Outercourse

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Re: Outercourse

Message non lu par Un gentil athée » mar. 07 déc. 2010, 17:41

Je me permets de vous conseiller cet article :

L'Eglise et la sexualité : pourquoi, comment ?

A mon sens, il ne va pas encore assez loin. Cela dit, je trouve qu'il va dans la bonne direction, et qu'il pose des bonnes questions. Par ailleurs, étant écrit par un jeune chrétien à la culture chrétienne plutôt bien étoffée, ce sera pour vous - je l'espère - un gage de sérieux et de crédibilité.

(Pour ti'hamo : le style devrait vous plaire, on dirait du "ti'hamo pro contraception" ;))

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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » mar. 07 déc. 2010, 19:10

Un gentil athée a écrit :Je me permets de vous conseiller cet article :

L'Eglise et la sexualité : pourquoi, comment ?

A mon sens, il ne va pas encore assez loin. Cela dit, je trouve qu'il va dans la bonne direction, et qu'il pose des bonnes questions. Par ailleurs, étant écrit par un jeune chrétien à la culture chrétienne plutôt bien étoffée, ce sera pour vous - je l'espère - un gage de sérieux et de crédibilité.

(Pour ti'hamo : le style devrait vous plaire, on dirait du "ti'hamo pro contraception" ;))
Bonsoir,
je viens de lire cet article qui part malheureusement d'un parti pris. Il a sans doute lu l'encyclique humanae viatae mais visiblement ne l'a pas compris dans toute sa profondeur. Et concernant l'enseignement du pape Jean Paul 2 sur le corps il y a là aussi méprise car le pape Jean-Paul 2 reprend en approfondissant les enseignements de Paul VI. Les catéchèses du mercredi (un pave de 1000 pages) et surtout l'encyclique familiaris consortio (FC) en sont le plus bel exemple. Il va plus loin que Paul VI me semble t il, en développant les notions de ministre et d'arbitre ou encore la notion d’usufruitier FC §32.
Donc non, je ne trouve pas cet article à mon gout et je trouve même qu'il véhicule de fausses informations. (je ne pense pas qu'il plaise à ti'hamo)

Pour votre précédent message fort intéressant sur la morale, mais qui relève déjà une différence d'approche de la mienne je vous réponds des que possible (demain j'espère)

cordialement
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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » mer. 08 déc. 2010, 11:55

Bonjour Mikaël
Un gentil athée a écrit :Tout homme est naturellement enclin à agir suivant ce qu'il croit être le mieux pour lui.
déjà ici je ne suis pas complètement d'accord. tout homme recherche le bonheur, ce n'est pas la même chose que ''le mieux pour lui''. En effet un homme pourra tuer l'amant de sa femme infidèle (exemple limite encore mais bon). Cela représentera pour lui la seule chose à faire pour satisfaire son bonheur. Cependant il sera certainement conscient que ce n'est pas le meilleur bien pour lui car il va finir en prison, ... Donc l'inclinaison naturelle est bien plus que de rechercher le mieux pour soi mais la recherche du bonheur.
qu'est ce que le bonheur? une bonne question je dirai que c'est un état ou l'on est unifié et comblé.
Mon exemple à l'avantage de montrer également que le bonheur de l'un ne fait pas le bonheur de l'autre. Cela est vrai également de la recherche du mieux pour soi. Cela a une conséquence immédiate la recherche du bien pour soi et la recherche de mon bonheur ne peut être le moteur de la morale.
Un gentil athée a écrit :Mais pour qu'il agisse vraiment suivant ce qui est vraiment le mieux pour lui, il faut qu'il connaisse ce qui est le mieux pour lui, et qu'il puisse l'accomplir ; c'est-à-dire qu'il sache comment l'accomplir, qu'il ait la volonté de l'accomplir, et enfin qu'il soit apte à l'accomplir.
Pour que l'homme pose une acte qui soit vraiment de l'homme il faut qu'il soit libre. Depuis que l'homme se reconnait comme une auto-conscience, qu'il se sait être une personne, qu'il sait que ses actes l'engage, il sait de manière intrinsèque que son agir s'exprime à travers un acte libre. D'ailleurs si l'acte est sous contrainte ce n'est pas à propre m'en dit un acte de l'homme.
Je ne définirai pas l'agir humain exactement comme vous, mais je partirai de ce que vous dites. Pour moi un acte libre de l'homme (différent d'un acte humain de l'homme comme dormir par exemple) à quatre caractéristiques : 1 l'attrait du bien, 2 la délibération des moyens, 3 la décision d'accomplir l'acte qui est mise en mouvement des potentialité de l'homme sous les impulsions. de l'intelligence et de la volonté, 4 la jouissance de la joie et de la paix que procure cet acte qui vient d'être réalisé.
Un gentil athée a écrit : Donc, tout homme a intérêt à développer son potentiel, c'est-à-dire ses "capacités à" (ou compétences), ses connaissances, ainsi que ses dispositions à nourrir ses connaissances, ses compétences, et à les exercer (car c'est par l'exercice, entre autres, qu'on se développe et que l'on prouve son développement). Enfin, l'homme étant un animal social, il a intérêt à nouer des relations avec autrui, à leur exprimer de la bienveillance, laquelle consiste entre autres à veiller à favoriser le développement et l'expression de leur propre potentiel. Ainsi, la morale peut se résumer à ce seul critère :

Le Telos de notre agir éthique consiste à faire s'exprimer et se développer le potentiel (connaissance de soi, compétences, savoirs, volonté) de tous et de chacun à travers l'expression et le développement de notre propre potentiel, et réciproquement.

