Les erreurs du professeur Guillemin ...

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Cinci
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Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » sam. 04 mai 2019, 7:20

Bonjour,

Plusieurs connaissent sans doute le petit livre L'affaire Jésus. Un livre écrit au début des années 1980 par un fameux conteur et historien et réputé catholique par surcroît. Je l'avais lu à l'époque. J'avais trouvé le livre intéressant. Maintenant, je viens de trouvé (à retardement) une critique du livre faite par un évêque catholique, une critique qui fini par nous laisser voir que le professeur Guillemin n'est pas catholique du tout finalement. Saperlipopette !

Il montre à quel endroit certaines erreurs seraient venues se loger chez le professeur. Je pense que ça vaudrait le coup de mettre ça dans la section pour l'apologétique.


Ex :

Les miracles de Jésus

L'auteur voit les miracles de Jésus comme un obstacle à la foi. Il écrit à la page 85 de son livre "Les miracles attribués à Jésus. s'ils ne servent pas à me convaincre de la filiation divine de Jésus [...]"

Le théologien Rey-Mermet, parmi plusieurs théologiens, affirme que "l'historien ne saurait en douter". Mais l'historien Guillemin, lui, en doute. C'est le moins qu'on puisse dire.

Qu'il y ait eu parfois des exagérations, quelques amplifications dans le récit des évangélistes, soit ! mais on ne saurait nier que Jésus ait fait de nombreux miracles. Les Pharisiens eux-mêmes, adversaires entêtés de Jésus, le reconnaissent. Le Talmud en parle. Pour justifier leur manque de foi en Jésus comme Messie ou Fils de Dieu, ils vont même jusqu'à dire que c'est Béelzéboul, le prince des démons, qui les fait en lui, ou ils reprochent à Jésus de faire des miracles ... le jour du sabbat; mais ils admettent qu'il en fait.

Les démons eux-mêmes reconnaissent les miracles de Jésus. Indiquons quelques uns des miracles accomplis par Jésus.

Luc XIII, 10 : guérison de la femme courbée depuis 18 ans
Luc XIV, 1 : guérison d'un hydropique
Jean V, 1 : guérison d'un paralysé depuis 18 ans
Marc IV, 23 : Jésus parcourait toute la Galilée guérissant toute maladie et infirmité.

Trois évangélistes disent presque la même chose : Le soir venu, quand le soleil fut couché, on lui amena les malades et il guérit beaucoup de malades affligés de maux divers. Et il chassa beaucoup de démons.

Pourquoi Jésus faisait-il des miracles ?

1. Saint Jean écrit : "Jésus a fait sous les yeux de ses disciples beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Ceux-là ont été mis par écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu,en croyant, vous ayez la vie en vous.

Nicodème exprimait cette idée : "... personne ne peut faire les signes que tu fais si Dieu n'est pas avec lui". (Jean III, 2)

2. Jésus, en faisant des miracles, accomplit l'un des signes annoncés par les prophètes comme moyen de reconnaître Jésus. Ainsi, pour que ses disciples voient en Jésus le Messie, Jean-Baptiste en envoie quelques uns demander à Jésus : "Es-tu celui qui doit venir ou faut-il en attendre un autre ?" Jésus lui montre qu'il accomplit la prophétie d'Isaïe.

Luc V, 24 : Eh bien!" dit Jésus, pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir de remettre les péchés, je te l'ordonne, dit-il au paralysé, lève-toi et, prenant ta civière, vas chez toi."

Comme les Pharisiens attribuaient le pouvoir de remettre les péchés à Dieu seulement, Jésus fait un miracle pour qu'ils puissent croire en sa divinité.

A la résurrection de Lazare : "Père, je te rends grâce de m'avoir écouté. Je savais que tu m'écoutes toujours; mais c'est à cause de la foule qui m'entoure que j'ai parlé afin qu'ils croient que tu m'as envoyé"

Les miracles de Jésus opèrent le discernement entre les hommes : les uns croient, d'autres ne croient pas. Jésus sait que certains veulent des miracles non pour croire en lui, mais pour d'autres raisons.

Conclusion

Quiconque croit que Jésus Christ est le Fils de Dieu fait Homme n'a aucune difficulté à croire qu'il a fait des miracles. Mais les miracles auraient été plutôt des obstacles pour feu Henri Guillemin.

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » sam. 04 mai 2019, 7:56

Autre exemple :

La morale dans les Évangiles

L'auteur de L'affaire Jésus écrit : "L'Évangile n'est pas un code de morale". Et ailleurs, à la page 89, "la morale de Jésus le Nazaréen n'a rien d'une liste de préceptes, d'interdictions. C'est une disposition, une disponibilité, une générosité".

Faudrait-il entendre qu'il n'y pas de morale dans les Évangiles ? qu'il n'y a ni préceptes ni interdictions ?

Entrons dans les détails du Sermon sur la montagne. Jésus y affirme : N'allez pas croire que je suis venu abolir, mais accomplir la Loi et les prophètes . Par ces mots, Jésus redit les commandements de Dieu. Puis le Sermon sur la montagne reprend des commandements et les présentes dans toutes leurs exigences. Vous avez entendu dire : Tu ne tueras point ... Eh bien ! moi je vous dis : Quiconque se fâche contre son frère en répondra au tribunal ... etc ... On vous a dit : tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien " moi, je vous dis : Quiconque regarde une femme pour la désirer, a déjà commis dans son coeur l'adultère avec elle.

Et que de directives morales en rapport avec le premier commandement de Dieu : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu", etc. Soyez parfaits comme le Père céleste est parfait.

