Le Célibat sacerdotal

Règles du forum
Forum de discussions entre chrétiens sur les questions ecclésiales

Répondre


Cette question vous permet de vous prémunir contre les soumissions automatisées et intensives effectuées par des robots malveillants.
Émoticônes
:?: :!: :arrow: :nule: :coeur: :) ;) :( :mal: :D :-D :oops: :cool: :/ :oui: :> :diable: <: :s :hypocrite: :p :amoureux: :clown: :rire: :-[ :sonne: :ciao: :zut: :siffle: :saint: :roule: :incertain: :clap: :fleur: :-@ :non: :cry: :bomb: :exclamation: :dormir: :wow: :boxe: :furieux: :toast: :dance: :flash:
Plus d’émoticônes

Le BBCode est activé
La balise [img] est activée
La balise [flash] est désactivée
La balise [url] est activée
Les émoticônes sont activées

Relecture du sujet
   

Agrandir Relecture du sujet : Le Célibat sacerdotal

Re: Célibat des prêtres.

par Héraclius » sam. 22 nov. 2014, 17:03

Le célibat n'est pas un dogme. On "pourrait" le changer, techniquement. Les prêtres des églises catholiques orientales ne sont pas mariés, par exemple.

Cependant, l'usage occidental du célibat est une très noble tradition, ancrée dans l'écriture et dans la tradition patristique. La virginité est un état spirituel excellent, qui en plus du beau renoncement qu'il commande, permet aux prêtres d'être focalisés sur leurs tâches.
J'ai au début pensé à l'image de l'Eglise comme étant la seule femme du dirigeant mais après, Paul nous parle de la famille de ce même dirigeant d'église: "En effet, si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre famille, comment pourrait-il prendre soin de l'Eglise de Dieu" (1Timothée 3:5)
St Paul ici dit en gros "les prêtres doivent avoir une vie stable et non une vie de famille perturbée". Mais il ne vise certainement pas l'état virginal (il était lui même non marié, du reste).
Plus loin, l'apôtre Paul nous dit - en parlant des mauvais esprits qui nous inspirent de fausses doctrines -: "Ces gens-là enseignent qu'on ne doit se marier ni manger certains aliments" (1Timothée 4:3)
Là encore, le fait d'interdire de se marier serait une fausse doctrine?
St Paul se réfère ici à des secte proto-gnostiques qui accusaient le mariage d'être une impureté, et qui voyaient le matériel dans son entier comme royaume du péché. Il défend le mariage, non pour rabaisser la virgnité, qui est très bonne, mais contre ceux qui font de cette dernière une néssécité pour tout le peuple chrétien. Or le mariage est une très bonne chose.

Dieu vous bénisse,


Héraclius -

Célibat des prêtres.

par Nonolec » sam. 22 nov. 2014, 15:56

Bonjour,

Tout d'abord, je tiens à m'excuser si je me suis trompé de section, j'ai en effet hésité à poster dans la section "vie de l'Eglise".

En lisant la première lettre à Timothée, Paul, - en parlant du dirigeant de l'Eglise - dit qu'il faut qu'il soit "irréprochable, mari d'une seule femme" (1Timothée 3:2)

J'ai au début pensé à l'image de l'Eglise comme étant la seule femme du dirigeant mais après, Paul nous parle de la famille de ce même dirigeant d'église: "En effet, si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre famille, comment pourrait-il prendre soin de l'Eglise de Dieu" (1Timothée 3:5)

Plus loin, l'apôtre Paul nous dit - en parlant des mauvais esprits qui nous inspirent de fausses doctrines -: "Ces gens-là enseignent qu'on ne doit se marier ni manger certains aliments" (1Timothée 4:3)
Là encore, le fait d'interdire de se marier serait une fausse doctrine?

Je ne cherche pas à discréditer les positions de l'Eglise, loin de là mais j''aimerai donc que vous m'éclairiez sur ce point. Que penser du célibat imposé par l'Eglise quand on lis les paroles de Paul?

Fraternellement en Jésus-Christ notre sauveur.
:ciao:

Re: Prêtres infidèles à leur célibat

par Belin » mar. 29 avr. 2014, 20:13

apologie a écrit :J'ai le sentiment que l'infidélité des prêtres à leur célibat peut provenir, dans certains cas, d'un manque de discernement sur l'appel premier au célibat lui-même, en dehors de la mission et de la fonction de prêtre. Le discernement individuel risque souvent de se focaliser sur l'état de prêtre, et pas assez sur l'état de célibataire. Or le célibat est premier, la prêtrise vient après.
je vous plus-soie. Mais il faut admettre que en générale peu de personnes reçoivent la grâce de vivre dans le célibat en vue du royaume, du coup le nombre de prêtres potentiels se trouve très réduit.
Je n'aimerais pas me retrouver à la place d'un prêtre qui n'a pas eut la grâce du célibat. En effet il est interdit à un prêtre de célébrer la messe quand il a en conscience un péché mortel non confessé. Lorsque vous avez l'obligation de célébrer une messe tôt le matin lorsque la veille vous avez fricoté avec une meuf, vous aurez à choisir entre faire une communion sacrilège ou bien abandonner vos brebis...