Quant au Deontos de notre agir éthique, il se borne à en respecter le Telos, chez tout le monde, équitablement. A vrai dire, mon propos est redondant, car du Telos lui-même, tel que je l'ai défini, on en déduit le Deontos (à ce qu'il me semble).
J'ai vraiment chercher à appliquer votre définition aux actes que je pose et le fait de développer mes potentialités n'est pas le moteur de mon agir. Il en est un des moyens. Développer notre potentiel ne peut donc être le Telos de notre agir éthique.
Pour agir de manière éthique (je mets de coté pour l'instant la loi nouvelle qui consiste à suivre le Christ on en reparlera plus tard) l'homme doit d'abord se laisser saisir par le bien. d'ou la question qu'est que le bien? Peut il s'imposer à nous? Peut nous être transcendant?
C'est pour cela que je vous parlais de la loi naturelle qui consiste dans son principe le plus fondamental à choisir le bien et rejeter le mal.
C'est un acte de notre personne en entier que de choisir le bien.
Quelles instances possèdent tout homme? D'abord la vie ensuite la liberté nous dit le Pape Benoît 16. Il nous dit aussi : "en tenant compte, toutefois, que la liberté humaine est toujours une liberté partagée par les autres, il est clair que l'harmonie des libertés ne peut être trouvée que dans ce qui est commun à tous: la vérité de l'être humain, le message fondamental de l'être même, la lex naturalis précisément." (Benoît 16 congrès international sur la loi morale naturelle, latran 12 février 2007)
La loi naturelle inscrite dans le coeur de l'homme est le principe premier de la morale. Elle n'est pas une somme de prescription qui nous oblige mais un choix: CELUI DE FAIRE LE BIEN.

Le second principe est bien plus important: c'est de suivre Jésus. Le principe de la morale est une personne, il suffit de lire la parabole du jeune homme riche (Mt 19, 12- ) pour le comprendre. Je n'ai pas le temps de développer ce point maintenant.
A bientôt.

Cordialement
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Re: Outercourse

Message non lu par Baroque » jeu. 09 déc. 2010, 15:30

DA95 a écrit :
Un gentil athée a écrit :Je me permets de vous conseiller cet article :

L'Eglise et la sexualité : pourquoi, comment ?

A mon sens, il ne va pas encore assez loin. Cela dit, je trouve qu'il va dans la bonne direction, et qu'il pose des bonnes questions. Par ailleurs, étant écrit par un jeune chrétien à la culture chrétienne plutôt bien étoffée, ce sera pour vous - je l'espère - un gage de sérieux et de crédibilité.

(Pour ti'hamo : le style devrait vous plaire, on dirait du "ti'hamo pro contraception" ;))
Bonsoir,
je viens de lire cet article qui part malheureusement d'un parti pris. Il a sans doute lu l'encyclique humanae viatae mais visiblement ne l'a pas compris dans toute sa profondeur. Et concernant l'enseignement du pape Jean Paul 2 sur le corps il y a là aussi méprise car le pape Jean-Paul 2 reprend en approfondissant les enseignements de Paul VI. Les catéchèses du mercredi (un pave de 1000 pages) et surtout l'encyclique familiaris consortio (FC) en sont le plus bel exemple. Il va plus loin que Paul VI me semble t il, en développant les notions de ministre et d'arbitre ou encore la notion d’usufruitier FC §32.
Donc non, je ne trouve pas cet article à mon gout et je trouve même qu'il véhicule de fausses informations. (je ne pense pas qu'il plaise à ti'hamo)

Pour votre précédent message fort intéressant sur la morale, mais qui relève déjà une différence d'approche de la mienne je vous réponds des que possible (demain j'espère)

cordialement
Bonjour,

Je ne crois pas que l'article en question (dont je suis l'auteur) véhicule de fausses informations, peut-être pourrez-vous m'indiquer où il s'en trouve. J'ai lu Familiaris Consortio, un certain nombre de catéchèses du pape Jean Paul II, ainsi que d'autre documents, comme le Vade-mecum pour les confesseurs de 1997. Je pars d'un parti pris très bienveillant vis-à-vis des enseignements du pape et des évêques : je suis catholique, pratiquant (et même "engagé", comme on dit), et ai changé d'avis sur la question de la contraception, à la suite de lectures (pas mal de choses écrites au moment de la publication d'Humanae Vitae, notamment le court essai que Karl Rahner avait consacré à ce sujet à l'époque) et de quelques rencontres.

Vous voudrez bien admettre qu'il est possible de comprendre un texte sans y adhérer, et je crois comprendre à peu près l'enseignement de l'Église sur ces questions - dans la mesure de mes capacités. Je ne nie pas que l'usage de la contraception présente des risques ; il en présente sans aucun doute. Ce que je rejette, c'est la qualification de l'usage de moyens de contraception dits "artificiels" comme "action intrinsèquement mauvaise". Je cite le catéchisme de l'Église catholique au sujet de la vie du couple qui fait usage de ces moyens : "il ne s’agit plus de se donner totalement l’un à l’autre", "refus positif de l’ouverture à la vie", "falsification de la vérité interne de l’amour conjugal". Ces expressions sont scandaleuses, et je pèse mes mots. D'ailleurs, à ma connaissance, aucun prêtre n'ose les utiliser les yeux dans les yeux en s'adressant à un fidèle concerné par le problème... et c'est tant mieux.

Si l'on prend deux couples aimants, ayant choisi d'avoir une paternité généreuse et responsable, l'Église n'a jamais montré en quoi il y avait une différence "anthropologique et morale" entre celui qui utilise au cours d'une période donnée les méthodes dites naturelles (qui n'ont rien de naturel) et celui qui utilise au cours d'une période donnée les méthodes dites artificielles (qui ne sont pas plus artificielles qu'un certain nombre de techniques médicales dont vous faites usage à tout moment...). Elle affirme cela de façon purement gratuite. Ou plutôt non, elle tente de donner des explications, mais des explications qui n'ont rien de spirituel, celle qui revient le plus souvent étant la référence à une "nature" littéralement divinisée (les cycles de la femme seraient "voulus par Dieu", comme si les cycles de la femme pouvaient faire l'objet d'une qualification morale...).

En résumé : s'il s'agit de donner des conseils, des recommandations, de mettre en garde contre les dérives potentielles de l'usage de la contraception, ça tient debout, et l'enseignement de Jean-Paul II sur le couple chrétien trouve tout son sens. S'il s'agit de dire "tout usage de la contraception "artificielle" est intrinsèquement mauvais", ça ne tient pas debout. Voilà, vous allez peut-être trouver ces quelques lignes arrogantes... je crois au contraire que c'est l'Église qui se montre arrogante quand elle qualifie certains actes d'"objectivement mauvais", surtout des actes aussi complexes à évaluer moralement que certains de ceux qui sont accomplis dans le lit conjugal.

