Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions)
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- Un gentil athée
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Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions)
Bonsoir,
Puisque ça cause démonologie (ici et là par exemple) en ce moment, j'en profite pour poser quelques questions qui me turlupinent.
- D'après le catholicisme, il semble que Satan ne soit pas le contraire de Dieu. En effet, Satan est seulement une créature, pas toute puissante, et qui a fait un mauvais choix. Dieu est l'Être et le Souverain Bien. Le Souverain Mal n'existe donc pas, car ce serait le Non-Être. Il s'ensuit donc que Satan possède certaines perfections (par exemple l'existence). Si Satan n'est pas le Souverain Mal, alors il semble possible qu'une créature soit plus mauvaise que lui. Donc ma première question est la suivante : est-il possible, d'après l'Église catholique, qu'une créature (un être humain par exemple), soit si mauvaise qu'elle soit même plus mauvaise que Satan ?
- D'après le catholicisme, il faut aimer tout le monde, même les pécheurs, même ceux qui nous persécutent. Par conséquent, doit-on aimer Satan et les démons ? Surtout sachant que ce sont des créatures de Dieu et donc qu'elles reflètent à leur niveau sa Gloire.
- D'après le catholicisme, il faut prier pour la conversion des pécheurs. Doit-on de même prier pour la conversion de Satan et des démons (quand bien même leur choix est tenu pour définitif du point de vue de l'Église catholique) ?
Je poste volontairement ce sujet ici au cas où il donnerait lieu à débat car j'ai le sentiment qu'il n'y a peut-être pas de réponse doctrinale définitive à ces questions, non ?...
Cordialement,
Mikaël
Puisque ça cause démonologie (ici et là par exemple) en ce moment, j'en profite pour poser quelques questions qui me turlupinent.
- D'après le catholicisme, il semble que Satan ne soit pas le contraire de Dieu. En effet, Satan est seulement une créature, pas toute puissante, et qui a fait un mauvais choix. Dieu est l'Être et le Souverain Bien. Le Souverain Mal n'existe donc pas, car ce serait le Non-Être. Il s'ensuit donc que Satan possède certaines perfections (par exemple l'existence). Si Satan n'est pas le Souverain Mal, alors il semble possible qu'une créature soit plus mauvaise que lui. Donc ma première question est la suivante : est-il possible, d'après l'Église catholique, qu'une créature (un être humain par exemple), soit si mauvaise qu'elle soit même plus mauvaise que Satan ?
- D'après le catholicisme, il faut aimer tout le monde, même les pécheurs, même ceux qui nous persécutent. Par conséquent, doit-on aimer Satan et les démons ? Surtout sachant que ce sont des créatures de Dieu et donc qu'elles reflètent à leur niveau sa Gloire.
- D'après le catholicisme, il faut prier pour la conversion des pécheurs. Doit-on de même prier pour la conversion de Satan et des démons (quand bien même leur choix est tenu pour définitif du point de vue de l'Église catholique) ?
Je poste volontairement ce sujet ici au cas où il donnerait lieu à débat car j'ai le sentiment qu'il n'y a peut-être pas de réponse doctrinale définitive à ces questions, non ?...
Cordialement,
Mikaël
Dernière modification par Un gentil athée le dim. 31 oct. 2010, 10:07, modifié 1 fois.
- Hélène
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Affaire classée !
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…".
2 Co 4, 8-10
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
On dit que le mal est une privation d'être, mettons, dans l'ordre de la communion, de l'amour... mais puisque c'est toujours consécutif à l'exercice d'une liberté, il faut un sujet existant. Le Non-Etre pur et simple ne peut pas être le Souverain Mal, c'est le néant, ni bien, ni mal.
