par Héraclius » mar. 20 sept. 2016, 19:25
Hello cher Héraclius,
Hello chère Axou.
A priori un curé de paroisse sait de quoi il parle ? je vous explique comment cela se pas concrètement dans les diocèses de France.
Il y a quelque chose que vous ne voulez pas comprendre concernant la conscience. Pour vous une conscience éclairée pense forcément comme l'Eglise et elle est érronée si elle est en désaccord. Mais si l'Eglise pensait comme cela , ce serait de la manipulation ! Eclairez votre conscience c'est à dire pensez toujours comme nous ! Ce n'est pas cela la liberté de conscience.
Non, puisque précisément il est vrai qu'elle ne peut pas se tromper. Ultimement, la crainte de la tyrannie vient tujours de la crainte de la faibillité de l'autorité : comment pourrions-nous accorder tant de pouvoir à qelque chose qui peut faillir ? Le jour où elle faillira, n'allons-nous pas regretter notre soumission en la voyant user de ce pouvoir pour la mal ?
Or le problème, c'est justemment que l'Eglise ne peut pas se tromper ; oui, c'est toujours les individus qui ont tort. Jamais elle. Le jour où elle usera de son pouvoir pour la mal n'arrivera jamais. (Par esprit de précision, je parle ici du problème de la doctrine morale et de la définition des dogmes - rien à voir avec la faibillité du gouvernement de l'Eglise, de sa pastorale, de sa "culture", etc...).
Vous savez, chose intéréssante, il n'y a qu'une seule Foi. La Foi de l'Eglise. Cette Foi n'est pas la somme des fois des fidèles : elle est l'unique Foi à laquelle s'abandonnent les fidèles. Lorsque nous disons le
Credo, le
je crois, nous ne transformons pas une réalité universelle en réalité personelle, il n'y a pas "d'appropriation" de la Foi dans sa réalité personnelle ; il n'y a qu'une élévation à la Foi commune.
Le mot hérésie vient du terme grec qui signifie "choix". L'hérétique est celui qui change la Foi de l'Eglise et qui la ramène donc à lui. Au lieu d'adhérer, il choisit. Il s'érige lui-même en source de foi, il se donne une marge de manoeuvre par rapport à la Foi de l'Eglise.
L'hérétique est quelqu'un de sincère, généralement. Il en appelle généralement à l'Esprit Saint, comme quelque chose d'indépendant de l'Eglise. Il se réclamme d'un contact direct avec Dieu, là ou le catholicisme enseigne que l'Eglise est la médiation universelle du rapport de Dieu à l'Homme (c'est en ce sens qu'on entend "Hors de l'Eglise point de salut", c'est à dire que l'Eglise, même sous une forme invisible, est toujours la médiation de l'homme et de Dieu, que ce soit celle d'Axou et d'Héraclius ou celle d'un pygmée animiste au fin fond d'une forêt africaine).
Oui, l'Eglise exige la soumission la plus complète à a doctrine, sans la moindre nuance. C'est tout ou rien ; et cela peut-être tout parce qu'elle est le Corps du Christ animé par l'Esprit saint ; bref, parce que Dieu est avec elle et en elle. Elle est la
Societas Perfectas. C'est d'un absolu terrifiant, mais cet absolu a du sens précisément parce qu'elle a toujours raison. Elle nous permet donc d'acquérir l'humilité, parce qu'elle nous empêche de nous enseigner nous-même - or nos faisons de piètres enseignants, nous-même qui sommes atteint en profondeur par le péché originel.
Et l'Eglise, ce n'est pas une hiérarchie de pontifes : c'est le Christ lui-même, au seins duquel vivent les membres du Corps, quelle que soit leur fonction, éventuellement - souvent - défaillante, au sein de ce dernier. L'absolu de l'Eglise est l'absolu du Christ.
Il faut bien rappeller que nous n'avons aucune liberté morale face à Dieu. Dieu nous donne une Loi totalement inflexible. Nous sommes libres de l'enfreindre, mais en ce sens que nous avons un livre arbitre : nous pouvons l'enfreindre, mais nous devons y adhérer.
Il y a toutes les nuances de gris possibles dans l'ordre du pouvoir : on peut faire ce que l'on veut. Mais l'ordre du devoir est totalement binaire, noir et blanc. Avec le Christ ou contre le Christ. Le monde dans lequel nous vivons a pour fin unique notre choix, notre décision, entre le fait d'ordonner le pouvoir au devoir et celui d'être indépendant.