Concernant l'outercourse... je ne connaissais pas ce mot. Mais je trouve étrange tout ce déballage sur les questions sexuelles (dit-il après avoir écrit un long billet de blog sur la question il y a quelques mois, et alors qu'il est à nouveau en train de s'étendre sur cette même question :siffle: ) ; il y a vraiment des gens qui ont besoin qu'on leur explique ce genre de choses ? D'ailleurs, et pour conclure, les ressources illimitées de la sexualité non-reproductive (comme disent nos amis anglo-saxons) devraient suffire à rendre superflue toute contraception artificielle. Cela suppose, comme je le disais dans mon billet, que l'on envisage la sexualité comme quelque chose de global, qui ne peut être apprécié moralement que dans sa globalité - et c'est plus ou moins ce qu'écrivait Jean-Paul II lui-même, je crois. N'oublions pas que la question à se poser pour savoir quoi faire en matière de sexualité, comme dans tous les autres domaines d'ailleurs, est : "est-ce que cela me rapproche de Dieu, ou est-ce que cela m'en éloigne ?". Pas grand chose à voir donc avec la "nature", ni avec le fait d'aller acheter sa méthode de contrôle des naissances chez M. Billings ou chez M. Durex.

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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » jeu. 09 déc. 2010, 15:43

Bonjour Mikaël

je reviens à notre sujet et pour Mt 19 on verra plus tard si vous êtes intéressé.
da95 a écrit :mon exemple absurde voulait attirer votre attention sur le fait qu'un groupe de personne peut trouver une finalité sociale, esthétique voire sensuelle à un acte.
Deux choses :

1°) il "peut trouver" mais y a-t-il vraiment ?
2°) même s'il y a vraiment une finalité sociale, esthétique voire sensuelle à cet acte, elle concerne exclusivement les participants humains, au mépris de l'animal sacrifié dont on contrarie une finalité prioritaire : celle de vivre.
Y a t il vraiment? C'est une très bonne question. Je ne pense pas que l'on puisse dans une perspective éthique ignoré la finalité prioritaire de l'animal qui est comme vous le dites bien de vivre.
Cela me fait donc dire qu'il faut regarder cet acte dans sa globalité. La finalité des participants humains est toute relative.
Je reviens aux actes libres. Même si ce groupe d'humain considère que ce qu'ils font est un bien. Ce n'est pas le meilleur bien puisque l'animal sera sacrifié.
La totalité de cet acte en prenant en compte le côte humain et le coté animal n'est pas bon. Cet acte ne peut être considéré comme moral.
On peut même se demander si cette acte procure joie et paix. Je pense que non.

Vous nous dites que développer la potentialité de l'acte est le but de l'agir éthique, ce qui en fin de compte est très relatif. Car la potentialité fait partie de l'acte. Je pense qu'il y a un problème de logique là (prendre une partie de quelque chose et exclure le reste). Car dans votre définition de l'éthique on oublie l'attrait du bien et la joie(différent du plaisir) et la paix.

Quant à la masturbation, vous y trouvez des finalités sociale, esthétique et sensuelle. je vous pose la même question que vous tout à l'heure mais y sont elles vraiment?
nous l'avons dit et vous avec nous d'une manière générale la recherche d'un plaisir pour lui-même mène à un acte désordonné. Alors que vous y trouviez d'autres finalité que nous, ne change pas la donne. La masturbation ne sera jamais un meilleur bien. Cet acte pèche (vous me permettez je trouve cela marrant) d'un manque de bien.

Le CEC numéro 2352
" Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité ". La jouissance sexuelle y est recherchée en dehors de " la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise, dans le contexte d’un amour vrai, le sens intégral de la donation mutuelle et de la procréation humaine " Le problème avec la masturbation ou l’onanisme c'est qu'ils contredisent la finalité (double) des rapports conjugaux normaux.
Quand de manière volontaire on préfère un moindre bien à un meilleur bien on contredit cet ordre naturel de l'homme qui cherche le meilleur bien.

L'article que vous m'avait fait lire cite le Catéchisme de l'Eglise Catholique (CEC). Je remet le passage qui est le numéro 2337 " La chasteté signifie l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité, en laquelle s’exprime l’appartenance de l’homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu’elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel entier et temporellement illimité, de l’homme et de la femme."

devient personnelle et vraiment humaine Ce qui veut dire éthique.

don mutuel entier et temporellement illimité, de l’homme et de la femme. C'est un don, mutuel donc à deux et entier donc entier (avec les deux finalités ou significations)

La masturbation n'est pas un don puisque centrée sur elle.
La masturbation n'est pas mutuelle puisque c'est un acte seul. Et quand c'est l'autre qui masturbe l'autre l'acte n'est pas autant mutuel que peut l'être une union sexuelle.
Pour le terme entier j'ai bien compris que vous voyais plus que deux finalités mais comme pour cet acte qu'est la masturbation la potentialité de procréation n'existe pas, alors cet acte n'est pas entier.

Autant de raison de comprendre pourquoi cet acte diminue la dignité de la personne et sa nature humaine. Cela en fait un acte immoral.

Mais tout cela on vous l'avez plus ou moins déjà dit.

Bien cordialement
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Re: Outercourse

Message non lu par Un gentil athée » jeu. 09 déc. 2010, 16:57

Bonsoir,

@Baroque : Merci de votre visite inattendue mais fort appréciable ! :) J'espère que vous allez rester un moment avec nous, ça soulagera la zone "argumentofère" de mon cerveau ;) Et puisque vous êtes chrétien, vous arriverez peut-être mieux que le méchant gentil athée que je suis à expliquer à vos correligionnaires pourquoi la Terre n'est pas déviée de son axe, chaque fois que le "semen" tombe ailleurs que dans le "vas naturalis"...

@DA95 : Je réponds bientôt à vos deux copieux messages. Je peux tout de suite vous dire que j'y ai repéré plusieurs contre-sens sur lesquels il faudra que je revienne (dont certains pour lesquels, hélas, j'étais déjà revenu...).

Cordialement,

Mikaël

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Re: Outercourse

Message non lu par Baroque » jeu. 09 déc. 2010, 18:41

Un gentil athée a écrit :Bonsoir,

@Baroque : Merci de votre visite inattendue mais fort appréciable ! :) J'espère que vous allez rester un moment avec nous, ça soulagera la zone "argumentofère" de mon cerveau ;) Et puisque vous êtes chrétien, vous arriverez peut-être mieux que le méchant gentil athée que je suis à expliquer à vos correligionnaires pourquoi la Terre n'est pas déviée de son axe, chaque fois que le "semen" tombe ailleurs que dans le "vas naturalis"...

