Bonjour.
Au sujet de l'apparition de la vie, et plus précisément de la formation du premier code génétique.
Pour les opposants à l'apparition «spontanée», soit le premier code génétique est apparu d'un seul coup (dans le meilleur des cas, et pour un tout petit code génétique, il y aurait une chance 10 exposant 95.382 (détail du calcul à la demande)), donc une quasi impossibilité, soit il est apparu «mot» après «mot», ce qui augmente les possibilités statistiques d'un côté mais diminue largement les chances de sélection avantageuse............. Sauf que la seule chose que montre ce raisonnement, c'est que cette approche précise là est plus que hautement improbable, mais ni le scénario de l'apparition brutale d'un message génétique complet, ni même celui de la progression «mot» à «mot» ne sont retenu par les biologistes (en fait ils cherchent encore, mais se posent la question de savoir si la formation d'un code «intelligent» est la première étape obligatoire, après tout les viroïdes s'en passent très bien).
Au sujet de l'évolution de l'oeil, je vais donner un scénario possible (pas prouvé bien sûr, mais la non preuve d'une théorie n'est pas la preuve de son contraire, et ici on discute de l'argument de possibilité ou d'impossibilité, et ce scénario est possible).
On décrit une SÉQUENCE de l'évolution pour montrer un MÉCANISME, donc on part nécessairement d'un acquis. Il ne serait pas raisonnable de demander d'expliquer d'abord l'origine de tous ces acquis, ou alors autant demander, pour chaque question, de commencer au premier instant du Big Bang............
On part donc d'un animal déjà pluricellulaire, et donc comprenant une panoplie de cellules différenciées. Ces cellules différenciées ont hérité de particularité de leurs ancêtres unicellulaires dans lesquelles on trouvait déjà des variétés sensibles à la lumière (la fonction n'est donc pas nouvelle).
À un endroit de l'animal, donc se forme une tache faite de cellules sensibles à la lumière.
Les premiers animaux vivaient dans la mer, et les premiers yeux concernent des animaux marins.
La possibilité de détecter la lumière permet, par exemple, de «voir» le jour se lever avant de ressentir la chaleur, et donc si la chaleur est recherchée (ou redoutée), de devancer les événements en remontant déjà vers la surface (ou au contraire, en plongeant plus bas), en effet la chaleur peut influencer la présence ou non de certaines proies ou de certains prédateurs, c'est un avantage de pouvoir devancer l'élévation de température. C'est un exemple, on peut sans doute en trouver d'autres.
La seule présence de cette tache lui permet donc de savoir facilement différencier le jour de la nuit, le moment du changement du jour vers la nuit et de la nuit vers le jour, mais aussi d'autres circonstances de variation lumineuse comme l'ombre d'un prédateur.
Ces cellules sensibles pourront ou non être «protégées» par une mince couche de cellules protectrices (mince pour être transparente), mais il est évident que la sélection ne retiendra in fine que les cas où il y a protection.
Les petites mutations courantes et hasardeuses nécessaires pour garantir la variabilité génétique, font que certains individus auront des couches de cellules plus ou moins épaisse, et dans ce cas, ce sont les individus ayant sur leur «tache pigmentaire» une couche de cellules à la fois suffisamment épaisse et néanmoins transparente qui seront sélectionnés.
Ces petites mutations courantes et hasardeuses nécessaires pour garantir la variabilité génétique, feront aussi que certains individus auront des taches plus grandes ou plus petites, plus ou moins sensibles, et placées en différents endroits.
Selon les particularités de la tache, l'animal sera plus ou moins avantagé sur ses semblables, et s'il est avantagé, il vit mieux et plus longtemps, et par conséquent se reproduit mieux et plus.
Ses descendants seront donc plus nombreux et une majorité d'entre eux hériteront forcément de son avantage (c'est la logique de la génétique).
Ces héritiers chanceux se reproduiront mieux et plus à leur tour et les individus bénéficiant de cet avantage deviendront donc naturellement majoritaires et même à terme ultra-majoritaires. Bien sûr, les mutations ne sont pas forcément positives (loin s'en faut), et donc parmi ces héritiers chanceux, certains auront des descendants chez qui l'avantage s'estompera, voir disparaîtera, mais d'autres ne changeront pas ou peu, et d'autres encore acquerront plus d'avantage ou d'autres avantages. Il y aura donc une partie de la descendance qui l'emportera nettement sur l'autre, et donc, malgré l'existence de régressions, ce sont quand même les «avantagés» qui deviendront inévitablement les majoritaires à chaque fois.
