La charte de la laïcité dans les écoles

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Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » mer. 15 janv. 2014, 20:45

http://www.postedeveille.ca/

Grand dossier sur Poste de veille concernant la charte de la laïcité, le port du hijab, etc. Le bout avec Elsy Fneiche «C'est mon choix» et Mohammed Hussein Fadlallah «Il est interdit au musulman de se soumettre volontairement à une loi non-islamique» n'est pas piqué des vers.

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par LaurentVan » lun. 09 déc. 2013, 11:29

“La laïcité, née dans les Loges, apparait comme une religion”


« Or si nous n’avons pas réussi, c’est que nous nous sommes occupés du matériel, on a remplacé dans le fond les aristocrates par les bourgeois, c’est ce qu’il s’était passé au 19ème siècle, mais on a laissé la domination intellectuelle à l’Église catholique, qui était extrêmement puissante. Et là, ils se disent non, il faut aussi qu’on s’occupe du spirituel et des consciences. Et je dois dire qu’il y a une importance déterminante de la franc-maçonnerie dans cette affaire-là. [...]

Donc ils se disent il faut inventer autre chose, le catholicisme c’est l’oppression, le protestantisme ça marche pas, et cet autre chose va s’appeler la laïcité. Mais une laïcité qui, née dans les loges, nourrie de toute cette histoire, va d’abord apparaître comme une religion laïque, ce terme est employé, « religion », contre la religion catholique. Et lorsque les républicains, fondateurs d’ailleurs de la religion laïque, vont prendre le pouvoir à travers l’école, dans le fond, ils vont, à travers les instituteurs, à travers les cours de morale laïque qui étaient publiés, à travers les programmes scolaires, et bien ils vont essayer de constituer non seulement une République matérielle, mais une République spirituelle. »

Vincent Peillon

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » dim. 01 déc. 2013, 16:20

Document :

Tu ne peux pas imposer tes pratiques religieuses dans un pays où la majorité n'est pas musulmane.


  • Algérien d'origine, anthropologue, historien et psychanalyste, Malek Chebel est un savant qui a consacré dix ans de sa vie à traduire le Coran en français. Il a publié une trentaine de livres, dont le Dictionnaire amoureux de l'islam, chez Plon. Cet homme parle donc d'autorité et il nous met en garde contre l'islamisme qui est en train, selon lui, de déstabiliser nos pays. Il se définit comme un laïc et s'inquiète vivement de notre tolérance à l'endroit des fondamentalistes.



Quand on lui raconte que des femmes en burqua se promènent dans les rues de Montréal, il s'exclame : «C'est dingue ! Je pense que la burqua est un cancer qui s'est imposé aux musulmans. C'est une anomalie qui n'a pas lieu d'être. Son apparition a même surpris les pays musulmans, car elle ne vient pas d'une terre musulmane. Elle a son origine avant l'islam dans une partie de l'Afghanistan et du Pakistan actuel. C'est un vêtement ethnique qui relève d'une culture clanique et qui n'est validé par aucun théologien sérieux de l'islam. La burqua prolifère là où il n'y a pas d'interdiction.»

Quel jugement porte-t-il sur le voile ? «La burqua, c'est une extrapolation de tout ce qui est négatif dans l'islam». Il explique qu'il y a deux types de voiles. Celui que porte la femme quand elle va dans un lieu de culte, qu'elle porte par respect et pudeur, parce qu'elle est croyante et pratiquante. L'important c'est qu'elle ne le porte pas avec ostentation. Car, affirme-t-il, dès qu'il y a exagération, que la femme s'affiche partout, c'est suspect. Puis, il y a le voile qui est une pure manipulation à ses yeux. C'est idéologique. Comme en Iran depuis Khomeiny en 1979. «C'est une arme politique qui crée une coupure entre les bons et les mauvais croyants et fait de celles qui ne les portent pas des mécréantes. Même si ces femmes sont croyantes, pratiquantes et plus instruites, celles qui portent le voile vont les considérer comme inférieures. C'est le monde à l'envers !»

