L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

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L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Cinci » dim. 01 juil. 2018, 15:33

Ce que je dis, c'est que pour le prendre à froid, en recevant l'information des savants comme une chose factuelle et comme si la chose devait être bien établie, alors le scénario évolutionniste (je ne le conteste pas) avec ses tranches de centaines de millions d'années n'est pas le genre de chose non plus pouvant se prêter facilement à une quelconque logique divine représentable. Je reste comme interdit devant ça.

Je ne vois pas non plus pourquoi il nous aurait prit un univers comptant des milliards de galaxie au lieu d'une seule. Pour l'heure, il est assez clair que l'existence d'étoiles inaperçues et ignorées des hommes depuis toujours ne leur servent de rien au plan de la théologie, ni pour vivre une vie d'homme ni pour se sanctifier davantage, etc.

Ontologiquement, il demeure tout de même une part de mystère avec l'univers dans lequel nous sommes. Il n'y a pas moyen d'avoir réellement réponse à tout.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Cinci » dim. 01 juil. 2018, 15:45

Vous voyez. Ça ne change rien fondamentalement.
Pas sûr.


Je crois que la "prégnance" du développement de l'incroyance en Occident depuis l'époque moderne tient beaucoup à l'apport de ces fameuses données d'expériences dont on ne saurait trop quoi en faire par rapport justement à l'ancienne représentation statique et pluriséculaire du monde. A quelque part, c'est peut-être un peu comme si nous ne disposions pas encore d'une théologie chrétienne capable réellement d'assimiler la science moderne et pour la mettre efficacement au service de la foi. Il y a un hiatus apparent entre le dire des religieux et le dire des savants profanes. Il existe une cassure, un large fossé qui sépare. C'est pourquoi l'Incroyance prospère à mon avis.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Carolus » dim. 01 juil. 2018, 15:53

Boris II a écrit :Boris II :
Bon, on va citer des sources.... d'aucuns (Roch Sauquère) prétendent que les dinosaures n'ont jamais existé... Personnellement, je n'en ai aucune idée.
Les dinosaures ont vraiment existé, cher Boris II.
Un dinosaure pétrifié, retrouvé presque intact
Le jeudi 18 mai 2017
Découvert en 2011 par un mineur au Canada dans un gisement de sables bitumineux, ce nodosaure, aux allures de dragon, est incroyablement bien conservé.

http://www.historia.fr/archeo/un-dinosa ... que-intact
Voici la preuve pétrifiée de l’existence de ces animaux.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Carhaix » dim. 01 juil. 2018, 16:01

Cinci a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 15:33
Ce que je dis, c'est que pour le prendre à froid, en recevant l'information des savants comme une chose factuelle et comme si la chose devait être bien établie, alors le scénario évolutionniste (je ne le conteste pas) avec ses tranches de centaines de millions d'années n'est pas le genre de chose non plus pouvant se prêter facilement à une quelconque logique divine représentable. Je reste comme interdit devant ça.

Je ne vois pas non plus pourquoi il nous aurait prit un univers comptant des milliards de galaxie au lieu d'une seule. Pour l'heure, il est assez clair que l'existence d'étoiles inaperçues et ignorées des hommes depuis toujours ne leur servent de rien au plan de la théologie, ni pour vivre une vie d'homme ni pour se sanctifier davantage, etc.

Ontologiquement, il demeure tout de même une part de mystère avec l'univers dans lequel nous sommes. Il n'y a pas moyen d'avoir réellement réponse à tout.
Si on va par là, les fleurs ne servent à rien, l'herbe ne sert à rien, les arbres ne servent à rien, les animaux, les oiseaux, les minéraux, et puis même les microbes, les insectes, les organes, la forme de nos corps, nos mains, nos oreilles, nos pieds, nos ossements, nos globules rouges et blancs, les bactéries, etc. Bref tout ce qui existe dans la nature, tout cela, franchement, ne sert strictement à rien, et on se demande bien pourquoi Dieu a créé tout ça.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Carhaix » dim. 01 juil. 2018, 16:13

Cinci a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 15:45
Vous voyez. Ça ne change rien fondamentalement.
Pas sûr.