Le monde auqel nous sommes destiné ou du reste nous n'aurons plus le pouvoir : au paradis, notre choix a déjà étai fait, et donc nos sommes absolument soumis à l'Amour de Dieu. Le problème du monde moderne est qu'il érige la liberté comme une fin en soi. Or la liberté est un moyen vers la libre soumission à Dieu ; elle ne se justifie pas en elle-même.
Cet état d'esprit présent en Eglise (discrètement) depuis Vatican 2 et que le Pape François tente de développer (adroitement), il s'agit d'un renoncement de l'Eglise à la toute puissance : concrètement, dans certains cas, on ne sait pas qui est en état de grâce ou pas et la question dépasse les règles de l'Eglise. Vous ne voulez pas comprendre cela, pour vous les choses sont noire ou blanches mais vous passez peut-être à côté d'un mouvement de fond important.
Les choses sont noires et blanches à partir du moment ou l'on pose des transcendantaux comme le Bien, le Vrai, l'Un, le Beau, etc...
Vous invoquez Vatican II, mais je vous invite à relire les textes sur la liberté de conscience : ils ne disent tout simplement pas ce que vous dites. Excusez-moi d'être un pharisien proche de la lettre alors que l'esprit vivifie, mais il faut un peu passer par la lettre quand même ; et la lettre du Concile ne dit juste pas ce que vous dites. Le texte dit que l'Eglise s'arrête à l'autel de la conscience parce qu'un homme qui agirait contre sa conscience invinciblemet erronée commettrait un péché. Point à la ligne. Vous lisez
autre chose ? Si oui, où ???
Cela me rappelle ce qu'a écrit Karl Greif Durkheim dans "l'Homme et sa double origine" :
"Le jour ou une personne ira se confesser à un prêtre à l'Eglise de ne pas avoir suivi une motion de l'Esprit Saint qui lui commandait un acte contraire à l'enseignement de l'Eglise, ce jour là, l'Eglise sera sauvée".
Ce jour ne peut arriver.
L'Esprit Saint est quand même le prétexte numéro 1 des hérétiques dans l'histoire de l'Eglise. C'est le prétexte numéro 1 des ens qui veulent éviter un enseignement qui les dérange. Et c'est un prétexte sincère. Mais la vérité, c'est que l'Eglise et l'Esprit Saint ne sont pas divorcable.
L'Eglise n'est pas une ination humaine, même établie par Dieu : c'est une nation qui vit de l'Esprit.
Pour les personnes qui sont engagées dans la foi, qui pratiquent, font des retraites, se forment, je ne crois pas qu'il s'agit d'ignorance, il s'agit de chose beaucoup plus importantes : il s'agit de point de vue différent, il s'agit de sens et il s'agit de penser par soi -même, de liberté de choix par rapport à ce que dit l'institution Eglise.
Il n'y a pas de point de vue autre que celui du Christ. Il est le chemin, la vérité, la vie. Et Son Corps qui exprime Sa dimension prophétique, c'est... l'Eglise.
Là bien sur il y a une différence de génération par rapport à la votre. La génération précédant la mienne (je parle des Catholiques pratiquants, y compris de nombreux prêtres) était soixante -huitarde et donc très remontée contre la hiérarchie, ne décolérait pas devant Humane Vitae, considérait les positions morales de l'Eglise comme obsolètes si ce n'est ridicules et l'engagement catholique était avant tout social.
Ma génération a été éduquée par cette génération là (parents, enseignants et religieux) et nous, la génération Jean-Paul 2 avons intégré certains idéaux de mai 68 (être libre de ses pensées et de ses choix) au point de ne même plus avoir besoin de nous positionner contre les "donneurs d'ordre". Nous étions juste à côté. Je me souviens qu'aux JMJ des années 90, les journalistes étaient très interloqués par cette jeunesse. En effet le Saint Père avait un discours très ferme sur la chasteté, la protection contre le sida par l'abstinence et losqu'on interviewait les jeunes participants, dans leur très grande majorité, ils avaient une vie amoureuse avant le mariage et une protection contre le sida moins ascétique faisait partie de leur vie.
Les journalistes avaient inventé une phrase : "les jeunes aiment le chanteur, ils n'aiment pas sa chanson". C'était faux, nous étions très emballés par l'engagement du Pape contre les dictatures communistes, contre l'ultra libéralisme, contre les puissances de l'argent, pour le dialogue inter-religieux. Concernant la morale amoureuse, les directives papales jusqu'au boutistes n'avaient tout simplement pas de sens.
