerne la messe, elle n’est quasiment jamais célébrée comme l’a demandé le concile. En effet, les décisions du concile sur la Liturgie (Voir la constitution Sacrosanctum Concilium) ne sont toujours pas respectées 40 ans après. Dans mon diocèse, chaque dimanche, la Liturgie est bricolée et travestie. Elle devient ridicule (par exemple un conte de style Marlène Jobert remplace l’homélie) et est sujet à moquerie par ceux qui la fréquentent occasionnellement. Où est le progrès quand la réflexion devient bêtise, quand l’art disparait, quand la laideur s’installe dans nos églises et quand l’eucharistie devient une foire ? Nous devons avoir le courage d’essayer de changer cette situation. Bien sûr, il faut faire cela de manière charitable. Je suis d’ailleurs choqué par certains sites qui dénoncent leur « mauvais » prêtre (avec parfois leur nom, prénom et num de téléphone…les pauvres !). Il faut faire comprendre aux laïcs, aux prêtres qui se trompent, leurs erreurs. Beaucoup sont de bonne foi mais, certains, de par leur orgueil, ne remettront jamais en cause leur bricolage…même si cela est condamné par le concile Vatican II lui-même.

Je tiens à vous mettre en garde contre une « canonisation » de l’époque post Vatican II. Oui cette époque est critiquable et tout ce qui s’y est passé n’est pas rose… comme l’était l’époque pré Vatican II, et d’ailleurs, il y avait déjà des abus. Néanmoins, de grâce, n’attribuer pas au concile Vatican II ce qu’il n’a pas demandé.

Pour en revenir à la période qui a suivi le concile, beaucoup de gens sont intrigués. Nous sommes obligés de constater durant cette période une chute vertigineuse de la pratique (c’est les stats) et l’arrivée d’hérésies et d’abus liturgiques graves. Ce fut également une période extrêmement destructrice en matière d’œuvres d’art et de patrimoine (il suffit de voir le nombre d’objets mobiliers disparus à cette période). Beaucoup d’église ont été vidées et, j’ose dire, certaines ont été saccagées. Mon père m’a raconté qu’à certains endroits, on avait loué des bennes pour jeter les images des saints, les boiseries… Il faut dire qu’il vivait dans une région ouvrière, fortement marqué par la volonté de faire « pauvre ». C’est à la même époque que des objets comme des reliques se sont retrouvés chez les brocanteurs (et maintenant sur ebay…). Des autels ont même servis de bars…

Bien sûr, dans beaucoup d’églises, de nouveaux aménagements ont été effectués pour remplir le vide. Néanmoins, ces aménagements sont souvent des copies de ce que l’on trouvait dans les églises luthériennes ou protestantes, aptes à refléter la théologie de ces communautés, pas celle de l’Eglise catholique. Je préfère passer sous silence la qualité esthétique et/ou de la durabilité de ces aménagements qui font aujourd’hui très 70’s... A l’heure actuelle, c’est l’icône orthodoxe et byzantine qui a le vent en poupe et qui débarque dans nos églises (pourtant Dieu sait que j’adore l’art byzantin et l’icône). En fait, je m’intéresse beaucoup à l’art chrétien. Quand j’émets une critique sur les chasubles actuelles, certains aménagements… c’est toujours en comparant avec ce que les chrétiens ont fait dans le passé et les besoins du présent. Néanmoins, il n’est pas non plus question de faire de l’archéologisme…une belle œuvre d’art chrétienne doit se nourrir des œuvres des générations passées pour élaborer l’art et l’expression de la foi du présent.