Avec le 2e commandement : Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas que les autres vous fassent. Soyez miséricordieux comme le Père céleste est miséricordieux. Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice.

Que de directives sur l'obligation de se détacher des bien de la terre ! Que de paroles pour nous exhorter à la pratique de l'humilité, de la douceur, de la patience, de la maîtrise de soi ! Et Jésus insiste sur l'importance, sur la nécessité même de vivre selon cette morale. Si vous m'aimez, faites ce que je vous prescris."


Caractère particulier de la morale des Évangiles ...


Il est encore plus important de saisir le caractère particulier de cette morale. Elle est la condition de notre adhésion, de notre fidélité à Jésus-Christ, de notre amour pour Lui. Si vous m'aimez, faites ce que je vous prescris.

La morale évangélique n'est pas précisément un code ... C'est la manière d'aimer Jésus-Christ, d'aimer le Père, de répondre aux inspirations du Saint Esprit. En contredisant cette morale évangélique, nous désobéissons non à un règlement, mais à Dieu même. La morale évangélique s'Impose à tout baptisé ... La morale évangélique n'est pas tout le christianisme, mais elle en est une partie très importante. Car le christianisme comprend aussi ces réalités divines qu'on appelle "Dogme". Ex : Dieu est Père. Fils et Esprit Saint.

Le Fils est venu s'incarner, vivre une vie humaine en pleine réalité terrestre ... pour que nous puissions être, par Lui, avec Lui et en Lui, membres de son Corps mystique, enfants de Dieu, sujets du Royaume de Dieu; pour que nous puissions vivre comme Jésus Christ nous l'enseigne. Lui qui est "la Voie, la vérité et la vie". C'est quand on prend le chemin tracé par Jésus Christ qu'on est vraiment son disciple.

De nos jours, certains prônent une morale sans dogme ... Une morale sans dogme est une règle de vie sans motivation, c'est un Code et non l'expression d'un fidélité à ce quelqu'un qui est sagesse et amour infini : Dieu. Une morale sans dogme, c'est une morale qui vient d'en bas, tandis qu'une morale basée sur les Réalités divines vient d'en-haut ... avec des conséquences pour la vie présente et pour l'éternité.

Et dire que l'auteur de L'Affaire Jésus n'a rien vu, ne serait-ce qu'en historien, de toutes ces beautés de la morale des Évangiles.

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ChristianK
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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par ChristianK » sam. 04 mai 2019, 20:47

Il adorait débusquer des mythes. Ca l'entrainait à un dogmatisme à l'envers. Puis il a été traumatisé par ses observations de la bourgeoisie catho du 19e s.

Souvent peu fiable.

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 05 mai 2019, 4:21

Encore :


L'Eucharistie

A la page 142, dans L'Affaire Jésus, on lit :

"En ce repas ("cène", la Cène) qu'il a demandé à ceux qui l'aimaient, quand il ne sera plus parmi eux, parlant du pain comme de son corps et du vin comme de son sang, c'est à la fois une commémoration et un merci; l'ardent entretien du souvenir, l'occasion pour ses disciples, de se rappeler, de revivre les heures où il était là. "Faites ceci en mémoire de moi", "Gardez ma mémoire", disait Jésus, demandait Jésus."

Que pensez-vous d'une telle présentation de l'Eucharistie ? D'après ces explications, l'auteur, qui se dit "catholique", semble-t-il croire en la Consécration du pain et du vin au corps et au sang de Jésus Christ ? en la présence réelle de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, sous les apparences de l'Hostie consacrée ? Croit-il que la Messe est le Sacrifice de la Croix actualisé ou perpétué sur l'autel ?

Son explication pourrait bien être celle de certaines Églises protestantes et non celle de l'Église catholique.

Paul VI, dans son Encyclique sur le "Mystère de la foi" en 1965, cite saint Jean Chrysostome :
Jean Chrysostome :

Ce n'est pas l'homme qui fait que les choses offertes deviennent Corps et Sang de Jésus-Christ, mais le Christ lui-même, qui a été crucifié pour nous. Le prêtre, figure du Christ, prononce ces paroles, mais leur efficacité et la grâce sont de Dieu. Ceci est mon corps; cette parole transforme les choses offertes. Le Christ a dit au mode indicatif Ceci est mon corps, afin que tu ne penses pas que les choses sont une simple image, mais que tu croies que les choses offertes sont transformées réellement au corps et au sang du Christ d'une manière mystérieuse, par la toute-puissance de Dieu; prenant part à ces réalités, nous recevons la force vivifiante et sanctifiante du corps.
p. 130

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 05 mai 2019, 4:51

La liberté de conscience

L'auteur de L'affaire Jésus (page 121) prétend que l'Église, après avoir condamné la liberté de Conscience dans le syllabus de Pie IX, l'aurait permise dans le dernier Concile du Vatican. Une telle affirmation demande plusieurs mises au point.

1. J'ai cherché et fait chercher dans le syllabus de Pie IX sans y trouver de condamnation de la liberté de conscience.

2. En écrivant que Vatican II proclame la "liberté de Conscience", je me demande si l'auteur ne confond pas "liberté de conscience" avec liberté religieuse.

En expliquant la liberté religieuse traitée dans le dernier Concile, nous pourrons, par comparaison, montrer ce qu'est la liberté de conscience et qu'elle n'a jamais été condamnée par l'Église.

Le Concile explique (no 2) : "Cette liberté religieuse consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part, soit des individus, soit des groupes sociaux et de quelque pouvoir que ce soit, de telle sorte qu,en matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience, ni empêché d'agir, dans de justes limites, selon sa conscience, en privé comme en public ..."