Le sens moral était important mais vécu et choisi de manière différente et nous vivions ce désaccord de manière tellement détendue que nous ne pensions pas à exiger de la hiérarchie un autre positionnement comme le faisait la génération précédente, remontée comme une pendule.
Je me souviens qu'à Calcutta, nous étions une centaine de jeunes volontaires.
Bel échantillon des jeunes chrétiens du monde entier, du genre quand même pas tièdes : à la messe tous les jours à 6 h du matin, au service dans la journée auprès des mourants, handicapés et lépreux et tous les jours à 18h, au chapelet à à l'Adoration. De temps en temps, nous étions invités à de grandes réunions de relecture de vie autour d'un prêtre. Quand on nous demandait sur quel sujet nous voulions travailler, nous répondions toujours "la souffrance". Mais le prêtre chargé de l'accompagnement des volontaires était obsédé par la sexualité et voulait toujours parler de cela. C'est ce que nous pensions alors et le jugions intégriste mais avec le recul, il avait à coeur de nous amener à la morale catholique traditionnelle et c'était un parfait langage de sourds entre nous.
Il râbachait les principes que nous connaissions par coeur mais qui n'étaient pas les nôtres ! la majorité des jeunes présents n'avaient pas attendu le mariage, ou ne comptaient pas l'attendre, étaient favorables à la contraception... On assistait à de scènes comiques ou des filles disaient d'un ton péremptoire "mais je prends la pillule moi mon Père" et des garçons qui prenaient la parole en parlant de leur sexualité et comment ils la vivaient.
Ce prêtre en fait n'est jamais rentré en contact avec nous, n'a jamais pris le temps de nous écouter et d'essayer de nous comprendre et était acharné à essayer de convaincre cette génération qu'elle était dans l'erreur. Il a juste réussi à faire fuir les volontaires des journées de relecture... Homme de mai 68 contre-soixante-huitard (les plus rigides !) il ne se remettait pas de cette génération de jeune fervents catholiques qui "n'étaient pas dans le rang" et ne prenait même pas la peine de batailler contre lui. Il est resté "à côté" de nous, ll n'a pas su rentrer en relation avec nous, représentant d'une certaine Eglise qui se croit dans la toute puissance et qui ne sait pas accueillir, et qui ne voit pas l'essentiel, qui ne comprend pas ce qui se joue. Parce que l'essentiel, c'était quand même ce qui se passait entre nous et les plus pauvres des pauvres et c'est de cela que nous aurions eu besoin de parler.
C'est contre cette mentalité là que s'élève le Pape François et c'est pour l'accueil des personnes dans toute leur liberté et leur vérité qu'il "milite"...
Mais il n'y a pas de "leur vérité", il y a une seule vérité. Et ce n'est pas mon point de vue, c'est la vérité. #intolérance #Retourverslepassé
Ne pas chercher à convaincre, sortir du "j'ai tort, tu as raison" surtout en matière de vie privée, considérer que la conscience des personnes est sacrée, ne pas porter de jugements.
Je vous doit un long développement philosophique sur le problème de la vérité (autour du problème de l'oppositon objectivisme-relativisme, sur la nature du vrai, sur la forme et la nature du débat, sur le problème de l'opposition et celui de la tolérance).
En trois mots, le problème de votre point de vue est qu'il ne vaut pas plus que celui d'un autre, parce qu'il n'est pas fondé, au sens profond du terme. En proclammant votre point de vue sacré et inattaquable dans la sphère privé (la vôtre, quoi), outre le fait que vous agissez conformément à l'espitémè, à l'esprit du temps, et non conformément à vous-même, vous annéantissez l'idée même de l'objectivement vrai pratique et vous tuez le débat autant que la possibilité de rechercher le vrai.
Je sais, ca a l'air ennuyeux et mal forulé (et ce sera sans doute un peu les deux), mais c'est indispensable au débats autour desquels nous tournons. Et je ne voudrait pas vous laissez sur le monologue "absolutiste" d'au-dessus qui a dû vous faire tirer un long soupir sans le minimum syndical d'explication.
Dieu vous garde, chère Axou.