Re: Célibat des prêtres

par nijiad » lun. 28 avr. 2014, 19:11

Merci pour la référence, Peccator, je vais fourbir mon anglais et lire cela.
Quant à parler d'abstinence... c'était bien sûr un lapsus :oops: merci d'avoir précisé pour les autres internautes !

Re: Célibat des prêtres

par katolik » dim. 27 avr. 2014, 19:42

Merci Peccator pour ces explications....

Je ne doute pas des compétences de Edward Peters et, effectivement, après quelques recherches sur le net, j'ai vu son analyse du canon 277...à la suite de laquelle, sa réflexion est que "les normes maintiennent l’obligation de continence pour les diacres permanents mariés"...et qu'il invite l’autorité ecclésiastique compétente à "articuler en des termes canoniques solides en soi pourquoi l’obligation de la continence ne devrait pas s’appliquer aux diacres permanents mariés ou prendre les moyens nécessaires pour que les programmes de formation des diacres permanents mariés soient conformes à l’exigence de continence cléricale afin que les candidats à l’ordination et leurs épouses puissent prendre une décision éclairée....."

En relisant le Canon 277 du Code Canonique de 1983, ce qui me parait, tout compte fait, le plus important est la 3ème partie, et dernière ligne, de ce Canon :
"§ 3. Il revient à l’Évêque diocésain d’édicter des règles plus précises en la matière et, dans des cas particuliers, de porter un jugement sur l’observation de cette obligation."

Les "Normes fondamentales pour la formation des diacres permanents" de 1998 :
http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... ni_fr.html
correspondent bien à des "règles plus précises en la matière" ....

Ce sujet me paraissant très intéressant, j'en parlerai prochainement à mon pretre ...

Merci Peccator d'avoir lancé ce sujet, passionnant et utile....

Re: Célibat des prêtres

par Peccator » dim. 27 avr. 2014, 16:40

Merci Katolik pour ces documents fort complets de la Congrégation pour le Clergé.

Un homme marié, diacre, peut évidemment, et heureusement, avoir des enfants...
Sur le plan du droit canon, et uniquement sur ce plan, un canoniste des plus compétents, Edward Peters, a exprimé publiquement l'opinion que, selon le droit canon alors en vigueur, les clercs mariés (qu'ils soient diacres ou prêtres), dans l'Eglise latine (et uniquement dans l'Eglise latine, les Eglises orientales ayant leur droit propre) étaient tenus à la continence.

Je ne suis pas canoniste, donc je n'ai pas les compétences pour contribuer personnellement à une telle discussion : je ne peux que m'en remettre aux avis de ceux qui connaissent réellement le droit. Edward Peters étant quand même Référendaire à la Signature apostolique...), j'ai considéré qu'il avaient les qualifications pour publier une analyse juridique correcte. J'avais donc gardé ça dans un coin de ma mémoire, et n'avais jamais pris le temps de regarder quelles avaient été les suites.

Voici l'article détaillé (ça fait 34 pages) :
http://www.canonlaw.info/a_deacons.htm

Pour un commentaire synthétique, voir ici, sur le blog d'un canoniste anglais :
http://caritasveritas.blogspot.fr/2010/ ... liged.html



Il semblerait que depuis, le Vatican ait précisé que la continence est liée au célibat, et que les clercs mariés sont tenus aux mêmes dispositions que toutes les personnes mariées (et donc pas à une continence ad vitam aeternam).


Je regrette un peu d'avoir lancé cette discussion avant d'avoir pris le soin de m'informer des suites qui avaient été données à cette affaire.


Mais ce regret n'est que partiel, car l'analyse que Edward Peters a fait de l'histoire et de la tradition de l'Eglise reste intéressante quand on discute de la question du célibat des prêtres.





PS pour Nijad :
attention, la question est celle de la continence, pas celle de l'abstinence. La continence, c'est "no sex". L'abstinence, c'est "no meat". Je sais bien ce que signifie "meat" en argo américain, mais dans l'Eglise, c'est à prendre au sens littéral :-D

Re: Célibat des prêtres

par katolik » dim. 27 avr. 2014, 11:51

nijiad a écrit : Je serais curieuse de savoir exactement sur quoi ce canoniste appuie son argumentation, car c'est la première fois que j'entends dire cela !
nijiad, je pense qu'il y a un malentendu ....