Est-ce à dire qu'en conscience on puisse choisir n'importe quelle religion ?

NON. Le même décret déclare (no 1) : "Le Concile déclare que Dieu a lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en Le servant, les hommes peuvent obtenir le salut et parvenir à la béatitude. Cette unique vraie religion, tous les hommes sont tenus de la chercher et de l'embrasser, quand ils pensent l'avoir trouvée. Mais que personne, dans ce choix, ne soit forcé; que chacun fasse ce choix ou prenne cette décision en toute liberté.

Et la liberté de conscience ?

En calquant en partie Vatican II sur la liberté religieuse : cette "liberté de la conscience" consiste en ce qu'on doive être soustrait à toute contrainte, en ce que nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience.

Est-ce à dire qu'en conscience on puisse juger de la moralité d'un acte à poser ou à ne pas poser, sans tenir compte des commandements de Dieu, du sermon sur la montagne, des directives du Magistère de l'Église ? Non ... Nous avons le devoir de tenir compte de ces directives morales de Dieu, de Jésus-Christ et de son Église ...; mais personne ne doit être forcé d'en arriver à tel ou tel engagement moral.

p. 131

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 05 mai 2019, 12:57

ChristianK :

Il adorait débusquer des mythes. Ça l'entraînait à un dogmatisme à l'envers. Puis il a été traumatisé par ses observations de la bourgeoisie catho du 19e s.
En effet.



Souvent peu fiable.
Il est possible de relativiser nombre d'affirmations du professeur bien sûr. Il faut mettre les choses en perspective. Mais le bonhomme était charmant, inspirant et excellent conteur. Il n'avait pas toujours tort non plus.

:)

Ici c'est un évêque qui reprend la copie et qui corrige le travail de l'élève Henri Guillemin. On parle d'un élève ayant déjà largement dépassé le cap des 70 ans à l'époque. Amusant. Ce peut être instructif en même temps.

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 05 mai 2019, 14:20

Les indulgences

A ceux qui demandent si les indulgences existent encore, on pourrait reprendre : Pensez-vous que Dieu est encore indulgent ? Pensez-vous qu'on puisse demander et obtenir que Dieu soit indulgent pour nous ?

Quelle différence entre demander à Dieu de nous pardonner nos péchés et Lui demander d'être indulgent ?

Recourons à une comparaison :
Un jeune se présente et me dit : "Je vous ai volé un billet de cent dollars. Voulez-vous me pardonner, oublier, avoir encore confiance en moi ? " - Oui, du fond du coeur. Le jeune me remercie et va me quitter. Je l'arrête : Je te pardonne; j'ai confiance en toi; mais remets-moi mon cent dollars. "Oh! reprend le garçon, je l'ai perdu ... Je vous le remettrai, petit à petit, aussitôt que je pourrai." Bon, puisqu'il en est ainsi, j'efface ta dette dans mon esprit. Tu ne me dois plus rien.

On peut dire qu'en pardonnant, j'ai été miséricordieux; qu'en n'exigeant pas de remise, j'ai été indulgent.

Le jeune homme, c'est moi, c'est nous : que de fois nous avons été injustes envers Dieu ! Que de fois nous lui avons demandé pardon ! Que de fois nous avons été pardonnés ! Mais ... même pardonnés, nous sommes toujours en dette avec Dieu : nous ne lui avons pas donné toute la soumission à laquelle il a droit ... C'est alors que nous poussons la confiance jusqu'à lui demander de nous remettre la dette que nous lui devons, même après qu'il nous a pardonnés.

Cette rémission de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée a été appelée INDULGENCE.
Où trouver l'enseignement de l'Église sur les indulgences ? Dans sa Constitution apostolique"La doctrine des indulgences", promulguée le 1er janvier 1967, le Pape Paul VI nous présente la spiritualité renouvelée des indulgences. Une doctrine pleine de bon sens spirituel, très enrichissante.

Gagner une indulgence et nous remettre toute la peine temporelle due à nos péchés ou une partie de cette peine, quelles doivent être nos dispositions ? Signalons tout de suite qu'il n'est plus question de mathématiques : cent jours, trois cent jours, etc ... mais seulement d'indulgences plénières ou partielles. Disons mieux : Dieu nous remet toute la peine temporelle due à nos péchés ou une partie seulement.

Pour gagner l'indulgence plénière sont requises l'exécution de l'oeuvre à laquelle est attachée l'indulgence et la réalisation des conditions suivantes :

La confession sacramentelle,
La communion eucharistique,
La prière à l'intention du Souverain Pontife

Il faut de plus que soit exclu tout attachement à n'importe quel péché, même véniel.

Si cette pleine disposition (exclusion de tout attachement) vient à manquer, Dieu ne remet qu'une partie de la peine temporelle due à nos péchés.

La Constitution sur la Doctrine des indulgences mentionnent bien d'autres particularités. Signalons seulement :

1. dans les églises et les oratoires publics ou semi-publics, on peut, le 2 novembre, gagner une indulgence plénière applicable aux défunts.
2. le fidèle qui utilise avec recueillement un objet de piété bénit, peut gagner une indulgence partielle.



Dieu est Amour : saint Jean le déclare et il se plaît à nous le dire "Dieu a tant aimé le monde qu'Il lui a donné son Fils unique ..."
Dieu est Miséricorde : les paraboles de l'enfant prodigue et de la brebis perdue, entre autres, nous le montrent bien. Aussi le comportement de Jésus avec les pécheurs, la Samaritaine, la femme adultère, le paralytique, Zachée, le larron, etc ...
Dieu est Providence : Ne vous inquiétez pas de ce que vous boirez et mangerez ... comment vous serez vêtus ... ne savez-vous pas que vous valez plus que les oiseaux et les fleurs des champs ...