Que pense-t-il des femmes voilées qui affirment le porter par choix et qui se décrivent même comme féministes ? «Il y a le féminisme d'un côté et l'islam de l'autre. On ne peut pas revendiquer le féminisme et croire à une vision du monde qui met les femmes de côté.» Malek Chebel insiste sur le fait que le voile sépare les femmes entre elles. «Et celles qui prétendent le porter par choix vivent dans un cadre moral rigide qui ne fait place à la liberté puisqu'il est idéologique. C'est le discours qu'elles entendent à la télévision, c'est le prêche à la mosquée, c'est l'opinion du mari, des frères, des voisins. Ces femmes sont donc aliénées. Ce n'est pas, dit-il, un choix informé. Si les femmes étaient vraiment libres, elles le porteraient dans les activités religieuses et l'enlèveraient dans l'espace publique par respect pour la communauté dans laquelle elles vivent. C'est très compliqué. Je comprend que les Québécois et les Canadiens soient confondus.

La charte : un début.

Lorsqu'on lui explique l'enjeu actuel de la charte de laïcité au Québec, il répond spontanément : C"est un bon début ! «Si j'avais un conseil à donner à votre gouvernement, c'est de poursuivre la réflexion, de continuer à informer la population et de prendre exemple sur les pays européens qui sont confrontés aujourd'hui aux conséquences de leur tolérance passée. Comme la Suisse, l'Angleterre, la Belgique, la France. Je sais par ailleurs qu'en Amérique du Nord, on se réclame aussi de la liberté individuelle comme d'un absolu. [...] Si vous acceptez la burqua et le voile dans la fonction publique, d'autres pratiques vont s'imposer comme les prescriptions halal et les minarets. Tout ce qui pose problème en Europe, vous allez en hériter. [...] Malek Chebel n'ignore rien de la permissivité canadienne. «Chez vous, toutes les idées vous traversent. La plupart s'en vont, mais l'islamisme va rester, car les islamistes sont très actifs et ils ont compris - hélas pour vous -, que le Canada est le paradis terrestre pour eux. Ils rêvent certainement de créer des espaces uniquement fondamentalistes.

Malek Chebel assure que les musulmans modernes doivent témoigner dans nos médias pour montrer le véritable islam. «Car les fondamentalistes détruisent l'islam - c'est pourquoi il faut les isoler. Mais il faut aller aussi vite qu'eux. Personnellement, je suis attaqué de toutes parts. Ils me traitent d'obsédé sexuel, de pervers, mais là-dessus, ils ont raison. Le sexe, c'est mon affaire (il éclate de rire). Mais comme ils savent que j'ai traduit le Coran, je suis devenu le pape au sein de l'islam. N'oubliez pas que la plupart des imams sont autoproclamés. Ce sont des ignorants qui ne connaissent rien du Coran. Ils ne sont pas théologiens, mais plutôt idéologues. Ils prennent à la lettre les versets du Coran. Impossible d'échanger intellectuellement avec eux.»

[...]

La mauvaise religion

«Mon combat à moi, affirme le penseur, c'est un combat pour la raison, pour un islam de la modernité. Je ne suis pas contre la religion, mais je dénonce la mauvaise religion. Dans l'islam existe un critère de compatibilité avec l'endroit où l'on vit. Tu ne peux pas imposer tes pratiques religieuses dans un pays où la majorité n'est pas musulmane. Le Coran dit qu'il faut trouver le juste milieu. Dans votre cas, la majorité doit définir sa propre identité, ses propres valeurs communes. Si les Canadiens disent :« notre culture permet à tout un chacun venant dans notre pays d'imposer ses pratiques, sa burqua, son voile, son harem, le Canada et le Québec vont être sur les braises.»

Malek Chebel persiste et signe malgré les menaces et les injures.[...] C'est un éclaireur qui met son intelligence, sa très vaste culture et son expérience personnelle au service de ce qu'il qualifie de lutte pour la civilisation d'aujourd'hui qui, selon lui, est menacée à travers la planète par l'islamisme. «Aucun pays n'est à l'abri contrairement à ce que pensent dans votre pays des gens qui n'ont jamais été confrontés à ce qui vous menace désormais.»

Source : Denise Bombardier, «Les grandes entrevues du samedi», Le journal de Montréal, samedi 30 novembre 2013, p.46

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Peccator » ven. 29 nov. 2013, 1:10

Le pape plaide pour le droit des croyants de s’exprimer dans l’espace public

Le pape François a mis en cause, jeudi 28 novembre devant les membres du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, une certaine « pensée unique » laïque sécularisée refusant la diversité religieuse, plaidant pour le droit des croyants de s’exprimer dans l’espace public « dans le respect des convictions d’autrui ». Un sujet qu’il avait déjà évoqué le matin dans son homélie à Sainte-Marthe, dans laquelle il avait regretté que « certains pouvoirs de ce monde » voudraient que la religion soit « une chose privée ».