Enfin je rappellerai que, oui l’Eglise doit être accueillante, mais elle ne peut pas se mettre au diapason du monde. C’est au monde à la suivre comme les apôtres ont suivi Jésus…
Il (le Verbe) était dans le monde, et le monde par lui a été fait, et le monde ne l’a pas connu.
Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais quant à tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu (Prologue de l'Evangile de Jean)
Cordialement

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par archi » ven. 07 janv. 2011, 19:10

papounet a écrit :(...) une autre Eglise qui se réduirait comme un peau de chagrin à quelques "pèlerins" intégristes et fondamentalistes en tout petit nombre, il y a quand même un juste milieu.
L'Eglise qui se réduit comme une peau de chagrin à quelques intégristes et fondamentalistes en tout petit nombre... c'est l'Eglise post-Vatican II ça, non? ;)
Et ce juste milieu, c'est -à mon humble avis- pour l'Eglise une forme d'adaptation à la société actuelle sans pour autant renier ses grands principes de base ni continuer avec certaines messes 'yéyé' effectivement pas très attirantes pour les vieux loups de mer.
Sauf que "adaptation à la société actuelle", c'est vague. Quelle sorte d'adaptation proposez-vous?

In Xto,
archi.

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par papounet » ven. 07 janv. 2011, 16:02

J'ai bien lu très attentivement les quelques interventions toute récentes. Beaucoup traduisent un regret du "passé" et une volonté ferme d'y revenir. Cela a un nom : la tradition.

Il y a en même temps une critique très voyante de Vatican II et des transformations qui en ont résulté dans les églises et leurs cérémonies comme la messe. Il y a aussi une critique assez virulente de la jeunesse post soixante-huitarde qui aurait amené nos églises à leur vide actuel.

Non je n'ai pas été agressif dans mon précédent post, en tout cas je n'en avais pas l'intention. Mais, ce qui m'a chiffonné et agacé, je dois bien le dire, c'est la réflexion d'un liseur qui me reprochait de ne pas être constructif...

Entre une Eglise qui aurait à faire du chiffre en accueillant même les plus tièdes et une autre Eglise qui se réduirait comme un peau de chagrin à quelques "pèlerins" intégristes et fondamentalistes en tout petit nombre, il y a quand même un juste milieu.

Et ce juste milieu, c'est -à mon humble avis- pour l'Eglise une forme d'adaptation à la société actuelle sans pour autant renier ses grands principes de base ni continuer avec certaines messes 'yéyé' effectivement pas très attirantes pour les vieux loups de mer.

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par etienne lorant » ven. 07 janv. 2011, 12:01

Raistlin a écrit : Comme je vous le disais, papounet, la Vérité ne se brade pas. Et vous ne pouvez exiger de l’Église qu’elle trahisse Dieu sous prétexte de faire du chiffre. Pour déraciner cette idée saugrenue de votre esprit, je vous invite à bien lire les évangiles : vous verrez que Jésus ne s’est jamais plié à ce que les Juifs attendaient de lui. Lisez Jean 6, par exemple, et vous verrez que Jésus n’a pas amoindri son message pour garder du monde à sa suite, mais il a été ferme dans la vérité.
Cordialement,
Je voudrais simplement replacer ici ce que disait le Cardinal Newman, récemment béatifié, à propos de la défection des fidèles à l'Eucharistie. Un enseignement ferme est nécessaire, qui ne fasse pas de concessions au monde, et de cette 'vigueur' de l'enseignement, viendront ceux qui en percevront la Lumière, tandis que les autres s'en retireront, mais c'est certain, l'Eglise ne doit pas chercher le taux d'écoute !

Voici ce passage:
"La vraie raison pour laquelle on ne veut pas venir à cette Eucharistie est qu'on ne désire pas mener une vie chrétienne ; on ne désire pas promettre de mener une vie chrétienne ; on se doute que ce sacrement y oblige, qu'il oblige à vivre d'une façon beaucoup plus stricte et plus sérieuse qu'on ne le fait pour l'instant… Il y a dans la plupart des cas une répugnance à s'engager à se charger du joug du Christ ; une répugnance à renoncer pour de bon au service du péché ; un reste d'amour de ses aises, de la volonté propre, du refus de l'effort, des habitudes sensuelles, de la bonne opinion de gens qu'on ne respecte pas ; enfin, on doute de pouvoir tenir les bonnes résolutions, car on n'est pas trop sûr de leur sincérité. Voilà pourquoi on ne veut pas venir au Christ-Eucharistie pour avoir la vie ; on sait qu'Il ne se livre pas si on ne consent pas à se donner à Lui."
Cardinal John-Henry Newman (1801-1890)

