par Jean-Mic » dim. 20 sept. 2020, 12:06
katolik a écrit : ↑ven. 07 août 2020, 14:15
Membre de l'HNDL (Hospitalité Notre-Dame--de-Lourdes) comme piscinier , je reviens de Lourdes ou, durant 5 jours, j'ai accueilli aux piscines de nombreux pèlerins désirant participer au "Geste de l'eau".
Il est vrai que, comme je l'ai dit aux responsables, ce geste apporte peu de choses aux personnes qui, habituellement, se baignent aux piscines...Et la majorité des personnes connaissant les piscines ont fait demi-tour...
Par contre, pour ceux et celles voulant découvrir les piscines, qui viennent boire et "se laver" le visage, en famille avec des enfants, des personnes âgées, en groupe, toutes ces personnes ressortent avec des sourires, des remerciements, une joie, et même avec des larmes... J'étais perplexe au début mais je reconnais que ce "Geste de l'eau", dans sa simplicité, nous rapproche de Bernadette qui , suite à la demande de la Sainte-Vierge, s'est simplement humidifiée son visage et en a bu quelques goutes ....
Un prêtre, Hospitalier de l'HNDL, a également effectué ce "geste de l'eau" a de nombreux pèlerins et je sais que beaucoup de ces pèlerins en ont été très émus ...
Précisons, à toutes fins utiles, que la Dame a demandé à Bernadette : "Allez boire à la fontaine et vous y laver". Rien de plus ! Passez-moi l'expression, mais elle n'en a pas donné le
mode d'emploi... La forme et l'aménagement des Piscines (successives) et des Fontaines (successives) n'ont pas été dictés à Bernadette, à Mgr Peyramale, au Père Sempé, et à leurs successeurs par la Sainte Vierge. Et le rituel du bain non plus !!! L'eau de la Grotte, si belle et si fraîche, n'était pas si limpide lorsque Bernadette !
Précisons pour commencer que, si les premières Fontaines (
à vrai dire plus proche des abreuvoirs de nos villages que des rangées de robinets que nous connaissons ; où l'on pouvait au mieux plonger un bas, un pied ...) sont apparues dès 1862, les Piscines, elles, avec leurs
baignoires de pierre, ne sont apparues qu'en 1890.
Pour la construction des Piscines (successives), les hommes qui les ont conçues ont alors repris un modèle bien connu dans les Pyrénées en cette fin du XIXe siècle : les baignoires des eaux (et des boues) thermales. Pour les Fontaines à robinets, idem ; après l'abandon des premiers
abreuvoirs, elles prennent la forme des griffons des sources thermales, les donneuses d'eau en moins.
Le rituel du bain n'est pas exempt non plus de l'influence des cures thermales de l'époque. Mais, et cela est capital, sa dimension baptismale est évidente. Il est en effet largement inspiré du rite du baptême par immersion tel qu'il fut pratiqué jusqu'au VIIIe siècle (cf. les baptistères d'Aix-en Provence, Fréjus, Nevers, Poitiers, Genève, Lyon, etc.).
Ce n'est évidemment pas un hasard historique : la construction des premières piscines est concomitante avec les progrès de l'archéologie (une science en quelque sorte inventée au XIXe siècle) et le renouveau de l'histoire de la liturgie (discipline née au XVIIe, qui connaît un regain d'intérêt à la fin du XIXe), ces deux disciplines se penchant ensemble sur les baptistères ci-dessus cités.
Là où je veux en venir, c'est que les rituels qui entourent l'eau de la Grotte sont tout à fait contingents, qu'on les doit aux hommes et non à une prescription céleste. Il n'est donc pas inadmissible, encore moins hérétique, qu'ils évoluent et se plient aux circonstances. C'est ce qui vient de se produire (avec un temps de retard que l'on peut légitimement trouver excessif) avec ce Geste de l'eau, nouveau et temporaire, décrit par Katolik.
Si je me permets ce rappel historique, ce n'est pas pour minimiser la beauté du rituel du bain, auquel je suis profondément attaché (
j'ai déjà signalé que j'étais hospitalier de Lourdes depuis 45 ans, souvent servant aux Piscines), mais bien pour garder l'essentiel. L'essentiel, c'est la grâce divine, dont, seule, peut venir le miracle, à commencer par celui de ma conversion.
Boire et me baigner dans l'eau de la Grotte, toucher le Rocher, faire brûler un cierge (à Lourdes ou ailleurs), peuvent être utiles à ma foi et à mon espérance (cela, je peux en témoigner !), mais croire que mon salut (la seule chose qui compte) puisse être compromis sans ces gestes
trop humains sur des
choses, des
objets, des
éléments, médiateurs, ce n'est pas de la foi, c'est de la superstition !