Bien entendu, toute créature possède les perfections que Dieu a voulu pour elle, en particulier la liberté pour celles dont nous parlons. La privation de la communion d'amour avec Dieu et sa Création empute gravement les qualités naturelles des créatures spirituelles, mais pas leur liberté car elles ne seraient plus spirituelles, et de ce fait leur choix est irrévocable quand il est fait selon la "pleine connaissance" voulue par Dieu. Cette connaissance est proportionnelle à la nature de chacun et aucune ne surpasse celle de Lucifer, et personne ne peut être plus privé du Bien que lui.
Dieu ne cesse d'aimer toutes ses créatures, que son amour soit reçu ou non. S'il est refusé il devient un tourment puisque tout a été créé en vu de la communion d'amour, les qualités naturelles trouvent leur plénitude dans l'union avec Dieu. Les damnés sont donc emputés, coupés, divisés d'avec ce qu'ils étaient appelés à être, et ils en ont conscience par la vision constante de l'être inachevé qu'ils demeurent éternellement, comme l'amour en creux.
Les élus s'aime et aiment toutes créatures de l'amour même de Dieu (quatrième et ultime degré d'amour selon St Bernard), y compris les démons. L'amour rayonne comme la lumière et la chaleur solaire, il ne dépend pas de qui le reçoit mais de qui le donne.
La doctrine de l'apocatastase, le salut final de toutes les créatures spirituelles, a été condamnée par l'Eglise comme contraire à l'essence même de la liberté. Donc prier pour les damnés est une pieuserie bête.
Si j'ai fait des erreurs, je m'en excuse et je ne doute pas que plus qualifié que moi voudra bien les corriger.
Bien entendu, toute créature possède les perfections que Dieu a voulu pour elle, en particulier la liberté pour celles dont nous parlons. La privation de la communion d'amour avec Dieu et sa Création empute gravement les qualités naturelles des créatures spirituelles, mais pas leur liberté car elles ne seraient plus spirituelles, et de ce fait leur choix est irrévocable quand il est fait selon la "pleine connaissance" voulue par Dieu. Cette connaissance est proportionnelle à la nature de chacun et aucune ne surpasse celle de Lucifer, et personne ne peut être plus privé du Bien que lui.
Dieu ne cesse d'aimer toutes ses créatures, que son amour soit reçu ou non. S'il est refusé il devient un tourment puisque tout a été créé en vu de la communion d'amour, les qualités naturelles trouvent leur plénitude dans l'union avec Dieu. Les damnés sont donc emputés, coupés, divisés d'avec ce qu'ils étaient appelés à être, et ils en ont conscience par la vision constante de l'être inachevé qu'ils demeurent éternellement, comme l'amour en creux.
Les élus s'aime et aiment toutes créatures de l'amour même de Dieu (quatrième et ultime degré d'amour selon St Bernard), y compris les démons. L'amour rayonne comme la lumière et la chaleur solaire, il ne dépend pas de qui le reçoit mais de qui le donne.
La doctrine de l'apocatastase, le salut final de toutes les créatures spirituelles, a été condamnée par l'Eglise comme contraire à l'essence même de la liberté. Donc prier pour les damnés est une pieuserie bête.
Si j'ai fait des erreurs, je m'en excuse et je ne doute pas que plus qualifié que moi voudra bien les corriger.
L'unité de la souffrance et de la béatitude est le secret de Dieu, comme le don de sagesse surpasse celui d'intelligence. P. Varillon
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
C'est quand même intéressant comme sujet, et ce serait bien que des spécialistes en démonologie interviennent et expliquent par exemple comment de puissantes intelligences ont pu refuser l'amour, autrement que par les explications simplettes habituelles.AnneT a écrit : Affaire classée !
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Dieu ne peut pas nous demander des choses au-dessus de nos forces. Aimer un pécheur c’est toujours possible parce qu’il est de la même chair que nous et que nous pouvons comprendre ses faiblesses et manquements, parfois même l’on se dit : « cela aurait pu être moi », « qu’aurais-je fait à sa place ? ».gentil athée a écrit :
D'après le catholicisme, il faut aimer tous le monde, même les pécheurs, même ceux qui nous persécutent. Par conséquent, doit-on aimer Satan et les démons ? Surtout sachant que ce sont des créatures de Dieu et donc qu'elles reflètent à leur niveau sa Gloire.