Voici ce que disent " LES NORMES FONDAMENTALES POUR LA FORMATION DES DIACRES PERMANENTS" que l'on peut trouver sur :
http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... ni_fr.html

Pour les candidats célibataires, vivre l'amour signifie offrir la totalité de son être, de ses énergies et de sa sollicitude à Jésus-Christ et à l'Eglise. C'est une vocation difficile qui doit compter avec les inclinations de l'affectivité et les pulsions de l'instinct et qui nécessite pour cela renoncement et vigilance, prière et fidélité à une règle de vie bien précise. Une aide décisive peut être apportée par la présence de vraies amitiés, qui constituent un précieux secours et un soutien providentiel dans la réalisation de sa propre vocation.(82)

Pour les candidats mariés, vivre l'amour signifie s'offrir eux-mêmes à leurs propres épouses, dans une appartenance réciproque, par un lien total, fidèle et indissoluble, à l'image de l'amour du Christ pour son Eglise; cela signifie en même temps accueillir les enfants, les aimer et les élever, et rayonner la communion familiale sur toute l'Eglise et la société. C'est une vocation mise aujourd'hui à dure épreuve par la dégradation préoccupante de certaines valeurs fondamentales et par l'exaltation de l'hédonisme et d'une fausse conception de la liberté. Pour être vécue en plénitude, la vocation à la vie familiale exige d'être alimentée par la prière, la liturgie et l'offrande quotidienne de soi.(83)

Un homme marié, diacre, peut évidemment, et heureusement, avoir des enfants... :D

Re: Célibat des prêtres

par nijiad » dim. 27 avr. 2014, 10:58

Peccator a écrit : J'avais il y a longtemps lu un article d'un canoniste américain (mais qui travaille aussi au Vatican) dans lequel il expliquait qu'en l'état actuel du droit canon, les diacres permanents (mariés) sont tenus à l'abstinence à partir du jour de leur mariage : ces dispositions sont conformes aux explications de Sirice, mais aussi à St Paul ;)
Je serais curieuse de savoir exactement sur quoi ce canoniste appuie son argumentation, car c'est la première fois que j'entends dire cela ! Je suis un peu sceptique car j'ai du mal à imaginer comment on peut imposer l'abstinence à une personne mariée : il y a contradiction. Ceci me semble conforté par ce que je lis là :
[urlhttp://www.diaconat.cef.fr/documentation/2_Doc ... oc67333642[/url]

"Un homme marié peut être ordonné diacre permanent (can. 1042, l ). Celui qui choisit le célibat ne reçoit l'ordina­tion diaconale qu'après s'être engagé publiquement devant Dieu et l'Eglise comme célibataire (can. 1037). Il est tenu de garder la continence parfaite et perpétuelle à cause du Royaume de Dieu (can. 277 § 1); l'homme marié ne l'est pas.

L'ordination scelle toujours l'état de vie dans lequel se trouve l'ordinand. Ainsi le diacre ordonné, étant céliba­taire, qui se marierait le ferait invalidement (can. 1087)."

Re: Célibat des prêtres

par Peccator » sam. 26 avr. 2014, 19:07

Les prêtres chrétiens ne sont pas successeurs des prêtres juifs (pour lesquels il vaudrait mieux dire "sacrificateurs" - hiereus en grec - que prêtres - presbyteros en grec). Le fondement de la prêtrise chrétienne est le Christ, pas la succession d'Aaron. Et Jésus est prêtre véritable, alors qu'Il n'est pourtant pas de la tribu de Lévi (et encore moins descendant d'Aaron).

Ensuite, on ne peut ignorer les raisons pour lesquels les conciles, dès les premiers siècles de l'Eglise (et non au moyen-âge, comme on le lit souvent...), on été amenés à considérer la nécessité du célibat des prêtres.

Ainsi, le concile d'Elvire, en 300-303 :
Denzinger a écrit :118
Can. 27. Un évêque, ainsi que tout autre clerc, n'aura avec lui que sa soeur ou sa fille si elle est consacrée à Dieu ; il a été décidé qu'en aucune manière il n'aura avec lui une étrangère.

119
Can. 33. Il a été décidé d'imposer l'interdiction absolu suivante aux évêques, aux presbytres et aux diacres, ainsi qu'aux clercs qui assurent le ministère : ils s'abstiendront de leurs épouses et n'engendreront pas d'enfants ; quiconque le fera, sera chassé du rang des clercs.
Il n'y a pas contradiction entre ces deux canons : si un évêque peut vivre avec sa fille (si elle est consacrée à Dieu), c'est parce qu'à l'époque il était courant d'ordonner des hommes ayant déjà femme et enfants. Mais ils doivent alors vivre dans l'abstinence.


Cette règle du célibat avait été réaffirmée par le concile œcuménique de Nicée en 325 :
3. Le grand Concile défend absolument aux évêques, aux prêtres, aux diacres, en un mot à tous les membres du clergé d'avoir (avec eux) une personne du sexe, à moins que ce soit une mère, une soeur, une tante, ou enfin les seules personnes qui échappent à tout soupçon.
Il aura fallu quelques siècles pour que cette disposition soit appliquée dans l'Eglise latine (après que ce canon ait été réaffirmé par le 1er concile de Latran), et de toute évidence elle n'a jamais été pleinement appliquée dans les Eglises orientales (et je me demande bien comment les orientaux justifient leur position).