Héraclius -
[quote]Hello cher Héraclius,[/quote]
Hello chère Axou. :)
[quote]A priori un curé de paroisse sait de quoi il parle ? je vous explique comment cela se pas concrètement dans les diocèses de France.
Il y a quelque chose que vous ne voulez pas comprendre concernant la conscience. Pour vous une conscience éclairée pense forcément comme l'Eglise et elle est érronée si elle est en désaccord. Mais si l'Eglise pensait comme cela , ce serait de la manipulation ! Eclairez votre conscience c'est à dire pensez toujours comme nous ! Ce n'est pas cela la liberté de conscience.[/quote]
Non, puisque précisément il est vrai qu'elle ne peut pas se tromper. Ultimement, la crainte de la tyrannie vient tujours de la crainte de la faibillité de l'autorité : comment pourrions-nous accorder tant de pouvoir à qelque chose qui peut faillir ? Le jour où elle faillira, n'allons-nous pas regretter notre soumission en la voyant user de ce pouvoir pour la mal ?
Or le problème, c'est justemment que l'Eglise ne peut pas se tromper ; oui, c'est toujours les individus qui ont tort. Jamais elle. Le jour où elle usera de son pouvoir pour la mal n'arrivera jamais. (Par esprit de précision, je parle ici du problème de la doctrine morale et de la définition des dogmes - rien à voir avec la faibillité du gouvernement de l'Eglise, de sa pastorale, de sa "culture", etc...).
Vous savez, chose intéréssante, il n'y a qu'une seule Foi. La Foi de l'Eglise. Cette Foi n'est pas la somme des fois des fidèles : elle est l'unique Foi à laquelle s'abandonnent les fidèles. Lorsque nous disons le [i]Credo[/i], le [i]je crois[/i], nous ne transformons pas une réalité universelle en réalité personelle, il n'y a pas "d'appropriation" de la Foi dans sa réalité personnelle ; il n'y a qu'une élévation à la Foi commune.
Le mot hérésie vient du terme grec qui signifie "choix". L'hérétique est celui qui change la Foi de l'Eglise et qui la ramène donc à lui. Au lieu d'adhérer, il choisit. Il s'érige lui-même en source de foi, il se donne une marge de manoeuvre par rapport à la Foi de l'Eglise.
L'hérétique est quelqu'un de sincère, généralement. Il en appelle généralement à l'Esprit Saint, comme quelque chose d'indépendant de l'Eglise. Il se réclamme d'un contact direct avec Dieu, là ou le catholicisme enseigne que l'Eglise est la médiation universelle du rapport de Dieu à l'Homme (c'est en ce sens qu'on entend "Hors de l'Eglise point de salut", c'est à dire que l'Eglise, même sous une forme invisible, est toujours la médiation de l'homme et de Dieu, que ce soit celle d'Axou et d'Héraclius ou celle d'un pygmée animiste au fin fond d'une forêt africaine).
Oui, l'Eglise exige la soumission la plus complète à a doctrine, sans la moindre nuance. C'est tout ou rien ; et cela peut-être tout parce qu'elle est le Corps du Christ animé par l'Esprit saint ; bref, parce que Dieu est avec elle et en elle. Elle est la [i]Societas Perfectas[/i]. C'est d'un absolu terrifiant, mais cet absolu a du sens précisément parce qu'elle a toujours raison. Elle nous permet donc d'acquérir l'humilité, parce qu'elle nous empêche de nous enseigner nous-même - or nos faisons de piètres enseignants, nous-même qui sommes atteint en profondeur par le péché originel.
Et l'Eglise, ce n'est pas une hiérarchie de pontifes : c'est le Christ lui-même, au seins duquel vivent les membres du Corps, quelle que soit leur fonction, éventuellement - souvent - défaillante, au sein de ce dernier. L'absolu de l'Eglise est l'absolu du Christ.
Il faut bien rappeller que nous n'avons aucune liberté morale face à Dieu. Dieu nous donne une Loi totalement inflexible. Nous sommes libres de l'enfreindre, mais en ce sens que nous avons un livre arbitre : nous pouvons l'enfreindre, mais nous devons y adhérer.
Il y a toutes les nuances de gris possibles dans l'ordre du pouvoir : on peut faire ce que l'on veut. Mais l'ordre du devoir est totalement binaire, noir et blanc. Avec le Christ ou contre le Christ. Le monde dans lequel nous vivons a pour fin unique notre choix, notre décision, entre le fait d'ordonner le pouvoir au devoir et celui d'être indépendant.
