Bonjour Gerardh,
Je crois aisément que vous pensez avoir eu toute liberté pour adhérer au dogme de la virginité perpétuelle de Marie. Par contre je n’arrive pas à me persuader que vous avez effectivement eu cette liberté : je vous demande pardon pour ce procès d’intention mais c'est plus fort que moi.
C'est aisément compréhensible, vous avez une telle aversion, malgré vos bons propos, pour notre foi dans les dogmes que vous ne comprenez pas que c'est notre liberté (celle qui est offerte à tous, par Dieu, d'aller jusqu'à Lui dire non, et que, vous, vous nous refusez) d'y adhérer.
Si vous saviez, lorsque j'ai débuté mon cheminement, avec quelle prudence je me suis approché de l'Église catholique, avec quel oeil critique je pouvais regarder notamment le dogme du purgatoire, avec quelle rapidité j'aurai fais volte face si elle avait effleuré ma liberté de raisonner, vous ne tiendriez pas ces propos.
Vous sous entendez que malgré tout, je suis victime d'une manipulation (et par extension les autres catholiques), et votre opposition, inconsidérée, de croire que nous pouvons y adhérer volontairement est quasi obsessionnelle.
Vous êtes bien loin des discours, du respect mutuel, des échanges chaleureux que nous avons, ici en Alsace, avec nos amis protestants.
Malgré tout, et contrairement à ce que vous pensez, je vous laisse cette liberté de croire différemment, de vous opposer à nous, car, tellement confiant dans la miséricorde du Christ que je ne peux m'empêcher à cette analogie du grand philosophe, Crocodile Dundee, qui y verrait : "deux puces en train de se battre pour savoir à qui appartient le chien sur lequel elles se trouvent". Bien que ce ne soit pas scripturaire, il y a aussi des enseignements à en tirer.
Au final, je regarde cela d'un oeil bienveillant, un peu comme lorsque ma fille était en pleine rébellion d'adolescente et que je lui accordait ce droit de s'opposer à moi, mais de façon respectueuse. Vous concernant, c'est la méthode qui me gène, non la révolte.
Notez bien que ce dogme catholique est loin d’être celui qui me préoccupe le plus. Au fond, s’il s’avérait de Marie soit restée vierge après la naissance de Jésus, cela ne modifierait en aucune manière ma foi.
Ce n'est pas spécifique au dogme de la virginité perpétuelle, je suis persuadé que tout comme moi, bien d'autres catholiques ont eu des difficultés avec certains dogmes. Mais par honnêteté, quand on aime, on doit apprendre à aimer tout, c'est une conversion et non une manipulation. On n'est pas forcé d'aimer, Dieu nous accorde ce droit, mais quand on aime, on doit aimer totalement, librement, c'est à mon sens le but de l'amour, sinon cela n'en est pas vraiment.
Je n’ai pas un « amour immodéré de la Loi », comme vous avez la bonté de m’en taxer dans le but de (presque) éviter de me dire que je suis un pharisien.
Non non Gerardh, j'ai bien prononcé le mot pharisaïsme, regardez entre les parenthèses. Je ne camoufle pas.
J'ai même été, dans un esprit provocateur je le reconnais, été jusqu'à changer l'image de mon profil, en haut à droite.
Si des personnes vivent sous le principe de la Loi, c’est bien les catholiques, bien que je ne pense pas qu’ils soient coupables de pharisaïsme. Je pourrais développer sereinement ce sujet.
Savez vous maintenir un cap ou vous éparpillez vous toujours ? En tant qu'ancien militaire, je vous conseillerai de préserver vos forces, pour vos assauts hésitants, plutôt que de les séparer en ouvrant plusieurs fronts. Tactiquement c'est imprudent, tout le monde n'a pas le génie de Napoléon à Austerlitz.
La sola scriptura n’est pas un dogme. Nous pourrions en reparler encore.
Peut-être n'est ce pas l'impression que vous nous en donnez ?