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par Raistlin » ven. 07 janv. 2011, 10:58

papounet a écrit :Qu'est-ce que vous entendez par "propos critiques et non constructifs" ? Ceux qui ne vont pas dans votre sens ? Et vous personnellement, qu'avez-vous apporté de constructif dans votre vie religieuse et, particulièrement, dans ce forum ?
Je vous trouve bien agressif.

papounet a écrit :Vous dites une contre-vérité en affirmant que "l'Eglise mise au goût du jour" (?) est la cause du vide des paroisses. C'est exactement le contraire et c'est parce qu'elle ne l'a pas fait que les églises se sont vidées.
Et sur quelles preuves vous basez-vous ? Sont-ce vos préjugés qui parlent ou bien avez-vous des éléments concrets à donner ?

De notre côté, nous pensons que ce sont tous les abus liturgiques, les prêtres plus soucieux de parler du social que de Dieu, le catéchisme bradé et mis en conformité avec l'esprit du monde, etc. qui sont responsables de la situation actuelle.
Historiquement parlant, il est impossible de nier que les difficultés de l’Église (qui ont de toute façon commencé avec l’anticléricalisme des Lumières) se sont prodigieusement accélérées lorsque, dans les années 70, nombre de responsables (prêtres, évêques, laïcs engagés) ont fait n’importe quoi. Et les fidèles ont suivi… Tous sont donc responsables de la situation actuelle, et vous aussi lorsque vous pensez à tort que l’Église, pour rattraper la situation, devrait encore plus se prostituer avec ce monde malade (car je ne sais pas si cela vous a effleuré l’esprit mais vous demandez à l’Église d’épouser les valeurs d’un monde qui tuent des innocents par millions, qui a rejeté toute morale en matière de sexualité, qui écrase l’homme sous le poids du tout économique, etc… je trouve que l’Église fait bien mieux de rester fidèle à l’espérance qui est la sienne : elle est bien plus belle).

Ainsi, je me rappelle un jeune homme qui, lorsque Benoît XVI a promulgué le motu proprio, disait lui aussi que les églises ne se rempliraient pas en revenant à la Tradition – comprenez beauté liturgique. Entre nous, sa réflexion était complètement idiote : il suffit de constater comment les Messes massacrées ont fait fuir les fidèles pour se convaincre du contraire. Attention, je ne prône pas du tout le retour au Missel tridentin, j’aime la Messe de Paul VI, mais j’ai eu le loisir de voir combien une belle célébration aidait à prier, et donc à rencontrer Dieu.


Mais de toute façon, le but de l’Église n’est pas de faire du chiffre. Encore une fois, s’il fallait pour attirer les fidèles, que l’Église prône l’homosexualité et l’avortement, hé bien l’Église trahirait son Seigneur en cédant à ces mensonges. Notre époque est rongée par l’hédonisme et l’individualisme. Et elle voudrait que l’Église se corrompe avec elle ? Un peu de sérieux…

Comme je vous le disais, papounet, la Vérité ne se brade pas. Et vous ne pouvez exiger de l’Église qu’elle trahisse Dieu sous prétexte de faire du chiffre. Pour déraciner cette idée saugrenue de votre esprit, je vous invite à bien lire les évangiles : vous verrez que Jésus ne s’est jamais plié à ce que les Juifs attendaient de lui. Lisez Jean 6, par exemple, et vous verrez que Jésus n’a pas amoindri son message pour garder du monde à sa suite, mais il a été ferme dans la vérité.

Cordialement,

Re: Durée de vie de l'Eglise de France

par archi » ven. 07 janv. 2011, 10:39

papounet a écrit :2) Vous dites une contre-vérité en affirmant que "l'Eglise mise au goût du jour" (?) est la cause du vide des paroisses. C'est exactement le contraire et c'est parce qu'elle ne l'a pas fait que les églises se sont vidées.
Pourtant, là où la pratique traditionnelle est demeurée ou revenue, les Eglises sont pleines, les vocations nombreuses, les jeunes largement présents.

Si c'était vraiment le manque de "mise au goût du jour" (ça veut dire quoi, concrètement?) qui était la cause du dépérissement, elles devraient être encore plus vide que les autres.

In Xto,
archi.

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