Toute la vie de Jésus est un acte d'adoration, d'actions de grâce, de louange, de demande et de réparation. Que de fois on l'entend : "Père, je te glorifie ... "



Qu'en est-il dans L'affaire Jésus?

Quant à croire en Dieu Amour, il s'y oppose : on ne commande pas l'amour. Pas de credo plus exposé aux catastrophes du désarroi et de l'épouvante que celui du "Père qui a tant aimé les hommes" (Henri Guillemin). L'auteur se refuse aussi à croire dans le Dieu Providence.

En dépit de tout

A la page 134 de L'affaire Jésus, on lit : "Quant à moi, en dépit de tout, je reste et je resterai membre de la communauté catholique".

Cet "en dépit de tout" me laisse perplexe.

D'abord, sur le fait que l'auteur se dise chrétien (p. 15) Quel sens donne-t-il au mot chrétien ? Un chrétien croit en Jésus Christ comme Fils de Dieu; il croit aussi dans son Incarnation, dans son oeuvre rédemptrice. Mais l'auteur semble ne pas croire en ces vérités ou réalités divines.

Puis, sur le fait qu'il se dise "membre de la communauté catholique".

Un catholique c'est un chrétien qui se laisse guider par le Magistère de l'Église dans son interprétation des Écritures : dogmes, morale, liturgie. Et l'auteur de L'affaire Jésus, tout en reconnaissant que cette Église-Institution a gardé intacte la Parole de Dieu (p. 143), a la phobie des dogmes et il interprète les Écritures comme il les comprend.

Serait-il alors protestant ? Car, dans le protestantisme, on se penche bien sûr sur les Écritures, mais chacun selon son interprétation libre et personnelle.

Mystère !

Mais non ! car à la page 143, l'auteur nous révèle ce qu'il entend par "L'Église catholique". Une définition unique en son genre : "L'Église catholique, c'est la communauté universelle des hommes de bonne volonté; de ceux qui, au moins un peu, au moins de temps à autre, ne pensent pas seulement au plaisir et à leur compte de banque; ceux qui, parfois au moins, songent à autrui, à la justice, à la bonté".

Voilà ! Je comprends maintenant que l'auteur ne puisse croire ni en la Très Sainte Trinité, ni en Jésus Christ Fils du Dieu vivant, ni en la rédemption des péchés par cet Homme-Dieu, ni en l'Eucharistie ... et se dire chrétien et même catholique. Pourvu qu'il ait assez de bonne volonté !

Incroyable qu'un homme intelligent comme l'auteur de l'affaire Jésus, puisse prôner un pareil énoncé. Une communauté d'hommes de bonne volonté, sans vue de foi, sans exigences morales un peu précises ! En chimie, on parle de gaz incolore, inodore et sans saveur. Mon impression sur un adulte qui donne de l'Église catholique la définition qu'on trouve à la page 143 du livre L'affaire Jésus : incolore, sans saveur, mais qui sent l'incroyance.

Le cardinal Jean Daniélou, dans son livre L'avenir de la religion nous parle de "chrétiens athées". Ce sont des gens qui ne croient ni en Dieu, ni en Jésus Christ comme Fils de Dieu incarné, mais en un nommé Jésus, personnage historique, grand promoteur de fraternité, de justice et d'amour entre les hommes. Le christianisme de l'auteur de L'affaire Jésus n'est sans doute pas celui de ces "chrétiens athées", mais il lui ressemble sur bien des points.

Source : Léo Blais, évêque, L'affaire Jésus-Christ comparée à L'affaire Jésus de Henri Guillemin, 140 p.

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 16 juin 2019, 12:09

Je dois revenir à la critique de cet évêque qui démontrait le caractère non catholique de l'ouvrage du professeur Guillemin. Je dois ? Parce que, plus j'y pense, plus j'y trouverais quelque chose là de bien actuel.

Sur le plan de l'apologétique, la démonstration reste intéressante.



Voyez :

Supposons qu'un homme de 35 ans se présente à un prêtre : "Je veux être baptisé, devenir chrétien et catholique".

- Crois-tu qu'un jour le Fils de Dieu est venu s'incarner dans une vierge nommée Marie ? Crois-tu en Jésus-Christ ?
- Non ... Je crois qu'il y a eu un homme extraordinaire qui a vécu sur notre terre et qui est mort il y a 1950 ans cette année. Je crois même qu'il est redevenu vivant.
- Vous croyez en Jésus de Nazareth, mais vous ne croyez pas en Jésus-Christ, le Fils de Dieu Homme ?
- C'est exact ! L'affaire Jésus me convient, mais l'affaire Jésus-Christ ne me conviendrait pas.
- J'en suis peiné, mon ami : je ne peux pas vous accepter au baptême; car pour être baptisé et devenir chrétien, catholique même, il faut croire en Jésus-Christ, il faut adhérer à Jésus-Christ.
- Si vous me refusez, je vais allé demander au Pape de me baptiser, de devenir chrétien et catholique. Notre homme irait trouver le Pape et le Pape refuserait de l'admettre dans l'Église catholique romaine. Alors notre homme irait trouver le grand Patriarche de l'Église orthodoxe; puis l'Archevêque de Cantorbéry, le grand chef de l'Église anglicane; puis tous les premiers de toutes les Églises protestantes. Et le grand Patriarche des orthodoxes, l'Archevêque de Cantorbéry, les premiers de toutes les Églises protestantes diraient à notre homme : Avant de vous admettre dans notre Église en vous baptisant, il faut que vous croyiez en Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, toujours ressuscité, toujours vivant.

