par ademimo » sam. 01 août 2020, 1:34
Il n'y avait aucun problème pour venir en aide aux Hongrois. Le chemin était balisé, parfaitement connu. On connaissait parfaitement les luttes menées dans les Balkans. Budapest risquait de tomber (et a fini par tomber). Il suffisait de se rassembler et d'y aller. Le pape passait son temps à appeler les princes chrétiens à arrêter leurs conflits territoriaux incessants, à livrer leurs troupes pour les envoyer à la rescousse du roi de Hongrie. C'était très facile à faire, techniquement. Seulement voilà, ça coûtait de l'argent. Beaucoup d'argent.
Or, François Ier avait déjà entièrement ruiné son royaume et ses sujets pour conquérir son duché de Milan (je crois que la dépense engagée représente une année d'impôt, de mémoire, donc une somme considérable). Mais il a même continué de pressurer ses sujets pour tenter - inutilement - d'obtenir son élection à l'Empire. Des sommes énormes englouties dans cette opération. Cela ne suffisait pas. Pour s'assurer l'appui du pape, il s'est mis à dos tous les parlements pour les obliger à accepter l'abolition de la Pragmatique sanction (décision très lourde de conséquence dans l'histoire de France). Et cet appui ne lui a servi à rien, puisqu'il n'a pu éviter la guerre d'invasion et l'attaque de son duché, qui l'ont obligé à relancer une campagne massive d'impôts nouveaux. A la fin : royaume complètement ruiné, pour un gain nul.
Et les autres ne sont guère mieux, car pour combattre François, à commencer par Charles d'Autriche, ils se sont livrés à une politique identique.
Même le pape, en même temps qu'il militait pour la paix universelle, se comportait comme un souverain banal qui mène des intrigues et des guerres pour agrandir son territoire au détriment des puissances voisines (Venise, Florence, et autres petits duchés), placer les membres de son clan familial (en l'occurrence les Médicis). Je me demande même s'il était seulement sincère lorsqu'il appelait à cette paix, et si ce n'était pas un simple calcul politique. Ils ne sont guère brillants, nos papes, comme princes séculiers. Ni pires ni meilleurs que les autres souverains.
Quant à Poutine, c'est à nuancer. Son souci principal n'est pas de s'étendre, mais de protéger ce qui reste actuellement de l'empire russe. Car cet empire est fragile. La fédération russe est un regroupement de nombreuses petites républiques, notamment dans le Caucase et en Asie centrale. Si elles se dérobaient (et ça commence justement à vaciller en ce moment, si vous suivez l'actualité), les conséquences seraient sans doute dramatiques. Donc, on ne peut pas le comparer à Erdogan qui se trouve dans une dynamique exactement inverse.
Et pour parler de Macron, il me semble que les catholiques ont voté massivement pour lui. Mais ils sont libres de voter pour d'autres, s'ils veulent bien...
Il n'y avait aucun problème pour venir en aide aux Hongrois. Le chemin était balisé, parfaitement connu. On connaissait parfaitement les luttes menées dans les Balkans. Budapest risquait de tomber (et a fini par tomber). Il suffisait de se rassembler et d'y aller. Le pape passait son temps à appeler les princes chrétiens à arrêter leurs conflits territoriaux incessants, à livrer leurs troupes pour les envoyer à la rescousse du roi de Hongrie. C'était très facile à faire, techniquement. Seulement voilà, ça coûtait de l'argent. Beaucoup d'argent.
Or, François Ier avait déjà entièrement ruiné son royaume et ses sujets pour conquérir son duché de Milan (je crois que la dépense engagée représente une année d'impôt, de mémoire, donc une somme considérable). Mais il a même continué de pressurer ses sujets pour tenter - inutilement - d'obtenir son élection à l'Empire. Des sommes énormes englouties dans cette opération. Cela ne suffisait pas. Pour s'assurer l'appui du pape, il s'est mis à dos tous les parlements pour les obliger à accepter l'abolition de la Pragmatique sanction (décision très lourde de conséquence dans l'histoire de France). Et cet appui ne lui a servi à rien, puisqu'il n'a pu éviter la guerre d'invasion et l'attaque de son duché, qui l'ont obligé à relancer une campagne massive d'impôts nouveaux. A la fin : royaume complètement ruiné, pour un gain nul.
Et les autres ne sont guère mieux, car pour combattre François, à commencer par Charles d'Autriche, ils se sont livrés à une politique identique.
Même le pape, en même temps qu'il militait pour la paix universelle, se comportait comme un souverain banal qui mène des intrigues et des guerres pour agrandir son territoire au détriment des puissances voisines (Venise, Florence, et autres petits duchés), placer les membres de son clan familial (en l'occurrence les Médicis). Je me demande même s'il était seulement sincère lorsqu'il appelait à cette paix, et si ce n'était pas un simple calcul politique. Ils ne sont guère brillants, nos papes, comme princes séculiers. Ni pires ni meilleurs que les autres souverains.
Quant à Poutine, c'est à nuancer. Son souci principal n'est pas de s'étendre, mais de protéger ce qui reste actuellement de l'empire russe. Car cet empire est fragile. La fédération russe est un regroupement de nombreuses petites républiques, notamment dans le Caucase et en Asie centrale. Si elles se dérobaient (et ça commence justement à vaciller en ce moment, si vous suivez l'actualité), les conséquences seraient sans doute dramatiques. Donc, on ne peut pas le comparer à Erdogan qui se trouve dans une dynamique exactement inverse.
Et pour parler de Macron, il me semble que les catholiques ont voté massivement pour lui. Mais ils sont libres de voter pour d'autres, s'ils veulent bien...