Mais l’ange est d’une nature supérieure à la nôtre, infiniment de fois plus intelligent que peut l’être le plus intelligent des êtres humains. Vous n’êtes pas en mesure de comprendre ses manquements, tout au plus pouvez-vous vous en faire une idée.
Aimer un ange déchu est au-dessus de nos forces, et l’Eglise met en garde contre cette vaine tentative.
- Un gentil athée
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Merci cracboum pour vos réponses :> Effectivement, si Lucifer a la pleine connaissance du Bien et du Mal, alors son choix du mal peut difficilement être un plus mauvais choix, tandis que nous, pauvres mortels, avons l'excuse d'être bien ignares...
Mais pour rebondir sur le fil au sujet de la souffrance des démons en enfer, il y a quelque chose d'autre qui me turlupine. Il me semble qu'il y a un triangle infernal (c'est le cas de le dire), entre ces trois propositions :
1. Toute créature cherche à être le plus heureux possible (c'est ce qui motive ses actions).
2. Satan sait qu'il serait plus heureux à suivre Dieu.
3. Satan refuse de suivre Dieu.
Ces trois propositions prises ensemble se contredisent. Comment résoudre ce trilemme ? La première me semble vraie par définition en tout cas : si une créature cherche son malheur, c'est donc qu'elle trouve son bonheur dans son malheur, et donc que ce n'est pas son malheur !...
Si les démons souffrent, mais que par fierté ils refusent de renoncer à leur choix de se rebeller, c'est donc qu'ils trouvent une compensation quelque part, qu'ils se disent que rien, pas même Dieu, ne vaut le grisement procuré par la fierté d'avoir dit non à Dieu. Or, de deux choses l'une : ou bien ils se trompent mais en ce cas c'est qu'ils n'ont pas la pleine connaissance, ou bien ils ont la pleine connaissance mais alors en ce cas ils ne se trompent pas (mais ça paraît hérétique de dire cela... et puis les bons anges ont aussi la pleine connaissance et ont fait un choix différent !).
Bien à vous,
Mikaël
Mais pour rebondir sur le fil au sujet de la souffrance des démons en enfer, il y a quelque chose d'autre qui me turlupine. Il me semble qu'il y a un triangle infernal (c'est le cas de le dire), entre ces trois propositions :
1. Toute créature cherche à être le plus heureux possible (c'est ce qui motive ses actions).
2. Satan sait qu'il serait plus heureux à suivre Dieu.
3. Satan refuse de suivre Dieu.
Ces trois propositions prises ensemble se contredisent. Comment résoudre ce trilemme ? La première me semble vraie par définition en tout cas : si une créature cherche son malheur, c'est donc qu'elle trouve son bonheur dans son malheur, et donc que ce n'est pas son malheur !...
Si les démons souffrent, mais que par fierté ils refusent de renoncer à leur choix de se rebeller, c'est donc qu'ils trouvent une compensation quelque part, qu'ils se disent que rien, pas même Dieu, ne vaut le grisement procuré par la fierté d'avoir dit non à Dieu. Or, de deux choses l'une : ou bien ils se trompent mais en ce cas c'est qu'ils n'ont pas la pleine connaissance, ou bien ils ont la pleine connaissance mais alors en ce cas ils ne se trompent pas (mais ça paraît hérétique de dire cela... et puis les bons anges ont aussi la pleine connaissance et ont fait un choix différent !).
Bien à vous,
Mikaël
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Si la haine s'élève dans notre coeur, se qui nous empli n'est pas de l'Esprit-Saint.
Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Oh gentil athée,
On dirait bien que vous n'êtes pas confronté à de jeunes enfant,.. Ou que vous avez oublié.
Quand un enfant est difficile, et qu'on doit intervenir, il arrive qu'il se mette à bouder.