Dans un discours devant les participants à l’assemblée plénière du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le pape a exprimé deux « non » : non à « une fraternité feinte » dans le dialogue entre religions, où chaque responsable religieux, pour assurer une bonne entente factice, « feindrait de renoncer à ce qui lui est le plus cher ». Non à une bonne entente seulement de façade avec les sociétés sécularisées, a-t-il ajouté, au nom du respect du dogme d’une « pensée unique théoriquement neutre ».

« Nous avons assisté dans l’histoire aux tragédies des pensées uniques », a-t-il remarqué dans un ajout à son discours.

« LA RELIGION EST VUE COMME INUTILE ET MÊME DANGEREUSE »
Le pape a regretté « une peur que nous voyons augmenter dans les sociétés les plus fortement sécularisées : la peur envers la dimension religieuse en tant que telle ».

« La religion est vue comme inutile et même dangereuse, a continué le pape devant les membres du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Parfois on prétend que les chrétiens doivent renoncer à leurs convictions religieuses et morales dans l’exercice de leur métier. L’idée est répandue que c’est seulement en cachant son appartenance religieuse qu’on peut assurer la coexistence, en se rencontrant dans une sorte d’espace neutre, privé de références à la transcendance », a-t-il remarqué.

« Comment serait-il possible de créer de vraies relations, de construire une société qui soit une vraie commune, en imposant de mettre de côté ce que chacun juge être une partie intime de son être ? », s’est-il demandé.

« LE DIALOGUE INTERRELIGIEUX ET L’ÉVANGÉLISATION NE S’EXCLUENT PAS »
« L’avenir repose sur la diversité, non sur l’homogénéisation sur une pensée unique théoriquement neutre », a encore estimé le pape, appelant les catholiques à « avoir le courage » de se présenter « pour ce qu’ils sont », « bien sûr dans le respect de la conviction des autres ».

Le pape a fait le même raisonnement pour le dialogue souvent difficile avec les autres cultes comme l’islam, reprenant les conceptions de Benoît XVI sur un dialogue dans la vérité : « dialoguer ne signifie pas renoncer à l’identité (…) et pas non plus à céder à des compromis sur la foi et la morale chrétienne ».

« Le dialogue interreligieux et l’évangélisation ne s’excluent pas, mais s’alimentent réciproquement », a-t-il soutenu, alors que d’autres responsables religieux ressentent l’évangélisation comme une agression.

Source : AFP, via La Croix.

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » ven. 22 nov. 2013, 3:53

Laurentvan,
Le message des catholiques est de toute évidence fortement freiner par la Laïcité.
Il n'est aucun Français qui se trouve dans l'impossibilité physique, matérielle ou intellectuelle, de connaître le message de l'Église catholique. Où allez-vous chercher une pareille chose ? L'État français soutient d'une certaine manière l'Église catholique en France. Les évêques vont bénéficier des mêmes services que les autres (routes, électricité, gaz, chauffage, téléphonie, police, train pour véhiculer les pélerins à Lourdes, Internet, télé, radio, etc.)

Ce qui est un frein pour vous c'est l'existence de contradicteurs. Ah ! il existe des contradicteurs de l'Église qui peuvent s'exprimer, pour répercuter leurs propres idées via la presse, la télé, le cinéma et tout.


Vous le direz ici :
A contrario les défenseurs de la laïcité eux ont toutes les libertés de délivrer leurs messages Franc maçonniques en commençant par les plus vulnérables d'entre nous.
Eh oui, il arrive que ceux qui pensent autrement peuvent occuper certaines positions de pouvoir (être propriétaire d'un journal est déjà jouir d'un certain pouvoir) et d'où ils tenteront de faire partager et finalement prendre chair à leurs idéaux de société. C'est le jeu de la démocratie qui est ainsi fait.


Quant à Peillon, il n'est pas la France à lui tout seul. Déjà dit. Vous ne pourrez jamais empêcher qui que ce soit de pérorer, de plastroner ou d'imaginer ce qu'il veut.