Cordialement,

Mikaël
De rien, merci pour la bienvenue, j'ai simplement noté une arrivée de visites sur mon blog en provenance de ce forum (que je lisais déjà de temps à autres) et suis passé voir !

Ah oui, c'est terrible cette histoire de nature, mais il faut être compréhensif, le christianisme est né dans un contexte où il était difficile de se passer de la notion de loi naturelle (même si elle ne figure nulle part dans les Évangiles...). Avec le droit naturel moderne, les choses se sont encore embrouillées un peu plus, sans parler de la vogue actuelle de mère nature... difficile de s'y retrouver, et aujourd'hui plus personne ne sait exactement de quoi il est question quand on parle de "nature".

Quand on discute de ces questions, on finit toujours par en revenir à la Création, donc je préfère anticiper : cette notion de "vas naturalis" et tout le reste ressortit au final d'une vision très "mythologique" de la Création, Dieu qui modèle l'homme et la femme - organes sexuels compris - avec de la terre glaise, et assigne une destination aux êtres et aux organes en question... à suivre ce raisonnement, on pourrait dire que la sodomie est voulue par Dieu, l'extrémité de l'anus étant extrêmement riche en terminaisons nerveuses, et donc susceptible de procurer beaucoup de plaisir.

Mais aujourd'hui, grâce à Dieu, il est devenu très difficile de soutenir que l'homme a une "nature", que certains comportements sont "naturels" et que d'autres ne le sont pas, même si ce sont des idées qui restent profondément ancrées dans les mentalités (cf. l'homosexualité masculine jugée communément "dégoûtante" et "pas naturelle" parce qu'impliquant la sodomie, alors qu'au fond, si on y réfléchit, la sexualité, ça n'est jamais très "propre", qu'on le veuille ou non...). Et dans le sujet qui nous occupe, il n'y a pas un réceptacle naturel et d'autres qui ne le seraient pas, la question n'a même pas à se poser. Nous avons deux êtres qui s'aiment profondément, qui se sont engagés pour la vie devant Dieu, qui cherchent à se montrer leur amour mutuel et à le faire grandir : à partir de là, si j'ose dire, peu importe le flacon, pourvu qu'ils aient l'ivresse. Précisons tout de même que l'une des fins de l'union conjugale ne peut être réalisée que si l'on consent à utiliser de temps à autres l'un des flacons de préférence aux autres.

Bien sûr qu'il faut de la délicatesse, du respect, de la tendresse, de la réciprocité, tout ce qu'on voudra, etc. Il faut aussi être conscient des répercussions profondes que la sexualité peut avoir sur nous, et donc, s'y adonner en faisant usage des vertus cardinales que sont la prudence et la tempérance. Mais cela ne permet pas d'exclure a priori un certain type d'actes.

Par exemple, il est ridicule de voir certains [voir ce blog w w w.szansaspotkania.net/index.php?page=6873] s'épuiser en arguties sur les pratiques sexuelles orales, faisant une distinction entre les pratiques orales préliminaires à la "copulatio perfecta" (comme on disait au bon vieux temps) et celles qui sont menées jusqu'au plaisir complet de l'un des deux partenaires. Encore une fois, la sexualité doit être appréhendée globalement, et qualifier moralement chacune des pratiques auxquelles M. Z. et Mme. Z se sont livrés le 6 décembre 2010 entre 23 heures 30 et 2 h 00 du matin n'a aucun sens.

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Re: Outercourse

Message non lu par Un gentil athée » jeu. 09 déc. 2010, 19:12

Bonsoir DA95,
DA95 a écrit :Vous nous dites que développer la potentialité de l'acte est le but de l'agir éthique,
Non, ce n'est pas cela que j'ai dit. J'ai dit que le but de l'agir éthique est de développer (et exprimer) la potentialité de l'être, de la personne, non pas des actes. J'aurais dû préciser que c'est un des buts de l'agir éthique, non pas le seul. Car à cela s'ajoute la poursuite de fins naturelles, personnelles et culturelles, qui constituent le "mieux pour lui" véritable dont je parlais dans mon message. Ce "mieux pour lui" (ou plutôt "mieux pour soi" si on se place du point de vue de la personne agissante) varie cependant selon les êtres, tandis que le développement et l'expression du potentiel personnel me semble plus universel. Par ailleurs, il a pour conséquence, il me semble, la poursuite du "mieux pour soi" selon ses diverses déclinaisons.
DA95 a écrit :ce qui en fin de compte est très relatif. Car la potentialité fait partie de l'acte. Je pense qu'il y a un problème de logique là (prendre une partie de quelque chose et exclure le reste). Car dans votre définition de l'éthique on oublie l'attrait du bien et la joie(différent du plaisir) et la paix.
Je ne pense pas qu'on l'oublie. Mais puisque vous aviez fait un contre-sens sur mes propos, alors il est normal que vous en tiriez des conclusions inadéquates...
DA95 a écrit :Quant à la masturbation, vous y trouvez des finalités sociale, esthétique et sensuelle. je vous pose la même question que vous tout à l'heure mais y sont elles vraiment?
Eh bien c'est simple : de qui lèse-t-on le Télos ? Dans votre exemple, c'était facile : le Télos de l'animal inclut la poursuite de sa propre survie, laquelle est prioritaire sur les finalités esthétiques, sensuelles et sociales. Or ce Télos est lésé par le sacrifice de l'animal. Dans le cas de la masturbation, de qui lèse-t-on donc le Télos ?...
DA95 a écrit :nous l'avons dit et vous avec nous d'une manière générale la recherche d'un plaisir pour lui-même mène à un acte désordonné. Alors que vous y trouviez d'autres finalité que nous, ne change pas la donne. La masturbation ne sera jamais un meilleur bien. Cet acte pèche (vous me permettez je trouve cela marrant) d'un manque de bien.
Je répète que je ne considère pas la masturbation comme la recherche nécessaire du plaisir pour lui-même. Sinon, n'importe qui qui se masturbe pourrait tout aussi bien choisir de se faire stimuler directement le circuit de récompense de son cerveau, si on lui en offrait l'opportunité. Le plaisir, on peut en être sûr, serait même beaucoup plus intense et profond. Mais il serait proprement hallucinatoire. On peut, en effet, considérer le plaisir comme une perception d'un certain type : la perception d'un bien. S'il n'y a pas de bien à percevoir mais qu'on en perçoit un, c'est donc qu'on hallucine. Quelqu'un qui chercherait le plaisir pour lui-même serait quelqu'un qui préfèrerait halluciner une réalité plutôt que de percevoir cette même réalité. Ce serait donc quelqu'un qui préfèrerait l'erreur à la vérité.
DA95 a écrit :don mutuel entier et temporellement illimité, de l’homme et de la femme. C'est un don, mutuel donc à deux et entier donc entier (avec les deux finalités ou significations)