Le monde auqel nous sommes destiné ou du reste nous n'aurons plus le pouvoir : au paradis, notre choix a déjà étai fait, et donc nos sommes absolument soumis à l'Amour de Dieu. Le problème du monde moderne est qu'il érige la liberté comme une fin en soi. Or la liberté est un moyen vers la libre soumission à Dieu ; elle ne se justifie pas en elle-même.
[quote]Cet état d'esprit présent en Eglise (discrètement) depuis Vatican 2 et que le Pape François tente de développer (adroitement), il s'agit d'un renoncement de l'Eglise à la toute puissance : concrètement, dans certains cas, on ne sait pas qui est en état de grâce ou pas et la question dépasse les règles de l'Eglise. Vous ne voulez pas comprendre cela, pour vous les choses sont noire ou blanches mais vous passez peut-être à côté d'un mouvement de fond important.[/quote]
Les choses sont noires et blanches à partir du moment ou l'on pose des transcendantaux comme le Bien, le Vrai, l'Un, le Beau, etc...
Vous invoquez Vatican II, mais je vous invite à relire les textes sur la liberté de conscience : ils ne disent tout simplement pas ce que vous dites. Excusez-moi d'être un pharisien proche de la lettre alors que l'esprit vivifie, mais il faut un peu passer par la lettre quand même ; et la lettre du Concile ne dit juste pas ce que vous dites. Le texte dit que l'Eglise s'arrête à l'autel de la conscience parce qu'un homme qui agirait contre sa conscience invinciblemet erronée commettrait un péché. Point à la ligne. Vous lisez [i]autre chose[/i] ? Si oui, où ???
[quote]Cela me rappelle ce qu'a écrit Karl Greif Durkheim dans "l'Homme et sa double origine" :
"Le jour ou une personne ira se confesser à un prêtre à l'Eglise de ne pas avoir suivi une motion de l'Esprit Saint qui lui commandait un acte contraire à l'enseignement de l'Eglise, ce jour là, l'Eglise sera sauvée".[/quote]
Ce jour ne peut arriver. :)
L'Esprit Saint est quand même le prétexte numéro 1 des hérétiques dans l'histoire de l'Eglise. C'est le prétexte numéro 1 des ens qui veulent éviter un enseignement qui les dérange. Et c'est un prétexte sincère. Mais la vérité, c'est que l'Eglise et l'Esprit Saint ne sont pas divorcable.
L'Eglise n'est pas une ination humaine, même établie par Dieu : c'est une nation qui vit de l'Esprit.
[quote]Pour les personnes qui sont engagées dans la foi, qui pratiquent, font des retraites, se forment, je ne crois pas qu'il s'agit d'ignorance, il s'agit de chose beaucoup plus importantes : il s'agit de point de vue différent, il s'agit de sens et il s'agit de penser par soi -même, de liberté de choix par rapport à ce que dit l'institution Eglise.[/quote]
Il n'y a pas de point de vue autre que celui du Christ. Il est le chemin, la vérité, la vie. Et Son Corps qui exprime Sa dimension prophétique, c'est... l'Eglise.
[quote]Là bien sur il y a une différence de génération par rapport à la votre. La génération précédant la mienne (je parle des Catholiques pratiquants, y compris de nombreux prêtres) était soixante -huitarde et donc très remontée contre la hiérarchie, ne décolérait pas devant Humane Vitae, considérait les positions morales de l'Eglise comme obsolètes si ce n'est ridicules et l'engagement catholique était avant tout social.
Ma génération a été éduquée par cette génération là (parents, enseignants et religieux) et nous, la génération Jean-Paul 2 avons intégré certains idéaux de mai 68 (être libre de ses pensées et de ses choix) au point de ne même plus avoir besoin de nous positionner contre les "donneurs d'ordre". Nous étions juste à côté. Je me souviens qu'aux JMJ des années 90, les journalistes étaient très interloqués par cette jeunesse. En effet le Saint Père avait un discours très ferme sur la chasteté, la protection contre le sida par l'abstinence et losqu'on interviewait les jeunes participants, dans leur très grande majorité, ils avaient une vie amoureuse avant le mariage et une protection contre le sida moins ascétique faisait partie de leur vie.