Je crois que la "prégnance" du développement de l'incroyance en Occident depuis l'époque moderne tient beaucoup à l'apport de ces fameuses données d'expériences dont on ne saurait trop quoi en faire par rapport justement à l'ancienne représentation statique et pluriséculaire du monde. A quelque part, c'est peut-être un peu comme si nous ne disposions pas encore d'une théologie chrétienne capable réellement d'assimiler la science moderne et pour la mettre efficacement au service de la foi. Il y a un hiatus apparent entre le dire des religieux et le dire des savants profanes. Il existe une cassure, un large fossé qui sépare. C'est pourquoi l'Incroyance prospère à mon avis.
La connaissance scientifique pourrait très bien exister dans un monde où la cosmogonie traditionnelle serait confortée par les découvertes, et n'empêcherait pas la formation d'un esprit rationnel rétif à la foi.

De plus, avant le développement de la science, la foi avait un grand obstacle devant elle : la superstition et toutes les formes d'animisme et de sorcellerie. Or vous pouvez voir que la croyance dans l'irrationnel ne s'est jamais aussi bien porté qu'aujourd'hui (malgré toutes les découvertes scientifiques), et que d'autres religions se portent encore aujourd'hui très bien (visiblement, la science n'est absolument pas un obstacle pour elles).

Mais pour revenir à la question de départ, je ne vois pas ce qui, fondamentalement, dérange la foi dans toutes ces découvertes. Au contraire, si on prend en compte l'évolution spirituelle qui se déroule en trois temps dans l'histoire du Salut : abandon des idoles pour croire en un Dieu unique (premier progrès), abandon du sacrifice animal et des rites extérieurs de la Loi pour pratiquer le seul sacrifice capable de mener à la conversion : le sacrifice de soi-même sur le modèle de Jésus (second progrès), je trouve que découvrir que l'univers est encore plus immense que l'on ne pensait, que l'homme n'en est pas le centre, et que la Terre est une petite planète bleue très vulnérable au milieu de ce terrible océan de vide, cela participe à ce progrès de la foi, cela l'aide à grandir et à mûrir.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par aldebaran » dim. 01 juil. 2018, 21:31

Comment concevoir un tel Dieu, aimant pour les humains, mais qui donnerait aussi un rôle et un sens à toutes ces créatures non humaines, qui sont si nombreuses et si gigantesques, qu'on ne peut pas les réduire à de simples "ornements" de la création !!
Le hic c'est que l'imparfait ne peut concevoir le parfait, le limité l'infini... Ce qui nous parait dénué de sens peut en avoir un pour un Dieu omniscient et surtout qui voit tous les ages comme un livre ouvert devant lui.

Autre point, le principe d'économie, par ailleurs empirique, ne s'applique pas à une conscience. Est ce par économie que certains cherchent à gravir l'Everest? A concevoir des œuvres d'arts les unes derrière les autres?

Toute cette diversité, cette étendue, cette multitude a au moins je pense une vertu : nous remettre à notre place, celle d'être nous même créature et non comme un dieu, car l'orgueil est l’écueil le plus fatal a une conscience disposant du libre arbitre.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Carolus » dim. 01 juil. 2018, 22:27

aldebaran a écrit :aldebaran :
incertain :
Comment concevoir un tel Dieu, aimant pour les humains, mais qui donnerait aussi un rôle et un sens à toutes ces créatures non humaines, qui sont si nombreuses et si gigantesques, qu'on ne peut pas les réduire à de simples "ornements" de la création !!
Toute cette diversité, cette étendue, cette multitude a au moins je pense une vertu : nous remettre à notre place, celle d'être nous même créature et non comme un dieu, car l'orgueil est l’écueil le plus fatal a une conscience disposant du libre arbitre.
Je suis d’accord avec vous, cher aldebaran. Nous, les êtres humains, ne sommes que des créatures et non pas des dieux.
CEC 301 Avec la création, Dieu n’abandonne pas sa créature à elle-même. Il ne lui donne pas seulement d’être et d’exister, il la maintient à chaque instant dans l’être, lui donne d’agir et la porte à son terme. Reconnaître cette dépendance complète par rapport au Créateur est une source de sagesse et de liberté, de joie et de confiance.
Donc pour avoir accès à cette “ source de sagesse et de liberté, de joie et de confiance “, il faut reconnaître “ cette dépendance complète par rapport au Créateur “.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par aldebaran » lun. 02 juil. 2018, 11:40

Cher Carolus,
votre connaissance du CEC m'impressionne, et vous savez choisir les bons extraits. Le CEC est une bonne référence pour s'orienter très certainement.
Je voudrais tout de même faire deux remarques.