[quote=katolik post_id=424885 time=1596802531 user_id=4312]Membre de l'HNDL (Hospitalité Notre-Dame--de-Lourdes) comme piscinier , je reviens de Lourdes ou, durant 5 jours, j'ai accueilli aux piscines de nombreux pèlerins désirant participer au "Geste de l'eau".
Il est vrai que, comme je l'ai dit aux responsables, ce geste apporte peu de choses aux personnes qui, habituellement, se baignent aux piscines...Et la majorité des personnes connaissant les piscines ont fait demi-tour...
Par contre, pour ceux et celles voulant découvrir les piscines, qui viennent boire et "se laver" le visage, en famille avec des enfants, des personnes âgées, en groupe, toutes ces personnes ressortent avec des sourires, des remerciements, une joie, et même avec des larmes... J'étais perplexe au début mais je reconnais que ce "Geste de l'eau", dans sa simplicité, nous rapproche de Bernadette qui , suite à la demande de la Sainte-Vierge, s'est simplement humidifiée son visage et en a bu quelques goutes ....
Un prêtre, Hospitalier de l'HNDL, a également effectué ce "geste de l'eau" a de nombreux pèlerins et je sais que beaucoup de ces pèlerins en ont été très émus ...[/quote]
Précisons, à toutes fins utiles, que la Dame a demandé à Bernadette : "Allez boire à la fontaine et vous y laver". Rien de plus ! Passez-moi l'expression, mais elle n'en a pas donné le [i]mode d'emploi[/i]... La forme et l'aménagement des Piscines (successives) et des Fontaines (successives) n'ont pas été dictés à Bernadette, à Mgr Peyramale, au Père Sempé, et à leurs successeurs par la Sainte Vierge. Et le rituel du bain non plus !!! L'eau de la Grotte, si belle et si fraîche, n'était pas si limpide lorsque Bernadette !
Précisons pour commencer que, si les premières Fontaines ([size=85]à vrai dire plus proche des abreuvoirs de nos villages que des rangées de robinets que nous connaissons ; où l'on pouvait au mieux plonger un bas, un pied ...[/size]) sont apparues dès 1862, les Piscines, elles, avec leurs [i]baignoires[/i] de pierre, ne sont apparues qu'en 1890.
Pour la construction des Piscines (successives), les hommes qui les ont conçues ont alors repris un modèle bien connu dans les Pyrénées en cette fin du XIXe siècle : les baignoires des eaux (et des boues) thermales. Pour les Fontaines à robinets, idem ; après l'abandon des premiers [i]abreuvoirs[/i], elles prennent la forme des griffons des sources thermales, les donneuses d'eau en moins.
Le rituel du bain n'est pas exempt non plus de l'influence des cures thermales de l'époque. Mais, et cela est capital, sa dimension baptismale est évidente. Il est en effet largement inspiré du rite du baptême par immersion tel qu'il fut pratiqué jusqu'au VIIIe siècle (cf. les baptistères d'Aix-en Provence, Fréjus, Nevers, Poitiers, Genève, Lyon, etc.). [size=85]Ce n'est évidemment pas un hasard historique : la construction des premières piscines est concomitante avec les progrès de l'archéologie (une science en quelque sorte inventée au XIXe siècle) et le renouveau de l'histoire de la liturgie (discipline née au XVIIe, qui connaît un regain d'intérêt à la fin du XIXe), ces deux disciplines se penchant ensemble sur les baptistères ci-dessus cités.[/size]
Là où je veux en venir, c'est que les rituels qui entourent l'eau de la Grotte sont tout à fait contingents, qu'on les doit aux hommes et non à une prescription céleste. Il n'est donc pas inadmissible, encore moins hérétique, qu'ils évoluent et se plient aux circonstances. C'est ce qui vient de se produire (avec un temps de retard que l'on peut légitimement trouver excessif) avec ce Geste de l'eau, nouveau et temporaire, décrit par Katolik.
Si je me permets ce rappel historique, ce n'est pas pour minimiser la beauté du rituel du bain, auquel je suis profondément attaché ([size=85]j'ai déjà signalé que j'étais hospitalier de Lourdes depuis 45 ans, souvent servant aux Piscines[/size]), mais bien pour garder l'essentiel. L'essentiel, c'est la grâce divine, dont, seule, peut venir le miracle, à commencer par celui de ma conversion.
Boire et me baigner dans l'eau de la Grotte, toucher le Rocher, faire brûler un cierge (à Lourdes ou ailleurs), peuvent être utiles à ma foi et à mon espérance (cela, je peux en témoigner !), mais croire que mon salut (la seule chose qui compte) puisse être compromis sans ces gestes [i]trop humains[/i] sur des [i]choses[/i], des [i]objets[/i], des [i]éléments[/i], médiateurs, ce n'est pas de la foi, c'est de la superstition !