Les journalistes avaient inventé une phrase : "les jeunes aiment le chanteur, ils n'aiment pas sa chanson". C'était faux, nous étions très emballés par l'engagement du Pape contre les dictatures communistes, contre l'ultra libéralisme, contre les puissances de l'argent, pour le dialogue inter-religieux. Concernant la morale amoureuse, les directives papales jusqu'au boutistes n'avaient tout simplement pas de sens.
Le sens moral était important mais vécu et choisi de manière différente et nous vivions ce désaccord de manière tellement détendue que nous ne pensions pas à exiger de la hiérarchie un autre positionnement comme le faisait la génération précédente, remontée comme une pendule.
Je me souviens qu'à Calcutta, nous étions une centaine de jeunes volontaires.
Bel échantillon des jeunes chrétiens du monde entier, du genre quand même pas tièdes : à la messe tous les jours à 6 h du matin, au service dans la journée auprès des mourants, handicapés et lépreux et tous les jours à 18h, au chapelet à à l'Adoration. De temps en temps, nous étions invités à de grandes réunions de relecture de vie autour d'un prêtre. Quand on nous demandait sur quel sujet nous voulions travailler, nous répondions toujours "la souffrance". Mais le prêtre chargé de l'accompagnement des volontaires était obsédé par la sexualité et voulait toujours parler de cela. C'est ce que nous pensions alors et le jugions intégriste mais avec le recul, il avait à coeur de nous amener à la morale catholique traditionnelle et c'était un parfait langage de sourds entre nous.
Il râbachait les principes que nous connaissions par coeur mais qui n'étaient pas les nôtres ! la majorité des jeunes présents n'avaient pas attendu le mariage, ou ne comptaient pas l'attendre, étaient favorables à la contraception... On assistait à de scènes comiques ou des filles disaient d'un ton péremptoire "mais je prends la pillule moi mon Père" et des garçons qui prenaient la parole en parlant de leur sexualité et comment ils la vivaient.
Ce prêtre en fait n'est jamais rentré en contact avec nous, n'a jamais pris le temps de nous écouter et d'essayer de nous comprendre et était acharné à essayer de convaincre cette génération qu'elle était dans l'erreur. Il a juste réussi à faire fuir les volontaires des journées de relecture... Homme de mai 68 contre-soixante-huitard (les plus rigides !) il ne se remettait pas de cette génération de jeune fervents catholiques qui "n'étaient pas dans le rang" et ne prenait même pas la peine de batailler contre lui. Il est resté "à côté" de nous, ll n'a pas su rentrer en relation avec nous, représentant d'une certaine Eglise qui se croit dans la toute puissance et qui ne sait pas accueillir, et qui ne voit pas l'essentiel, qui ne comprend pas ce qui se joue. Parce que l'essentiel, c'était quand même ce qui se passait entre nous et les plus pauvres des pauvres et c'est de cela que nous aurions eu besoin de parler.
C'est contre cette mentalité là que s'élève le Pape François et c'est pour l'accueil des personnes dans toute leur liberté et leur vérité qu'il "milite"...[/quote]
Mais il n'y a pas de "leur vérité", il y a une seule vérité. Et ce n'est pas mon point de vue, c'est la vérité. #intolérance #Retourverslepassé
:roule:
[quote]Ne pas chercher à convaincre, sortir du "j'ai tort, tu as raison" surtout en matière de vie privée, considérer que la conscience des personnes est sacrée, ne pas porter de jugements.[/quote]
Je vous doit un long développement philosophique sur le problème de la vérité (autour du problème de l'oppositon objectivisme-relativisme, sur la nature du vrai, sur la forme et la nature du débat, sur le problème de l'opposition et celui de la tolérance).
En trois mots, le problème de votre point de vue est qu'il ne vaut pas plus que celui d'un autre, parce qu'il n'est pas fondé, au sens profond du terme. En proclammant votre point de vue sacré et inattaquable dans la sphère privé (la vôtre, quoi), outre le fait que vous agissez conformément à l'espitémè, à l'esprit du temps, et non conformément à vous-même, vous annéantissez l'idée même de l'objectivement vrai pratique et vous tuez le débat autant que la possibilité de rechercher le vrai.
Je sais, ca a l'air ennuyeux et mal forulé (et ce sera sans doute un peu les deux), mais c'est indispensable au débats autour desquels nous tournons. Et je ne voudrait pas vous laissez sur le monologue "absolutiste" d'au-dessus qui a dû vous faire tirer un long soupir sans le minimum syndical d'explication. :p
Dieu vous garde, chère Axou.
Héraclius -