Scrutons les Écritures

Je me trouvais un jour, entouré de trois jeunes et de trois jeunes filles qui allaient à un Congrès de la jeunesse luthérienne, à Saskatoon. Ouvrant une de leur Bible, à la page 3, au livre de la Genèse, 3, 15, je lus les paroles que Dieu a dites au serpent, porteur de Satan, après leur désobéissance : "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme et son lignage. Il t'écrasera la tête." - Et je passai au livre du prophète Isaïe, VII,10-14, où il se présente au roi des Juifs de ce temps-là pour lui annoncer qu'un grand miracle se produirait un jour : Une vierge concevrait et enfanterait un fils qui serait l'Emmanuel, ce qui veut dire "Dieu avec nous".

- Quelle est donc cette femme, cette vierge qui va donner naissance à un tel enfant ? demandai-je aux jeunes.
- Pas de réponse.

Alors j'ouvris la Bible au récit de saint Luc, 1, 26-38 : l'Archange Gabriel annonce à Marie de Nazareth qu'elle va concevoir et enfanter un fils. "Tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut - Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais pas d'homme ? - L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre : c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu."

Depuis quinze siècles, les prophètes de Dieu avaient continuellement annoncé la venue de ce Messie ... en indiquant un tas de signes qui permettraient à ceux qui le verraient et l'entendraient de le reconnaître comme tel, comme ce Messie.

Et le soir de Pâques, Jésus-Christ ressuscité pouvait dire à deux de ses disciples, sur le chemin d'Emmaüs : Ô coeurs sans intelligence, lents à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait (Luc XXIV, 25-27)

Le Fils de Dieu fait homme

Sur quelles paroles des Écritures nous basons-nous pour savoir quelle sorte de Messie les Juifs du temps de Jésus attendaient ?

a) La Samaritaine, dès sa première rencontre avec Jésus, exprime bien cette attente des Juifs (saint Jean, IV, 19-31) : la Samaritaine commence par penser que Jésus de Nazareth est un prophète : "Seigneur, je vois que tu es un prophète."

Puis elle en vient à dire : "Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle le Christ. Quand il viendra, il nous expliquera tout" Jésus lui dit : "Je le suis, moi qui te parle." - Notez que cette juive fait la différence entre un prophète et celui qui est attendu, le Messie; qu'elle indique le Messie à venir par le mot CHRIST.

Un autre fait encore plus fort.

b) Une scène rapportée par deux évangélistes, Marc et Matthieu, nous montre bien l'idée que le Peuple de Dieu, orienté par les prophètes, se faisait du Messie attendu.

Jésus a été arrêté et conduit devant Caïphe : se levant alors, le Grand Prêtre dit à Jésus : "Tu ne réponds rien ? Qu'est-ce que ces gens attestent contre toi ? Mais Jésus se taisait. Le Grand Prêtre lui dit : Je t'adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu?"

"Tu l'as dit, lui dit Jésus. D'ailleurs, je vous le déclare, dorénavant, vous verrez le Fils de l'Homme siégeant à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel."

Alors le Grand Prêtre déchire ses vêtements en disant : "Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Là, vous venez d'entendre le blasphème !" Notons bien le sens que le Grand Prêtre des Juifs, l'homme le plus autorisé pour nous dire QUI les Juifs attendaient, voit dans le Christ le Fils de Dieu : Es-tu le Christ , le Fils de Dieu ? Notons bien ! Le Grand Prêtre des Juifs comprend bien que Jésus de Nazareth se dit le Messie, Fils de Dieu ... Mais comme lui et presque tous les membres du Sanhédrin ne veulent pas reconnaître en Jésus de Nazareth ce Messie Fils de Dieu ils l'accusent de blasphème et le condamnent à mort.

c) D'ailleurs, l'Apôtre Paul, un autre vrai Juif, ne commence-t-il pas son épître à ses compatriotes, Hébreux ou Juifs, par ces mots ... qui exprime leur attente :

"Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a fait les siècles" (Épitre aux Hébreux, I, 1et 2)

Après l'Incarnation

Et à la suite du baptême de Jean donné à Jésus de Nazareth, le ciel s'ouvre et la voix du Père se fait entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour." (Matt, 3, 17) Quelque temps après, Jean le baptiste, de sa prison, envoie des disciples demander à Jésus : "Es-tu le Messie attendu ou devons-nous en attendre un autre ?" (Luc 7, 18-19)

Jésus répond en indiquant les oeuvres qu'il accomplit, des oeuvres annoncées par les prophètes comme l'un des signes par lesquels on pourra reconnaître le Messie de Dieu.

Et l'on connaît le récit de la Transfiguration (Matt 17, 5) : "Une voix disait de la nuée : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le."

Dans sa deuxième lettre, l'Apôtre Pierre, sur la fin de sa vie, écrit : "Car ce n'est pas suivant des fables sophistiquées que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais après avoir été témoins oculaires de sa majesté. Il reçut en effet de Dieu le Père honneur et gloire lorsque la gloire pleine de majesté lui transmit une telle parole : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur." Cette voix nous l'avons entendue; elle venait du ciel, nous étions avec lui sur la montagne sainte." (2 P 1, 15-18)

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 16 juin 2019, 12:09

Je dois revenir à la critique de cet évêque qui démontrait le caractère non catholique de l'ouvrage du professeur Guillemin. Je dois ? Parce que, plus j'y pense, plus j'y trouverais quelque chose là de bien actuel.

