par Fée Violine » sam. 19 janv. 2013, 19:50
Ben là, elle est plutôt habillée en doré ! C'est son visage et ses mains qui sont noirs.
J'ai trouvé en cherchant dans le forum un texte que Coeurderoy a posté à propos des couleurs
http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... t=couleurs:
Le bleu marial :
"Marie n'a pas toujours été habillée de bleu. Il faut même attendre le XIIème siècle pour que dans la peinture occidentale elle soit prioritairement associée à cette couleur. [...]
Auparavant, dans les images, Marie peut être vêtue de n'importe quelle couleur mais il s'agit presque toujours d'une couleur sombre : noir, gris, brun, violet ou vert foncé. L'idée qui domine est celle d'une couleur d'affliction, une couleur de deuil. [...]
C'est aux alentours de 1140 que les maîtres-verriers mettent au point le célèbre "bleu de Saint-Denis", lié à la reconstruction de l'église abbatiale . Ce bleu verrier exprime une conception nouvelle du ciel et de la lumière [...] Plus tard encore, dans les premières décennies du XIIIème siècle, quelques grands personnages, à l'imitation de la reine du ciel, se mettent à porter des vêtements bleus, ce qui aurait été impensable deux ou trois générations plus tôt. Saint Louis est le premier roi de France qui le fasse régulièrement.
[...] Avec l'art baroque, une mode nouvelle se met progressivement en place : celle des vierges d'or, ou dorées, couleur passant pour celle de la lumière divine. Cette mode triomphe au XVIIIème siècle et se maintient fort avant dans le XIXe. Cependant, à partir du dogme de l'Immaculée Conception - selon lequel, Marie, dès le premier instant de sa conception, par un privilège unique de Dieu a été préservée de la souillure du péché originel -, dogme définitivement reconnu par le pape Pie IX en 1854, la couleur iconographique de la Vierge devient le blanc, symbole de pureté et de virginité. Dès lors, pour la première fois depuis les temps les plus anciens du christianisme, la couleur iconographique de Marie et sa couleur liturgique sont enfin identiques : le blanc. Dans la liturgie en effet, depuis le Vème siècle pour certains diocèses et depuis le pontificat d'Innocent III (1198-1216) pour une bonne partie de la Chrétienté romaine, les fêtes de la Vierge sont associées à la couleur blanche.
Au fil des siècles, la Vierge est ainsi passée par toutes les couleurs ou presque, comme le montre une étonnante statue taillée dans un beau bois de tilleul peu après l'an mil et aujourd'hui conservée au musée de Liège. Cette vierge romane avait d'abord été peinte en noir, comme c'était fréquemment le cas à cette époque. Au XIIIème siècle, elle fut repeinte en bleu, selon les canons de l'iconographie et de la théologie gothiques.
Mais à la fin du XVIIème siècle cette même Vierge fut, comme tant d'autres "baroquisée" et quitta le bleu pour le doré, couleur qu'elle conserva pendant deux siècles environ, avant d'être visitée par le dogme de l'Immaculée Conception et, ce faisant, entièrement badigeonnée de peinture blanche (vers 1880). Cette superposition de quatre couleurs successives en un millénaire d'histoire fait de cette fragile sculpture un objet vivant ainsi qu'un exceptionnel document d'histoire picturale et symbolique"
Michel Pastoureau : Bleu, Histoire d'une couleur, Seuil 2000 pp 54-55
Ben là, elle est plutôt habillée en doré ! C'est son visage et ses mains qui sont noirs.
J'ai trouvé en cherchant dans le forum un texte que Coeurderoy a posté à propos des couleurs http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?f=10&t=13223&hilit=couleurs:
[quote]Le bleu marial :
"Marie n'a pas toujours été habillée de bleu. Il faut même attendre le XIIème siècle pour que dans la peinture occidentale elle soit prioritairement associée à cette couleur. [...]
Auparavant, dans les images, Marie peut être vêtue de n'importe quelle couleur mais il s'agit presque toujours d'une couleur sombre : noir, gris, brun, violet ou vert foncé. L'idée qui domine est celle d'une couleur d'affliction, une couleur de deuil. [...]
C'est aux alentours de 1140 que les maîtres-verriers mettent au point le célèbre "bleu de Saint-Denis", lié à la reconstruction de l'église abbatiale . Ce bleu verrier exprime une conception nouvelle du ciel et de la lumière [...] Plus tard encore, dans les premières décennies du XIIIème siècle, quelques grands personnages, à l'imitation de la reine du ciel, se mettent à porter des vêtements bleus, ce qui aurait été impensable deux ou trois générations plus tôt. Saint Louis est le premier roi de France qui le fasse régulièrement.
[...] Avec l'art baroque, une mode nouvelle se met progressivement en place : celle des vierges d'or, ou dorées, couleur passant pour celle de la lumière divine. Cette mode triomphe au XVIIIème siècle et se maintient fort avant dans le XIXe. Cependant, à partir du dogme de l'Immaculée Conception - selon lequel, Marie, dès le premier instant de sa conception, par un privilège unique de Dieu a été préservée de la souillure du péché originel -, dogme définitivement reconnu par le pape Pie IX en 1854, la couleur iconographique de la Vierge devient le blanc, symbole de pureté et de virginité. Dès lors, pour la première fois depuis les temps les plus anciens du christianisme, la couleur iconographique de Marie et sa couleur liturgique sont enfin identiques : le blanc. Dans la liturgie en effet, depuis le Vème siècle pour certains diocèses et depuis le pontificat d'Innocent III (1198-1216) pour une bonne partie de la Chrétienté romaine, les fêtes de la Vierge sont associées à la couleur blanche.
Au fil des siècles, la Vierge est ainsi passée par toutes les couleurs ou presque, comme le montre une étonnante statue taillée dans un beau bois de tilleul peu après l'an mil et aujourd'hui conservée au musée de Liège. Cette vierge romane avait d'abord été peinte en noir, comme c'était fréquemment le cas à cette époque. Au XIIIème siècle, elle fut repeinte en bleu, selon les canons de l'iconographie et de la théologie gothiques.
Mais à la fin du XVIIème siècle cette même Vierge fut, comme tant d'autres "baroquisée" et quitta le bleu pour le doré, couleur qu'elle conserva pendant deux siècles environ, avant d'être visitée par le dogme de l'Immaculée Conception et, ce faisant, entièrement badigeonnée de peinture blanche (vers 1880). Cette superposition de quatre couleurs successives en un millénaire d'histoire fait de cette fragile sculpture un objet vivant ainsi qu'un exceptionnel document d'histoire picturale et symbolique"
Michel Pastoureau : Bleu, Histoire d'une couleur, Seuil 2000 pp 54-55
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