par Jean-Mic » lun. 11 nov. 2019, 14:22
Vous avez raison sur un point, mais sur un point seulement.
Il a bien existé un vandalisme post-conciliaire après Vatican II, avec beaucoup de bêtise et beaucoup d'ignorance ...
... mais il est loin d'être le seul moment de vandalisme interne à l'Église.
Petit retour historique (je m'en tiendrai uniquement à la France) :
Rappelons que le terme-même de vandalisme a été inventé par l'Abbé Grégoire en 1794, mais que la réalité est aussi ancienne que l'histoire humaine ; il dénonçait prioritairement les destructions de la Révolution, et entendait "
créer le nom pour faire cesser la chose".
Parmi les auteurs du 19ème siècle, Montalembert (qui n'a rien d'un contempteur de la religion) dénonçait à son tour les destructions successives de merveilles de l'art chrétien par des chrétiens, et ce à plusieurs périodes de l'histoire de l'Église. Il citait par exemple la
"querelle des images" (ou crise iconoclaste) qui vit brûler en masse icônes et livres enluminés, et piocher ou buriner mosaïques et peintures murales,
avant que
le concile de Nicée II (787) n'y mettre un coup d'arrêt, qui d'ailleurs mettra plus de cinquante ans (jusqu'en 843) à être pleinement appliqué.
L'ouvrage de référence sur le sujet du vandalisme reste celui de
Louis RÉAU, Histoire du vandalisme, les monuments détruits de l'art français, Paris, 1959. L'auteur établit une classification des actes de vandalisme : vandalisme guerrier, vandalisme anti-religieux (d'une religion contre une autre, d'un régime athée contre une religion), vandalisme par ignorance (pilleurs de tombe), vandalisme "puéril" (sous l'emprise de l'alcool par exemple), vandalisme impérialiste (dit également
elginisme, en référence à Lord Elgin qui ramena les frises du Parthénon à Londres), etc. J'en passe, la liste est longue et l'ouvrage compte deux tomes.
- 51RQ6G676SL._SY291_BO1,204,203,200_QL40_.jpg (10.3 Kio) Consulté 1111 fois
Louis Réau n'oublie pas d'épingler au passage ce qu'il appelle le
"vandalisme embellisseur des chanoines" (quel oxymore !), qu'il classe comme une forme du "vandalisme par ignorance". Il ne parle évidemment pas du vandalisme post-conciliaire d'après Vatican II (l'ouvrage est paru en 1959). Il vise là en particulier les démolitions qui se sont multipliées
après le concile de Trente : destruction des vitraux médiévaux, grattage des peintures, démolition des jubés, remplacement des autels médiévaux par des autels baroques, etc.
Comme vous le voyez,
Nihi novi sub sole, rien de nouveau sous le soleil !
Cette mise en perspective historique m'a parue utile avant l'ouverture du débat.
Vous avez raison sur un point, mais sur un point seulement.
[centrer][b]Il a bien existé un vandalisme post-conciliaire après Vatican II, avec beaucoup de bêtise et beaucoup d'ignorance ...
... mais il est loin d'être le seul moment de vandalisme [i]interne[/i] à l'Église.[/b][/centrer]
Petit retour historique (je m'en tiendrai uniquement à la France) :
Rappelons que le terme-même de vandalisme a été inventé par l'Abbé Grégoire en 1794, mais que la réalité est aussi ancienne que l'histoire humaine ; il dénonçait prioritairement les destructions de la Révolution, et entendait "[i]créer le nom pour faire cesser la chose[/i]".
Parmi les auteurs du 19ème siècle, Montalembert (qui n'a rien d'un contempteur de la religion) dénonçait à son tour les destructions successives de merveilles de l'art chrétien par des chrétiens, et ce à plusieurs périodes de l'histoire de l'Église. Il citait par exemple la [b]"[i]querelle des images[/i]"[/b] (ou crise iconoclaste) qui vit brûler en masse icônes et livres enluminés, et piocher ou buriner mosaïques et peintures murales, [b]avant[/b] que [b]le concile de Nicée II[/b] (787) n'y mettre un coup d'arrêt, qui d'ailleurs mettra plus de cinquante ans (jusqu'en 843) à être pleinement appliqué.
L'ouvrage de référence sur le sujet du vandalisme reste celui de [u]Louis RÉAU, [i]Histoire du vandalisme, les monuments détruits de l'art français[/i], Paris, 1959[/u]. L'auteur établit une classification des actes de vandalisme : vandalisme guerrier, vandalisme anti-religieux (d'une religion contre une autre, d'un régime athée contre une religion), vandalisme par ignorance (pilleurs de tombe), vandalisme "puéril" (sous l'emprise de l'alcool par exemple), vandalisme impérialiste (dit également [i]elginisme[/i], en référence à Lord Elgin qui ramena les frises du Parthénon à Londres), etc. J'en passe, la liste est longue et l'ouvrage compte deux tomes.
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Louis Réau n'oublie pas d'épingler au passage ce qu'il appelle le [b]"[i]vandalisme embellisseur des chanoines[/i]"[/b] (quel oxymore !), qu'il classe comme une forme du "vandalisme par ignorance". Il ne parle évidemment pas du vandalisme post-conciliaire d'après Vatican II (l'ouvrage est paru en 1959). Il vise là en particulier les démolitions qui se sont multipliées [b]après le concile de Trente[/b] : destruction des vitraux médiévaux, grattage des peintures, démolition des jubés, remplacement des autels médiévaux par des autels baroques, etc.
Comme vous le voyez, [i]Nihi novi sub sole[/i], rien de nouveau sous le soleil !
Cette mise en perspective historique m'a parue utile avant l'ouverture du débat.