Sur le plan de l'apologétique, la démonstration reste intéressante.



Voyez :

Supposons qu'un homme de 35 ans se présente à un prêtre : "Je veux être baptisé, devenir chrétien et catholique".

- Crois-tu qu'un jour le Fils de Dieu est venu s'incarner dans une vierge nommée Marie ? Crois-tu en Jésus-Christ ?
- Non ... Je crois qu'il y a eu un homme extraordinaire qui a vécu sur notre terre et qui est mort il y a 1950 ans cette année. Je crois même qu'il est redevenu vivant.
- Vous croyez en Jésus de Nazareth, mais vous ne croyez pas en Jésus-Christ, le Fils de Dieu Homme ?
- C'est exact ! L'affaire Jésus me convient, mais l'affaire Jésus-Christ ne me conviendrait pas.
- J'en suis peiné, mon ami : je ne peux pas vous accepter au baptême; car pour être baptisé et devenir chrétien, catholique même, il faut croire en Jésus-Christ, il faut adhérer à Jésus-Christ.
- Si vous me refusez, je vais allé demander au Pape de me baptiser, de devenir chrétien et catholique. Notre homme irait trouver le Pape et le Pape refuserait de l'admettre dans l'Église catholique romaine. Alors notre homme irait trouver le grand Patriarche de l'Église orthodoxe; puis l'Archevêque de Cantorbéry, le grand chef de l'Église anglicane; puis tous les premiers de toutes les Églises protestantes. Et le grand Patriarche des orthodoxes, l'Archevêque de Cantorbéry, les premiers de toutes les Églises protestantes diraient à notre homme : Avant de vous admettre dans notre Église en vous baptisant, il faut que vous croyiez en Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, toujours ressuscité, toujours vivant.

Scrutons les Écritures

Je me trouvais un jour, entouré de trois jeunes et de trois jeunes filles qui allaient à un Congrès de la jeunesse luthérienne, à Saskatoon. Ouvrant une de leur Bible, à la page 3, au livre de la Genèse, 3, 15, je lus les paroles que Dieu a dites au serpent, porteur de Satan, après leur désobéissance : "Je mettrai une hostilité entre toi et la femme et son lignage. Il t'écrasera la tête." - Et je passai au livre du prophète Isaïe, VII,10-14, où il se présente au roi des Juifs de ce temps-là pour lui annoncer qu'un grand miracle se produirait un jour : Une vierge concevrait et enfanterait un fils qui serait l'Emmanuel, ce qui veut dire "Dieu avec nous".

- Quelle est donc cette femme, cette vierge qui va donner naissance à un tel enfant ? demandai-je aux jeunes.
- Pas de réponse.

Alors j'ouvris la Bible au récit de saint Luc, 1, 26-38 : l'Archange Gabriel annonce à Marie de Nazareth qu'elle va concevoir et enfanter un fils. "Tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut - Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais pas d'homme ? - L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre : c'est pourquoi l'être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu."

Depuis quinze siècles, les prophètes de Dieu avaient continuellement annoncé la venue de ce Messie ... en indiquant un tas de signes qui permettraient à ceux qui le verraient et l'entendraient de le reconnaître comme tel, comme ce Messie.

Et le soir de Pâques, Jésus-Christ ressuscité pouvait dire à deux de ses disciples, sur le chemin d'Emmaüs : Ô coeurs sans intelligence, lents à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et parcourant tous les prophètes, il leur interpréta dans toutes les Écritures ce qui le concernait (Luc XXIV, 25-27)

Le Fils de Dieu fait homme

Sur quelles paroles des Écritures nous basons-nous pour savoir quelle sorte de Messie les Juifs du temps de Jésus attendaient ?

a) La Samaritaine, dès sa première rencontre avec Jésus, exprime bien cette attente des Juifs (saint Jean, IV, 19-31) : la Samaritaine commence par penser que Jésus de Nazareth est un prophète : "Seigneur, je vois que tu es un prophète."

Puis elle en vient à dire : "Je sais que le Messie doit venir, celui qu'on appelle le Christ. Quand il viendra, il nous expliquera tout" Jésus lui dit : "Je le suis, moi qui te parle." - Notez que cette juive fait la différence entre un prophète et celui qui est attendu, le Messie; qu'elle indique le Messie à venir par le mot CHRIST.

Un autre fait encore plus fort.

b) Une scène rapportée par deux évangélistes, Marc et Matthieu, nous montre bien l'idée que le Peuple de Dieu, orienté par les prophètes, se faisait du Messie attendu.

Jésus a été arrêté et conduit devant Caïphe : se levant alors, le Grand Prêtre dit à Jésus : "Tu ne réponds rien ? Qu'est-ce que ces gens attestent contre toi ? Mais Jésus se taisait. Le Grand Prêtre lui dit : Je t'adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu?"

"Tu l'as dit, lui dit Jésus. D'ailleurs, je vous le déclare, dorénavant, vous verrez le Fils de l'Homme siégeant à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel."

