Cinci a écrit :On exprime pas de pareils voeux à des hérétiques. Pourquoi ?
Ben si. Là le pape s'adresse à des chrétiens et même si ils sont hérétiques, ils croient aussi au Christ.
- « Nous ne voulons pas passer sous silence la joie que nous ont apportée les souhaits et les voeux de ceux qui, sans appartenir au tissus visible de l'Église catholique [...] n'ont pas voulu, dans la noblesse et la sincérité innée de leur âme, que fût jeté à l'oubli tout ce qui les lie à nous, soit dans l'amour de la personne du Christ, soit dans la foi en Dieu. Qu'à tous aille nos sentiments de gratitude. Nous les confions tous et chacun à la protection et au gouvernement divin [...]
...
dans la noblesse et la sincérité innée de leur âme ... ce qui les lie à nous ...
l'amour de la personne du Christ ... les confions tous ... la protection ... gouvernement divin ...
Pie XII salue ici le fait que malgré qu'ils ne partagent pas totalement notre Foi, ils aient reconnus les liens qui nous unissent notamment au travers de l'amour du Christ.
Pie XII est en train de parler des orthodoxes aussi bien que des protestants, là. On exprime pas de pareils voeux à des hérétiques. Pourquoi ? Parce qu'on attend pas qu'il puisse se trouver par exemple un réel amour du Christ chez un hérétique.
Ah bon ? Pourtant il me semble que quelqu'un peut être hérétique tout en aiment profondément le Christ, qu'est ce qui l'interdit ? Rien. Aimer quelqu'un, c'est bien différent d'adhérer ou non à un dogme.
On ne s'attend pas non plus à ce qu'un hérétique vrai puisse faire retour tant soit peu vers Rome.
Si. Cela s'appelle la conversion.
Il serait plutôt incongru que le pape aille confier à la protection du Christ des personnes qu'ils devraient juger lui-même être des hérétiques véritables; ça n'aurait pas de sens. Le cas échéant : se serait-il bien plutôt exprimé en terme de miséricorde. «Nous confions à la miséricorde ...»
Confier à la protection du Christ quelqu'un, tout le monde peut le faire, y compris confier un athée. Là, l'acte de Foi est fait par Pie XII pas par ceux qui reçoivent cet acte de Foi. Donc rien n'empêche que cela soit des hérétiques.
Quand le pape évoque des groupes de personnes : il ne va pas se fendre d'un gros jugement d'ensemble à plaquer négativement sur tous. Quand bien même qu'il pourrait se trouver quinze véritables hérétiques parmi trois cents orthodoxes mais il ne s'en va pas cataloguer d'hérétiques tout le monde, le faire d'avance, comme si ce devait être un constat en plus.
Si les 300 professent la Foi Orthodoxe, les 300 sont hérétiques. C'est un état, pas un jugement !
On dit que l'Église à Rome est prudente en matière de jugement (comme dans les cas d'apparition mariale, cause des saints, etc).
ETAT =/= JUGEMENT. Je ne sais plus comment vous l'expliquer !
Aussi, il en ira exactement de même en matière de jugement d'hérésie et pour concerner les personnes. Cette prudence se trouvait déjà chez saint Augustin comme le cardinal Journet le rappelle, et d'autant plus en terme de prudence (plus encore !) quand on aurait affaires à des chrétiens issus d'un milieu qui devrait déjà baigner lui-même dans l'erreur en partant; ce qui sera tout à fait le cas de tous les chrétiens orthodoxes du monde en l'an 2010 ap. J.C. ( mais aussi bien en 1939, 1943 ...).
Cf juste au dessus...
Le critère de la bonne foi est extraordinnairement important sur le plan personnel en matière d'hérésie. C'est pour cela que l'Église catholique ne peut qualifier d'hérétiques vingt-cinq mille protestants. Et ce n'est pas le nombre qui compte ici comme s'il faudrait qu'à cinquante mille plutôt que vingt-cinq mille les erreurs le seraient deux fois moins. Non mais c'est que le nombre risque d'avoir une incidence en terme de prudence à exprimer quant à des jugements personnels. Et parce que c'est la culpabilité personnelle des uns qui risque d'être diminué par le fait d'un facteur d'influence externe. C'est évident. La question de la mauvaise foi est pas mal plus difficile à établir quand l'un serait né dans un environnement placardé mur à mur par l'erreur (comme un anglican né en Angleterre en 1850 ).
Vous parlez de jugement, je parle d'état de fait. Professer un dogme contraire à la Foi Catholique est hérétique, ce n'est pas un jugement, c'est le constat d'un fait objectif.
Être dans l'erreur ne rime pas forcément avec le péché d'hérésie. Un Scott Hahn par exemple, le fameux converti issus du protestantisme presbytérien. Il a été pasteur protestant pendant plusieurs années, longtemps. Il n'aura jamais été hérétique pourtant et puis tout le temps qu'il fut pasteur protestant. On le sait maintenant après-coup, dans son cas, attendu qu'il n'est pas de pape qui pourrait venir aujourd'hui affirmer qu'il n'y aurait pas dû se trouver en lui une docilité à l'écoute de la vérité auparavant dans sa vie. La bonne foi ...
On peut être hérétique sans le savoir. Ce n'est pas de la subjectivité.
C'est parce que la conscience d'Yves54 ne peut pas se substituer à celle de l'autre qui est en face. Dans le texte, il s'agit d'une personne de bonne foi, droite, et qui ne parvient pas elle-même à connaître ou reconnaître la vérité ou l'origine divine de ce qui est cru. Ce n'est pas parce que Yves54 lui répéterait que la chose serait d'origine divine que, du coup, c'est l'autre qui aurait dû être capable de voir; partant que l'autre est contraint, forcé et coupable derechef en cas de non-reddition immédiate de sa part à ce vrai et que Yves54 pourrait déjà voir, lui-même. La contrainte exercée par un tiers en matière de conscience et comme en vue d'une servilité (comme disait Olivier C aussi d'ailleurs) n'est pas un élément de l'enseignement de l'Église.
Où ai je parler de contrainte ? Nulle part.
C'est a fortiori qu'un simple laïc (comme un posteur sur internet) ne peut pas venir exercer un effet de contrainte sur l'esprit de ses interlocuteurs et soit comme en les enfonçant lui-même dans une catégorie de pécheurs hérétiques or que l'Église elle-même ne le ferait pas, soit qu'il serait une tentative de faire passer l'autre comme étant rejeté déjà de l'Église du Christ quand ce ne serait pas le cas en vérité. Une contrainte de la sorte exercée sur les autres est un effet du péché, et ce, bien plus que l'effet d'une décision réelle rendue autoritairement par le magistère de l'Église. Faut faire attention à ça. Pie IX lui-même n'aura jamais décidé que tous les Anglicans devraient être des hérétiques.
Je n'exerce une contrainte sur personne, je constate un fait. Ce n'est pas pareil. Je ne rejéte personne de l'Église du Christ parce que je ne connais que mon cœur pas ceux des autres.
Je dis juste : celui qui professe une autre Foi que la Foi Catholique est un hérétique. Je ne dis pas autre chose...
Si vous aimez l'oecuménisme de Benoit XVI ( de = ?; propriété privée ? quid ?) mais alors c'est très exactement l'oecuménisme du cardinal Journet en même temps. C'est celui de l'Église catholique plutôt, et non pas celui d'un parti politique, une coterie.
De Benoit XVI, à la manière de Benoit XVI. Vous avez très bien saisi ce que je disais. Je l'opposais à l'œcuménisme d'Assise, tout simplement.