Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

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Nonolec
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Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Nonolec » mar. 18 juin 2013, 22:22

Bonsoir à toutes et à tous!

Je suis un jeune homme de 18 ans. (je n'ose pas encore me qualifier de chrétien bien que je sois baptisé car je ne pratique pas, je préfère encore mûrir ma réflexion avant de me lancer sous la lumière du Seigneur. Mais je ressent ce que l'on pourrait appeler "croyance").

Parallèlement à mes études, je suis sapeur-pompier volontaire et je suis amené à intervenir sur des situations de grande détresse (quelles soient sociales ou physiques).
Lundi, nous avons été appelés pour un enfant de 3 ans et sa mère percutés par un conducteur sous l'emprise de l'alcool. Je viens d'apprendre ce soir que le petit est décédé à l'hôpital.

Je ne veux dénigrer en rien la religion, car je suis sur que là-haut, l’Éternel prendra soin de ce petit parti trop tôt. Cependant je voulais juste savoir.. Si Dieu est infiniment bon, pourquoi a-t-il laissé un "taré" alcoolisé prendre la route et pourquoi l'enfant s'en est-il allé?
Sur un site chrétien, j'ai lu que cela permettait de servir d'enseignement. Mais cela me chagrine quand même et malgré mes recherches, je n'ai pas trouver de réponses qui répondaient à un problème similaire au mien.

Après réflexion personnelle, je me suis dit que l'enfant aurait pu garder de graves séquelles et que Dieu a préféré le prendre avec lui.. Avez-vous d'autres interprétations d'une mort si tragique?

Toutes mes pensées vont vers l'enfant et sa famille.
Et je vous remercie d'avoir pris le temps de me lire.

Fraternellement
Nonolec
Dernière modification par Cgs le mar. 18 juin 2013, 22:38, modifié 1 fois.
Raison : Changement du titre

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Ina
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Re: Accident de la circulation, enfant de 3 ans décédé.

Message non lu par Ina » mar. 18 juin 2013, 22:36

Bonsoir,

Si vous me le permettez, je m'associe à votre souffrance et prierai pour ce petit enfant parti très tôt il vrai.

Je ne détiens pas la réponse hélas.

Faisons confiance à notre Seigneur.

Fraternellement

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Raistlin
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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Raistlin » mar. 18 juin 2013, 22:57

Bonjour Nonolec,

Grave question que celle du mal. Sachez, avant que je vous présente la réponse chrétienne, que le mal est un mystère. La réponse chrétienne ne prétend pas épuiser le mystère du mal, mais elle veut y apporter les lumières de la Révélation qui nous vient de Dieu. Et puis, il faut contempler le Christ : même le Fils de Dieu n'a pas voulu échapper au mal, mais il l'a pris de plein fouet... pour le vaincre par sa Résurrection et ainsi nous donner l'espérance que le mal ne sera jamais vainqueur et n'aura jamais le dernier mot, quelque soient les apparences. Dieu ne nous a pas laissé seuls face au mal, Il est venu combattre Lui-même en Jésus-Christ.

Nous croyons en un Dieu infiniment et parfaitement bon. Dieu n'est pas l'auteur du mal. Le mal, la Révélation nous le dit, a son origine dans la révolte de certains anges - qu'on appelle à présent démons - qui, par leur liberté, ont choisi de se détourner du Créateur. L'homme ne fut pas originellement créé pour souffrir et pour mourir. A l'origine, la Genèse nous le dit de façon imagée mais non moins réelle, l'homme vivait en harmonie avec Dieu, la nature, et les autres. Dans cet état, il n'y avait ni souffrance ni mort. Mais voilà, l'homme fut tenté par le démon et ce fut le péché originel qui rompit cet état d'harmonie originelle. Depuis, le lot des hommes est la souffrance et la mort. Cette brisure originelle s'est transmise à tous les hommes, un peu comme une tare génétique mais d'ordre spirituelle.

Dieu aurait pu empêcher cela mais il ne l'a pas fait notamment parce qu'Il nous a voulu libres. Mais surtout, si Dieu a permis ce mal immense, c'est parce qu'il avait en vue un plus grand bien. Lequel ? Celui de notre rédemption. Car c'est déjà une chose magnifique d'être créé par Dieu, mais c'est une merveille encore plus grande que d'être sauvé par Lui car il y a comme une surabondance d'amour et de grâce. Ainsi, Dieu avait prévu de toute éternité de nous sauver dans le Christ et c'est ce qu'Il fit au temps favorable. Désormais, même si le mal perdure dans ce monde, nous savons qu'il est déjà vaincu. Peu importe le lot de souffrances que l'humanité porte encore : le Christ est vainqueur et au final, tout se terminera dans la lumière et la consolation de Dieu. Comme le dit l'Écriture : Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. (Apocalypse 21, 4)

Voilà, finalement, nous n'avons pas d'autre réponse que l'espérance et la foi en Jésus qui a vaincu le mal, la souffrance et la mort comme sa propre Résurrection en atteste. Pour supporter le mal ici-bas, il faut fixer son regard sur le Christ.