Alors le Grand Prêtre déchire ses vêtements en disant : "Il a blasphémé ! Qu'avons-nous encore besoin de témoins ? Là, vous venez d'entendre le blasphème !" Notons bien le sens que le Grand Prêtre des Juifs, l'homme le plus autorisé pour nous dire QUI les Juifs attendaient, voit dans le Christ le Fils de Dieu : Es-tu le Christ , le Fils de Dieu ? Notons bien ! Le Grand Prêtre des Juifs comprend bien que Jésus de Nazareth se dit le Messie, Fils de Dieu ... Mais comme lui et presque tous les membres du Sanhédrin ne veulent pas reconnaître en Jésus de Nazareth ce Messie Fils de Dieu ils l'accusent de blasphème et le condamnent à mort.

c) D'ailleurs, l'Apôtre Paul, un autre vrai Juif, ne commence-t-il pas son épître à ses compatriotes, Hébreux ou Juifs, par ces mots ... qui exprime leur attente :

"Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par qui aussi il a fait les siècles" (Épitre aux Hébreux, I, 1et 2)

Après l'Incarnation

Et à la suite du baptême de Jean donné à Jésus de Nazareth, le ciel s'ouvre et la voix du Père se fait entendre : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour." (Matt, 3, 17) Quelque temps après, Jean le baptiste, de sa prison, envoie des disciples demander à Jésus : "Es-tu le Messie attendu ou devons-nous en attendre un autre ?" (Luc 7, 18-19)

Jésus répond en indiquant les oeuvres qu'il accomplit, des oeuvres annoncées par les prophètes comme l'un des signes par lesquels on pourra reconnaître le Messie de Dieu.

Et l'on connaît le récit de la Transfiguration (Matt 17, 5) : "Une voix disait de la nuée : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le."

Dans sa deuxième lettre, l'Apôtre Pierre, sur la fin de sa vie, écrit : "Car ce n'est pas suivant des fables sophistiquées que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ, mais après avoir été témoins oculaires de sa majesté. Il reçut en effet de Dieu le Père honneur et gloire lorsque la gloire pleine de majesté lui transmit une telle parole : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur." Cette voix nous l'avons entendue; elle venait du ciel, nous étions avec lui sur la montagne sainte." (2 P 1, 15-18)

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 16 juin 2019, 12:17

Et la réfutation de ce que pouvait écrire le professeur Henri Guillemin ...

Ici :

A la page 102, "L'affaire Jésus" affirme que Jésus ne se serait jamais dit Fils de Dieu, mais toujours Fils de l'homme.

Explication :

La Bible de Jérusalem nous en donne une explication sérieuse. "Ce titre, qui n'apparaît que dans les Évangiles, Jésus se l'est sûrement donné à lui-même et avec prédilection, tantôt pour décrire ses abaissements, notamment ceux de la Passion, tantôt pour annoncer son triomphe eschatologique de résurrection et de jugement. Car ce titre, de saveur araméenne, qui signifie primitivement homme, attirait l'attention, par son tour singulier, sur l'humilité de sa condition humaine, mais en même temps au personnage transcendant d'origine céleste, qui recevait de Dieu le royaume eschatologique, il suggérait, de façon mystérieuse, mais suffisamment claire, le vrai caractère de son messianisme. La déclaration explicite devant le sanhédrin devrait d'ailleurs dissiper toute équivoque."

Ajoutons que Jésus n'a jamais refusé le titre de Fils de Dieu ou Fils du Dieu vivant. Au contraire !

Si Jésus se nomme "Fils de l'homme", ne serait-ce pas aussi pour éviter d'être arrêté et condamné à mort avant que son heure fût venue, par les chefs de la nation juive ? C'est bien ce qui est arrivé quand il s'est déclaré "Messie, Fils de Dieu" devant le Sanhédrin.

Dans L'affaire Jésus ...

Comme l'auteur de ce livre ne croit pas en le mystère de la Très Sainte Trinité, comment pourrait-il croire en le Fils de Dieu incarné ?

A la page 20 de L'affaire Jésus, on lit : "Christ, titre de fonction qui recouvrit le nom propre banal et s'y substitua au point que pour Tacite, comme pour Suétone, Krestous était le nom même du thaumaturge vénéré."

Ailleurs, à la page 103 : "L'Ancien Testament annonce seulement la venue d'un délégué, désigné et "oint" par le Dieu d'Israël pour une mission de délivrance et d'hégémonie" (suprématie d'un État).

Grave erreur : le mot CHRIST ajouté au nom de Jésus ne signifie pas seulement une fonction, mais un état, une manière d'être : une nature humaine ointe par la nature divine.

A la page 15, l'auteur de L'affaire Jésus prétend que le nom de Jésus provoque une réflexion d'impatience, de dégoût et de fuite. En est-il ainsi dans le milieu qu'il fréquente ? ... Par ailleurs, je suis certain que, même pour ceux qui ne voient en lui qu'un homme, même des incroyants, ils le voient comme un grand promoteur de la fraternité humaine et de la justice entre les hommes. Même s'il n'eut été qu'un homme, personne ne pourrait nier qu'il est passé en faisant le bien. La cardinal Daniélou, dans son livre L'avenir de la religion, nous parle de "chrétiens athées" : Ils se disent chrétiens, sûrement pas parce qu'ils croient en sa divinité, mais parce qu'ils voient en lui un maître d'amour entre les hommes".

Donc ...

Comme l'auteur de L'affaire Jésus ne croit pas en la Très Sainte Trinité, il ne parle que de Yavhé ou Dieu.

A la page 103, on lit : "Ce qui du moins est hors de doute, c'est que l'on chercherait en vain dans l'Ancien Testament l'annonce d'une incarnation de Yavhé. L'Ancien Testament (toujours d'après l'auteur) annonce seulement la venue d'un délégué [...] pour une mission de délivrance et d'hégémonie.

Réfutation : Ce qui, du moins, est hors de doute, c'est que tout l'Ancien Testament est orienté à la venue d'un Messie, Fils du Dieu vivant, qui allait sauver ou délivrer le monde de ses péchés.

