Mais en quoi n'est-ce pas du relativisme? Car telle personne pourra décider que tel acte est bon, puis changer d'avis. De même, deux individus différents peuvent ne pas du tout s'entendre sur ce qu'est le bien. Donc certes, tout ne se vaut pas, mais seulement du point de vue relatif du sujet de l'action, et ce pour une période déterminée. D'un point de vue absolu, on ne peut donc pas dire que tout ne se vaut pas, puisque c'est le sujet qui détermine à volonté son système de valeurs, avec possibilité illimitée de le modifier. N'est-ce pas du relativisme? Je ne sais pas si je m'exprime clairement...Je commence par le deuxième point. Ce n'est pas du relativisme parce que tout ne se vaut pas. C'est la liberté qui décide de ses propres valeurs, ce pour quoi elle est elle-même valeur suprême. Les choix qui détruisent la liberté valent donc moins que ceux qui contribuent à son épanouissement. L'éthique sartrienne est donc une éthique de la responsabilité, et celui qui essaie de s'y dérober en se faisant croire que tout est décidé par avance, que ce soit parce qu'il pense que Dieu l'a voulu ou parce qu'il pense que tout n'est que mécanisme n'a pas d'excuses. C'est la pensée de Sartre que j'essaie d'exposer ainsi, ce n'est pas la mienne.
Sur le premier point, le mieux est de savoir, sans doute. Mais les plus savants ont reconnu leur ignorance. C'est d'ailleurs une des preuves de la fécondité du christianisme que la docte ignorance, c'est-à-dire l'ignorance qui se sait ignorante, y ait pu être considérée avec un grand respect, voire comme la forme de pensée la plus élevée.
Je ne comprends pas à quels savants catholiques vous faites allusion, puisque notre religion affirme qu'on peut avoir une certaine connaissance de Dieu et de sa volonté pour les hommes, par la révélation. Sans doute est-ce une connaissance très limitée, mais concernant notre sujet, à savoir la question du bien et du mal, je ne crois pas que l'on puisse affirmer que nous sommes dans l'ignorance. Ou alors je vous ai mal compris.