Pourtant, le pape Sirice avait dès 385 expliqué le sens de ce célibat, et la raison pour laquelle on ne peut arguer du mariage des sacrificateurs juifs pour prétendre au mariage des prêtres chrétiens :
Denzinger 185 / Lettre de Sirice à Himère de Taragone a écrit :185
(Chap. 7, Par 8). Nous avons appris en effet que beaucoup de prêtres du Christ et de lévites, longtemps après leur consécration, ont procréé une descendance aussi bien de leur propre mariage que d'un commerce honteux, et qu'ils défendent leur méfait en prétextant qu'on lit dans l'Ancien Testament que la permission d'engendrer est accordée aux prêtres et aux ministres.
(Contre cet argument le pontife romain objecte :) (Par 9) Pourquoi a-t-il même été enjoint aux prêtres d'habiter loin de leur maison, au temple, l'année de leur tour de service ? Pour la raison qu'ils ne devaient avoir de commerce charnel pas même avec leurs femmes, de manière à briller par la pureté de leur conscience et à offrir ainsi un sacrifice agréable à Dieu.
(Par 10) C'est pourquoi après nous avoir illuminé par sa venue, le Seigneur Jésus atteste à son tour dans l'Evangile qu'il est venu accomplir la Loi et non l'abolir Mt 5,17. Et pour cette raison il a voulu que la forme de l'Eglise dont il est l'Epoux, brille de la splendeur de la chasteté, de manière qu'il puisse la trouver... " sans tache ni ride " (Ep 5,27) au jour du jugement, lorsqu'il viendra à nouveau. Par la loi indissoluble de ces dispositions nous sommes tous liés, prêtres et lévites, pour que du jour de notre ordination nous consacrions nos coeurs et nos corps à la sobriété et à la chasteté, de sorte que nous plaisions au Seigneur notre Dieu dans les sacrifices que nous offrons quotidiennement.

Pour clarifier l'argument de Sirice, je rappelle que les sacrificateurs du Temple de Jérusalem n'y servaient pas en permanence : ils étaient répartis en 24 classes sacerdotales, et chaque classe servait au Temple 2 semaines par an, plus 3 semaines où toutes les classes servaient en même temps (pendant les fêtes de pèlerinage, je suppose). Le reste de l'année, ils n'habitaient pas Jérusalem, et n'étaient pas tenus au même degré de pureté rituelle. Ca aussi, c'est expliqué dans la Bible ;) (dans les Chroniques, par exemple). Ainsi, Zacharie, père de Jean le Baptiste, était de la 8e classe sacerdotale.

Et donc, concrètement, ce que dit Sirice, c'est qu'il est possible d'ordonner prêtre (ou diacre) des hommes mariés ayant des enfants, mais que du jour de leur ordination, ils doivent vivre dans l'abstinence : le prêtre dit la messe tous les jours, et pas seulement quelques jours par an.


J'avais il y a longtemps lu un article d'un canoniste américain (mais qui travaille aussi au Vatican) dans lequel il expliquait qu'en l'état actuel du droit canon, les diacres permanents (mariés) sont tenus à l'abstinence à partir du jour de leur mariage : ces dispositions sont conformes aux explications de Sirice, mais aussi à St Paul ;)

Re: Célibat des prêtres

par NewLife » jeu. 24 avr. 2014, 20:39

Les prêtres ont droit de se marier comme la Bible le dit :
" [...] Cette parole est certaine: Si quelqu'un aspire à la charge d'évêque, il désire une œuvre excellente. Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme (1), sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l’enseignement. Il faut qu'il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais indulgent, pacifique, désintéressé. Il faut qu'il dirige bien sa propre maison, et qu'il tienne ses enfants dans la soumission et dans une parfaite honnêteté; car si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Eglise de Dieu ? Il ne faut pas qu'il soit un nouveau converti, de peur qu'enflé d'orgueil il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans l'opprobre et dans les pièges du diable. Les diacres aussi doivent être honnêtes, éloignés de la duplicité, des excès du vin, d'un gain sordide, conservant le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu'on les éprouve d'abord, et qu'ils exercent ensuite leur ministère, s'ils sont sans reproche. Les femmes de même, doivent être honnêtes, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. Les diacres doivent être maris d'une seule femme, et bien diriger leurs enfants et leur propre maison; car ceux qui remplissent convenablement leur ministère s'acquièrent un rang honorable, et une grande assurance dans la foi en Jésus-Christ ". (1 Tim 3/1-13)
Le prophète Jeremie n'etait pas fils d'un prêtre ? ( Dans le judaïsme les prêtres peuvent se marier )

Re: Célibat des prêtres : Vers une évolution possible

par Cgs » jeu. 07 nov. 2013, 14:58

[Il y a déjà plusieurs fils de discussion sur ce thème-ci. Merci de ne pas créer de sujet avant de vous assurer que le sujet n'existe pas déjà et n'a pas été rebattu de nombreuses fois. Utilisez pour cela la fonction recherche.]