Cordialement,
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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par levergero78 » mer. 19 juin 2013, 9:28

Pourquoi le mal sur notre terre, Nonolec ?

Tout simplement parce que l'homme a été créé mauvais et que sa vie en société le déprave encore plus par sa confrontation, sa jalousie et son envie envers ses congénères.

Quelques uns y échappent par une vie exemplaire, mais pas complètement.

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Raistlin » mer. 19 juin 2013, 9:56

levergero78 a écrit :Tout simplement parce que l'homme a été créé mauvais et que sa vie en société le déprave encore plus par sa confrontation, sa jalousie et son envie envers ses congénères.
C'est complètement faux. La nature humaine a été créée bonne (dans le sens où elle est un bien) demeure bonne, malgré la cassure du péché originel. Donc oui, depuis le péché originel, il y a une inclinaison au mal en l'homme mais il n'en était pas ainsi à l'origine.
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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Théodore » mer. 19 juin 2013, 11:01

Une remarque, et un message d'espoir à ceux qui se demandent où Dieu est : le mal n'a pas étendu toute son emprise sur le monde. Même sur le pire des pécheurs, Dieu fait pleuvoir un certain nombre de grâces, notamment celles dites naturelles (soleil, pluie, bonheur, amour,...). Le mal n'a pas totalement corrompu ce monde ; l'Éternel limite son emprise.

J'ignore si cela vous aide, mais il me semblait utile de le rappeler. Qu'Il vous vienne en aide :)
Unam peti a Domino, hanc requiram,
Ut inhabitem in domo Domini omnibus diebus vitae meae.
Ut videam voluptatem Domini, et visitem templum eius.


Psaume XXVI, verset 7-8.

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Cinci » jeu. 04 juil. 2013, 2:46

Nonolec écrit :
Avez-vous d'autres interprétations d'une mort si tragique?
Le mal c'est le mal. Le mal par définition n'a pas vraiment de sens. Le mal ruine le sens, détruit, dévaste, enlève la joie, représente un cul-de-sac. C'est le royaume de l'absurde. 


Votre récit m'en rappelle un autre lu aujourd'hui dans un quotidien de Montréal. C'est une mère de famille qui perd sa petite de 2 ans. On l'aura trouvé morte dans la piscine. La mère aura tout fait pour avoir un enfant, ayant dû perdre deux autres avant celle-ci et avant même leur naissance («fausses couches»). On comprend donc qu'elle aura veillée jalousement sur cette dernière, s'assurant de faire clôturer la cour arrière par souci de protection et ... et patatrac ! Le mal c'est ça. Utilité ? zéro. Une manière pour Dieu d'enseigner et blablabla ... À d'autre ! À d'autre ! Le mal détruit, démoli, fait perdre la foi, n'est que de la cendre.

Je n'ai pas d'enfant. C'est égal. On reste humain. Il y a des jours comme ça : on ouvre le journal et on tombe sur ce genre de nouvelle. Vous ne savez pas trop pourquoi mais là vous encaissez plus difficilement que d'habitude. Aïe ! On songe à la tristesse, au scandale que le drame peut représenter pour les parents.

La seule chose de sensé qu'un théologien pourrait faire serait alors de fermer son cahier de leçon et fermer son grand gousier.

Plus tard ... Oui, la question de la foi laisse planer une ouverture à l'effet que le mal pourrait être réparé. Mais la réparation n'efface pas le non-sens initial comme il faudrait plutôt parler d'une nouvelle création ''en extra'' afin de surmonter le mal. La seule manière qu'il puisse y avoir un sens dans les choses mais c'est alors le sens par lequel Dieu pourrait sauver ce qui était bel et bien perdu. Bref, ce n'est pas le mal qui est à interpréter comme devant fournir du sens, plutôt que le sens arrive lorsque Dieu agit par la résurrection d'une façon éminente. Et alors le sens c'est que Dieu sauve. Il est ami des hommes. Dieu nous aime.

En attendant ...

Le mal en lui-même ... le mal c'est le mal. Il n'y a rien à faire avec ça. Le monde ne deviendrait pas plus beau, plus intelligent, plus sage à proportion égale du fait qu'il s'en trouverait plus de mal présent. Plus il y aurait de mal et plus les gens seraient sages ? Non.