Il reste à l'écart, et lance à la famille des regards fermés.
Il voudrait bien laisser tomber toute résistance, mais voilà, c'est comme s'il renonçait à lui-même. Et voilà la grande affaire. C'est intellectuellement et vu de l'extérieur que l'orgueil semble un poids inutile, mais pour beaucoup, c'est une question d'existence.
Cordialement,
Griffon.
@cracboum,
J'ai bien apprécié vos explications.
On dirait bien que vous n'êtes pas confronté à de jeunes enfant,.. Ou que vous avez oublié.
Quand un enfant est difficile, et qu'on doit intervenir, il arrive qu'il se mette à bouder.
Il reste à l'écart, et lance à la famille des regards fermés.
Il voudrait bien laisser tomber toute résistance, mais voilà, c'est comme s'il renonçait à lui-même. Et voilà la grande affaire. C'est intellectuellement et vu de l'extérieur que l'orgueil semble un poids inutile, mais pour beaucoup, c'est une question d'existence.
Cordialement,
Griffon.
@cracboum,
J'ai bien apprécié vos explications.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
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Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.
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- Hélène
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
On niaise pas ayk la puck !AnneT a écrit : Affaire classée !
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Bonsoir Griffon,
Depuis quand les enfants ont-ils la pleine connaissance du Bien et du Mal ?
Cordialement,
Mikaël
Depuis quand les enfants ont-ils la pleine connaissance du Bien et du Mal ?
Cordialement,
Mikaël
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Je me suis posé la même question que vous Gentil Athée au sujet du Méchant Satan et en fait, plus généralement, au sujet de la liberté des créatures spirituelles. Avec la grâce de Dieu qui ne m'a jamais manquée dans mes questionnements, j'ai reçu la réponse suivante :
Il s'agit donc de résoudre l'aporie suivante : si je connais Dieu je ne peux que le choisir, si je ne le connais pas assez pour le choisir, je ne suis pas libre. Or, Dieu seul se connait, donc il fait grâce à qui il veut.
Réponse : Dieu a créé les anges et les hommes avec une nature suffisante pour le connaitre en tant qu'être, mais insuffisante pour le connaître en tant qu'Amour et son appel à la communion d'amour avec lui. Pour cela il faut la grâce et la Révélation.
Or, s'agissant de la lumière de la vérité, cette lumière est telle qu'elle plonge l'ange comme l'homme dans d'épaisses ténèbres dans lesquelles ils se voient perdus. C'est l'épreuve de foi et d'espérance.
Aprés la lumière de la Vérité, au plus profond de la déréliction, vient la chaleur de l'Amour. Mais cette grâce de l'amour n'a d'efficacité que si, au coeur de l'épreuve, l'ange ou l'homme, saisissant son néant, s'est tourné vers Dieu. Il y a là un moment crucial.
Ainsi, la connaissance de Dieu n'est pas décisive, elle est dans tous les cas limitée même pour les plus intuitifs, et elle est de toutes façons réduite à néant par la Lumière Incréée lors de cette "nuit de l'esprit". Ce qui est décisif, dans cette profonde inconnaissance, c'est d'accepter jusqu'en ses ultimes reserres et recours son statut de créature et de produire un acte de pur foi, de pure espérance. Or, à ce stade, la tentation du néant, c'est-à-dire de soi (vous me suivez ?) semble presque insurmontable, en tant qu'alternative à Dieu. La liberté est un face à face avec soi-même.
Je pense que cette épreuve intervient au tout dernier instant de la vie pour la plupart d'entre nous, mais de toutes façons un instant suffit, c'est la caractéristique des épreuves purement spirituelles, à plus forte raison pour les anges.
En espérant vous avoir été utile.
Il s'agit donc de résoudre l'aporie suivante : si je connais Dieu je ne peux que le choisir, si je ne le connais pas assez pour le choisir, je ne suis pas libre. Or, Dieu seul se connait, donc il fait grâce à qui il veut.