Parmi les nouveaux avantages pouvant apparaître, il y a la position de la tache sur le corps.
Le plus avantageux est que ce dispositif se situe le plus près possible de ce qui, chez les animaux, permet de se défendre ou d'attaquer (la bouche), ainsi que tout près de ce qui doit être prioritairement défendu (le cerveau), il est donc évident que plus un individu aura sa tache proche de la tête, plus il sera avantagé donc sélectionné (en vivant mieux et plus longtemps et donc en pouvant se reproduire plus et mieux).
In fine, tous les animaux possédant un ou de ces dispositifs ancêtre des yeux le ou les porteront sur la tête.
À nouveau, les petites mutations courantes et hasardeuses nécessaires pour garantir la variabilité génétique, feront que certains individus auront leur(s) «tache(s) pigmentaire(s)» (recouverte d'une couche protectrice transparente) plus ou moins CREUSE.
Le «creusment» de cette tache n'est que le résultat normal de cette variabilité génétique (à CHAQUE copie, il y a systématiquement des erreurs, heureusement souvent sans conséquence), mais une tache réceptrice creuse donne une capacité de connaître la direction d'où vient la lumière.
Capacité d'autant plus forte que le creux est prononcé, la sélection favorisera donc, à chaque génération, les individus dont la tache est la plus creuse. Jusqu'où?
Ben jusqu'à une limite de profondeur qui correspond peu ou prou au diamètre de la tache, parce que ensuite, il n'y a plus aucun avantage à tirer du système. Les individus présentant un creux plus fort ne seront donc pas avantagés, donc ne se reproduiront pas plus et mieux, donc ne prendront pas d'avantage numérique.
Par contre, il y a moyen d'améliorer encore la directivité grâce à la diminution du diamètre de l'entrée du trou par resserrement des bords (et rien que des bords, l'intérieur du trou gardant son diamètre original).
Dans ce cas, les rayons touchant la paroi latérale intérieure ne peuvent plus venir QUE depuis une direction opposée, mais pas de l'avant (impossible de «contourner» le «rebord» formé par le resserrement des bords), ce qui améliore bien la directivité. De plus, cette diminution du diamètre de l'entrée du trou, augmente le contraste par assombrissement de l'intérieur.
La diminution du diamètre de l'entrée du trou sera donc un nouvel avantage sélectionnable de la même façon et pour les mêmes raisons (meilleures capacités de survivre longtemps dans de bonnes conditions, donc aussi reproduction plus importante)
Cette diminution du diamètre de l'orifice ira jusqu'où? Ben jusqu'à ce que plus aucun avantage ne puisse être obtenu de cette façon........... Sauf que pendant toute la diminution du diamètre de l'entrée du trou, les seuls avantages obtenus ne concernaient que la directivité, et le contraste, mais lorsque l'orifice est devenu très petit par rapport à la taille intérieure du trou, on obtient........... l'équivalent d'une chambre noire d'appareil photo primitif, donc aussi un oeil primitif exactement comme celui du nautile...........
Conclusion: à partir de la transformation simple, sans recours à autre chose que la variabilité génétique naturelle constatée tous les jours, et apportant à chaque fois un avantage sélectionnable, d'une simple tache pigmentaire, on obtient un oeil simple.
L'étape suivante, sera la modification progressive de la courbure de la couche protectrice transparente qui, in fine donnera une sorte de lentille, donc un cristallin.
Ce scénario n'est pas une preuve que ça ce soit passé comme ça, mais c'est une preuve que les arguments d'impossibilité et de complexité irréductible ne tiennent pas.
Je connais un scénario semblable, et même encore bien plus évident qui montre comment on obtient facilement des ailes (et même le vol) à partir de membres antérieures de dinosaures bipèdes, sans modifications importantes, et toujours par étapes avantageuses et obligatoirement sélectionnables.
À propos d'un avantage obtenu par quelques règles simples appliquées à une situation hasardeuse ou chaotique, regardez ça:
http://sciencetonnante.wordpress.com/20 ... e-langton/
Et autre chose aussi:
On prend un nid de fourmi, et on place de la nourriture sur un îlot isolé qui ne peut être atteint que par quelques ponts de longueurs différentes, les itinéraires pour aller du nid à la nourriture et de la nourriture au nid sont donc plus ou moins long selon le pont choisi..