Ainsi, Henri Guillemin enseigne une erreur évidente en disant qu'elle est "hors de doute". Une caractéristique de cet écrivain.

Les miracles

Au sujet des miracles, à la page 85, l'auteur Guillemin écrit : "Les miracles attribués à Jésus, s'ils ne servent aucunement à me convaincre de sa filiation divine ne me poussent pas davantage à tenir pour fictive sa parole."

Que voulez-vous ? Jésus a fait des miracles pour qu'on croit qu'il est le Fils de Dieu et aussi pour discerner ceux qui croient en lui ou ne croiraient pas en lui comme Fils de Dieu. Évidemment, Henri Guillemin se classe parmi ces derniers.

Pour Henri Guillemin, ce Christ "assis à la droite de son Père", ce "Seigneur qui réside au plus haut de cieux", ce sont non seulement des mots fanés, des syllabes mortes, mais une involontaire et lamentable dérision (p. 126).

On comprend pourquoi les récits des apparitions de Jésus ressuscité n'intéressent pas Henri Guillemin : elles présentent des textes qui affirment la divinité de Jésus.

Henri Guillemin ne croit pas en Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant. Aux pages 110-112, il dit de bonnes et belles choses sur l'équilibre de Jésus, sur sa douceur, sa bonté, sa miséricorde; il dit même que le Christ est tout plein de Dieu (p. 143) mais pour lui, le Christ n'est toujours qu'un surnom qui désigne une fonction et non un état.

Autre preuve

Une autre preuve que l'auteur ne veut pas croire en Jésus Christ comme Fils de Dieu incarné : à la page 102, il écrit : "De toute évidence, Ieschoua (Jésus) s'y réfert à Daniel : "Et voici qu'avec les nuées du ciel venait comme un fils d'homme, et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté"; mais de quel sens investissait-il ces mots mystérieux ? S'agit-il de l'homme dans sa grandeur adamique ? Un ange ? Quelqu'être transcendant ? Le Messie-Roi ? Ou simplement quelque symbole du peuple d'Israël ? L'obscurité est, sur ce point, inextricable" ...

Réponse :

Ces paroles, Jésus se les a appliquées à lui, devant le Sanhédrin. C'est lui qui accomplira cette prophétie.

Si on croit en Jésus-Christ, comme Fils de Dieu incarné, pas d'obscurité inextricable : le Christ, avec son humanité ressuscitée et glorifiée, est élevé au plus haut des cieux. Revoir saint Paul, Philippiens 11, 9-1.

C'est parce que l'auteur de L'affaire Jésus ne voit dans le Christ qu'un délégué de Dieu pour une mission spéciale, que ces paroles que Jésus-Christ accomplit sont, pour lui, "obscurité inextricable".

Enfin, il faut relire la condamnation que prononce saint Jean dans sa première lettre, 11, 22. "Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus soit le Christ (Fils de Dieu incarné). Le voilà l'antichrist. Il nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils ne possède pas non plus le Père ..."

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » dim. 16 juin 2019, 12:25

Jésus fait des miracles

Saint Jean a écrit : " Jésus a fait sous les yeux de ses disciples beaucoup de miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Ceux-là ont été mis par écrit pour que vous croyiez que JÉSUS EST LE CHRIST, LE FILS DE DIEU.

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Re: Les erreurs du professeur Guillemin ...

Message non lu par Cinci » lun. 17 juin 2019, 17:35

Juste pour préciser ...

N'importe qui s'imaginerait, je le sais, qu'avec l'emploi d'un pareil intitulé pour le fil, la création de celui-ci sera sûrement dû au fait de quelque catholique pisse-vinaigre (c'est moi) et encore occupé de vouloir casser du sucre sur le dos d'un brave type ayant eu le malheur de n'avoir pas été catholique et etc.

Eh bien non ! J'ai toujours adoré le feu professeur Guillemin. J'aime ce bonhomme. J'avais lu L'affaire Jésus à l'époque. Je l'avais lu alors qu'il sortait tout juste des presses. On parle du tournant des années 1980. Le livre-testament sortait peu avant la disparition du formidable conteur.

Il ne m'avait pas sauté aux yeux à quel point le professeur pouvait être si loin de la foi catholique en vérité. J'en avais conservé le souvenir d'un ouvrage écrit par un bon et loyal catholique malgré tout et puis même si passablement critique envers l'Église-institution.

Maintenant, je réalise bien comment le professeur n'était pas tant catholique que déiste à la manière de Victor Hugo, avec bien sûr un petit faible pour l'homme Jésus. Et alors "mon" évêque ici aura sans doute eu raison de conclure que Guillemin ne recevait pas réellement les dogmes de l'Église; très semblable en cela (oui, hélas !) à tant de nos contemporains, et qui, pourtant, vont tenir à s'afficher "quand même" comme des catholiques. C'est pourquoi je disais qu'il y a là-dedans quelque chose de très actuel.

Je me rappelle aussi comment Guillemin avait bien oeuvré tout jeune pour Marc Sangnier (véritable sosie de l'écrivain Flaubert) du mouvement Le Sillon. Ce mouvement était l'un des groupes que le pape Pie X avait condamné au début du XXe siècle. L'accusation ? Le modernisme, le naturalisme qui supprime la foi ... Les dogmes ? "Bof !"Les sacrements ? "A peine ..." Le Sillon à gauche, pendant que Pie X est à droite et encense Maurras de l'Action française.

L'évêque qui conduit le présent analyse n'est pas du tout un prêtre traditionaliste. Il faudrait pas s'imaginer des choses. Il n'empêche que pour le coup il trouvait que le professeur s'égarait franchement un peu trop.

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