La première, c'est qu'il me semble qu'on ne découvre toute la pertinence du CEC qu'après un certain cheminement personnel. Je ne pense pas avoir compris grand chose même après ces années, sauf qu'il faut d'abord chercher, cheminer vers Dieu, et qu'alors Il continue de se dévoiler au fur et à mesure de nos efforts pour aller vers Lui. Il n'y a que quelques années en arrière je n'aurais pas fait les mêmes réponses qu'aujourd'hui par exemple. Et enfant j'étais tout fier d'annoncer à mes parents qu'évidemment Adam et Eve n'avaient pas existé cette bonne blague. On est différent rien qu'après avoir lu un grand docteur comme par exemple Sainte Thérèse d'Avila. Ou après un pèlerinage je crois que beaucoup ont ressenti cela. C'est ma compréhension d'une phrase comme "frappez et on vous ouvrira".

La remarque que je veux aussi faire à Incertain, c'est que sa question est parfaitement légitime. Je mentirais si je disais que je ne me suis jamais interrogé sur ce grand univers, et si d'autres peuples existaient ailleurs. Pour ce qui concerne l'évolution (je suis un évolutionniste mou - dans le sens l'évolution n'explique pas tout loin de là - , une possibilité (ma conviction) est que cela découle du péché originel. L'homme et la femme au début ne subissait pas la mort. Donc pas d'évolution, pas de prédation, le lion qui dort avec l'agneau etc...
Avec le péché originel, nous intégrons une autre réalité dévoyée - allégorie d'être chassé du paradis. C'est aussi une remarque pour Xavi s'il lit ce message. Et nous avons à faire l'expérience du Mal.

Pour ce qui concerne le livre de Hawking auquel vous faites allusion:
Dawkins exprime une idée personnelle en toute fin d'ouvrage. Il en a parfaitement le droit. Par contre cette idée n'a rien de scientifique, et d'ailleurs le livre a été assez durement critiqué par la communauté scientifique. Il faut écouter Etienne Klein par exemple (il a souvent des explications limpides bien que)
https://www.youtube.com/watch?v=4d9Bk4FrGBE
Comme quoi on peut être un grand physicien et un piètre philosophe ou épistémologiste.
Donc prenez le recul nécessaire par rapport à ces dires.

Pour ce qui concerne Laplace (décidément il sera beaucoup cité) :
Laplace avait une vision déterministe du monde, parce qu'à l'époque la physique l'était. En gros, si une intelligence pouvait connaitre toutes les forces et positions, elle pourrait tout prévoir. C'est comme si toutes les époques de l'univers étaient créées en une fois (univers bloc), le futur étant irrémédiablement fixé par les conditions initiales de l'univers (ainsi que vos pensées et vos actions si on n'admet pas la possibilité d'une âme). Dans cette vue il n'avait donc pas besoin de Dieu pour expliquer le devenir des choses d'où sa fameuse phrase. Depuis le démon de Laplace et le déterminisme sont largement remis en cause par la physique moderne. Laplace serait mort dans les bras de prêtres.

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L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Carhaix » lun. 02 juil. 2018, 13:04

En revanche, je crois que l'Église ne s'est jamais exprimée officiellement sur l'évolutionnisme, ou je me trompe ? Voilà longtemps que je me demande ce que l'Église pense des restes de l'homme de Néandertal, d'Homo Erectus, Homo habilis, etc.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par aldebaran » lun. 02 juil. 2018, 13:17

En revanche, je crois que l'Église ne s'est jamais exprimée officiellement sur l'évolutionnisme, ou je me trompe ? Voilà longtemps que je me demande ce que l'Église pense des restes de l'homme de Néandertal, d'Homo Erectus, Homo habilis, etc
Si, confère ci-dessous. Mais je vous accorde que malgré cela le silence des clercs ou des laics croyants sur ce genre de questions est assourdissant. Je suis assez d'accord avec Cinci quand il dit qu'une partie de l'athéisme ambiant s'explique parce que nous avons abandonné le terrain de la science, alors que nous y étions très présent il y a encore peu.