Re: Célibat des prêtres : Vers une évolution possible

par lorenzo » jeu. 07 nov. 2013, 14:47

Et si un jour les assiettes volent et les cris (ou les coups ) pleuvent ? Si la femme du curé est infidèle ? On fait quoi ? Divorce comme les laics ?

En outre, si je comprends bien, l'Eglise remet en question le fait que le Christ puisse distribuer ses grâces à qui les lui demande ? Impossible pour le Christ de donner la grâce de l'abstinence au prêtre consacré ? L'Eglise aurait-elle perdu la foi ?

Célibat des prêtres : Vers une évolution possible

par elenos » jeu. 07 nov. 2013, 11:04

Lu dans le Figaro d'octobre 2013 (Le célibat des prêtres est particulier à l'église d'Occident depuis le Moyen Age)
Mgr Pietro Parolin, nouveau bras droit du Pape, rappelle que cette tradition dans l'Église catholique ne relève pas d'un dogme comme certains le croient.
Ce n'est pas la première fois qu'un homme d'Église évoque une évolution possible du célibat des prêtres. Mais l'interview donnée en ce sens dans le quotidien vénézuélien El Universal par Mgr Pietro Parolin, qui quitte sa fonction de nonce apostolique dans son pays pour devenir, le 15 octobre, Secrétaire d'État du Saint-Siège, donc numéro deux du pape François, fait sensation.
Il ne dit pourtant rien de révolutionnaire, et reste d'une grande prudence.
C'est aussi avec prudence qu'il faut lire l'article du Figaro dans le lien ci-dessous.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... retres.php

N'oublions pas que Saint Paul lui même ne s'opposait pas toutefois au mariage des évêques qu'il limitait à "une seule femme" !
Mais il vaut mieux lire le lien ci-dessus.

Le célibat sacerdotal

par etienne lorant » lun. 16 sept. 2013, 17:26

Long article sur le célibat sacerdotal, aujourd'hui, sur Zenit :
L’interview, dans la presse du Venezuela, de Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État nommé, du pape François, a donné lieu à diverses interprétations. Pour les lecteurs de Zenit, Mgr Tony Anatrella apporte des repères pour savoir comment situer cette explosion médiatique.

Mgr Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, consulteur des Conseils pontificaux pour la famille et pour la santé, enseigne et consulte également à Paris. Il intervient dans les séminaires et dans le cadre de journées de formation sacerdotale sur les divers aspects du célibat sacerdotal. Il donne régulièrement un cours sur ce thème lors du Cours international des formateurs de séminaristes qui a lieu tous les ans pendant tout le mois de juillet à Rome depuis plus de 20 ans.

Zenit - Comment avez-vous réagi à l’interview de Mgr Parolin ?

Mgr Tony Anatrella - Il faut lire intégralement l’interview qui a été donnée par Mgr Parolin au journal vénézuélien El Universal le 8 septembre 2013 dans laquelle le Secrétaire d’État répond plus largement aux questions du journaliste sur la situation de l’Église. Puis il doit réfuter une distinction introduite par le journaliste qui pose problème quand il s’interroge sur deux types de « dogmes » : certains qui seraient « amovibles » pendant que d’autres seraient « changeants ». Or ces deux types de « dogmes » n’existent pas. Mgr Parolin répond très logiquement et avec raison que le célibat des prêtres n’est pas un « dogme ». L’Église ne l’a jamais présenté de cette façon. De ce fait, la presse s’embrase sur une seule phrase pour faire toutes sortes hypothèses largement infondées. Une fois de plus, une phrase est sortie de son contexte pour lui faire dire tout et son contraire. Il devient de plus en plus difficile de parler sans que la pensée soit détournée à des fins partisanes. Les journalistes ont ainsi pensé et parlé à la place de Mgr Parolin. Certains sont même allés jusqu’à affirmer que cette réponse était concertée entre le Pape et son Secrétaire d’État, et que, sans doute, on assisterait dans les prochains mois à des remises en question. Ce qui est bien sûr injustifié. Mais le journaliste, comme l’ensemble de l’opinion publique, savent-ils encore ce qu’est un « dogme » ?

Le Catéchisme de l’Église Catholique (CEC) au n. 88 et suiv., rappelle que le « dogme » est une vérité de foi reçue du Christ qui engage le peuple chrétien à une adhésion irrévocable, comme le Mystère de la Sainte Trinité. Il revient au Magistère de l’Église, qui agit et s’engage sous l’autorité du Christ, de définir les dogmes contenus dans la Révélation divine et d’en montrer les conséquences pour la vie de l’Église, la vie spirituelle et le comportement moral.