La masturbation n'est pas un don puisque centrée sur elle.
Non, ça peut être un don lorsqu'elle ne vise pas la recherche du plaisir pour lui-même.
DA95 a écrit :La masturbation n'est pas mutuelle puisque c'est un acte seul. Et quand c'est l'autre qui masturbe l'autre l'acte n'est pas autant mutuel que peut l'être une union sexuelle.
Et si je téléphone à mon épouse, ce n'est pas autant mutuel que si je la serre dans mes bras. Donc téléphoner est un acte gravement désordonné... :roule:
DA95 a écrit :Pour le terme entier j'ai bien compris que vous voyais plus que deux finalités mais comme pour cet acte qu'est la masturbation la potentialité de procréation n'existe pas, alors cet acte n'est pas entier.
Si je serre mon épouse dans mes bras, la potentialité de procréation n'existe pas, donc cet acte n'est pas entier... :roule:

Donc, désolé mais je ne vois toujours aucune
raison de comprendre pourquoi cet acte diminue la dignité de la personne et sa nature humaine.


Bien cordialement,

Mikaël

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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » jeu. 09 déc. 2010, 19:15

Bonjour Baroque et bienvenue
l'Église n'a jamais montré en quoi il y avait une différence "anthropologique et morale" entre celui qui utilise au cours d'une période donnée les méthodes dites naturelles (qui n'ont rien de naturel) et celui qui utilise au cours d'une période donnée les méthodes dites artificielles
Puisque vous lisez le Pape jean Paul 2 voici ce qu'il dit (les citations sont longues mais c'est complet), en partant d'un raisonnement anthropologique:
"L'homme, image du Dieu Amour
11. Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance(20): en l'appelant à l'existence par
amour, il l'a appelé en même temps à l'amour.
Dieu est amour(21) et il vit en lui-même un mystère de communion personnelle d'amour. En
créant l'humanité de l'homme et de la femme à son image et en la conservant continuellement
dans l'être, Dieu inscrit en elle la vocation, et donc la capacité et la responsabilité
correspondantes, à l'amour et à la communion(22). L'amour est donc la vocation fondamentale
et innée de tout être humain.
Puisque l'homme est un esprit incarné, c'est-à-dire une âme qui s'exprime dans un corps et un
corps animé par un esprit immortel, il est appelé à l'amour dans sa totalité unifiée. L'amour
embrasse aussi le corps humain et le corps est rendu participant de l'amour spirituel.
La Révélation chrétienne connaît deux façons spécifiques de réaliser la vocation à l'amour de
la personne humaine, dans son intégrité: le mariage et la virginité. L'une comme l'autre, dans
leur forme propre, sont une concrétisation de la vérité la plus profonde de l'homme, de son
«être à l'image de Dieu».
En conséquence, la sexualité, par laquelle l'homme et la femme se donnent l'un à l'autre par
les actes propres et exclusifs des époux, n'est pas quelque chose de purement biologique, mais
concerne la personne humaine dans ce qu'elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon
véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l'amour dans lequel l'homme et la
femme s'engagent entièrement l'un vis-à-vis de l'autre jusqu'à la mort. La donation physique
totale serait un mensonge si elle n'était pas le signe et le fruit d'une donation personnelle
totale, dans laquelle toute la personne, jusqu'en sa dimension temporelle, est présente. Si on se
réserve quoi que ce soit, ou la possibilité d'en décider autrement pour l'avenir, cela cesse déjà
d'être un don total.
Cette totalité, requise par l'amour conjugal, correspond également aux exigences d'une
fécondité responsable: celle-ci, étant destinée à engendrer un être humain, dépasse par sa
nature même l'ordre purement biologique et embrasse un ensemble de valeurs personnelles
dont la croissance harmonieuse exige que chacun des deux parents apporte sa contribution de
façon permanente et d'un commun accord.
Le «lieu» unique, qui rend possible cette donation selon toute sa vérité, est le mariage, c'est-àdire
le pacte d'amour conjugal ou le choix conscient et libre par lequel l'homme et la femme
accueillent l'intime communauté de vie et d'amour voulue par Dieu lui-même(23), et qui ne
manifeste sa vraie signification qu'à cette lumière. L'institution du mariage n'est pas une
ingérence indue de la société ou de l'autorité, ni l'imposition extrinsèque d'une forme; elle est
une exigence intérieure du pacte d'amour conjugal qui s'affirme publiquement comme unique
et exclusif pour que soit vécue ainsi la pleine fidélité au dessein du Dieu créateur. Cette
fidélité, loin d'amoindrir la liberté de la personne, la met à l'abri de tout subjectivisme et de
tout relativisme, et la fait participer à la Sagesse créatrice.
Le mariage et la communion
entre Dieu et les hommes
12. La communion d'amour entre Dieu et les hommes, contenu fondamental de la Révélation
et de l'expérience de foi d'Israël, trouve une expression significative dans l'alliance nuptiale
réalisée entre l'homme et la femme.
C'est ainsi que les mots essentiels de la Révélation, à savoir «Dieu aime son peuple», sont
prononcés également au moyen des termes vivants et concrets par lesquels l'homme et la
femme se disent leur amour conjugal. Leur lien d'amour devient l'image et le symbole de
l'Alliance qui unit Dieu et son peuple(24). Même le péché qui peut blesser le pacte conjugal
devient image de l'infidélité du peuple envers son Dieu: l'idolâtrie est un prostitution(25),
l'infidélité est un adultère, la désobéissance à la loi est un abandon de l'amour nuptial du
Seigneur. Mais l'infidélité d'Israël ne détruit pas la fidélité éternelle du Seigneur, et par
conséquent l'amour toujours fidèle de Dieu est présenté comme exemplaire pour les relations
d'amour fidèle qui doivent exister entre les époux(26).
"
vous aurez reconnu Familiaris consortio.