Que Peillon puisse avoir personnellement ses entrées dans une loge ou une autre n'en fait pas pour autant la démonstration que c'est sa loge favorité qui devrait contrôler la France ou l'Europe tout entière tant qu'à faire ! Quand de Gaulle dirigeait la France mais il aurait peut-être fallu croire que c'est l'Église qui dirigeait le pays en sous-main ? à cause des croyances religieuses du grand Charles ? Voyons ...

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » ven. 22 nov. 2013, 3:08

Suliko,
... les valeurs laïques modernes ont-elles été une chance pour l'Eglise?
La pensée critique, la liberté d'agir, la société de droit sont toujours des chances pour l'Église. Il serait difficile de voir comme une malchance pour l'Église la victoire des alliés en 1945, une malchance tous les beaux programmes internationiaux d'entraides de l'ONU avec ses grands objectifs que n'auraient pas renié des bataillons entiers de jésuites. Les frontières sont poreuses entre les valeurs de l'Église et les valeurs laïques modernes. La défense des minorités religieuses n'en constituerait qu'un exemple.

Où ai-je parlé de l'avenir?
Ici :
Vous aurez beau dire, cette neutralité sera, en raison des circonstances historiques, toujours plus hostile au christianisme
C'est vous qui me proposerez le tableau suivant : une hostilité quelconque (sournoise, plus ou moins déclaré, etc.) devrait être «plus grande entre le système républicain français et le catholicisme» qu'entre cette république et n'importe quelle religion pour commencer, puis ensuite me ferez la projection qu'il devrait toujours en être ainsi (cf ''sera'' = futur).

Premièrement, je ne serais même pas d'accord avec ce poncif de départ des traditionnalistes, ce poncif selon lequel les politiciens de la république seraient par principe «plus hostile au christianisme» qu'à tout autre système de pensée philosophico-religieux.

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par LaurentVan » mar. 19 nov. 2013, 10:05

Cinci a écrit :La soumission au gouvernement civil est une recommandation apostolique, vous savez. Maintenant, pensez-vous que vous pourriez avoir le contrôle sur ce que les gens aimeraient croire dans leur fors intérieur ?
La belle affaire! Recommandation n'est pas loi. Le rôle d'un catholique c'est de transmettre les paroles du Christ.

Le verbe "contrôler" c'est pour les machines!

Dieu nous a donné le libre arbitre. Ainsi vous avez la liberté de suivre votre chemin avec Dieu ou loin de lui mais vous ne le ferez pas sans savoir la vérité et Dieu est la Vérité.
Une fois qu'ils la connaitront, ils choisiront le chemin qu'ils souhaitent prendre en connaissance de cause.

Le message des catholiques est de toute évidence fortement freiner par la Laïcité. A contrario les défenseurs de la laïcité eux ont toutes les libertés de délivrer leurs messages Franc maçonniques en commençant par les plus vulnérables d'entre nous.

Exemple d’actualité :

«Nous voulons refonder l'école de la République. Et nous voulons refonder la République par l'école!» En cette soirée du 16 novembre, debout derrière le pupitre de l'orateur, dans le grand temple Groussier du Grand Orient de France (GO), au siège parisien de l'obédience, rue Cadet (Paris IXe), Vincent Peillon, le ministre de l'Éducation nationale, sait que l'assistance, composée essentiellement de francs-maçons, lui est acquise.

Source :Figaro http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... macons.php

Les Hommes qui pensent que la Laicite est la neutralité religieuse se trompent allégrement !

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » sam. 16 nov. 2013, 16:32

En complément :


L'islam, pas touche !

Ainsi donc, on ne peut pas faire le procès de l'islam. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est François Legault. Et à quel titre serait-il donc interdit de faire le procès d'une religion ? On ne le saura pas ! Cela fait trois siècles qu'on fait le procès de la chrétienté sous toutes les coutures, mais l'islam, pas touche ! Avez-vous entendu le silence assourdissant qui a entouré les propos de Jean Allaire ? Le pauvre a eu le malheur de dire que l'islam était une religion violente. Est-ce à cela que pensait l'ancien humoriste Marc Laurendeau cette semaine en affirmant qu'aujourd'hui, Les Cyniques n'auraient pas le droit de rire des autres religions comme ils le firent de nos bons vieux curés dans les années 1960 ?