1) Dès les années 1950, le Pape Pie XII avait clairement déclaré que l'évolution au niveau scientifique était valable (l’encyclique Humani generis considérait la doctrine de l’" évolutionnisme " comme une hypothèse sérieuse, digne d’une investigation et d’une réflexion approfondies à l’égal de l’hypothèse opposée)
2) Propos renforcés dans l’intervention du Pape Saint Jean-Paul II devant l'Académie Pontificale des Sciences le 22 octobre 1996 :
Aujourd’hui, près d’un demi-siècle après la parution de l’Encyclique, de nouvelles connaissances conduisent à reconnaître dans la théorie de l’évolution plus qu’une hypothèse. Il est en effet remarquable que cette théorie se soit progressivement imposée à l’esprit des chercheurs, à la suite d’une série de découvertes faites dans diverses disciplines du savoir. La convergence, nullement recherchée ou provoquée, des résultats de travaux menés indépendamment les uns des autres, constitue par elle-même un argument significatif en faveur de cette théorie.
Quelle est la portée d’une semblable théorie ?
Aborder cette question, c’est entrer dans le champ de l’épistémologie. Une théorie est une élaboration métascientifique, distincte des résultats de l’observation, mais qui leur est homogène. Grâce à elle, un ensemble de données et de faits indépendants entre eux peuvent être reliés et interprétés dans une explication unitive. La théorie prouve sa validité dans la mesure où elle est susceptible d’être vérifiée ; elle est constamment mesurée à l’étiage des faits ; là où elle cesse de pouvoir rendre compte de ceux-ci, elle manifeste ses limites et son inadaptation. Elle doit alors être repensée.
En outre, l’élaboration d’une théorie comme celle de l’évolution, tout en obéissant à l’exigence d’homogénéité avec les données de l’observation, emprunte certaines notions à la philosophie de la nature. Et, à vrai dire, plus que de la théorie de l’évolution, il convient de parler des théories de l’évolution. Cette pluralité tient, d’une part, à la diversité des explications qui ont été proposées du mécanisme de l’évolution et, d’autre part, aux diverses philosophies auxquelles on se réfère. Il existe ainsi des lectures matérialistes et réductionnistes, et des lectures spiritualistes. Le jugement ici est de la compétence propre de la philosophie et, au-delà, de la théologie.
5. Le Magistère de l’Église est directement intéressé par la question de l’évolution, car celle-ci touche la conception de l’homme, dont la Révélation nous apprend qu’il a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 28-29). La Constitution conciliaire Gaudium et spes a magnifiquement exposé cette doctrine, qui est un des axes de la pensée chrétienne.
Elle a rappelé que l’homme est " la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même "(n. 24).
En d’autres termes, l’individu humain ne saurait être subordonné comme un pur moyen ou un pur instrument ni à l’espèce ni à la société ; il a valeur pour lui-même. Il est une personne. Par son intelligence et sa volonté, il est capable d’entrer en relation de communion, de solidarité et de don de soi avec son semblable. Saint Thomas observe que la ressemblance de l’homme avec Dieu réside spécialement dans son intelligence spéculative, car sa relation avec l’objet de sa connaissance ressemble à la relation que Dieu entretient avec son œuvre (Somme théologique, I-II, q. 3, a. 5, ad 1m).
Mais, plus encore, l’homme est appelé à entrer dans une relation de connaissance et d’amour avec Dieu lui-même, relation qui trouvera son plein épanouissement au-delà du temps, dans l’éternité.
Dans le mystère du Christ ressuscité, nous sont révélées toute la profondeur et toute la grandeur de cette vocation (cf. Gaudium et spes, 22). C’est en vertu de son âme spirituelle que la personne tout entière jusque dans son corps possède une telle dignité. Pie XII avait souligné ce point essentiel : si le corps humain tient son origine de la matière vivante qui lui préexiste, l’âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu (" Animas enim a Deo immediate creari catholica fides nos retinere jubet ")(Enc. Humani generis, AAS 42 [ 1950], p. 575).