[...]

Il y avait eu ce tremblement de terre à Haïti en 2010. On se rappelle que certains là-bas avait tout perdu : maison, famille, etc. Or je me souviendrai toujours de ce théologien expert de forum qui sera venu expliquer benoitement la chose, par le fait que c'est Dieu qui avait sûrement un compte à régler avec les Haïtiens, et alors du fait qu'eux et leurs ancêtres aimaient batifoler dans le vaudou. Bref, la catastrophe était de leur faute finalement.

On imagine l'internaute assis chez lui en Suisse, pianotant sur le clavier le lendemain du drame, pour dire à l'égard du pauvre type dans la rue qui n'a plus rien, en quoi ce serait sa faute si le tremblement de terre survient chez lui. C'est Dieu à part ça qui provoquerait le mal.

Il y a des envies de meurtre qui se perdre parfois. Mais, rassurons-nous, car pour le coup il s'agissait simplement d'un commentateur dit ''chrétien-évangélique''.

[...]

Non mais, c'est juste pour dire qu'en face de drame ou de catastrophe, le mieux c'est souvent de rien dire en premier. L'absence d'explication a souvent meilleur goût que des explications hasardeuses qui finalement ne consolent de rien du tout.

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 04 juil. 2013, 8:48

Nonolec a écrit : Je ne veux dénigrer en rien la religion, car je suis sur que là-haut, l’Éternel prendra soin de ce petit parti trop tôt. Cependant je voulais juste savoir.. Si Dieu est infiniment bon, pourquoi a-t-il laissé un "taré" alcoolisé prendre la route et pourquoi l'enfant s'en est-il allé?
Je n'ai pas de réponse exacte à vous apporter, mais une chose est sûre : Dieu a créé l'homme libre.
Il n'y a que libre que nous pouvons aimer.
Certains usent de cette liberté pour aimer, aimer Dieu, aimer son prochain, s'aimer soi-même…
D'autres usent de cette liberté pour faire le mal… (j'en fait parti trop souvent…)

Je prierai pour cet enfant et sa famille et pour ce chauffard ivre.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
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St François d'Assise

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par levergero78 » jeu. 04 juil. 2013, 9:58

Raistlin a écrit : C'est complètement faux. La nature humaine a été créée bonne (dans le sens où elle est un bien) demeure bonne, malgré la cassure du péché originel. Donc oui, depuis le péché originel, il y a une inclinaison au mal en l'homme mais il n'en était pas ainsi à l'origine.
C'est ça qui est complètement faux !

Car si l'homme avait été créé réellement bon, il n'aurait jamais succombé à la tentation et ne serait pas tombé dans le péché originel d'orgueil...

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Phileas Fogg » jeu. 04 juil. 2013, 10:04

bonjour

la souffrance est bien réelle,
il y a des situations encore plus révoltantes : tortures, viols, qui vont briser pour longtemps.

Raistlin a donné les arguments positifs, je vous propose un raisonnement par l'absurde :
imaginez que Dieu vous donne la possibilité de corriger son apparent laisser-faire, que verriez vous :

* une sorte de superman qui à chaque innocent en danger viendrait du haut du Ciel pour le proteger ?
on voit tout de suite les conséquences : tout un tas de damoiselles se jetteraient dans le vide pour pouvoir être transportées dans ses bras musclés.
Pourquoi désormais respecter la limitation de vitesse puisque au dernier moment un superman viendra pour éviter l'accident, même pourquoi faire attention : on peut prendre le volant bourré au dernier moment on évitera l'accident de toute façon.

* Plutôt qu'un deus ex machina on pourrait penser à une intervention intérieure : que l'être humain, comme les robots d'Asimov ait un coupe circuit qui l'empêche de poser certains actes : l'index ne pourrait plus appuyer sur la gachette, la main abaisser un couteau ou le pied enfoncer l'accelerateur. Il faut aussi prévenir les blessures causées par les paroles, ou l'atteinte aux biens matériels. Autrement dit une partie de notre vie se passerait dans des blocages, comme une sorte de collier electronique pour les chiens. Pas besoin de décrire les conséquences.

Pour le triste événement que vous partagez qu'est ce qui empécherait de mettre dans toutes les voitures un systéme de démarrage lié au controle de l'alcoolémie ?
Je ne suis pas ingénieur, mais ce n'est pas le SAMU qu'on doit blamer de ce qu'une personne choisisse de rester passivement à regarder un autre perdre la vie plutot que de faire quelque chose.
Une grande partie des maux qui existent sur terre sont le fait de notre passivité : que ce soit des maux structurels comme la famine ou les maladies ou des maux ponctuels comme les accidents.

