par axou » jeu. 06 nov. 2014, 14:12
Bonjour à tous,
Jean-Droit, Je crois que le Saint - Père est très sincère dans sa volonté de se mettre à l'écoute de tous et des signes de temps, sans vouloir décider tout seul. Contrairement à vous, je pense que ce synode 2014 est positif car la parole s'est libérée dans toute sa diversité et n'est qu'une première base, vient ensuite un an de travail sur la question et un autre synode en 2015. J'ai confiance, ej je veux bien me laisser surprendre par "le Dieu des surprises" !
Ci-joint un extrait de son discours de cloture de synode.
" Et comme c’est un chemin d’hommes, avec les réconforts il y a eu aussi des moments de désolation, de tension, et de tentations, dont on pourrait mentionner quelques possibilités:
- une: la tentation du raidissement hostile, c’est-à-dire vouloir s’enfermer dans ce qui est écrit (la lettre) et ne pas se laisser surprendre par Dieu, par le Dieu des surprises (l’esprit); à l’intérieur de la loi, de la certitude de ce que nous connaissons et non pas de ce que nous devons encore apprendre et atteindre. Depuis l’époque de Jésus c’est la tentation des zélés, des scrupuleux, des attentifs et de ceux qu’on appelle — aujourd’hui «traditionalistes» et aussi des intellectualistes.
- La tentation de l’angélisme destructeur, qui au nom d’une miséricorde trompeuse bande les blessures sans d’abord les soigner ni les traiter; qui s’attaque aux symptômes et pas aux causes et aux racines. C’est la tentation des «bien-pensants», des timorés et aussi de ceux qu’on appelle «progressistes et libéralistes».
- La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre le jeûne long, lourd et douloureux (cf. Lc 4, 1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et de la jeter contre les pécheurs, les faibles et les malades (cf. Jn 8, 7) c’est-à-dire de le transformer en «fardeaux insupportables» (Lc 10, 27).
- La tentation de descendre de la croix, pour faire plaisir aux gens, et ne pas y rester, pour accomplir la volonté du Père; de se plier à l’esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu.
- La tentation de négliger le «depositum fidei», de se considérer non pas des gardiens mais des propriétaires et des maîtres ou, dans l’autre sens, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue précieuse et un langage élevé pour dire tant de choses et ne rien dire! On les appelait des «byzantinismes», je crois, ces choses-là...
Chers frères et sœurs, les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter ni non plus nous décourager, parce qu’aucun disciple n’est plus grand que son maître; donc si Jésus a été tenté — et même appelé Béelzéboul (cf. Mt 12, 24) — ses disciples ne doivent pas s’attendre à un meilleur traitement.
Personnellement, je me serais beaucoup inquiété et attristé s’il n’y avait pas eu ces tentations et ces discussions animées; ce mouvement des esprits, comme l’appelait saint Ignace (EE, 6) si tout le monde avait été d’accord ou taciturne dans une paix fausse et quiétiste. En revanche j’ai vu et j’ai écouté — avec joie et reconnaissance — des discours et des interventions pleines de foi, de zèle pastoral et doctrinal, de sagesse, de franchise, de courage et de parrhésie. Et j’ai entendu qu’a été mis devant les yeux de chacun le bien de l’Eglise, des familles et la «suprema lex», la «salus animarum» (cf. Can. 1752). Et ce toujours — nous l’avons dit ici, dans cette salle — sans jamais mettre en discussion les vérités fondamentales du sacrement du mariage: l’indissolubilité, l’unité, la fidélité et la procréation, c’est-à-dire l’ouverture à la vie (cf. Cann. 1055, 1056 et Gaudium et Spes, n. 48).