Pour nos ancêtres les plus lointains, donc Néandertal ou plus anciens, avaient-ils une âme c'est vraiment la question. Pourquoi pas à partir du moment où une conscience est donnée, peut être également accordé un libre arbitre et une notion innée du bien et du mal. D'où les premières métaphysiques notamment dans les grottes ornées.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Carhaix » lun. 02 juil. 2018, 14:59

Excusez moi, mais dans le texte de votre message, qu'est-ce qui relève de la citation ? En l'absence de guillemets, je ne sais pas si c'est vous qui écrivez ou si vous citez Jean-Paul II, dont je crois reconnaître le niveau très élevé de la réflexion. Jean-Paul II n'est pas facile à lire ! Et donc, si c'est de vous, chapeau !
Mais je ne saisis pas bien comment s'articulent les deux phases du discours : reconnaissance de l'évolution / l'homme est une création unique de Dieu. L'homme est-il le résultat de l'évolution, tout en étant voulu et créé par Dieu ? Voilà ce qui n'apparaît pas clairement.
En tout cas, merci pour les références, je viens d'apprendre un élément important. Effectivement, le silence du clergé, et même des catholiques, sur ce sujet est assourdissant (voir mon sujet sur Néandertal resté sans réponse).

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Boris II » lun. 02 juil. 2018, 15:16

Carolus a écrit :
dim. 01 juil. 2018, 15:53
Boris II a écrit :Boris II :
Bon, on va citer des sources.... d'aucuns (Roch Sauquère) prétendent que les dinosaures n'ont jamais existé... Personnellement, je n'en ai aucune idée.
Les dinosaures ont vraiment existé, cher Boris II.
Un dinosaure pétrifié, retrouvé presque intact
Le jeudi 18 mai 2017
Découvert en 2011 par un mineur au Canada dans un gisement de sables bitumineux, ce nodosaure, aux allures de dragon, est incroyablement bien conservé.

http://www.historia.fr/archeo/un-dinosa ... que-intact
Voici la preuve pétrifiée de l’existence de ces animaux.
bonjour,

Ce que je voulais dire, c'est que d'une part, on trouve aujourd'hui quantité d'informations qui vont dans tous les sens et qu'il va devenir très difficile de démêler le vrai du faux et qu'ensuite, pour la plupart des interventions, on croit reconnaître des influences d'auteurs, quand les personnes s'expriment mais elles ne le disent pas ou alors c'est le hasard...
Pour ma part, je cite, mes sources... quand je me suis exprimé par exemple sur le sujet des vaccins...

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par aldebaran » lun. 02 juil. 2018, 16:24

La citation de Saint Jean Paul II est ce qui suit les ":" dans mon texte. Donc et pour lever toute ambiguïté ci-dessous (désolé pour n'avoir pas été clair):