Comme il est dit le Christ est vainqueur au final : tout concoure au bien de ceux qui aiment Dieu.
Si Dieu n'existait pas on verrait l'homme livré à lui même : une suite de vendetta, les parents prenant la vie de l'auteur de l'accident, et ainsi de suite.
Ce qui peut arriver est l'inverse : que les parents pardonnent à l'auteur, et qu'il se convertisse. C'est certainement ce que souhaite cette jeune victime de là où elle se trouve. Et certainement maintenant sa charité est telle qu'elle serait prête à redonner sa vie pour sauver celle de cet alcoolique.
Comme le dit St Paul la preuve que Dieu nous a aimé est qu'il nous a donné son Fils alors même que nous étions pécheurs.

Un exemple parmi d'autres : Maria Goretti : Puisque qu'une jeune fille se refuse à ses avances, un homme dans son ardeur la poignarde, il est condamné. http://www.clairval.com/lettres/fr/2002 ... 030702.htm
Quelques années après, Mgr Blandini, évêque du diocèse où se trouve la prison, a l'inspiration de visiter l'assassin pour l'amener au repentir. «Vous perdez votre temps, Monseigneur, affirme le gardien, c'est un dur!» Alessandro reçoit l'évêque en grommelant. Mais, au souvenir de Maria, de son héroïque pardon, de la bonté et de la miséricorde infinies de Dieu, il se laisse toucher par la grâce. Au départ du prélat, il pleure dans la solitude de son cachot, à la grande stupéfaction de ses gardiens.

Une nuit, Maria lui apparaît en songe, vêtue de blanc dans les jardins fleuris du Paradis. Bouleversé, Alessandro écrit à Monseigneur Blandini: «Je regrette d'autant plus mon crime que j'ai conscience d'avoir enlevé la vie à une pauvre fille innocente qui, jusqu'au dernier moment, a voulu sauver son honneur, se sacrifiant plutôt que de céder à ma volonté criminelle. Publiquement, je demande pardon à Dieu et à la pauvre famille pour ce grand crime commis. Je veux espérer que moi aussi, j'obtiendrai mon pardon comme tant d'autres sur cette terre». Son repentir sincère et sa bonne conduite au pénitencier lui valent d'être libéré quatre ans avant l'expiration de sa peine. Il trouve alors une place de jardinier dans un couvent de capucins et s'y montre exemplaire; il est admis dans le Tiers-Ordre de saint François.

Grâce à ses bonnes dispositions, Alessandro est appelé à témoigner au Procès de Béatification de Maria. C'est une chose bien délicate et très pénible pour lui. Mais il confesse: «Je dois réparer et je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour sa glorification. Le mal est tout de mon côté. Je me suis laissé aller à la passion brutale. C'est une sainte, une vraie martyre. Elle est une des premières au Paradis, après ce qu'elle a eu à souffrir à cause de moi».

À Noël 1937, il se rend à Corinaldo, où Assunta Goretti s'est retirée avec ses enfants, uniquement pour réparer et demander son pardon à la mère de sa victime. À peine est-il devant elle, qu'il demande en pleurant: «Assunta, vous me pardonnerez? – Maria vous a pardonné, ne pourrais-je pas pardonner aussi?» balbutie celle-ci. Le jour de Noël, les habitants de Corinaldo ne sont pas peu surpris et émus de voir s'approcher de la Table Eucharistique, côte à côte, Alessandro et Assunta.
ΦΧΦΠ

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Ina
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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Ina » jeu. 04 juil. 2013, 10:18

Bonjour,

J'aimerais rebondir sur le pardon.

J'ai peut-être du chemin à faire sur le sujet mais il me semble que si le pardon doit être accordé c'est à la victime de le faire et non aux parents.

Les parents eux ne peuvent que pardonner aux parents du responsable (pour manque d'éducation, de surveillance ou je ne sais quoi d'autre).

Mais ce n'est que mon avis.

Fraternellement.

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Phileas Fogg » jeu. 04 juil. 2013, 10:33

bonjour Ina

en un sens vous avez raison : il n'y a que Dieu qui puisse pardonner la personne.
Nous autres nous pardonnons le mal qu'on nous a fait : nous pardonnons uniquement pour nous, une souffrance, un dommage.
Les parents ont une souffrance bien réelle, qu'ils peuvent décider de ne pas reporter sur l'auteur de l'accident, c'est cela le pardon. S'ils vont au delà et considérent aussi la souffrance de cet homme, ils font un acte héroique.