Et c’est cela l’Eglise, la vigne du Seigneur, la Mère fertile et la Maîtresse attentive, qui n’a pas peur de se retrousser les manches pour verser l’huile et le vin sur les blessures des hommes (cf. Lc 10, 25-37); qui ne regarde par l’humanité depuis un château de verre pour juger ou étiqueter les personnes. C’est cela l’Eglise une, sainte, catholique, apostolique et composée de pécheurs, qui ont besoin de sa miséricorde. C’est cela l’Eglise, la véritable épouse du Christ, qui cherche à être fidèle à son Epoux et à sa doctrine. C’est l’Eglise qui n’a pas peur de manger et de boire avec les prostituées et les publicains (cf. Lc 15). L’Eglise qui a les portes grandes ouvertes pour recevoir ceux qui sont dans le besoin, les repentis et pas seulement les justes ou ceux qui croient être parfaits! L’Eglise qui n’a pas honte de son frère qui a chuté et ne fait pas semblant de ne pas le voir, mais se sent au contraire impliquée et presque obligée de le relever et de l’encourager à reprendre son chemin et l’accompagne vers la rencontre définitive, avec son Epoux, dans la Jérusalem céleste.
C’est cela l’Eglise, notre mère! Et quand l’Eglise, dans la variété de ses charismes, s’exprime en communion, elle ne peut pas se tromper: c’est la beauté et la force du sensus fidei, de ce sens surnaturel de la foi qui est donné par l’Esprit Saint afin qu’ensemble, nous puissions tous entrer dans le cœur de l’Evangile et apprendre à suivre Jésus dans notre vie, et cela ne doit pas être vu comme un motif de confusion et de malaise.
Beaucoup de commentateurs, ou des gens qui parlent, ont imaginé voir une Eglise en litige où une partie s’oppose à l’autre, en allant même jusqu’à douter de l’Esprit Saint, le vrai promoteur et garant de l’unité et de l’harmonie dans l’Eglise. L’Esprit Saint qui tout au long de l’histoire a toujours conduit la barque, à travers ses ministres, même lorsque la mer était contraire et agitée et les ministres infidèles et pécheurs.
Et, comme j’ai osé vous le dire au début, il était nécessaire de vivre tout cela avec tranquillité, avec une paix intérieure également parce que le synode se déroule cum Petro et sub Petro, et la présence du Pape est une garantie pour tous. "
Bonjour à tous,
Jean-Droit, Je crois que le Saint - Père est très sincère dans sa volonté de se mettre à l'écoute de tous et des signes de temps, sans vouloir décider tout seul. Contrairement à vous, je pense que ce synode 2014 est positif car la parole s'est libérée dans toute sa diversité et n'est qu'une première base, vient ensuite un an de travail sur la question et un autre synode en 2015. J'ai confiance, ej je veux bien me laisser surprendre par "le Dieu des surprises" !
Ci-joint un extrait de son discours de cloture de synode.
[quote]" Et comme c’est un chemin d’hommes, avec les réconforts il y a eu aussi des moments de désolation, de tension, et de tentations, dont on pourrait mentionner quelques possibilités:
- une: la tentation du raidissement hostile, c’est-à-dire vouloir s’enfermer dans ce qui est écrit (la lettre) et ne pas se laisser surprendre par Dieu, par le Dieu des surprises (l’esprit); à l’intérieur de la loi, de la certitude de ce que nous connaissons et non pas de ce que nous devons encore apprendre et atteindre. Depuis l’époque de Jésus c’est la tentation des zélés, des scrupuleux, des attentifs et de ceux qu’on appelle — aujourd’hui «traditionalistes» et aussi des intellectualistes.
- La tentation de l’angélisme destructeur, qui au nom d’une miséricorde trompeuse bande les blessures sans d’abord les soigner ni les traiter; qui s’attaque aux symptômes et pas aux causes et aux racines. C’est la tentation des «bien-pensants», des timorés et aussi de ceux qu’on appelle «progressistes et libéralistes».
- La tentation de transformer la pierre en pain pour rompre le jeûne long, lourd et douloureux (cf. Lc 4, 1-4) et aussi de transformer le pain en pierre et de la jeter contre les pécheurs, les faibles et les malades (cf. Jn 8, 7) c’est-à-dire de le transformer en «fardeaux insupportables» (Lc 10, 27).
- La tentation de descendre de la croix, pour faire plaisir aux gens, et ne pas y rester, pour accomplir la volonté du Père; de se plier à l’esprit mondain au lieu de le purifier et de le plier à l’Esprit de Dieu.