Comment se forment les « dogmes » ?

Leur formation est liée à la découverte du contenu de la Révélation divine. Ainsi, dans les premiers siècles de la vie de l’Église, les divers conciles qui rassemblaient les évêques sous le Magistère de Pierre, ont précisé progressivement le contenu rationnel de la foi chrétienne en méditant, en priant et en vivant la Parole de Dieu. Ce ne fut pas toujours facile, ni sans conflits puisqu’il fallait déjà faire la part des choses entre les idées, voire les idéologies d’une époque, et les vérités de foi au Christ découvertes au sein de son Église. Certains ne se privèrent pas de fabriquer leur propre doctrine et de fonder des sectes ce qui donna souvent lieu à des schismes, à des hérésies et à des apostasies qui réapparaissent régulièrement dans l’histoire. Nous sommes ainsi actuellement en pleine hérésie pélagienne (seule compte la volonté humaine pour ne pas dire le désir) et montaniste (négation de toute hiérarchie ecclésiastique). Le Pape François, après le Pape Benoît XVI, rappelle sans cesse que le Christ est indissociable de l’Église. Croire au Christ tout en négligeant l’Enseignement de l’Église est une contradiction intellectuelle et morale, et une attitude anti-chrétienne.

Bref les dogmes, entendus comme vérités de la foi au Christ et résumés dans le Credo, ne changent pas, ils s’approfondissent, comme nous ne cessons pas d’explorer le sens de l’Incarnation du Christ et du Mystère de l’Église.

Si l’héritage de la foi est confié à l’Église, qu’en est-il du célibat sacerdotal qui ne serait pas un « dogme »?

Dans son interview Mgr Parolin rappelle précisément que « l’Église ne peut jamais changer au point de s’adapter totalement au monde. … L’Église a une constitution, une structure, un contenu qui sont ceux de la foi, et personne ne peut les changer ». Autrement dit, si le célibat des prêtres n’est pas un « dogme », au sens de ceux contenus dans le Credo, il demeure une exigence théologique dépendant de la conception du sacerdoce que l’Église a reçue du Christ. Elle appartient à la Tradition qui structure l’Église, c’est-à-dire qu’elle est l’une des conséquences des vérités de la foi au Christ-Prêtre. Elles ont été découvertes et vécues dès le début de la vie ecclésiale. Il y a donc un lien et une distinction entre Dogme et Tradition pour définir les réalités chrétiennes. Cette différence, sans qu’elle soit une opposition, est une subtilité de la pensée difficile à saisir par des médias parfois prisonniers des idées courtes et de leurs interprétations projectives et qui ne cherchent pas à comprendre l’originalité et la profondeur d’une pensée religieuse. Nous sommes ainsi conditionnés par une excitation médiatique qui tourne en boucle et à des clichés qui ne sont pas raison. Il faut donc laisser passer la tempête médiatique pour retrouver le sens des choses, et ici du célibat sacerdotal.

Comment situer la Tradition dans l’Église ?

Dans la question posée par le journaliste vénézuélien et dans tous les commentaires qui ont pu être faits dans les médias, il y a une confusion entre la notion de Dogme et celle de la Tradition. C’est ce que laissait entendre Mgr Parolin en disant qu’il s’agit « d’une Tradition ecclésiastique », mais cela ne veut pas dire qu’elle est amovible et à la libre disposition de chacun en dehors de « la constitution de l’Église ». L’origine de la pensée de l’Église, afin de formuler les dogmes et leurs conséquences pratiques et morales pour le peuple chrétien, est dans « l’Ecriture Sainte et dans la Sainte Tradition ». L’une et l’autre sont normatives et servent de références au seul Magistère de l’Église à qui a été confiée « la charge d’interpréter de façon authentique la Parole de Dieu » (CEC, n. 84 à 87).

La Tradition ecclésiale transmise au cours des siècles n’est pas négligeable puisqu’elle est le résultat de la mise en perspective et en acte, par exemple pour la question qui nous occupe, du sens du sacerdoce dont le mode de vie s’incarne à l’image du Christ-Prêtre de façon nuptiale dans le don total de soi à Dieu et à son Église. C’est pourquoi, d’ailleurs, le Secrétaire d’État affirme avec force : « l’effort qu’a fait l’Église pour instaurer le célibat des prêtres doit être considéré. On ne peut pas dire qu’il appartient simplement au passé. » Puis il ajoute pour rendre compte de l’existence d’un certain nombre de problèmes de comportement chez des prêtres : « C’est un grand défi pour le Pape, qui est à la tête du ministère de l’unité, et toutes les décisions doivent être prises dans le but d’unir l’Église, pas de diviser ».