Plus loin jean Paul 2 confirme et renforce Paul VI contrairement à ce que vous dites (ou j'ai mal compris vos propos)
Pour que le dessein de Dieu
se réalise toujours plus pleinement
31. L'Église est assurément consciente aussi des problèmes multiples et complexes qui, dans
beaucoup de pays, pèsent aujourd'hui sur les époux dans leur tâche de transmettre la vie de
façon responsable. Elle reconnaît également le grave problème de l'accroissement
démographique, tel qu'il se présente en diverses parties du monde, avec les implications
morales qu'il comporte.
Elle estime, toutefois, que considérer de manière approfondie tous les aspects de ces
problèmes ne peut que confirmer une nouvelle fois et plus fortement encore l'importance de la
doctrine authentique sur la régulation des naissances, présentée à nouveau par le second
Concile du Vatican et l'encyclique Humanae vitae.


Et pour ce qui est de la morale voici les arguments du Pape (notamment les notions d'arbitre et de ministre) et encore un peu d'anthropologie personnaliste:
Dans la vision intégrale
de l'homme et de sa vocation
32. Dans le cadre d'une culture qui déforme gravement ou qui va jusqu'à perdre la
signification véritable de la sexualité humaine, en l'arrachant à sa référence essentielle à la
personne, l'Église découvre de façon urgente et irremplaçable sa mission de présenter la
sexualité comme valeur et engagement de toute la personne, créée, homme et femme, à
l'image de Dieu.
Dans cette perspective, le Concile Vatican II a clairement affirmé que «lorsqu'il s'agit de
mettre en accord l'amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du
comportement ne dépend pas de la seule sincérité de l'intention et de la seule appréciation des
motifs; mais elle doit être déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de
la personne et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte d'amour véritable, la
signification totale d'une donation réciproque et d'une procréation à la mesure de l'homme;
chose impossible si la vertu de chasteté conjugale n'est pas pratiquée d'un coeur loyal»(86).
C'est en partant de la «vision intégrale de l'homme et de sa vocation, non seulement naturelle
et terrestre, mais aussi surnaturelle et éternelle»(87), que Paul VI a affirmé que la doctrine de
l'Église «est fondée sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre
de son initiative, entre les deux significations de l'acte conjugal: union et procréation»(88). Et
il a conclu en réaffirmant qu'il y a lieu d'exclure, comme intrinsèquement mauvaise, «toute
action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le
développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen
de rendre impossible la procréation»(89).
Lorsque les époux, en recourant à la contraception, séparent ces deux significations que le
Dieu créateur a inscrites dans l'être de l'homme et de la femme comme dans le dynamisme de
leur communion sexuelle, ils se comportent en «arbitres» du dessein de Dieu; ils
«manipulent» et avilissent la sexualité humaine et, avec elle, leur propre personne et celle du
conjoint en altérant la valeur de leur donation «totale». Ainsi, au langage qui exprime
naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage
objectivement contradictoire, selon lequel il ne s'agit plus de se donner totalement à l'autre; il
en découle non seulement le refus positif de l'ouverture à la vie, mais aussi une falsification
de la vérité intérieure de l'amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière.
En revanche lorsque les époux, en observant le recours à des périodes infécondes, respectent
le lien indissoluble entre les aspects d'union et de procréation de la sexualité humaine, ils se
comportent comme des «ministres» du dessein de Dieu et ils usent de la sexualité en
«usufruitiers», selon le dynamisme originel de la donation «totale», sans manipulations ni
altérations(90).
A la lumière de l'expérience de tant de couples et des données des diverses sciences humaines,
la réflexion théologique peut saisir - et elle est appelée à l'approfondir - la différence
anthropologique et en même temps morale existant entre la contraception et le recours aux
rythmes périodiques: il s'agit d'une différence beaucoup plus importante et plus profonde
qu'on ne le pense habituellement et qui, en dernière analyse, implique deux conceptions de la
personne et de la sexualité humaine irréductibles l'une à l'autre. Le choix des rythmes naturels
comporte l'acceptation du temps de la personne, ici du cycle féminin, et aussi l'acceptation du
dialogue, du respect réciproque, de la responsabilité commune, de la maîtrise de soi.
Accueillir le temps et le dialogue signifie reconnaître le caractère à la fois spirituel et corporel
de la communion conjugale, et également vivre l'amour personnel dans son exigence de
fidélité. Dans ce contexte, le couple expérimente le fait que la communion conjugale est
enrichie par les valeurs de tendresse et d'affectivité qui constituent la nature profonde de la
sexualité humaine, jusque dans sa dimension physique. Ainsi, la sexualité est respectée et
promue dans sa dimension vraiment et pleinement humaine, mais n'est jamais «utilisée»
comme un «objet» qui, dissolvant l'unité personnelle de l'âme et du corps, atteint la création
de Dieu dans les liens les plus intimes unissant nature et personne.
Alors dire que l'Eglise n'a pas argumenté de manière anthropologique et morale son propos franchement c'est de la fausse information.