Les fourmis «choisissent» leur pont complètement au hasard (on a donc ici une «intervention» du hasard, comme pour la théorie de l'évolution), mais elles sont soumises à des règles simples:
1) Plus leur itinéraire est court, plus elle font le voyage aller/retour rapidement, et plus elle font de voyages sur une même durée, c'est de la physique on ne peut plus basique.
2) Elles produisent des phéromones qui se répandent là où elles passent.
3) Elles sont attirées par les phéromones et donc suivent les chemins où il y a le plus de phéromones.
Voilà, à partir de ces quelques règles simples, et malgré le caractère totalement hasardeux de leur premier choix d'itinéraire, elles vont TOUTES finir par emprunter l'itinéraire le plus court, sans la moindre intelligence, sans se parler, sans échanger d'information.
Au départ donc, chaque fourmi «choisit» un pont, et donc un itinéraire, au hasard. Ensuite, elle va chercher un peu de nourriture et revient par le même itinéraire que celui qu'elle a emprunté à l'aller.
Plus l'itinéraire choisi (au hasard) est court (par pure chance), plus la fourmi fera d'aller et retour sur une durée déterminée.
Plus une fourmi fera d'aller et retour, plus elle déposera (involontairement en plus) de phéromones sur son parcours (à la sortie du nid, il y aura plus de «couches de phéromones» déposées dans la direction qu'elle emprunte).
L'itinéraire plus riche en phéromone sera aussi celui qui attirera plus les autres fourmis, et certaines d'entre elles (les plus sensibles) changeront d'itinéraire pour choisir celui qui «sent» le plus «bon».
En optant pour un itinéraire plus chargé en phéromones (donc plus court), ces «nouvelles» fourmi ne feront que accroître le dépôt de phéromone, et donc l'attractivité de cet itinéraire qui verra donc le nombre de «converties» augmenter etc....
Tous les itinéraires sauf un (le plus court) sont concernés par cette «dérive» d'utilisateurs. In fine, tout les fourmis prennent exclusivement le chemin le plus court et si on y réfléchi pas plus loin, on peut facilement croire qu'elles ont un comportement intelligent, ce qui est faux.
Conclusion: quelques règles simples peuvent transformer une situation chaotique en ordre presque parfait, la théorie de l'évolution n'est que le signe que les lois et principes de l'univers sont particulièrement bien pensés dès le départ.
On peut toujours critiquer une théorie (et heureusement), mais pour le faire de manière crédible, il faut au moins la connaître suffisamment pour ne pas lui faire dire des choses qu'elle ne dit pas (par exemple: tout est du au hasard), et pour ne pas poser des «arguments» totalement inadaptés parce que correspondant à une incompréhension ou à une carricature de la dite théorie (complexité irréductible, absence de chaînons manquants, etc...)
La théorie de l'évolution s'oppose t'elle à la croyance en Dieu?
Non, pas pour moi (je suis catholique pratiquant), et même au contraire, j'y voit une marque de la puissance de Dieu (et même d'autres vertus).
Jean Paul II lui même disait que la théorie de l'évolution est bien plus qu'une simple théorie.
@ Atest:
Vous avez dit:
le fait que l'univers ne se limite pas à l'univers observable(nous regardons le passé etc..) n'est pas vraiment une hypothèse.
Si! C'est une hypothèse, avec des arguments forts, certes, mais toujours sans certitude absolue.
cette question de savoir si la matière existe de toute éternité n'est pas une question de type scientifique non. même si la première loi de Lavoisier nous dit que "rien ne se créé, rien ne se perd, tout se transforme" ou d'autre théories scientifiques qui pourraient sembler la soutenir ce n'est qu'une apparence et c'est plus une question philosophique.
Cette loi de Lavoisier ne concerne que la chimie, il aurait été bien plus prudent s'il avait connu la mécanique quantique.
Bon, on peut bien sûr dire que les créations et annihilations en mécanique quantique s'appuient sur un vide quantique qui est loin d'être un «vrai» vide. Mais il n'en reste pas moins que l'univers ne peut pas être infini dans le temps (pour une question d'entropie), il a donc eu un commencement.
Amicalement, Alain