Mais seule la contrition et l'absolution donnera à cet homme le pardon de son acte.

bonne journée
ΦΧΦΠ

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Raistlin » jeu. 04 juil. 2013, 11:34

levergero78 a écrit :C'est ça qui est complètement faux !

Car si l'homme avait été créé réellement bon, il n'aurait jamais succombé à la tentation et ne serait pas tombé dans le péché originel d'orgueil...
Vous devriez retourner au catéchisme avant d'affirmer des choses aussi contraires à la foi catholique. Je suis sincèrement choqué qu'un catholique adulte puisse tenir de tels propos.

CEC a écrit :1702 L’image divine est présente en chaque homme. Elle resplendit dans la communion des personnes, à la ressemblance de l’unité des personnes divines entre elles
L'image de Dieu ne saurait être intrinsèquement mauvaise. Elle ne peut être que bonne.
CEC a écrit :1701 Le Christ, dans la révélation du mystère du Père et de son Amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation " (GS 22, § 1). C’est dans le Christ, " image du Dieu invisible " (Col 1, 15 ; cf. 2 Co 4, 4), que l’homme a été créé à " l’image et à la ressemblance " du Créateur. C’est dans le Christ, rédempteur et sauveur, que l’image divine, altérée dans l’homme par le premier péché, a été restaurée dans sa beauté originelle et ennoblie de la grâce de Dieu (cf. GS 22).
L'homme fut créé bon et beau. C'est le péché qui a défiguré l'image de Dieu en nous.

Le péché ne vient pas, comme vous le pensez de façon erronée, d’un quelconque mal en nous, mais du mauvais exercice de notre liberté. L’homme, comme le rappelle l’Écriture, fut tenté par le démon, et mésusa de sa liberté.

Bref, un conseil : achetez-vous le CEC au format poche si ce n’est déjà fait et potassez-le pendant l’été. Il n'est pas tolérable qu'un catholique adulte ose dire que la nature humaine a été créée foncièrement mauvaise. C’est même un blasphème de dire cela, car cela signifie que Dieu aurait créé une nature mauvaise, et donc serait l’auteur du mal.
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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Scratchy » jeu. 04 juil. 2013, 11:49

En effet, avec de telles affirmations, levergero, fait sienne la thèse protestante selon laquelle l'homme est fondamentalement mauvais.

Cela reviendrait à dire qu'il y a dès le départ "un vice de fabrication" dans l'homme ce qui n'est pas acceptable car cela sous entend que la création de Dieu est mauvaise.
Lors d'une récente homélie, le prêtre de ma paroisse nous a encore mis en garde contre cette assertion en nous précisant que l'homme est blessé par le péché et non déchu.

Je crois que levergero confond bonté et perfection.

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Re: Enfant de 3 ans décédé : la question du mal et de Dieu

Message non lu par Petit Matthieu » jeu. 04 juil. 2013, 13:07

Parfois, le mal me donne le vertige.
Le mal apparemment absurde nous révolte, et nous pousse à la révolte contre ce Dieu tout-puissant qui a le pouvoir de l'empêcher. Le mal choisit par nos frères, ceux qui le font en âme et conscience est effrayant, véritablement effrayant. Sans doute parce qu'il vient du Diable.

Je pense que le mal apparemment absurde a forcément un sens (qu'on me corrige si j'ai tort).

Je me rappelle d'un prêtre qui avait fait une remarquable homélie sur notre incapacité à juger. Il avait pris pour exemple un village de paysans. Un jour, le seul fils d'un paysan tombe et se casse la jambe, sa blessure s'aggrave et le voilà entre la vie et la mort juste avant la moisson. Tout le village plaint alors ce pauvre garçon et son père sans bras pour la moisson. Mais quelques semaines plus tard, c'est la guerre. Les jeunes hommes valides du village sont appelés à combattre. La guerre est perdue, et beaucoup sont morts ou gravement blessés. On dit alors au père et à son fils alité "Tu as eu de la chance, tu as évité la guerre et une mort certaine". Le malheur d'hier devenait une bénédiction quelques semaines plus tard.

Tout cela pour dire qu'en tant que chrétiens, nous sommes condamnés à croire que Jésus est plus fort que le mal. Que toutes les souffrances que nous subissons ont un sens. Certains le comprendront avant leur mort terrestre. D'autres vivront avec ce douloureux mystère jusqu'à la fin. Alors, prions avant tout, et gardons un espoir ferme en Dieu qui permet que nous soyons éprouvés pour que nous nous élevions. Et apprenons à être doux avec nos frères qui souffrent.
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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