cordialement
"Amen, viens, Seigneur Jésus !" Ap 22,20

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Re: Outercourse

Message non lu par Un gentil athée » jeu. 09 déc. 2010, 19:27

Re ! :)
DA95 a écrit :Bonjour Mikaël
Un gentil athée a écrit :Tout homme est naturellement enclin à agir suivant ce qu'il croit être le mieux pour lui.
déjà ici je ne suis pas complètement d'accord. tout homme recherche le bonheur, ce n'est pas la même chose que ''le mieux pour lui''. En effet un homme pourra tuer l'amant de sa femme infidèle (exemple limite encore mais bon). Cela représentera pour lui la seule chose à faire pour satisfaire son bonheur. Cependant il sera certainement conscient que ce n'est pas le meilleur bien pour lui car il va finir en prison, ...
Votre objection, excusez-moi, m'a l'air assez rhétorique. Cet homme sait sans doute que le mieux pour lui serait ailleurs, mais manque de la volonté pour l'atteindre (j'ai parlé de cette volonté comme une des composantes du potentiel humain). S'il avait eu cette volonté, il est peu douteux qu'il n'aurait pas tué l'amant de sa femme.
Donc l'inclinaison naturelle est bien plus que de rechercher le mieux pour soi mais la recherche du bonheur.
qu'est ce que le bonheur? une bonne question je dirai que c'est un état ou l'on est unifié et comblé.
C'est une question de terminologie. Le mieux pour soi, à mon sens, inclu cet état unifié et comblé.
Mon exemple à l'avantage de montrer également que le bonheur de l'un ne fait pas le bonheur de l'autre.
Alors c'est un faux bonheur, ou du moins un bonheur partiel. Cela dit, il y a un peu une certaine foi de ma part dans cette affirmation. Je crois profondément que le vrai bonheur (ou le vrai "mieux pour soi") ne peut se trouver que dans le vrai bonheur (ou le vrai "mieux pour soi") de tous. Mais tout le monde n'est pas nécessairement arrivé au niveau de conscience suffisant pour s'en rendre compte.
Cela est vrai également de la recherche du mieux pour soi. Cela a une conséquence immédiate la recherche du bien pour soi et la recherche de mon bonheur ne peut être le moteur de la morale.
Si le vrai bonheur implique le vrai bonheur de tous, alors la recherche de mon bonheur peut être le moteur de la morale.
J'ai vraiment chercher à appliquer votre définition aux actes que je pose et le fait de développer mes potentialités n'est pas le moteur de mon agir.
Peut-être inconsciemment ? Et attention, il y avait deux aspects dans ma "théorie" du potentiel humain : son développement certes, mais aussi son expression. Exprimer votre potentiel n'est-il pas un des moteurs de votre agir ? Sinon, comme dit dans mon précédent message, j'admets avoir omis certaines finalités importantes : naturelles, personnelles et culturelles.
Pour agir de manière éthique (je mets de coté pour l'instant la loi nouvelle qui consiste à suivre le Christ on en reparlera plus tard) l'homme doit d'abord se laisser saisir par le bien.
Que voulez-vous dire par là ?

Bien cordialement,

Mikaël

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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » jeu. 09 déc. 2010, 19:37

un gentil athée a écrit :
DA95 a écrit:
don mutuel entier et temporellement illimité, de l’homme et de la femme. C'est un don, mutuel donc à deux et entier donc entier (avec les deux finalités ou significations)

La masturbation n'est pas un don puisque centrée sur elle.
Non, ça peut être un don lorsqu'elle ne vise pas la recherche du plaisir pour lui-même.
démontrez le, il ne suffit pas de dire non. Depuis quand la masturbation n'est elle pas une recherche de plaisir pour elle-même?
Et si je téléphone à mon épouse, ce n'est pas autant mutuel que si je la serre dans mes bras. Donc téléphoner est un acte gravement désordonné...
sauf que l'acte de téléphoner n'est pas l'acte d'union ou pour notre sujet l'acte de masturbation. Vous ne démontrez rien car vous ne parlez pas de la même chose.
Si je serre mon épouse dans mes bras, la potentialité de procréation n'existe pas, donc cet acte n'est pas entier...

Donc, désolé mais je ne vois toujours aucune
Même réponse que ci dessus. depuis quand mélange-t-on l'acte de serrer sa femme dans ces bras avec l'acte sexuel et ou avec l'acte de masturbation.
Moi non plus je ne vois pas comment on peut logiquement confondre et mélanger des actes si différents.

Cordialement
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Re: Outercourse

Message non lu par Un gentil athée » jeu. 09 déc. 2010, 20:19

DA95 a écrit :démontrez le, il ne suffit pas de dire non. Depuis quand la masturbation n'est elle pas une recherche de plaisir pour elle-même?
Désolé cher DA95, mais la charge de la preuve vous incombe. 99,9% des actes humains ne sont pas par principe une recherche du plaisir pour lui-même. Vous l'admettez très bien pour le Nutella, alors que Dieu sait que le Nutella est une source inépuisable de plaisir... :amoureux: Vous l'admettez également pour le tabac et l'alcool, alors que ces deux substances peuvent donner lieu à des addictions évidentes chez nombre de personnes (et qui dit addiction dit que le plaisir a rendu esclave). C'est donc vous (et non pas moi) qui devez démontrer que dans le cas de la masturbation, c'est par nature qu'elle est une recherche de plaisir pour lui-même. Je ne vois pas pourquoi elle le serait davantage que l'union "normale" mais avec une personne stérile (ménopausée, etc.).
Et si je téléphone à mon épouse, ce n'est pas autant mutuel que si je la serre dans mes bras. Donc téléphoner est un acte gravement désordonné...
sauf que l'acte de téléphoner n'est pas l'acte d'union ou pour notre sujet l'acte de masturbation. Vous ne démontrez rien car vous ne parlez pas de la même chose.
J'aurais pu prendre un autre exemple d'acte que celui de téléphoner. Un autre exemple d'acte qui n'aurait rien eu à voir avec l'acte de téléphoner lui non plus. Je ne confonds pas le fait de téléphoner avec le fait de s'unir ou de se masturber. Je montre simplement, comme précédemment, que c'est à vous, et non à moi qu'incombe la charge de la preuve. Pour 99,9% des actes humains, le degré de mutualité est strictement sans aucune espèce d'importance morale. Pourquoi est-ce différent ici ?
Si je serre mon épouse dans mes bras, la potentialité de procréation n'existe pas, donc cet acte n'est pas entier...

Donc, désolé mais je ne vois toujours aucune
Même réponse que ci dessus. depuis quand mélange-t-on l'acte de serrer sa femme dans ces bras avec l'acte sexuel et ou avec l'acte de masturbation.
Moi non plus je ne vois pas comment on peut logiquement confondre et mélanger des actes si différents.
Idem également : dans 99,9% des actes humains, l'absence de potentialité procréative n'a strictement aucune espèce d'importance morale. Pourquoi est-ce différent avec la masturbation ? La charge de la preuve vous incombe...