Mgr Parolin est un homme de dialogue. Une attitude qui permet de voir la réalité en face, de discerner et d’approfondir les choses. En ce sens, il dit : « Aussi nous pouvons parler, réfléchir et approfondir ces sujets et songer à des modifications, mais toujours en tenant compte de l’unité, de la volonté de Dieu (…) et de l’ouverture aux signes des temps ». Que faut-il entendre ici ? Que la question est ouverte à la réflexion, mais certainement pas pour remettre en question l’engagement dans le célibat pour les prêtres qui est fortement structuré dans la Tradition ecclésiale. En revanche des aménagements sont possibles, comme par exemple ce que Benoît XVI a permis pour l’accueil des prêtres anglicans qui embrassent la foi catholique.

Les propos de Mgr Parolin ont donc été interprétés bien au-delà de ce qu’il voulait dire ?

Sans aucun doute. Certains médias ont affirmé rapidement, et souvent dans la méconnaissance de l’histoire du célibat, que la question du mariage des prêtres était relancée. Or rien n’est relancé et la réflexion continue comme toujours en dehors des caméras et des micros.

On s’est livré à une surenchère de reportages en allant souvent chercher d’anciens prêtres qui se sont mariés, ou des femmes qui vivent en concubinage avec des prêtres. Ils sont souvent présentés et « starisés » comme des « héros » alors que les prêtres qui sont fidèles à leur engagement seraient des gens qui ne connaissent pas l’amour. Ce sont pourtant eux qui sont les « héros » de Dieu. Il n’y a rien d’héroïque à être transgressif, c’est même le contraire ! Les gens qui sont parfois dans ce cas, le savent bien et sont envahis d’interrogations quand ils se sont laissé dépasser par leurs sentiments.

Les slogans partent vite et le public apprécie que soit mis en lumière et valorisés des situations anti-institutionnelles et transgressives. « L’Église est contre le mariage des prêtres et contre l’amour d’une femme ». L’Église n’interdit à personne de se marier ! Libre à chacun de choisir sa vie. Mais le sacerdoce ne dépend pas des idées que chacun se fait sur lui et encore moins de l’évolution de ses affects. D’ailleurs lorsque le célibat sacerdotal est accepté passivement, sans qu’une véritable réflexion psychologique sur sa vie affective et sexuelle ait été engagée pendant la formation initiale au Séminaire, on risque parfois d’assister à des éveils douloureux et à des implications affectives incontrôlées.

On annonce des chiffres importants de prêtres qui ne respecteraient pas le célibat ?

En vérité, on ignore complétement le nombre de personnes dans cette situation. Certains annoncent des chiffres fantaisistes et invérifiables de 25 à 30% de prêtres en délicatesse avec leur engagement. Il s’agit plus d’une construction que d’une réelle information. Cette surinterprétation de chiffres flirte avec une volonté idéologique de laïcs qui veulent marier les prêtres, alors que la grande majorité d’entre eux sont heureux de leur don et ne demandent rien. Ces revendications sont toujours extra-marginales. N’est-il pas curieux de constater cette volonté de vouloir marier les prêtres et les homosexuels à une époque où l’on passe son temps à dénoncer et à dévaloriser le mariage ?

De plus, là où le clergé est marié cela ne va pas sans poser divers problèmes. La naïveté contemporaine consiste à croire que le mariage résout les questions actuelles : déficit des vocations, solitude du prêtre, pédophilie, voire homosexualité dans le clergé. Le mariage n’a jamais été un accélérateur des vocations, une thérapie ou un antidote contre la pédophilie et un évitement de l’homosexualité. La pédophilie est pratiquée pour 80 à 90% dans les familles et des hommes mariés peuvent avoir des pratiques homosexuelles. Quant aux vocations, elles naissent dans des communautés où la foi est réelle et active. Ces affirmations sont des visions à courte-vue sur lesquelles, évidemment, l’Église ne peut pas s’aligner.

La seule question qui pourrait éventuellement se poser avec beaucoup de réflexion et de prudence, est de savoir s’il ne conviendrait pas d’ordonner des hommes d’âge mûr, mariés, dans des régions marquées de façon durable par l’absence de prêtres ? La réponse ne pourra « pas être universelle » et restera un problème pour l’unité et la cohérence de l’Église. Car là encore d’autres obstacles risquent d’apparaître et de faire reculer la pastorale des vocations basée sur un clergé célibataire. Il n’est pas évident de faire coexister deux systèmes qui ne serviraient pas « l’unité de l’Église ». Ce qui veut dire qu’avant de se précipiter sur des solutions séduisantes aux yeux des médias, il est indispensable d’analyser des situations particulières là où le clergé dans son ensemble vit dans la cohérence du célibat consacré.