- La tentation de négliger le «depositum fidei», de se considérer non pas des gardiens mais des propriétaires et des maîtres ou, dans l’autre sens, la tentation de négliger la réalité en utilisant une langue précieuse et un langage élevé pour dire tant de choses et ne rien dire! On les appelait des «byzantinismes», je crois, ces choses-là...
Chers frères et sœurs, les tentations ne doivent ni nous effrayer ni nous déconcerter ni non plus nous décourager, parce qu’aucun disciple n’est plus grand que son maître; donc si Jésus a été tenté — et même appelé Béelzéboul (cf. Mt 12, 24) — ses disciples ne doivent pas s’attendre à un meilleur traitement.
Personnellement, je me serais beaucoup inquiété et attristé s’il n’y avait pas eu ces tentations et ces discussions animées; ce mouvement des esprits, comme l’appelait saint Ignace (EE, 6) si tout le monde avait été d’accord ou taciturne dans une paix fausse et quiétiste. En revanche j’ai vu et j’ai écouté — avec joie et reconnaissance — des discours et des interventions pleines de foi, de zèle pastoral et doctrinal, de sagesse, de franchise, de courage et de parrhésie. Et j’ai entendu qu’a été mis devant les yeux de chacun le bien de l’Eglise, des familles et la «suprema lex», la «salus animarum» (cf. Can. 1752). Et ce toujours — nous l’avons dit ici, dans cette salle — sans jamais mettre en discussion les vérités fondamentales du sacrement du mariage: l’indissolubilité, l’unité, la fidélité et la procréation, c’est-à-dire l’ouverture à la vie (cf. Cann. 1055, 1056 et Gaudium et Spes, n. 48).
Et c’est cela l’Eglise, la vigne du Seigneur, la Mère fertile et la Maîtresse attentive, qui n’a pas peur de se retrousser les manches pour verser l’huile et le vin sur les blessures des hommes (cf. Lc 10, 25-37); qui ne regarde par l’humanité depuis un château de verre pour juger ou étiqueter les personnes. C’est cela l’Eglise une, sainte, catholique, apostolique et composée de pécheurs, qui ont besoin de sa miséricorde. C’est cela l’Eglise, la véritable épouse du Christ, qui cherche à être fidèle à son Epoux et à sa doctrine. C’est l’Eglise qui n’a pas peur de manger et de boire avec les prostituées et les publicains (cf. Lc 15). L’Eglise qui a les portes grandes ouvertes pour recevoir ceux qui sont dans le besoin, les repentis et pas seulement les justes ou ceux qui croient être parfaits! L’Eglise qui n’a pas honte de son frère qui a chuté et ne fait pas semblant de ne pas le voir, mais se sent au contraire impliquée et presque obligée de le relever et de l’encourager à reprendre son chemin et l’accompagne vers la rencontre définitive, avec son Epoux, dans la Jérusalem céleste.
C’est cela l’Eglise, notre mère! Et quand l’Eglise, dans la variété de ses charismes, s’exprime en communion, elle ne peut pas se tromper: c’est la beauté et la force du sensus fidei, de ce sens surnaturel de la foi qui est donné par l’Esprit Saint afin qu’ensemble, nous puissions tous entrer dans le cœur de l’Evangile et apprendre à suivre Jésus dans notre vie, et cela ne doit pas être vu comme un motif de confusion et de malaise.
Beaucoup de commentateurs, ou des gens qui parlent, ont imaginé voir une Eglise en litige où une partie s’oppose à l’autre, en allant même jusqu’à douter de l’Esprit Saint, le vrai promoteur et garant de l’unité et de l’harmonie dans l’Eglise. L’Esprit Saint qui tout au long de l’histoire a toujours conduit la barque, à travers ses ministres, même lorsque la mer était contraire et agitée et les ministres infidèles et pécheurs.
Et, comme j’ai osé vous le dire au début, il était nécessaire de vivre tout cela avec tranquillité, avec une paix intérieure également parce que le synode se déroule cum Petro et sub Petro, et la présence du Pape est une garantie pour tous. "[/quote]