par axou » mar. 06 sept. 2016, 21:18
Le terme "héroisme" convient-il en terme de sainteté ? Ce n'est pas certain. Un jour, un prêtre m'a dit :"le héros est en armure, le saint est nu".
c'est à dire que le héros combat avec ses propres forces, demeure dans l'égo même s'il pratique les vertus. Il est dans une forme de toute puissance.
Le saint s'est dépouillé de tout, de toute défense, de tout lui-même et s'ouvre, dans toute sa vulnérabilité à la toute Puissance de Dieu en renonçant à sa propre puissance. Le saint vit un rapport particulier à la Croix, il vit en lui la mort et la résurrection du Christ, à travers ses défauts et qualités qui demeurent mais qui sont transformés par la grâce.
Le saint ne veut plus rien d'autre que vivre la volonté de Dieu, que ce soit le bonheur ou le malheur selon le monde, le saint accepte tout.
Le désir de sainteté est à demander, car en nous même, toute notre nature le refuse et si on ne le demande pas, pas c'est certain, il ne va pas nous tomber dessus.
Je pense que Mère Térésa a commis des erreurs stratégiques chez les Duvallier à Haiti, peut-être des erreurs par trop d'austérité concernant les soins médicaux aux personnes. Je pense que certains reproches sont justifiés. Les volontaires qui étaient infirmiers ou médecins en souffraient. Ce sont les erreurs d'une sainte, cela ne change rien à sa sainteté, à son total abandon à Dieu. Quant on fait des erreurs, on a besoin des autres pour qu'ils nous ouvrent les yeux et le problème est que Mère Térésa avait une telle aura que personne à mon avis n'osait lui dire "ça, non, ce n'est pas une bonne idée" ou "tu déconnes". D'autant plus qu'elle était très autoritaire derrière sa douceur.
Les mois que j'ai passés à Calcutta comme volontaire demeurent parmi les plus beaux de ma vie et le sourire et la chaleur de la Mère demeurent gravés en moi au fer rouge.
Elle disait "aimer, c'est parfois être crucifié par l'autre".
Elle disait " Vous avez tant de joie à donner ! Donnez là, donnez, donnez votre joie !".
Elle rayonnait, minuscule, avec son adorable petit chat parfois derrière elle. elle irradiait, elle ne vivait que pour les autres, rien, jamais n'avait d'importance pour quelque chose la concernant et si elle a été bien soignée dans un hôpital, je ne doute pas qu'elle ait été la première à en souffrir en pensant à ceux qui n'en bénéficiait pas.
Son obsession : demeurer pauvre parmi les pauvres. Partager non pas sa richesse mais sa pauvreté.
Elle vivait aussi une relation intense à la Vierge Marie et disait que son secret, c'était le chapelet tous les jours.
Elle avait aussi un très grand respect pour les autres religions, ce à quoi les indiens étaient très sensibles, eux qui ont dit à sa mort : "de toutes les religions, elle en a fait une seule, celle de l'amour". Les enfants à l'orphelinat étaient élevés dans le Catholicisme mais les malades et les mourants bénéficiaient des rites Hindous ou Musulmans.
De très nombreux riches donateurs indiens étaient d'ailleurs Hindous et Musulmans.
Elle était une amie intime de Frère Roger de Taizé, ils formaient un couple spirituel et de nombreux volontaires préparaient leur séjour à Taizé et du coup, de nombreux volontaires protestants venaient à Calcutta. Elle cultivait naturellement l'art d'être un emblème du Catholicisme tout en baignant dans une univers oecuménique et inter-religieux.
Elle ne jugeait jamais personne sur sa vie privée. S'étant rapprochée de Lady Di venue la voir à Calcutta, elle a dit à la mort de la Princesse "Prions pour Diana et son ami Dodi", alors que la liaison de Di avec Dodi Al Fayed faisait scandale. Elle avait un rapport simple et de bon sens sur beaucoup de choses.
Elle ne se contentait pas d'avoir une posture critique sur la contraception et l'avortement, elle était proactive : elle avait organisé des centres ou on promouvait les méthodes naturelles ainsi que tout un système d'adoption pour les femmes indiennes qui ne voulaient pas garder leurs enfants.
Elle irradiait l'amour de Dieu.