Je me réjouis qu’il y ait un milliard de catholiques, et j’espère que beaucoup d’entre eux sont des (vrais) chrétiens
C'est plus fort que vous, incorrigible gerardh
Mais combien d’entre eux sont au courant du dogme de la virginité perpétuelle de Marie, et combien de ceux qui le connaissent ont exercé leur liberté d’y croire ou non ?
C'est cela qui vous bloque autant, le fait de considérer que la foi peut-être présente différemment chez chacun.
Au début cela me paraissait crédule, cette foi innée, sans raisonnement, et pourtant j'en vois la force réelle. C'est une fois ancrée profondément, imperturbable, qui contrairement à une foi plus "intellectualisée" évite au diviseur d'avoir prise.
Peut être oubliez vous que Dieu donne, à chacun, les armes dont il a besoin pour lutter, et peut être donne t'il une foi plus simple (mais pas moins sincère et profonde) à des gens simples.
Au nom de cette liberté, si chère aux protestants, pourquoi ne leur accordez vous pas ?
J'avoue que par moments je les envie, cette foi doit être si sereine, si simple à vivre, alors que chez moi je subis les attaques du tentateur sur les points ou je vacille, mais quand la réflexion à rejoint la foi, celle ci est renforcée, et alors elle se trouve aussi solide que cette fois innée.
Peut être voyez vous une sorte de classement pyramidale, dans la foi, tout en oubliant que les derniers seront les premiers ?
Au final c'est moi qui ait plus à faire, que ceux qui ont cette fois que je jugeais crédule, et que je leur reconnais maintenant comme étant une véritable grâce.
N'ont-ils pas cette âme d'enfant à laquelle nous sommes invités à ressembler ? Ne sont ils pas déjà les heureux possesseurs de cette armure de Dieu pour laquelle d'autres doivent combattre afin de s'en équiper ?
Ne profitent ils pas mieux d'une vision contemplative alors que nous en sommes toujours à batailler ?
Je serais heureux de recueillir votre réaction au texte suivant que j’avais proposé. Je ne veux pas croire que vous ayez voulu éluder cette question :
[/quote]
Eh bien Gerardh je vais vous décevoir, je décide volontairement d'éluder, et dans une démarche toujours sincère, je le reconnais.
Je vais quand même vous en indiquer le pourquoi :
1- J'ai décidé de ne pas lire cet encadré, afin que vous réfléchissiez à l'effet que peut engendrer d'écarter de la main, une référence (dont je ne connais du coup même pas le contenu, à moins de l'avoir lu précedemment) car je peux juger, arbitrairement, que son contenu ne soit pas recevable.
2- Ayant répondu par 3 fois à vos exigences, je me sens légitimement dans le droit de ne pas répondre aux suivantes, étant donné que vous ne répondez pas à mes questions.
3- Dans le cadre d'un échange honnête, je m'abstiendrai de répondre à vos sollicitations, tant que vous ne serez pas en mesure de discuter sereinement, c'est à dire sans imposer vos critiques en nous refusant de penser différemment, ce procédé récurrent ayant tendance à m'imposer des sentiments que je ne souhaite pas.
4- Ayant l'honnêteté d'aborder vos "hypothèses" dans une forme d'empathie, sans y adhérer pour autant car j'y trouve un tas de blancs et failles, je reconnais que nous sommes dans l'incapacité de dialoguer tant que nos échanges persistent à rester des monologues. Je ne vois donc aucune édification possible dans cette technique qui, pour moi, relève plus de la propagande.
Cette impression de tourner inlassablement en rond m'empêchant de me consacrer à des choses qui, elles, me feront avancer sur le chemin que je sollicite quotidiennement par cette prière : "Très sainte Vierge Marie, viens dans ma vie, prends moi par la main et apprends moi à marcher sur le vrai chemin de Jésus" (Soeur Thérèsa).
Cordialement.