(A suivre ici : http://www.zenit.org/fr/articles/le-cel ... -tradition

Re: Le célibat des prêtres

par Olivier C » mar. 11 sept. 2012, 17:28

Harfang a écrit :Les prêtres ne pouvaient pas, aux temps apostoliques, se marier. Ce n'est qu'une tolérance apparue tardivement et corrigée très rapidement dans l'Église latine.
Bonjour,

Quels sont vos sources ? Je dirais bien plutôt que le célibat des prêtres est une tradition qui remonte aux origines de l'Eglise, ce qui n'est pas la même chose car cela n'exclut pas les prêtres mariés. Par contre, ce qui est juste de dire, c'est que les contraintes d'abstinences sexuelles liées au service de l'eucharistie étaient telles que l'on pouvait considérer ces prêtres mariés plus proche de nos prêtres célibataires, de par leur mode de vie, que les prêtres mariés tel que nous pouvons en rencontrer aujourd'hui dans les milieux orientaux, catholiques ou orthodoxes...

On trouve des traces des prêtres mariés dès les origines, confère saint Paul :
Tite 1, 6-7 : Si je t'ai laissé en Crète, c'est pour y achever l'organisation et pour établir dans chaque ville des presbytres, conformément à mes instructions. Chaque candidat doit être irréprochable, mari d'une seule femme, avoir des enfants croyants, qui ne puissent être accusés d'inconduite et ne soient pas insoumis. L'épiscope, en effet, en sa qualité d'intendant de Dieu, doit être irréprochable : ni arrogant, ni coléreux, ni buveur, ni batailleur, ni avide de gains déshonnêtes,
Remarquons ici que les termes de presbytres et d'épiscopes sont plus ou moins interchangeables : les ministères tels que nous les connaissons aujourd'hui ne sont pas encore clairement définis, mais ils existent bel et bien...

Le célibat des prêtres s'imposera peut à peu sous la pression des populations (tout l'inverse d'aujourd'hui !) : les codex de "pénitences tarifées" employés lors des confessions prévoyaient de lourdes sanctions pour les personnes ayant dénigré un prêtre marié (si ces cas étaient prévus c'est qu'ils étaient d'actualité). Le célibat ne deviendra obligatoire dans le rite latin qu'au XIème s, avec la réforme grégorienne.

Dans l'Eglise catholique il existe encore des prêtres mariés : les prêtres de tradition greco-catholique par exemple ; par contre, même dans ces traditions, les évêques sont toujours des religieux (donc célibataires), ce qui souligne l'importance que ces traditions accordent elles aussi au célibat. Benoît XVI parle d'une afinité "sponsale" du célibat des prêtres, en tant qu'époux de l'Eglise :
Benoit XVI, Rencontre avec les famille et avec les prêtres : Le prêtre possède lui aussi une dimension sponsale; c’est l’identification au cœur du Christ Epoux, qui donne la vie pour l’Eglise son épouse (cf. Exhort. apost. post-syn. Sacramentum caritatis, n. 24).
Et donc, pour l'exhortation Sacramentum caritatis :
Eucharistie et célibat sacerdotal

24. Les Pères synodaux ont voulu souligner que le sacerdoce ministériel requiert, à travers l'ordination, l'entière configuration au Christ. Tout en respectant les pratiques différentes et la tradition orientale, il convient de rappeler le sens profond du célibat sacerdotal, justement considéré comme une richesse inestimable et confirmé aussi dans la pratique orientale pour les candidats à l'épiscopat. Dans un tel choix, en effet, le dévouement qui conforme le prêtre au Christ et l'offrande exclusive de lui-même pour le Règne de Dieu trouvent une expression particulière. (75) Le fait que le Christ lui-même, prêtre pour l'éternité, ait vécu sa mission jusqu'au Sacrifice de la croix dans l'état de virginité constitue le point de référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l'Église latine sur cette question. Il n'est donc pas suffisant de comprendre le célibat sacerdotal en termes purement fonctionnels. En réalité, il est une conformation particulière au style de vie du Christ lui-même. Ce choix est avant tout sponsal; il est identification au cœur du Christ Époux, qui donne sa vie pour son Épouse. Unie à la grande tradition ecclésiale, au Concile Vatican II (76) et aux Souverains Pontifes mes prédécesseurs, (77) je redis la beauté et l'importance d'une vie sacerdotale vécue dans le célibat comme signe exprimant le don de soi total et exclusif au Christ, à l'Église et au Règne de Dieu, et j'en confirme donc le caractère obligatoire pour la tradition latine. Le célibat sacerdotal vécu avec maturité, joie et dévouement est une très grande bénédiction pour l'Église et pour la société elle-même.
Enfin n'oublions pas ce qui pose la plus grande difficulté aujourd'hui : ne pas confondre l'accès au sacerdoce pour les hommes mariés (ce qui a été possible et l'est toujours dans certaines traditions, y compris catholique), et la possibilité du mariage pour les prêtres. Cette dernière option ne sera jamais possible : une personne recevant le sacrement de l'ordre (à partir du diaconat) reste dans l'état de vie dans laquelle est a été appelée. Ce point est une constante au cour de toute l'histoire de l'Eglise.

Bien à vous

Haut