Et pourtant, Jean Allaire n'a rien dit de nouveau. Que l'islam entretient un rapport équivoque avec la violence, c'est ce qu'on dit longtemps avant lui des penseurs d'horizons aussi divers que l'anthropologue René Girard, le théologien protestant Jacques Ellul, et plus récemment, le philosophe athée Michel Onfray. «Il y a une légitimité de la violence dans l'islam, principalement dans l'affrontement avec les infidèles», affirmait en entrevue René Girard. Et il ajoutait que cela «pose ici un défi dont on ne voit pas très bien comment l'Occident peut y répondre».

Il y a quelques années, j'ai eu la chance d'interviewer Abdelwahab Mebdeb. D'origine tunisienne, ce fin connaisseur de la culture arabo-musulmane anime l'émission hebdomadaire Culture d'islam sur France Culture. Il fut l'un des rares intellectuels à ne pas s'indigner lors de la tempête médiatique provoquée par le discours de Benoit XVI prononcé à Ratisbonne en 2006. Peu avant son voyage en Turquie, le pape avait cité un ancien empereur de Byzance, Manuel II Paléologue, qui critiquait l'islam pour son utilisation de la violence.

Mebdeb savait de quoi le pape voulait parler. Comme Jean Allaire, il estime que «la violence a été déposée dans le berceau de l'islam à sa naissance». Il n'en conclut pas pour autant que, globalement, l'islam a été plus violent que la chrétienté - cela reste à voir, dit-il. Mais, pour lui, le rapport des musulmans à la violence est radicalement différent de celui des chrétiens.

«Les chrétiens ont mis 1000 ans pour créer la guerre sainte, confiait-il. Ce n'est qu'au XIe siècle qu'apparaissent les croisades et la notion de guerre sainte, qui trahit la lettre évangélique et s'inspire probablement de l'idée de djihad. Les intégristes musulmans, eux, peuvent trouver la légitimation de leur action dans la lettre du Coran. Mohammed n'a pourtant rien inventé de nouveau. Il est dans la continuité directe du Deutéronome où la guerre de l'Éternel annonce mot pour mot la charte du djihad. Quand un chrétien veut épurer le contentieux des croisades et de l'Inquisition, il doit revenir à la lettre du Nouveau Testament. Il faut espérer que les musulmans, eux, trahissent justement la lettre du Coran.»

Nier ce rapport ambigu à la violence, l'islam et son texte fondateur, c'est se fermer les yeux sur les défis auxquels cette religion est aujourd'hui confrontée. Et cela alors même que la modernité pousse des millions de nouveaux fidèles à accéder pour la première fois directement au texte, par le livre ou sur Internet. Nier ce problème, c'est laisser libre cours aux intégristes qui font du Coran un texte intouchable «dicté par Dieu» et auquel l'homme n'aurait plus qu'à obéir. Ce que ne furent jamais les Évangiles, écrits par des hommes sujets à l'erreur et capables d'interprétation.

Le relativisme de l'époque enseigne que toutes les religions se valent. Ou, ce qui revient au même, qu'elles sont que superstitions. Concernant la violence, rien n'est plus faux. Le théologien Jacques Ellul a illustré cette différence en montrant comment le Coran avait intégré le personnage de Jésus, mais en supprimant étrangement sa crucifixion. Un prophète musulman ne pouvait être à ce point un «looser» et mourir ainsi sans combattre simplement par amour pour les hommes. C'était tout simplement inconcevable !

En 2004, lors du débat sur le projet de loi français interdisant aux élèves de porter des signes religieux à l'école, Abdelwahab Medbed s'était offusqué de voir défiler des intégristes dans les rues de Paris. Les mêmes qui ont récemment défilé à Montréal. Voici ce qu'écrivait alors cet amoureux de la culture arabo-musulmane :

«Telle est la contradiction flagrante entre ceux qui se réclament d'abord d'une loi divine et le pays qui les accueille, dont l'identité est bâtie sur un droit fabriqué par la raison humaine. Un vieil immigré marocain, bon et pieux musulman, me dit combien il est outré par cette manifestation agressive qui, selon lui, déshonore le pacte de l'hospitalité, lequel répartit les devoirs entre deux pôles : celui qui accueille doit ouvrir ses portes sans condition, sans savoir qui vous êtes; et celui qui vient et entre doit respecter le code et la loi instaurée par celui qui reçoit.» Comme quoi la sagesse est aussi musulmane.