Bien à vous,
Axou
Le terme "héroisme" convient-il en terme de sainteté ? Ce n'est pas certain. Un jour, un prêtre m'a dit :"le héros est en armure, le saint est nu".
c'est à dire que le héros combat avec ses propres forces, demeure dans l'égo même s'il pratique les vertus. Il est dans une forme de toute puissance.
Le saint s'est dépouillé de tout, de toute défense, de tout lui-même et s'ouvre, dans toute sa vulnérabilité à la toute Puissance de Dieu en renonçant à sa propre puissance. Le saint vit un rapport particulier à la Croix, il vit en lui la mort et la résurrection du Christ, à travers ses défauts et qualités qui demeurent mais qui sont transformés par la grâce.
Le saint ne veut plus rien d'autre que vivre la volonté de Dieu, que ce soit le bonheur ou le malheur selon le monde, le saint accepte tout.
Le désir de sainteté est à demander, car en nous même, toute notre nature le refuse et si on ne le demande pas, pas c'est certain, il ne va pas nous tomber dessus.
Je pense que Mère Térésa a commis des erreurs stratégiques chez les Duvallier à Haiti, peut-être des erreurs par trop d'austérité concernant les soins médicaux aux personnes. Je pense que certains reproches sont justifiés. Les volontaires qui étaient infirmiers ou médecins en souffraient. Ce sont les erreurs d'une sainte, cela ne change rien à sa sainteté, à son total abandon à Dieu. Quant on fait des erreurs, on a besoin des autres pour qu'ils nous ouvrent les yeux et le problème est que Mère Térésa avait une telle aura que personne à mon avis n'osait lui dire "ça, non, ce n'est pas une bonne idée" ou "tu déconnes". D'autant plus qu'elle était très autoritaire derrière sa douceur.
Les mois que j'ai passés à Calcutta comme volontaire demeurent parmi les plus beaux de ma vie et le sourire et la chaleur de la Mère demeurent gravés en moi au fer rouge.
Elle disait "aimer, c'est parfois être crucifié par l'autre".
Elle disait " Vous avez tant de joie à donner ! Donnez là, donnez, donnez votre joie !".
Elle rayonnait, minuscule, avec son adorable petit chat parfois derrière elle. elle irradiait, elle ne vivait que pour les autres, rien, jamais n'avait d'importance pour quelque chose la concernant et si elle a été bien soignée dans un hôpital, je ne doute pas qu'elle ait été la première à en souffrir en pensant à ceux qui n'en bénéficiait pas.
Son obsession : demeurer pauvre parmi les pauvres. Partager non pas sa richesse mais sa pauvreté.
Elle vivait aussi une relation intense à la Vierge Marie et disait que son secret, c'était le chapelet tous les jours.
Elle avait aussi un très grand respect pour les autres religions, ce à quoi les indiens étaient très sensibles, eux qui ont dit à sa mort : "de toutes les religions, elle en a fait une seule, celle de l'amour". Les enfants à l'orphelinat étaient élevés dans le Catholicisme mais les malades et les mourants bénéficiaient des rites Hindous ou Musulmans.
De très nombreux riches donateurs indiens étaient d'ailleurs Hindous et Musulmans.
Elle était une amie intime de Frère Roger de Taizé, ils formaient un couple spirituel et de nombreux volontaires préparaient leur séjour à Taizé et du coup, de nombreux volontaires protestants venaient à Calcutta. Elle cultivait naturellement l'art d'être un emblème du Catholicisme tout en baignant dans une univers oecuménique et inter-religieux.
Elle ne jugeait jamais personne sur sa vie privée. S'étant rapprochée de Lady Di venue la voir à Calcutta, elle a dit à la mort de la Princesse "Prions pour Diana et son ami Dodi", alors que la liaison de Di avec Dodi Al Fayed faisait scandale. Elle avait un rapport simple et de bon sens sur beaucoup de choses.
Elle ne se contentait pas d'avoir une posture critique sur la contraception et l'avortement, elle était proactive : elle avait organisé des centres ou on promouvait les méthodes naturelles ainsi que tout un système d'adoption pour les femmes indiennes qui ne voulaient pas garder leurs enfants.
Elle irradiait l'amour de Dieu.
Bien à vous,
Axou