Bien cordialement,

Mikaël

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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » jeu. 09 déc. 2010, 22:14

Baroque a écrit : Et dans le sujet qui nous occupe, il n'y a pas un réceptacle naturel et d'autres qui ne le seraient pas, la question n'a même pas à se poser. Nous avons deux êtres qui s'aiment profondément, qui se sont engagés pour la vie devant Dieu, qui cherchent à se montrer leur amour mutuel et à le faire grandir : à partir de là, si j'ose dire, peu importe le flacon, pourvu qu'ils aient l'ivresse. Précisons tout de même que l'une des fins de l'union conjugale ne peut être réalisée que si l'on consent à utiliser de temps à autres l'un des flacons de préférence aux autres.
Après la masturbation, l'onanisme voici la sodomie.
Techniquement on sort du cadre de l'outercourse

vous nous parler de réceptacle. Ne sont ils pas un peu différent? L'un est un sexe v(agin) l'autre un anus. Je n'ai jamais compris pourquoi on parler de relation sexuelle dans le cas de la sodomie. Le terme est abusif. Il y a d'un cote un sexe (le penis) de l'autre un anus. On devrait appeler cela des relations "monosexuellesanale".

Mais bon le fil dérape si vous ne voyait pas en quoi ce n'est pas naturel, demandez à un enfant, mais non ne le faites pas vous le choqueriez. Et lui sait bien dans son innocence qu'un anus c'est fait pour évacuer et non faire rentrer.
"Amen, viens, Seigneur Jésus !" Ap 22,20

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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » jeu. 09 déc. 2010, 23:01

Un Gentil Athée a écrit :Non, ce n'est pas cela que j'ai dit. J'ai dit que le but de l'agir éthique est de développer (et exprimer) la potentialité de l'être, de la personne, non pas des actes.
C'est vrai vous l'avez dit. Mais pour déterminer le potentiel de l'être il faut l'évaluer et donc en connaître la limite. Peut-être alors se tromper, relativiser ce potentiel, ne pas en saisir la grandeur et la dignité.
L'être est il que potentiel?
Le développement du potentiel fait partie de ce que j'ai appelé la délibération des moyens (2eme moment de l'acte libre)
La potentialité fait donc bien partie de l'acte.
Le but de l'agir éthique est le bonheur. Vous pouvez être heureux sans développer votre potentiel. Deux exemples: en aimant ou se donnant vous me direz qu'en aimant ou donnant je me réalise moi même et donc que je développe mon potentiel. Mais le but de l'amour et du don n'est pas dans la réalisation de moi-même, bien que l'assument (cette réalisation) elle la dépasse car dans l'amour je recherche le bien de l'autre.
Non, le bonheur pour moi c'est Dieu, d'être avec lui, et de le laisser remplir ma vie. Bon je sais que l'on est dans la rubrique apologétique. Le Bonheur c'est Dieu, le Telos de cet agir éthique est donc une personne. (Mais là j’anticipe déjà sur ce que je veux vous dire de Mt 19, 12 et suivant)
DA95 a écrit:
démontrez le, il ne suffit pas de dire non. Depuis quand la masturbation n'est elle pas une recherche de plaisir pour elle-même?
Désolé cher DA95, mais la charge de la preuve vous incombe. 99,9% des actes humains ne sont pas par principe une recherche du plaisir pour lui-même. Vous l'admettez très bien pour le Nutella, alors que Dieu sait que le Nutella est une source inépuisable de plaisir... Vous l'admettez également pour le tabac et l'alcool, alors que ces deux substances peuvent donner lieu à des addictions évidentes chez nombre de personnes (et qui dit addiction dit que le plaisir a rendu esclave). C'est donc vous (et non pas moi) qui devez démontrer que dans le cas de la masturbation, c'est par nature qu'elle est une recherche de plaisir pour lui-même. Je ne vois pas pourquoi elle le serait davantage que l'union "normale" mais avec une personne stérile (ménopausée, etc.).
Oui j'ai écrit trop vite. Ce n'est pas sur le plaisir que je vous demande de démontrer. Votre "non" porté sur le don. Je reformule demontrez ce non là
Non, ça peut être un don lorsqu'elle ne vise pas la recherche du plaisir pour lui-même.
Dit autrement en quoi, comment, pourquoi la masturbation pourrait être un don?
dans 99,9% des actes humains, l'absence de potentialité procréative n'a strictement aucune espèce d'importance morale. Pourquoi est-ce différent avec la masturbation ? La charge de la preuve vous incombe...
Je suis d'accord avec vous quand vous dites cela, "dans 99,9% des actes humains, l'absence de potentialité procréative n'a strictement aucune espèce d'importance morale." Pourquoi cela change dans le cas de la masturbation, car elle est un acte avec un sexe. Un acte où la sexualité de l'homme s'exprime. un acte qui est vraiment vrai que dans la radicalité de l'union d'un homme et d'une femme. Quand la sexualité est en jeu, alors l'absence ou non de potentialité procréatrice à une grande importance.
Dans les textes de Jean Paul 2 que j'ai cité pour Baroque vous avez la réponse.

"la sexualité, par laquelle l'homme et la femme se donnent l'un à l'autre par les actes propres et exclusifs des époux, n'est pas quelque chose de purement biologique, mais concerne la personne humaine dans ce qu'elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l'amour dans lequel l'homme et la femme s'engagent entièrement l'un vis-à-vis de l'autre jusqu'à la mort. La donation physique totale serait un mensonge si elle n'était pas le signe et le fruit d'une donation personnelle totale, dans laquelle toute la personne, jusqu'en sa dimension temporelle, est présente. Si on se réserve quoi que ce soit, ou la possibilité d'en décider autrement pour l'avenir, cela cesse déjà d'être un don total."
C'est clair, la sexualité s'exprime au sein du couple. Dans la union de ce qui est séparé (Cf. secare) à savoir les sexes. Et pour qu'elle ne soit pas un mensonge, une diminution de la vérité qu'elle porte il faut une donation personnelle totale. Ce qui suppose puisque l'on parle d'un acte engagant la totalité de ma personne de ne pas séparer les deux significations de la l'union conjugale (on y revient encore).

Jean Paul 2 précise au sujet de la contraception, mais cela peut se dire aussi de la masturbation : "Ainsi, au langage qui exprime naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage objectivement contradictoire, selon lequel il ne s'agit plus de se donner totalement à l'autre; il en découle non seulement le refus positif de l'ouverture à la vie, mais aussi une falsification de la vérité intérieure de l'amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière."
Dernière modification par DA95 le jeu. 09 déc. 2010, 23:03, modifié 1 fois.
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Re: Outercourse

Message non lu par DA95 » jeu. 09 déc. 2010, 23:02

J'ai oublié de vous souhaiter une bonne soirée.
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