Christian Rioux à Paris, Le Devoir, vendredi le 15 novembre 2013, cahier A, p.3

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Suliko » sam. 16 nov. 2013, 12:01

Bonjour cinci,
Je ne sache pas que les Belges aurait dû être témoins de chrétiens ou de catholiques, mais alors martyrisés tout spécialement par leur propre gouvernement, à raison de leur conviction chrétienne, et ce, au cours des 150 dernières années. Soyons sérieux.
Sauf que je n'ai jamais parlé de persécution et de martyre, mais d'hostilité! Et je ne parle pas spécialement des 150 dernières années, mais des dernières décennies. Si vous ne saisissez pas que l'hostilité peut se manifester autrement que par la violence, c'est un autre problème: moi je vous parle d'hostilité larvée envers la culture catholique européenne, envers une partie de notre héritage.
Et soit dit en passant, je ne pense pas que l'on puisse accuser tout le temps l'état et la société de nous être hostiles, car d'après moi, la plus grande responsabilité incombe à l'Eglise de ces dernières décennies, qui a bien mal défendu la religion...
D'autre part, vous ne savez rien de l'avenir non plus.
Où ai-je parlé de l'avenir?
Alors il est juste vexant de voir comment les fameux principes laïques peuvent être ponctuellement bradés
Oui, mais ce n'est pas de cela dont je parle, mais de la manière dont les principles laïcs servirent d'arme en faveur du sécularisme et comment cette arme était avant tout dirigée contre l'Eglise. En résumé, je ne vous parle pas de l'abandon partiel de ces valeurs laïques pour des raisons bassement utilitaristes, mais de la nocivité potentielle de ces valeurs en soi. C'est à cela que j'aimerais que vous répondiez: les valeurs laïques modernes ont-elles été une chance pour l'Eglise?

Suliko

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » sam. 16 nov. 2013, 8:08

Suliko,
Vous aurez beau dire, cette neutralité sera, en raison des circonstances historiques, toujours plus hostile au christianisme qu'aux religions "exotiques"...
Faux.


Le système parlementaire occidental s'est plutôt bien accommodé du christianisme, la plupart du temps, au contraire de ce que vous raconter. C'était bien le cas en Angleterre, au Canada comme aux États-Unis. Je ne sache pas que les Belges aurait dû être témoins de chrétiens ou de catholiques, mais alors martyrisés tout spécialement par leur propre gouvernement, à raison de leur conviction chrétienne, et ce, au cours des 150 dernières années. Soyons sérieux.

Non, il n'aura jamais fait meilleur être musulman en France plutôt que catholique ou protestant. Il faudrait cesser de déconner un peu. Je vous fiche mon billet qu'il valait encore mieux - et largement ! - être catholique dans l'Algérie de 1950 au lieu que d'y être musulman.

D'autre part, vous ne savez rien de l'avenir non plus. Comment l'islam sera-t-il considéré en Occident dans quelques années ? Ce pourrait être aussi bien l'inverse de ce que vous croiriez et les islamistes pourraient aussi bien subir la loi du balancier, le retour du bâton. Vous n'en savez rien, moi non plus. Personne n'a une boule de cristal.

Ce que l'on peut savoir par contre, c'est comment des politiciens indifférents en matière religieuse pour commencer, ignorants, opportunistes ou veulent, et alors pour le bien de l'avancement de leur carrière sur la scène publique, peuvent alors comme extrêment facilement souhaiter aussi se conformer à l'humeur ambiante, qui est un mélange d'affairisme et d'a-plat-ventrisme devant les désidératas des investisseurs étrangers (arabes entre autres) et comment l'argent peut passer facilement avant les principes. Alors il est juste vexant de voir comment les fameux principes laïques peuvent être ponctuellement bradés, du moment que les uns pourraient trouver un avantage personnel à pouvoir le faire, pour parler ici des politiciens en exercice (genre Sarko, Couillard et autres). C'st un peu comme le problème de la corruption, et je ne le dis pas au sens bassement pécunier du terme.

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » sam. 16 nov. 2013, 7:21

Vu :


La libérale Houda-Pépin fustige la position de son parti

«La députée libérale Fatima Houda-Pépin refuse de se taire plus longtemps. Elle est en rupture ave la position de son parti sur la laïcité de l'État et a décidé de se vider le coeur, dans un texte transmis en exclusivité à La Presse canadienne, jeudi.