"Aujourd’hui, près d’un demi-siècle après la parution de l’Encyclique, de nouvelles connaissances conduisent à reconnaître dans la théorie de l’évolution plus qu’une hypothèse. Il est en effet remarquable que cette théorie se soit progressivement imposée à l’esprit des chercheurs, à la suite d’une série de découvertes faites dans diverses disciplines du savoir. La convergence, nullement recherchée ou provoquée, des résultats de travaux menés indépendamment les uns des autres, constitue par elle-même un argument significatif en faveur de cette théorie.
Quelle est la portée d’une semblable théorie ?
Aborder cette question, c’est entrer dans le champ de l’épistémologie. Une théorie est une élaboration métascientifique, distincte des résultats de l’observation, mais qui leur est homogène. Grâce à elle, un ensemble de données et de faits indépendants entre eux peuvent être reliés et interprétés dans une explication unitive. La théorie prouve sa validité dans la mesure où elle est susceptible d’être vérifiée ; elle est constamment mesurée à l’étiage des faits ; là où elle cesse de pouvoir rendre compte de ceux-ci, elle manifeste ses limites et son inadaptation. Elle doit alors être repensée.
En outre, l’élaboration d’une théorie comme celle de l’évolution, tout en obéissant à l’exigence d’homogénéité avec les données de l’observation, emprunte certaines notions à la philosophie de la nature. Et, à vrai dire, plus que de la théorie de l’évolution, il convient de parler des théories de l’évolution. Cette pluralité tient, d’une part, à la diversité des explications qui ont été proposées du mécanisme de l’évolution et, d’autre part, aux diverses philosophies auxquelles on se réfère. Il existe ainsi des lectures matérialistes et réductionnistes, et des lectures spiritualistes. Le jugement ici est de la compétence propre de la philosophie et, au-delà, de la théologie.
5. Le Magistère de l’Église est directement intéressé par la question de l’évolution, car celle-ci touche la conception de l’homme, dont la Révélation nous apprend qu’il a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 28-29). La Constitution conciliaire Gaudium et spes a magnifiquement exposé cette doctrine, qui est un des axes de la pensée chrétienne.
Elle a rappelé que l’homme est " la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même "(n. 24).
En d’autres termes, l’individu humain ne saurait être subordonné comme un pur moyen ou un pur instrument ni à l’espèce ni à la société ; il a valeur pour lui-même. Il est une personne. Par son intelligence et sa volonté, il est capable d’entrer en relation de communion, de solidarité et de don de soi avec son semblable. Saint Thomas observe que la ressemblance de l’homme avec Dieu réside spécialement dans son intelligence spéculative, car sa relation avec l’objet de sa connaissance ressemble à la relation que Dieu entretient avec son œuvre (Somme théologique, I-II, q. 3, a. 5, ad 1m).
Mais, plus encore, l’homme est appelé à entrer dans une relation de connaissance et d’amour avec Dieu lui-même, relation qui trouvera son plein épanouissement au-delà du temps, dans l’éternité.
Dans le mystère du Christ ressuscité, nous sont révélées toute la profondeur et toute la grandeur de cette vocation (cf. Gaudium et spes, 22). C’est en vertu de son âme spirituelle que la personne tout entière jusque dans son corps possède une telle dignité. Pie XII avait souligné ce point essentiel : si le corps humain tient son origine de la matière vivante qui lui préexiste, l’âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu (" Animas enim a Deo immediate creari catholica fides nos retinere jubet ")(Enc. Humani generis, AAS 42 [ 1950], p. 575)."

Aldébaran:
Trois autres points peut-être:
a) Vous remarquerez qu'il y est dit que " l’homme est la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même". La précision "sur terre" n'est pas à mon sens anodine, mais ouvre potentiellement à d'autres rencontres si jamais.
b) Notre littérature nous dit que Dieu a créé des anges en nombre incalculable, en une hiérarchie (7 rangs). Dieu est le créateur par excellence.
c) L'Eglise se doit d'être prudente, et de toute façon n'a pas vocation à valider ou non une théorie scientifique. La séparation des genres est nécessaire ici dans un sens comme dans l'autre. Par contre prudence ne veut pas dire abandon : les résultats de la science devraient être une entrée importante pour la philosophie et la théologie. C'est fort dommage qu'il n'en soit plus ainsi. Remarquez que les philosophes sont également en reste. Certains acquis de la mécanique quantique par exemple sont une formidable opportunité pour reprendre tout un cycle de réflexion sur des sujets clés. une révolution de type copernicien s'annonce aux dires de plus en plus de physiciens ou mathématiciens, mais cela va prendre énormément de temps pour que les mentalités suivent. Et ce n'est pas aidé par cette spécialisation littéraires / matheux / artistes. Aucun domaine ne devrait vivre en aveugle sur le reste.

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Re: L'immensité de l'univers : obstacle à la croyance au Dieu chrétien ?

Message non lu par Carhaix » lun. 02 juil. 2018, 17:45

Ça ne répond guère à la question principale. Mais ce n'est pas grave. J'en saurai peut-être plus dans un prochain épisode.

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Message non lu par Carolus » mar. 03 juil. 2018, 5:12

Boris II a écrit :
lun. 02 juil. 2018, 15:16
Boris II :

Pour ma part, je cite, mes sources... quand je me suis exprimé par exemple sur le sujet des vaccins...
Merci, cher Boris II.

J’essaie d’en faire de même. :)

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