Réponse : Dieu a créé les anges et les hommes avec une nature suffisante pour le connaitre en tant qu'être, mais insuffisante pour le connaître en tant qu'Amour et son appel à la communion d'amour avec lui. Pour cela il faut la grâce et la Révélation.
Or, s'agissant de la lumière de la vérité, cette lumière est telle qu'elle plonge l'ange comme l'homme dans d'épaisses ténèbres dans lesquelles ils se voient perdus. C'est l'épreuve de foi et d'espérance.
Aprés la lumière de la Vérité, au plus profond de la déréliction, vient la chaleur de l'Amour. Mais cette grâce de l'amour n'a d'efficacité que si, au coeur de l'épreuve, l'ange ou l'homme, saisissant son néant, s'est tourné vers Dieu. Il y a là un moment crucial.
Ainsi, la connaissance de Dieu n'est pas décisive, elle est dans tous les cas limitée même pour les plus intuitifs, et elle est de toutes façons réduite à néant par la Lumière Incréée lors de cette "nuit de l'esprit". Ce qui est décisif, dans cette profonde inconnaissance, c'est d'accepter jusqu'en ses ultimes reserres et recours son statut de créature et de produire un acte de pur foi, de pure espérance. Or, à ce stade, la tentation du néant, c'est-à-dire de soi (vous me suivez ?) semble presque insurmontable, en tant qu'alternative à Dieu. La liberté est un face à face avec soi-même.
Je pense que cette épreuve intervient au tout dernier instant de la vie pour la plupart d'entre nous, mais de toutes façons un instant suffit, c'est la caractéristique des épreuves purement spirituelles, à plus forte raison pour les anges.
En espérant vous avoir été utile.
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- Pater civitatis
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- Inscription : mer. 30 avr. 2008, 2:40
Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
Mais avoir la pleine connaissance du Bien et du Mal ne signifie pas que nous soyons dénués d'orgueil...Depuis quand les enfants ont-ils la pleine connaissance du Bien et du Mal ?
Quand les enfants boudent, ils SAVENT très bien que s'ils arrêtaient de bouder ils pourraient aller jouer, s'amuser, passer à autre chose. Dans le domaine qui les concerne, dans l'affaire qui les concerne, ils ont la pleine connaissance de ce qui est bon et de ce qui est mal à ce moment là.
Mais le problème ne se situe pas au niveau de la connaissance.
-
- Pater civitatis
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- Inscription : mer. 30 avr. 2008, 2:40
Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
En fait, voyez-vous, c'est encore une conséquence de notre péché originel (orgueil lié à la connaissance) que de croire que si nous savions, nous ne ferions pas.
Si nous connaissions tous, si Dieu ne nous avait rien caché, nous serions parfaits.
L'idée qu'un ange ne peut être que bon c'est au fond une reproduction du péché originel : croquez la pomme de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et vous aurez la vie éternelle.
Mais la vérité, et Saint Paul l'a bien montré, c'est que quand bien même nous connaissons ce qui est bien et mal, nous continuons de faire le mal.
D'une certaine manière, votre question est la preuve vivante de la persistance, et donc de l'existence, du péché originel
Si nous connaissions tous, si Dieu ne nous avait rien caché, nous serions parfaits.
L'idée qu'un ange ne peut être que bon c'est au fond une reproduction du péché originel : croquez la pomme de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, et vous aurez la vie éternelle.
Mais la vérité, et Saint Paul l'a bien montré, c'est que quand bien même nous connaissons ce qui est bien et mal, nous continuons de faire le mal.
D'une certaine manière, votre question est la preuve vivante de la persistance, et donc de l'existence, du péché originel
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- Tribunus plebis
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- Inscription : ven. 26 déc. 2008, 20:02
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Re: Faut-il aimer les démons et Satan ? (et autres questions
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Bonjour,
Il n'y a pas de rédemption pour Satan et ses anges.
Eloignons-nous d'eux.
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