Se disant «sidérée, blessée et choquée» par les déclarations récentes de son collègue Marc Tanguay sur le tchador, elle a fait parvenir une lettre dans laquelle est se demande s'il faut conclure que son parti a pris pour modèle de l'égalité hommes-femmes des pays comme l'Arabie saoudite et l'Iran.

Mme Houda-Pépin, musulmane d'origine marocaine et depuis longtemps préoccupée par la montée de l'intégrisme, gardait le silence depuis des mois sur la charte des valeurs et refusait toutes les demandes d'entrevues portant sur la position du Parti libéral du Québec (PLQ), qui s'oppose à toute interdiction de porter des signes religieux, quels qu'ils soient, si le visage est découvert.

Dans son texte, véritable coup de gueule, la députée de La Pinière depuis 1994 y affirme que le Parti libéral doit au contraire accepter de limiter les droits, même fondamentaux, «quand l'intérêt public l'exige», dans ce cas-ci au nom de l'égalité entre les hommes et les femmes. Elle donne une perspective historique à sa démarche. Car il y a des précédents, fait valoir la députée, rappelant que le premier ministre Robert Bourrassa avait légiféré en faveur des droits collectifs en matière d'affichage commercial, à la fin des années 1980, n'hésitant pas à invoquer la clause dérogatoire pour soustraire le Québec aux chartes des droits, québécoise et canadienne. [...] «... oui, en démocratie, il est permis d'interdire, quand l'intérêt public l'exige. L'égalité hommes-femmes est un droit fondamental qui demeure fragile à l'ère des intégrismes qui caractérise notre siècle. Il faut le protéger et le défendre et non le mettre en péril», écrit-elle dans brûlot, qui tient un un peu plus d'une page et s"intitule : «Je suis libérale et fédéraliste et je suis contre le tchador à l'Assemblée nationale.»

Le tchador à l'Assemblée nationale


C'est le contenu d'un article de La Presse canadienne diffusé mardi qui a soulevé la colère de la députée, et elle a décidée d'y réagir par écrit. En entrevue, le député libéral porte-parole en matière de laïcité, Marc Tanguay, affirmait que la position du Parti libéral sur les signes religieux signifiait qu'une femme portant le tchador serait la bienvenue parmi les candidates du Parti libéral aux prochaines élections. Il ajoutait que, par respect absolu des libertés fondamentales, il se sentirait parfaitement à l'aise de siéger aux côtés d'une députée recouverte d'un tchador.

«C'est la goutte qui a fait déborder le vase», écrit Mme Houda-Pépin, en précisant que jamais cette question du tchador n'avait été soulevée en caucus.

«Est-ce que c'est ça le modèle de l'égalité hommes-femmes que le Parti libéral du Québec veut mainteant présenter à la face du Québec ? Est-ce que les Québécoises ont fait tout ce chemin pour en arriver à prendre pour modèle de l'égalité celui de l'Arabie saoudite ou de l'Iran, des ayatollahs ?», s'interroge la députée, qui dit s'exprimer en son nom personnel.

La position actuelle de M. Couillard constitue donc, à ses yeux, une rupture avec l'histoire du Parti libéral, au chapitre de l'avancement des femmes et de la neutralité religieuse de l'État.

«Suis-je encore dans le Parti libéral dont les élites politiques et intellectuelles se sont relayées pendant un siècle, pour mener un combat courageux pour la séparation de l'Église et de l'État au Québec ? Suis-je encore au Parti d'Adélard Godbout qui a accordé aux Québécoises le droit de vote et d'éligibilité des femmes, un droit gagné de haute lutte par les suffragettes et les militantes libérales ? Suis-je encore au même Parti qui a institué l'école obligatoire forçant les parents de toutes les régions du Québec à scolariser leurs enfants, garçons et filles ?», ajoute la députée.

Puis elle enfonce le clou : «Suis-je encore au Parti libéral du Québec de la Révolution tranquille qui a fait élire la première femme députée à l'Assemblée législative, Marie-Claire Kirkland, qui a mis fin à la tutelle des femmes, en faisant adopter la loi sur la capacité juridique de la femme mariée ? Quand on connaît la signification du tchador et de sa variante afghane, le tchadri, comment peut-on justifier l'acceptation d'un tel symbole dans ce haut lieu de notre démocratie qu'est l'Assemblée nationale ?», poursuit-elle.

Celle qui se bat depuis des années au sein du Parti libéral pour qu'il s'oppose plus vigoureusement à l'intégrisme religieux ne peut donc concevoir que le PLQ envisage d'ouvrir ses portes à des candidates pudiquement cachées sous un grand voile noir, symbole de misogynie et d'oppression. «Je refuse toute dérive vers le relativisme culturel sous couvert de religion, pour légitimer un symbole, comme le tchador, qui est l'expression même de l'oppression des femmes, en plus d'être la signature de l'intégrisme radical», écrit-elle.

Ancienne vice-présidente de l'Assemblée nationale, seule députée de confession musulmane, Mme Houda-Pépin prépare un projet de loi pour lutter contre l'intégrisme.»

- Jocelyne Richer, Le Devoir, vendredi le 15 novembre, cahier A, p.1

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Peccator » jeu. 14 nov. 2013, 16:19

Il y a aussi officiellement des cathos à l'Assemblée Nationale, à travers le Service pastoral d'études politiques (SPEP).
http://spep.typepad.fr/spep/pr%C3%A9sen ... -spep.html

La différence majeure, c'est que le SPEP reçoit les parlementaires dans les locaux de Ste Clotilde, au lieu d'organiser des colloques dans les locaux mêmes du palais Bourbon. Une différence qui dit tout : l'Eglise respecte la loi de 1905.

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Christophe » jeu. 14 nov. 2013, 7:36

La laïcité en France, c'est l'organisation de colloques franc-maçons au sein même de l'Assemblée Nationale :
:arrow: http://www.egaliteetreconciliation.fr/C ... 21279.html

On savait que la FM était la religion officieuse de la République Française. Mais maintenant, plus personne ne s'en cache…

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » mer. 13 nov. 2013, 18:47

LaurentVan,
Vous devriez discuter de la manière de revenir à une religion dominante dans le cœur des hommes plutôt que de discuter sur sa soumission au gouvernement.
La soumission au gouvernement civil est une recommandation apostolique, vous savez. Maintenant, pensez-vous que vous pourriez avoir le contrôle sur ce que les gens aimeraient croire dans leur fors intérieur ?

Re: La charte de la laïcité dans les écoles

par Cinci » mer. 13 nov. 2013, 18:01

Je m'adresse à Suliko.

Les biais politiques pour s'opposer nettement à dix mille religions différentes sont le fait des théocraties ou d'un régime confessionnel à mon sens.

C'est quand vous prétendrez détenir officiellement la Vérité sur le plan religieux que vous pourrez être réellement intolérant par la suite (politiquement, on s'entend) envers les erreurs métaphysiques, les hérésies et autres diableries. L'absence d'égalité devant la loi pour le déviant «métaphysique» : c'est en Iran que vous trouverez ça, en Arabie, au Pakistan, non pas dans la France contemporaine, au Canada ou aux États-Unis.

La Babel des monstrueux capitalistes, matérialistes et idôlatres de l'argent se contrefiche des religions, des disputes théologiques, des excommunications. La neutralité (indifférence du pouvoir politique ici à l'égard de la Vérité religieuse) se trouve dans ce système libéral et qui ne fait pas non plus de la religion un motif de discrimination. Vous serez neutre ou indifférente la journée par exemple où il ne vous dérangerait guère d'épouser un musulman, un athée, un protestant ou autre.

Après

Je vous ai dit que le gouvernement français (peu importe; cubain, suédois, hollandais, québécois) pouvait bien promouvoir une politique ou une autre qui contreviendrait aux idées de la Bible. La chose ne prouve pas en soi que ce même gouvernement serait spécialement hostile aux catholiques comme ça prouve pour commencer qu'il est indifférent en matière religieuse. Or le gouvernement indifférent contrevient tout en même temps aux idées de la Thora, du Talmud, du Coran et etc ...

Qu'un gouvernement républicain d'aujourd'hui soit pour vous un gouvernement d'impies (encourageant le vice par conséquent et donc dépouvu de neutralité en ce sens) ne change strictement rien au fait de ce que je dis. Le gouvernement pose un regard neutre sur la qualité religieuse des gens, en ce qu'il ne tient pas le christianisme comme supérieur au judaïsme ou l'inverse. Quand un gouvernement ne considère pas la religion des gens comme un critère pour être ministre (ou ne pas l'être), alors on dit qu'il est neutre sur le plan religieux.

Merci.

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